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samedi 17 décembre 2005

Tant-BourrinUne histoire certifiée vraie

Voici une petite histoire vraie, un souvenir de souvenirs, telle que me l'avait racontée mon pauvre père il y a environ un tiers de siècle, lorsque j'avais une dizaine d'années, et qui nous ramène bien plus loin encore dans le temps, lorsque lui-même était gamin.

Mon père était né en 1922, les événements qui suivent ont donc dû se dérouler au coeur des années 30, dans la banlieue ouvrière de Bordeaux.

Mon père, gamin, jouait au basket. En amateur, bien entendu : pour qui l'a connu, lui qui allait culminer à 1m76 et frôler, sur la fin de sa vie, les 100 kg, il serait difficile de l'imaginer jouant en NBA.

Un jour de printemps (1934 ? 1935 ?), il jouait au basket avec quelques camarades de l'école, garçons et filles. Pour la petite anecdote, il y avait d'ailleurs parmi les filles celle qui deviendra quelques décennies plus tard maire (communiste, comme il se doit) de la banlieue ouvrière en question et présidente de l'association des maires communistes de France.

Et voilà qu'un prof, passant près du terrain et voyant les petits jeunes en train de jouer (les petites jeunettes, surtout), se pique de vouloir entrer dans le jeu pour montrer qu'au-delà du prof, il y a un grand et brillant athlète qui sommeille en lui. Bref, il veut faire son beau.

Evidemment, avec pas mal d'années de plus que ses adversaires, avec une taille d'adulte face à des gamins, il n'a aucun mal à s'imposer, à enquiller des paniers, bref à flamber devant les filles.

Et c'est là que tout allait se basculer. Alors que le prof se la pétait de plus en plus, mon père, estimant que ça suffisait comme ça, lui fit volontairement une passe un peu sèche à hauteur de ses chevilles en pleine course, ce qui eut pour effet immédiat de le ramener à la dure réalité du terrain. En d'autres termes, le prof fit un remarquable valdingue et s'étala piteusement devant ses jeunes admiratrices.

Blessé avant tout dans son amour-propre, le prof quitta la partie, non sans avoir proféré à l'adresse de mon père ces quelques paroles menaçantes : "vous, je vous retrouverai"...


Quelques mois plus tard, avait lieu un événement important : il fallait passer le certificat d'étude, ce bon vieux certif qui, pour mon père comme pour la plus grande partie de ses camarades de classe, allait marquer la fin des études avant l'entrée dans la vie professionnelle. Eh oui, à cette époque, dans les milieux modestes, il fallait commencer à trimer jeune pour faire bouillir la marmite, pas question de poursuivre des études ad vitam aeternam.

Mon père, plutôt bon élève, n'était pas trop inquiet avant l'interrogation orale d'arithmétique : il était plutôt doué en la matière.

Mais voilà, en entrant dans la salle pour être interrogé, c'est le choc : l'examinateur n'est autre que - vous l'avez bien sûr deviné - le fameux prof que mon père avait aidé quelques mois plus tôt à progresser dans l'épreuve du plongeon artistique sur terrain de basket.

Suée froide.

Le prof, lui, est impassible. Peut-être a-t-il oublié cet épisode fâcheux ?

"Bien. Voilà l'exercice : vous allez construire à la règle et au compas un carré dont la surface est égale à celle d'un cercle donné. Je vous laisse dix minutes."

Inutile de préciser que ces dix minutes furent une terrible éternité pour mon père. Les suées froides se transformèrent bientôt en grosses gouttes. Une terrible anxiété lui tordait les tripes, car il ne voyait même pas comment aborder le problème. Cette fois, c'était la fin, le zéro pointé, le certif loupé...

Evidemment, vous l'avez déjà compris : le petit exercice en question n'est autre que celui - fameux - de la quadrature du cercle, parfaitement insoluble puisque Pi n'est pas un nombre algébrique.

A l'issue des dix minutes, le prof, petit sourire au coin des lèvres, prit la parole et dit à mon père tétanisé : "vous voyez, je vous l'avais dit que je vous retrouverai... (silence)... Bon, allez, vous êtes bon élève, je vous mets 19/20"...

Le prof était peut-être revanchard, mais il avait oublié d'être con.


Et c'est ainsi que je peux aujourd'hui clamer haut et fort avec fierté que je suis le fils d'un type qui a eu 19/20 en arithmétiques à son certificat d'études en planchant sur la quadrature du cercle.

Ça le fait, non ?

samedi 10 décembre 2005

Saoul-FifreCes parigots... z'ont du pot !

Ouais, les belles choses, c'est jamais pour la province. Bon, d'un autre côté, c'est la première fois que ces tableaux viennent ici en France. Et ils ont un siècle ! Alors, évidemment, c'est à Paris... Faut pas rêver. Enfin, les concernés, les têtes de veaux, des fois ils y vont même pas. Si c'est pas de l'injustice immanente, ça ? C'est dégueulasse.

Ceux qui veulent, ils ont tous les renseignements pratiques sur ce lien

Si vous avez besoin d'être un peu motivés, il y a des blogueurs qui y sont déjà allés et qui ont publié un compte-rendu. Ils ont pas eu l'air de trouver ça trop nul, mais je les trouve quand même blasés. C'est des parisiens. Ils ont les yeux usés par trop de beauté. Ou alors, il n'est bon bec que de Paris, et ces tableaux viennent de Vienne ? Ou bien il est de bon ton de tout critiquer ?

Le billet de Mattoo

celui de Yann

et celui d'Alex et Greg

Parce que, merde, une expo de Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka, ça évite quand même de faire le voyage de Vienne, et pour 10 €, on a la crème de la peinture, les précurseurs, les modernes, les déjantés. Chacun ses goûts, mais on rajoute quelques autres morts, Bacon, Chagall, Fini, Dali, et bien sûr Vannes guogues, on a une belle brochette de génies à croquer impérativement si on passe à côté, non ?

Allez-y, bande de veinards à la vie trépidante, stressée et polluée q:^)

dimanche 4 décembre 2005

Saoul-FifreVingt révélations sur Saoul-Fifre

Moi j'suis un revèl', ziva, je lache, je donne, je balance, j'raconte, c'qu'il a dit l'autr', là , ça m'a troué l'cul, la vie d'ma mère ! Y s'est trop gavé, gavé d'conneries, oui, y révèl' rien, la mère des Schadoks, on l'savait qu'c'était sa bell'-reum, on sait c'que c'est un' bell' doche ?

Je vais peut-être arrêter le parler des banlieues, si tout le monde est d'accord ? Et m'attaquer à mon factum, mon pensum envoyé par Manou la mille fois maudite. Je comprends Tant-Bourrin, je nous regarde et je me demande comment on est tombé si bas : répondre à des chaînes ? On nous aurait dit ça ya 4 mois, on aurait ricané grassement, et répondu : "ho, tu nous a bien r'gardé, on a p'tête des têtes à faire des chaînes, c'est ça qu'tu viens nous dire en face, mais t'es ouf, tu viens nous chercher avec tes embrouilles, on va t'brûler, on va t'apprendre le respect, ta mère elle va t'rejeter dans la rue...". Et puis, vous êtes si gentils, tous, et puis c'est pas des vraies chaînes, c'est pour de rire, si on les fait pas, il nous arrive rien, hein, qu'il nous arrive rien ? C'est que je suis quand même un peu inquiet, j'ai pas voulu faire celle du frigo. J'aurais peut-être dû ?

Alors ces révélations ? Je les mets dans la catégorie "La vraie vie", ou je fais comme Manou, à raconter que des rigoleries ? On verra bien...

Première

Vous n'allez pas le croire, mais je n'ai PAS TOUJOURS été barbu !

Deuxième

Le vaccin anti-diphtérique m'a foutu la diphtérie et j'ai failli en crever. Depuis, je me méfie des docteurs et je ne les laisse pas s'approcher de mes gosses, qui vont très bien, merci...

Troisième

Je suis boisson ascendant concert. Et j'ai la bière Jupiter au début de l'entracte.

Quatrième

Mon couscous-cochon a toujours beaucoup de succès. C'est un couscous classique, mais avec la viande et les charcuteries de la choucroute. C'est une vieille recette que je tiens de ma mère, qui, oui..., qui faisait dans la provocation, de temps à autre...

Cinquième

Si Brassens avait demandé ma main, j'aurais dit oui. Bon, d'un autre côté, je ne prends pas de gros risques en affirmant ça : il est mort, il a écrit la non-demande en mariage, il était hétéro militant... Cette révélation un peu tardive ne m'engage pas outre-mesure.

Sixième

En 74, j'étais lycéen à Bordeaux, Gotlib, Brétécher et Mandryka venaient de quitter Pilote et de lancer "L'Echo des savanes", je suis allé en stop au premier festival d'Angoulème pour les voir, les photographier avec mon petit agfa sensor (et aussi Franquin, Fred...) le président était Alain Saint-Ogan, de Zig et Puce, j'avais 10 francs dans la poche, je bavais devant tous ces livres, j'ai dormi sous un abribus, il pleuvait et ça caillait...

Septième

En primaire, quand nous avions de bonnes notes, les "images" données par le "maître" étaient des imitations de billets de 5 et 10 francs. Déposées sur un livret de caisse d'épargne, elles avaient la valeur inscrite ! Une vieille idée à relancer pour motiver les djeuns des banlieues ? En tout cas, ça m'a marqué : vous pouvez toujours essayer de me refiler des actions EDF ! Mes économies, quand j'en ai, vont sur mon LEP q:^)

Huitième

J'ai eu mon bac A (L aujourd'hui) de justesse, grâce à mon 14 en dessin (option libre) qui m'a donné les 4 points qui me manquaient pour atteindre 100 (au rattrapage, bien sûr !). Le sujet était : "une nouvelle chaîne de télé, œil 4, va être lancée. Imaginez le symbole visuel que verront les téléspectateurs". J'ai dessiné une pellicule de film qui se contorsionnait sur toute la feuille, et dessus, image par image, une espèce de petit dessin animé où un œil se transformait en 4. C'était nul, colorié aux crayons de couleurs, ni fait ni à faire, aurait dit ma mère, mais l'idée leur a plu, apparemment, car je ne sais pas dessiner...

Neuvième

Tant-Bourrin écrit mes billets, et j'écris les siens.
J'aimerais bien, mais il a jamais voulu...

Dixième

Je n'ai pas encore fini l'excellente mirabelle d'Anténor. Elle est d'ailleurs à peine entamée, je fais durer le plaisir. Je précise ceci pour tous ceux qui se laisseraient aller à prêter une oreille crédule aux ragots colportés par cet ancien alcoolo-dépendant plus ou moins guéri de Tant-Bourrin, que la simple vue d'un amateur éclairé tastant des vins de haut-de-gamme suffit à agiter de tremblements irrépressibles et compulsifs...

Onzième

J'avais treize ans, ma mère me tend 10 francs et me dit : "Ton frère se marie, va t'acheter une cravate, ou une ceinture, ou des boutons de manchettes". Je vais à la mercerie et je reviens avec un petit nœud pap' à élastique, une ceinture en skaï et des boutons de manchettes fantaisie... Il manquait quelques dizaines de centimes, mais la marchande dégoûtée n'avait pas eu le cœur de les exiger. Depuis ce coup, la réputation de négociateur redoutable m'est acquise au sein de la famille q:^)

Douzième

J'ai été scout. J'ai même été chef scout d'une petite troupe de 6 branquignols ! Bon, sans commentaires, comme dit Epictete. Yen a un ou une qui moufte, je fais 46 jours de grêve de blog.

Treizième

Je fais partie de la minorité qui ne passe pas ses loisirs à s'entraîner à enrouler sa langue autour de trucs fermes et cylindriques, jusqu'à ce qu'elle prenne une forme de tuyau... 70 % ! Mais ils vont élire leur candidat aux présidentielles !

Quatorzième

Nous on a cherché une Super Chipie pendant longtemps, mais c'est introuvable, c'est tellement recherché, et quand on en dégotte une, par miracle, elle est vraiment pas dans nos prix... Alors on s'est rabattu sur une volvo 240 break, la voiture préférée des antiquaires. C'est pratique pour emmener la belle-mère en vacances.

Quinzième

Saoul-fifre n'est que mon diminutif. Pour l'état-civil, je suis Sufifrunetu. C'est un vieux nom corse du village de Ghisonaccia. L'histoire de "boit-sans-soif" de Tant-Bourrin est sans doute une de ces bonnes blaguounettes qu'il est le seul à comprendre et à trouver drôles ? Moi, je bois exclusivement quand j'ai soif. Bon, j'ai souvent soif.

Seizième

Si je dois citer une seule chanteuse que j'admire, ce sera Barbara, pour son œuvre. Sa vie ne fut qu'une suite de souffrances, de rires et de folies, mais elle sut en tirer des cris extraordinaires, mots qui sortaient des tripes, magiquement pétris de mélodies magnifiques, jusqu'à son "Nantes", seule chanson où elle nous donne à comprendre l'écartèlement qui la faisait hurler, entre l'Amour d'une fille envers son père, et la Haine pour ce même père qui l'a violée à l'adolescence.

Dix-septième

C'est vrai qu'Audalie ne veut plus écrire sur son blog, mais qu'elle aurait pu écrire sur le notre ! Ça compte pour une révélation, ça ? Un peu que c'en est une !!

Dix-huitième

Je vous écris sur un Apple. Avec le système 10.3 qui a un noyau Unix. C'est du béton précontraint, ça bronche pas, ça plante pas, j'ouvre plein de lourdes applications en même temps, jamais d'ennui, c'est du plaisir à l'état pur.
J'ai aussi un PC. J'ai que des emmerdes avec, il me coûte la peau des fesses en réparations, il faut le rebooter on sait pas pourquoi, il vérifie tout au démarrage pendant une heure pour replanter quand même... Bon, c'est pas des révélations, ça non plus, vous le saviez, hein ? Et que Bill Gates vendrait des frigos aux eskimos aussi ?

Dix-neuvième

Il n'y a jamais eu de télé chez moi, aux divers endroits où j'ai habité. Quand j'habitais chez ma mère, il y a eu un poste les 3 dernières années. Aujourd'hui, je la regarde de temps en temps chez ma belle-mère. C'est pas fameux-fameux.

Vingtième

Je vais vous révéler un grand secret, transmis d'initié à initié, de siècle en siècle, de foi profonde à foie profondément atteint par la 'tite goutte :
LA QUINTAINE FAIT PONDRE LES POULES !!

À Tonton Z, donc, de souffrir, et aussi à Twig et Procrastin ?

samedi 3 décembre 2005

Tant-BourrinVingt révélations sur Tant-Bourrin

Puisque Manou m'a si gentiment désigné du doigt pour participer à la chaîne des 20 révélations, voici donc tout ce que vous avez voulu savoir sur mon compte sans jamais avoir osé le demander...

Révélation n°1 :
Je déteste les chaînes. Quand je reçois une chaîne par mail me menaçant des pires catastrophes (ongle incarné, gangrène du mollet, panne du poste de télévision, etc.) si je ne fais pas suivre, je ne fais jamais suivre. Et je ne suis pas mort. Et dans la blogosphère, je trouve les chaînes tout aussi dépourvues d'intérêt. Oui mais voilà : ça peut fournir matière à un billet quand on manque d'idées. Et c'est la seconde fois que je contredis mes beaux principes en devenant maillon d'une telle chaîne. Il y a des jours où je me déteste !

Révélation n°2 :
Je suis incapable de prendre un peu d'avance dans la rédaction des billets pour le blog. Je finis souvent mes billets en catastrophe. Et je me retrouve ainsi à participer à des chaînes stupides en catastrophe. On n'a que ce que l'on mérite.

Révélation n°3 :
Ma belle-mère a plusieurs fois posté des commentaires sur ce blog. Si, si : ma vraie belle-maman, la mamie de Tant-Bourriquet !

Révélation n°4 :
Je roule en Clio série Super-Chipie. Oui, je sais, j'ai honte, foutez-vous de ma gueule, mais j'ai des circonstances atténuantes : on l'a achetée d'occasion il y a sept ans pendant nos vacances d'été après que notre vénérable Super5 de 14 ans d'âge ait rendu définitivement l'âme en plein trajet. On n'allait pas rester sur le bord de la route avec nos valises : on a pris ce qu'on a trouvé !

Révélation n°5 :
Tant-Bourrin n'est pas mon vrai nom. Eh oui, vous avez du mal à y croire, mais c'est vrai.

Révélation n°6 :
Pour faire suite à ce billet de Saoul-Fifre, je n'ai AUCUNE espèce d'ambition professionnelle, sinon celle d'essayer de bien faire mon taf. Dans la grande boîte où je bosse, on m'a fait passer, il y a quelques années, des tests dans le cadre d'un processus pour détecter les cadres à haut potentiel. Résultat : j'ai fait exploser leur protocole de test. La personne du cabinet externe qui s'occupait de ça m'a dit texto : "vous n'existez pas !", car sur trois critères d'analyses, je ne rentrais même pas dans les courbes de Gauss sensées être représentatives des réponses de la population des cadres.

Révélation n°7 :
Il est vrai que j'avais légèrement orienté mes réponses, histoire qu'on me foute définitivement la paix avec ces conneries par la suite ! ;~)

Révélation n°8 :
Je déteste les concombres, les courgettes, les aubergines. Je ne supporte pas les fruits de mer : moules, huitres, crevettes, crabe, poulpes, calamars. Je ne raffole pas du lapin. Je ne cours pas après l'agneau (tout du moins pour le manger). Maintenant, vous saurez à quoi vous en tenir si vous m'invitez. :~p

Révélation n°9 :
Je suis capable de rouler ma langue en tuyau. J'ai lu (Procrastin pourra peut-être confirmer) que c'était une histoire de gènes. Une partie de la population (un tiers environ si je me souviens bien) a le gène qui développe un muscle transversal de la langue qui permet cette manoeuvre. Les deux autres tiers ne pourront jamais le faire. Je sais, rouler sa langue en tuyau, ça ne sert à rien, mais ça fait du bien de faire partie des élus.

Révélation n°10 :
J'ai zozoté jusqu'à l'âge de 5 ans. Parfaitement. Et ze vous emmerde !

Révélation n°11 :
Longtemps je me suis couché de bonne heure. Et je continue encore. Peu ou Proust.

Révélation n°12 :
J'ai un pouce plus court que l'autre (d'un bon demi-centimètre). Si les Anglais de l'époque m'avaient connu, ils n'auraient jamais utilisé le pouce comme unité de mesure.

Révélation n°13 :
J'ai l'ongle de mon gros orteil droit incarné depuis deux jours. Chié !

Révélation n°14 :
Mon premier 45t était un disque de Claude François quatre titres, avec notamment "Mais combien de temps ?" et "Je tiens un tigre par la queue". Mais j'ai une excuse : je n'avais alors que quatre ans.

Révélation n°15 :
Quand, gamin, je pissais aux chiottes et qu'une mouche volait au-dessus de la cuvette, je rêvais d'arriver à l'abattre en plein vol d'un jet d'urine bien placé. Tout ce que j'ai jamais réussi à faire, c'est à en foutre à côté de la cuvette.

Révélation n°16 :
Je me souviens de "la brigade des maléfices". Je me souviens de "ne mangez pas les marguerites". Je me souviens de "Titus le petit lion". Est-ce à dire que je me fais vieux ?

Révélation n°17 :
Vingt révélations, c'est beaucoup. Dix, ça aurait été largement suffisant. Je maudis donc l'auteur de cette chaîne jusqu'à la 43ème génération. Qu'ils crèvent tous de syphilis aviaire !

Révélation n°18 :
J'en profite pour maudire également Manou qui m'a gentiment transmis le bâton merdouilleux.

Révélation n°19 :
Je souhaite bonne chance à Saoul-Fifre qui va devoir se taper la même corvée que moi, vu qu'Audalie s'est défaussée sur lui. A moins qu'il soit moins crétin que moi et refuse de se livrer à ces puérilités sans nom.

Révélation n°20 :
J'ai réussi à vous faire vingt révélations (toutes parfaitement authentiques) sur mon compte. Et c'est la dernière fois que je participe à ces *@#&§µ de chaînes à la con !


Et maintenant, le seul bon moment d'une chaîne, c'est quand on peut faire flipper les lecteurs habituels du blog, qui serrent les fesses en espérant que la malédiction ne leur tombe pas sur le rable...

Allez, je me lance, je transmets la chaîne à Anténor, Byalpel et Salomé. Na !

dimanche 27 novembre 2005

Tant-BourrinLa vie comme un novembre

Quelques mots de ma soeur sur le répondeur : "L'hôpital nous a appelés. Papa est décédé ce matin..."

Un an déjà aujourd'hui...

Un an déjà que la longue descente de mon père dans les sous-sols de la vie a pris fin.

Je me souviens de ce goût si particulier, mélange aigre-doux de tristesse et de soulagement.

Je me souviens aussi de cette longue, si longue descente qui avait commencé à peu près à l'époque où la vie a pris force en Tant-Bourrine. Notre fils commençait à croître dans son ventre et mon père à décroître dans la vie, d'éclatement de vaisseaux sanguins dans le cerveau en perte de capacités physiques, comme si, par un macabre jeu de vases communicants, la vie de l'un s'était déversée dans l'autre.

Je me souviens de ce mois de septembre 2003, deux mois avant la naissance de Tant-Bourriquet, où tout a failli s'arrêter, de ce nouvel accident cérébral, de ce corps sans réaction, de l'hémiplégie, de cette grise maison de retraite. Septembre noir.

Je me souviens de la première fois où j'ai revu mon père après la naissance de Tant-Bourriquet. L'envie de hurler qui vrille le cerveau en découvrant la mort en marche sur le visage creusé, jauni, où se subsiste aucune expression. Presque méconnaissable. Absent. Je me rappelle que mon père n'était pas vraiment là ce jour-là, les yeux mi-clos, la lèvre pendante. Rendez-vous manqué.

Mais je me souviens aussi de ce jour de mars 2004. Mon père avait un tout petit peu récupéré de ses facultés. Il ne parlait plus, mais je lus la joie, la joie simple, la joie débordante dans ses yeux brillants de larmes, dans son ébauche de sourire quand il vit enfin son petit-fils. Comme un instant d'éternité. Un passage de relais. Court. Si court.

Je me souviens de ce gris mois de novembre 2004. Tant-Bourriquet fêtait son premier anniversaire, et l'on savait que c'était la fin pour mon père. Les reins morts. Plus d'espoir.

Jusqu'à ces mots sur le répondeur.

Novembre sera toujours ce mois si particulier, ce mois qui, dans ses premiers jours, m'aura donné un fils et repris un père dans ses dernier jours...

La vie comme un novembre.

dimanche 20 novembre 2005

Saoul-FifreEt le prof essora III

Troisième volet des devoirs de français de notre deuxième fils. Les premiers tomes sont et

Ce coup ci, le sujet est : "En une vingtaine de lignes , faites le portrait d'une personne de votre connaissance , en mettant en évidence le sentiment que vous ressentez à son égard (admiration-sympathie-amour-haine-dégout...)". N'écoutant que son égo, M. choisit de faire son propre portrait, et, surprise, décroche une note correcte : 13 / 20 ! Je me demande si la prof, malgré la similitude du prénom, a bien compris que M. parlait bien de lui-même ? qB^) Musique !

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mardi 15 novembre 2005

Saoul-FifreLe compartiment de la mort qui tue

Margotte et moi nous sommes fait un long week-end (encore) en Limousin, mais en train. Je préfère, et, à deux, la voiture n'est PAS DU TOUT compétitive... Donc, au retour, on monte dans un compartiment où nos places étaient réservées, et, je sais pas si ce sont les gueules d'enterrement qu'on tirait ou quoi, mais la conversation s'engage sur la Mort avec les 3 femmes déjà présentes.

L'amie.
La première femme prend le train pour aller soutenir son amie d'enfance qui vient de perdre son mari, d'un cancer... Les 2 amies ont eu le même parcours : elles ont connu leur mari quand elles avaient 12 ans, et se sont mariées à 16, et là, elles ont toutes les 2, 27 ans. J'ai imaginé l'importance et la force de l'amitié entre ces 2 pré-ados. Elles sont tombées amoureuses ensemble, ont dû affronter ensemble leur famille, ont connu les mêmes interrogations, inquiétudes de jeunes filles, en ont parlé, et ont décidé de foncer et de faire confiance en leurs sentiments... Et là, après 11 ans de mariage, chacune a plusieurs petits, et un des maris meurt. L'amie abandonne le sien, ses enfants, comme dans la parabole, et va consoler sa sœur en destinée, avec sans doute un peu d'inquiétude : "Ça aurait pu être le mien ?"

La veuve.
Elle est veuve depuis moins de 6 mois, elle ne s'y fait pas, elle ne s'y fera peut-être jamais. Elle nous évoque son "compagnon" avec beaucoup d'émotion. Il était grand, costaud (plus que monsieur, dit-elle en me montrant), il m'appelait en riant "ma moitié"... Elle dit : "On avait fait des projets, on était depuis peu à la retraite, on comptait en profiter ensemble et puis voilà. Les fêtes de Noël vont être très dures à supporter. Il faisait beaucoup de choses à la maison, je suis complètement désorientée. Il est parti, les pompiers sont venus très vite, mais c'est horrible de l'entendre râler et de ne rien pouvoir faire. Le docteur m'a dit qu'il n'a pas souffert, que c'est seulement son corps qui souffrait... La troisième femme lui demande en s'excusant (je sais bien que ça ne remplace pas...) si elle a un animal de compagnie, et oui, elle a un chat.

La mère.
Elle est d'origine espagnole et a eu 7 enfants. On sent qu'elle est courageuse et dure à la douleur. La mort c'est dur, mais la vie aussi, c'est dur, alors ? Mais le plus triste c'est quand même de perdre un enfant. J'ai perdu mon fils avec ma belle-fille dans un accident de moto. Et c'était le meilleur de mes enfants. C'est pas normal. Il est mort et moi je suis encore là. Un mari c'est pas pareil, des fois il vaut mieux s'emmerder tout seul que s'emmerder à deux. Je dis pas ça pour le votre, madame, il y en a des biens. Mais vraiment le plus dur c'est de perdre son fils. J'y pense toujours. Il avait tout pour être heureux et il est plus là. On peut mourir à n'importe quel âge. Même jeune.

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