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mercredi 3 mai 2006

Saoul-FifreLa famine ombreuse

Nan, nous n'avons jamais eu faim. Mais enfin, 6 enfants à faire manger, 8 personnes à table, et une incurie pécunière avérée et profondément installée, tout ce qui tourne autour de la bouffe nous a forcément marqué.

Ma mère, excellente cuisinière, mettait du génie dans ses plats avec des trucs à 3 sous. C'était un tour de magie de première force que de nourrir cette volée de moineaux qui avait passé la journée à se dépenser au grand air, et que l'entrée dans ces odeurs de cuisine délicieuse faisait saliver abondamment.

Si par exemple, le dessert était un flan. Le lait venait de nos vaches. Les œufs, de nos poules. Quand nous pelions une orange, la pelure ne faisait qu'une seule spirale et ma mère, l'ayant suspendue pour la faire sécher, s'en servait pour donner du goût. Finalement, le seul truc acheté, sur ce coup là, c'étaient les quelques cuillerées de sucre pour faire le caramel qui serait coulé sur les bords du moule, avant de verser le mélange, puis de mettre au four (à bois)...

Si elle nous servait d'autorité, c'était juste pour éviter que l'on s'entretue pour avoir une plus grosse part.

Si le plat était ce jour là un poulet fermier, oui, elle ne nous servait que du poulet fermier élevé au grain en liberté, l'acheminement d'un poulet industriel jusque chez nous revenant trop cher, il n'y avait pas de disputes autour des morceaux nobles. Qui se régalait du cou et de la tête dont il aimait fendre le crâne pour se délecter de la cervelle (un émule d'Hippobert), qui adorait ronger des os et réclamait la carcasse, qui voulait le "sot-l'y-laisse", à savoir : le croupion... Là également, la dépense était minime : le maïs qu'il avait mangé était une population locale non-OGM que nous ressemions d'une année sur l'autre, et nous faisions la récolte en famille et sans moissonneuse... L'abattage rituel catholique pouvait se faire sans versement de dîme au curé, et les prières prononcées pendant l'égorgement de la bête se résumaient à "Pourvu qu'il soit bon !".

J'ai donc reçu ce week-end ma nombreuse fratrie et sororie, les morceaux qu'ils se sont choisis et le résultat de leurs copulations. C'est surtout l'occasion de se remémorer les recettes familiales et de s'engueuler sur des points essentiels de la doctrine du genre de "l'ordre dans lequel on doit faire revenir les légumes". Je leur ai fait lire les migas , j'ai bien cru qu'une de mes sœurs allait m'arracher les yeux pour mon interprétation osée du socle basique qu'elle jugeait intangible.

C'est surtout l'angoisse de se mettre réellement en cuisine (et en danger) sous le regard inquisiteur d'une bande de gourmets professionnels, le couteau et la fourchette entre les dents. Pour le premier repas, et pour couper court aux comparaisons toujours déstabilisantes, j'ai choisi de traîter un plat qui ne fait pas partie de l'arsenal familial, pourtant vaste : le coq au vin. Jamais touché à ce truc là, et mon meilleur ami, cuisinier professionnel, s'est trouvé injoignable au téléphone. Tester une recette sur 25 personnes pour son premier essai est une idée bizarre et révélatrice d'un excès de légèreté, mais j'avais mes coquelets à faire filer et je disposais d'une bombonne de piquette que je subodorais propre à un usage de marinade. Je la préparai simple, sur une base de fenouil et de sauge frais. La piquette, pour mémoire, est un vin de soif, léger, que l'on prépare en rajoutant eau et sucre dans la rafle restant de la première pression. On refait bouillir et on soutire un truc qui ne dépasse pas 11°, qui ne passera pas l'été et qu'il conviendra de boire frais. La recette que je suivis, trouvée sur un site auvergnat, ce que je pris comme un gage de qualité, ne m'attira aucune insulte, ce qui était la barre à atteindre que je m'étais fixée.

Le couscous du lendemain, appuyé sur les 2 solides piliers que sont mon automatisme dû à une longue expérience, ainsi qu'une confiance absolue dans la qualité de la viande de mes cabris brouteurs de colline, sut diffuser la bonne humeur sur tous les convives, boutés en train par la khémia préparée par Margotte, et maintenus réveillés par sa salade de fruits et son thé à la menthe...

C'est qu'il ne faut pas leur en promettre, mais leur en donner, aux enfants de ma mère !

dimanche 30 avril 2006

Tant-BourrinLes beaux jours reviennent, la nature redémarre...

Merci à l'artiste anonyme qui a peint cette oeuvre
sur le trottoir à deux pas de chez moi !

vendredi 28 avril 2006

Tant-BourrinLes blagues Télé Star de Twig

A partir d'aujourd'hui va commencer une série de billets indigents de ma part. Et je ne parle pas de ceux du Souf' qui le sont par définition à titre permanent.

Simultanément va commencer une petite absence pour congés de ma part.

Introduisez un lien de causalité entre la seconde proposition et la première, et vous aurez tout compris de la situation...

Considérant par ailleurs le fait que je viens de vivre six semaines pourries du point de vue du boulot, je n'ai absolument pas eu le temps de peaufiner par avance des beaux billets denses et profonds pour que mon absence passe inaperçue. Je n'ai eu que le temps de réunir le tout-venant pof-pof vite fait, mal fait, en me disant que de toute façon ça serait bien suffisant pour vous.

Et dans le tout-venant, il y a Twig que j'ai prise au mot : il y a quelques jours, elle m'avait envoyé des blagues Télé Star pour que je les mette en ligne, afin de pallier mon manque de temps et d'inspiration blogosphérique.

Et bien, voilà, le temps est venu...

Twig, vu que je ne serai pas là à l'heure où se billet se mettra en ligne, je te charge de répondre aux commentaires. Faut assumer maintenant, hein ? q:~p


From: Twig
To: Tant-Bourrin
Sent: Thursday, April 20, 2006 10:34 AM
Subject: Chose promise, chose due

Voici les blagues du désormais incontournable Télé Star

Un fou est en train de pêcher. Le garde-champêtre arrive et dit:
-Vous savez que c'est interdit de pêcher ici
-Je ne pêche pas, j'apprends à nager à mon ver de terre

hahahahahahahahahahahahahahahaha...Quel boute en train!

une maîtresse de maison interpelle sa bonne :
-Marie ! Vous venez encore de casser quelque chose?
-Oui madame! mais cette fois, j'ai eu de la chance!
-Comment ça de la chance?
-Ben j'ai cassé les assiettes avant de les laver!

une autre une autre une autre une autre une autre.....

Une cliente fait des reproches à son boulanger :
-je suis désolée de vous le dire, mais votre pain est rassis!
-Un peu de respect, madame, je faisais du pain avant que vous ne soyez née!
-Justement, ce que je vous reproche, c'est de ne le vendre que maintenant !

Je ne vais pas m'en remettre de celle là
Il me semble nécessaire d'arrêter là les dégâts :-)

à plus

jeudi 27 avril 2006

Saoul-FifreLe chat No one

Je ne sais s'il y a un rapport avec le Chanoine Kir, l'inventeur du célèbre cocktail, toujours d'actualité, surtout sous sa forme "royale", sans doute un effet pervers des présidentielles que n'avait pas prévu cette pauv' tâche de vinasse de Claude Evin, un rapport, donc, avec la marque kiravi, mais en détruisant un roncier au tracto-pelle, j'ai trouvé dessous une bouteille de toute beauté. Ha les publicitaires de l'époque, c'étaient pas des drogués avec la nuque longue et les idées courtes ! Ils étaient là pour donner envie d'acheter, pas pour accoler systématiquement une fille ruisselante avec un produit, sans aucune raison logique apparente?

Bon, ce week-end, je reçois ma famille, et Tant-Bourrin la sienne. Mais comme la mienne est plus nombreuse, je sais pas ce que je vais pouvoir vous poster ? Ça va pas être transcendant. Une photo de couscous ? On verra. En attendant, j'ai rempli ma bouteille de kiravi avec notre délicieux "vin de garage" pour le faire goûter à la famille Saoulfifre élargie, qui ont un peu les mêmes "penchants", surtout en fin de soirée, que moi... Nous serons 25. Et nous logeons tout le monde, à part 6 maniaques qui préfèrent l'hôtel.

N'insistez-pas, puisqu'on vous dit qu'elle n'est pas à vendre !

mardi 25 avril 2006

Saoul-FifreAdobsolescences

Nous n'avons pas la télé, mais je suis cependant demandeur de bons films, le soir, auprès des décideurs médiocres (adjectif formé à partir du mot "médias"). Enfin, de bons films, selon les goûts bizarroïdes des ados... Ce soir, c'est bon : ya "Retour vers le futur 2", et mes 3 drogués du petit écran ont bavé toute l'après-midi à l'idée d'aller le regarder chez leur mère-grand. J'ai demandé à l'aîné s'il ne préférait pas que je lui loue le DVD "Départ vers l'avenir", mais l'esprit ligueur de ces 3 petits salopiots a pris une forme de rébellion à base d'ironie : ils préféreront crever que de laisser échapper l'esquisse d'un sourire à mes meilleures blagues...

L'intérêt du truc, c'est l'accès libre à l'ordinateur que ça va m'ouvrir pour la soirée, ce qui se fait de plus en plus rare. Il m'arrive d'être obligé de l"enpanner" à distance afin qu'ils appellent le seul "réparateur" de la maisonnée : moi.

Cette aprèm', l"ado à permis" nous en a fait une bonne : il m'a piqué 25 € pour faire le plein de sa R5 (enfin, c'est son argent, mais quand j'en aurai besoin, il ne sera plus dans ma sacoche...), et arrivé à la station-service, il a confondu les litres et les euros, et, au moment de payer, il n'a plus eu assez !! Il nous a donc appelé au secours avec le fixe de la station et moi, je l'aurais bien laissé mariner dans sa situation pendant un moment, mais sa mère a eu pitié, et est allée lui porter le complément...

Association d'idées, à 16 ans, j'avais fait un coup de ce genre à mon frère aîné. Nous travaillions ensemble dans le petit port de Miramar (pas loin de ce Cannes qui fait tant bander Antenor ), nous tenions le shipchandler, la station d'essence, le slip (pente pour mettre à l'eau les bateaux), et comme nous vendions de la corde, j'avais appris à faire des épissures pour les plaisanciers... J'étais lycéen, c'était un job d'été, et j'étais descendu en train de Bordeaux, en mettant la peugeot 103 en bagage accompagné. Un dimanche, mon jour de congé, je me dis : c'est vraiment trop con d'avoir fait tous ces kilomètres, d'être aussi près de Saint Tropez, et de pas y aller... Et je pars à la cité des seins nus ! Je rappelle que nous étions en 72, et que les moeurs de l'époque n'avaient rien à voir avec ceux de Manou aujourd'hui, mais j'ai toujours été pro-changement.

Et je pars comme ça, sans réfléchir, en maillot de bain sur ma mob. En fait, St Trop, c'était pas trop près : j'y arrive au bout d'un temps fou, je traverse la ville, je suis les flèches "plage de Pampelonne" (j'avais de la culture), et, arrivé à l'entrée de la plage, la peugeot tombe en panne d'essence !!

J'avais pas un rond sur moi, j'ai été obligé de mendier une pièce pour pouvoir téléphoner à mon frangin qui m'a pourri copieusement (on le ferait à moins), mais je peux affirmer, le menton haut : "J'ai vu les starlettes à poils sur la plage de Pampelonne, moi, messieurs-mesdames !"

Enfin, tout ça pour dire que les Deschiens se font pas des chattes, et que j'ai rien à reprocher à mon fils dans la lune...

jeudi 20 avril 2006

Tant-Bourrin1982 blues

Seul dans la piaule.
Dans la casserole,
L’eau bout.
Les nouilles tourbillonnent.
Je les regarde.
Sur le magnéto,
Yves Simon chante
« Ma jeunesse s’enfuit ».
La tête entre les mains,
Je regarde les nouilles
Se gonfler d’eau.
Pourquoi ?
Pour finir dans mon estomac ?
Dans les chiottes ?
Moi aussi, ma jeunesse s’enfuit,
S’enfuit à regarder
Gonfler des nouilles.
Et après, je me gonflerai de nouilles
Et de vie,
Et j’irai finir mon éternité
Dans les chiottes divines.
Les nouilles gonflent
Et je m’ennuie dans cette vie de con.
Elles sont toutes, toutes pareilles,
Les nouilles,
Toutes petites, toutes pâles.

Yves Simon a fini de pleurer
Sur le magnéto.
Mes nouilles sont froides.
La vie ne fait décidément pas de cadeaux.



PS : il s'agit bien sûr d'un vieux rogaton que j'ai exhumé, faute de temps pour écrire du neuf, d'un tiroir poussiéreux. Un vieux texte écrit en 1982 dans une piaule de cité universitaire... Du temps où j'étais jeune ! :~)

lundi 17 avril 2006

Saoul-FifreMes chers enfants

... approchez-vous, venez écouter les paroles pleines de sagesse de votre vieux papa.

Vous ferez ce que vous voudrez de votre vie, vous choisirez l'orientation qui vous plaira, mais si vous voulez vraiment crever la dalle, faire faillite dans le mois et pleurer toutes les larmes de votre corps, installez-vous comme

réparateur de matériel Apple

... et autres Macs ! Ça tombe jamais en panne, ces saloperies !!

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