Blogborygmes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi 27 mai 2011

BofLe permis

Billet promis, billet dû.

Mais quid du thème, éternelle question qui explique mon absence ces derniers jours (atchoum).

On va la faire tranche de vie, rien de saignant non, du moins pas encore, et jamais ça m'arrangerait pas mal.

J'ai toujours apprécié de me rendre d'un point a à un point b rapidement, que ce soit à pied, à vélo, et à l'âge requis en voiture. Je sais, c'est mal. C'est dangereux, ça pollue la planète. Mais plus vite on épuisera les ressources pétrolières plus vite on passera à l'étape suivante.

Vivement le moteur à hydrogène, qu'on puisse rouler propre à 250 km/h.

J'ai eu une période alfa, les vraies, pas les alfiat, le chant d'un bon V6 des familles ça vaut le dernier Chelon (suis pas sur de faire l'unanimité sur ce coup-là). Mais les histoires d'amour finissent mal en général, et le chant poignant de la tôle italienne qui rouille rien qu'à la regarder a eu raison de notre idylle.

Exit la maitresse.

Arrivé à l'âge canonique qui est le mien aujourd'hui (à peu près la moitié d'Andiamo, c'est dire.....), on a besoin de se donner des challenges, histoire de rester un mâle, un vrai, et repousser ainsi le dysfonctionnement érectile qui nous guette si on se laisse aller. Et comme symbole phallique, quand même, la moto, ça le fait. Donc moto, go, la 125 qui me permettait de zapper les embouteillages estivaux bien sur, ça compte pas, faut du lourd, du qui hurle à 11500 tours mn.

Mais, il y faut un permis. Shit.

"ah, faut repasser le code en prime?" Censuré.

Se retrouver avec une zapette devant un écran vidéo au milieu d'une bande d'ados, ça fait bizarre, surtout quand ils te regardent sans oser demander si t'es là parce que tu t'es fait choper avec 14g d'alcool dans le sang.

Tss tss, à coté de moi, TB fait figure d'éthylique invétéré. Et Saoul-Fifre, euh, hors concours.

Mention spéciale au plus vraiment ado qui me voyant arriver au code en voiture m'a dit : "arf, toi aussi tu conduis sans permis?" "euh, non, suis là pour la moto, la voiture, j'ai" "ben moi ça fait dix ans que je roulais sans, mais là je viens de me faire gauler, alors pour me mettre en règle je viens au code...en voiture, mais chuis vachement prudent".

Faut être honnête, j'ai appris plein de trucs au code, surtout pour les ronds points, ça a l'air tout con un rond point à emprunter ben non, que nenni, c'est quasiment SCIEN TI FIQUE comme approche.

Et les piétons.........Mon dieu les piétons, au moins aujourd'hui je sais quand on peut les écraser ou pas.

à suivre...... (ben ouais, phase de reprise faut y aller douuuuuuuuuuuuucement)

lundi 16 mai 2011

AndiamoSi Sissi sise ici scie six zizis-cils

Le bébé a six ans, on vous a préparé un petit anniversaire ( nous nous y sommes pris un peu tardivement)...

Excusez les vers de mirliton : décidément, poéter, ça n’est pas mon truc !

Il y a six ans…
J’étais bien innocent !
Ils m’ont vite déluré
T-B et Saoulfrifounet
Réveillé le Hyde en moi
Hyde, Landru et je n’sais quoi
Aujourd’hui, j’ai bien du mal
A contenir l’animal
Ils ont réveillé
Dieu soit loué
Mes plus vils instincts
Pour mon plus grand bien !

Bises à nos commentatrices, et à nos commentateurs aussi je ne suis pas (trop) sectaire.





Pissez haut !

par Andiamo




Six ans.

J'ai envie de dire "six ans ferme" mais il n'aura échappé à personne que le ramollissement est d'actualité. À part Andiamo qui a une dizaine de billets d'avance et qui a pris d'autorité la responsabilité du tambour rythmant la galère Blogborygmes, il faut bien reconnaitre que les fondateurs commencent à mériter leur titre : ils ont touché le fond.

Pas de panique : on est raplapla, ya qu'à continuer plan-plan.

J'en profite pour rappeler à la compagnie qui nous fait l'honneur de nous lire que l'appellation "Blogborygmes" ne nous appartient pas (lire "je vous en fiche mon billet", dans la colonne de droite) et que toute personne se sentant en phase avec notre esprit peut nous contacter pour participer à cette grande aventure. Cette magnifique et sobre interface sans publicité créée par Tant-Bourrin avec l'aide de DOTCLEAR serait ravie d'héberger d'autres turpitudes ou de nouvelles poésies oniriques. Nous n'avons pour l'instant censuré personne et nous n'imposons aucun rythme de publication (perso, ça m'arrange).

D'ailleurs, les anciens, ô vous dont le nom figure sur le bandeau à la droite de feu notre mascotte Julie, vous nous enverriez ne serait-ce qu'un billet annuel, ça marquerait le coup d'une manière sympathique, non ? Soyons clairs : j'ai dit ça mais je n'ai rien dit du tout, en fait.



Oui c'est haut !

par Saoul-Fifre






Mam'zelle Kesskadie


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Saoul-Fifre


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Tant-Bourrin


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Andiamo


Cliquez sur l'image pour l'agrandir

lundi 18 avril 2011

Mam'zelle KesskadieFaut c'qui faut

Faut c'qui faut, écrivais-je donc.

Ma silhouette s'est encore arrondie avec les bancs de neige (congères), le printemps fait tout fondre, hélas, tout fondre la neige et force est de croire que je ne suis pas faite de glace.

Signal d'alarme : initiative requise, qui flashe rouge non pas sur le pèse-personne, je n'en ai plus. En effet, dans un suprême effort pour tenter de contrôler ma sempiternelle dépression, j'ai renoncé aux négatifs inputs de ma vie : une ou deux copines, le téléjournal, toute autre page du journal que les sports et les arts et spectacles et la balance (dite pèse-personne). Donc, le flash rouge se dévoile quand j'enlève le seul pantalon que je réussis encore à enfiler et que la trace laissée par mes crimes alimentaires est rouge et en plein dans la ceinture.

Merde, comme qui diraient mes copains français.

Alors, on remets ça comme en quarante, toujours comme disent les copains français et je songe à l'exercice physique. Oui, c'est une entorse à ma résolution de ne pas contempler du négatif, mais c'est une mesure d'urgence.

Une copine vient me proposer la piscine. Au moins, on est au frais. Ouais.

Première étape: le maillot de bain. Or, si l'achat d'un maillot est une torture mentale pour l'homo sapiens de taille moyenne, imaginez la taille plus que supérieure.

N'écoutant que mon courage, et regrettant la burka que je n'ai pas, je vais au magasin spécialisé dans les tailles fortes.

Ciel, le premier modèle essayé me va. Je peux coincer tous les amas de chair, supérieurs, médians et inférieurs. Même pas un poil qui dépasse, au propre comme au figuré. Le hic, il est en trois ou quatre épaisseurs, possède une gaine incorporée, des élastiques à l'épreuve d'une pression des hauts fonds pour retenir tous bas fonds, bref, il rajoute un ou deux kilos au poids total que j'apporte à la couche terrestre. Vous connaissez le principe d'Archimède ? Achille Talon ? Et bien, haute probabilité que je fasse le même effet à la piscine, avec la même verve.

Il est hors de prix ? Qui a dit que c'était un argument valable ?

Donc, premier matin. Je veux dire, première aurore.

Je veux bien croire que des milliers de gens se lèvent avant moi, cependant, concernant le 5h30 AM, si j'ai 51 ans et que je n'ai jamais fait partie de cette populace, c'est qu'il y a anguille sous l'oreiller, n'est=il pas ?

Sonnez les matines, Frère Toque, s'il a réussi à se lever, je peux, moi aussi. Sœur Kesskadie, roulez en bas de votre lit et enrobez-vous dans ce très b.. dans votre maillot et continuez la roulade jusqu'à votre auto.

Même le chien est resté couché. C'est vrai que lui, il est poilu, et personne ne lui dit rien sur sa pilosité, on n'a pas la même description de tâche dans la vie.

Je passe prendre la copine qui entre sans dire un mot dans l'auto. Une fonction cérébrale qui se réveille à la fois, l'aire de Broca était pas encore à "on", pas un mot, mais l'hypothalamus et la rate fonctionnant, nous sommes parties en rire comme des folles. Ce qu'il faut être, n'est-il pas, pour ...

La piscine est de longueur olympique. Savez-vous c'est long combien long une longueur olympique? Long comme un jour sans pain pour une grosse madame. Long, longtemps, m'a vous dire. J'ai eu le temps d'épuiser toutes les nages de repos que je connaissais entrecoupées de trois ou quatre brasses de crawl et le temps également de revoir ma vie au complet avant de terminer la première longueur. Il fallait revenir. Heureusement que la graisse aide à flotter et qu'il n'y a pas de temps limite pour la traversée de l'océan du retour.

L'image se coupe.

On voit la même scène de réveil, mais c'est le lendemain matin. Le maillot n'a pas eu le temps de sécher les nombreuses épaisseurs de tissus en 22 heures. Avril canadien, on ne sort pas mouillé dehors. Il faudra enfiler la choses trempée dans le vestiaire à la piscine. Le froid raffermit les chairs, réveille l'esprit rapidement, c'est pourquoi l'hypothalamus et l'aire de Broca ensemble ont fait que le cortex auditif s'est mis à vibrer aux sons gutturaux de Tabarnak d'estie d'câlisse que c'est frette.

Et on remets ça comme en quarante, comme disent les copains français.

Quatre matins sur cinq.

La prochaine fois : l'entrevue pour une job. (en québécois, job est féminin, et repos masculin. On est réalistes par icitte).

mardi 12 avril 2011

AndiamoVenezia




Ça n’est pas tous les jours que l’on fête un anniversaire de mariage, alors ne mégotons pas ! Choisissons la ville la plus romantique qui soit… Mais non pas Hénin-Liétard !


Venezia la bellissima !

Tout d’abord : le voyage ! J’ai beau avoir pris maint fois l’avion, je suis toujours émerveillé !

J’ai horreur des gens blasés, c’est toujours un moment magique, lorsque un appareil de plusieurs tonnes prend son envol !

De même pour mes modèles réduits, je suis toujours étonné de les voir voler, j’en parlais récemment avec le vice-champion du monde de voltige (F3A) Benoit Paysant-Leroux : eh bien, pour lui, c’est la même chose, il a su garder ses yeux d’enfant !

Donc ce joli voyage, temps splendide et survol des Alpes encore enneigées à cette époque de l’année.


Un bel hôtel avec vue sur le palais des doges et la place Saint Marc….


Allez je suis sympa, je vais vous épargner la place Saint Marc et ses pigeons à la con (tiens au fait il y en a beaucoup moins). Une petite partie du palais des doges, entièrement nettoyé, fera l’affaire !


Un petit contre-jour sur l’église de la Salute, un soir en rentrant à notre hôtel, après une journée bien fatigante, à Venise on marche BEAUCOUP, et de plus des centaines de ponts à gravir… Bien sûr ! Rien à dire, on admire…


Je vous le disais plus haut, on marche beaucoup dans Venise, des endroits plus calmes, des petits canaux, des ponts bien romantiques... Ben oui, je suis romantique... Parfois !


Allez un autre !


Au détour d’une ruelle, une boutique…


Ne pas oublier Murano et Burano.

Cette photo je l’ai prise à Burano justement, je n’étais pas “boraccio”, mais je pense sincèrement que les maçons Italiens devraient arrêter le lacrima christi quand ils construisent un campanile !


Les voici les jolies petites maisons multicolores de Burano.



Arrivederci Venezia….

Devant l’hôtel, nous attendons la vedette qui nous reconduira à l’aéroport, quatre jours c’est bien court !

A l’arrière-plan, San Georgio….

dimanche 20 février 2011

Saoul-FifreBon Anniv' Olivier

Je vous ai déjà parlé de mon débarquement dans cette Provence accueillante comme un digicode plein de vomi. L'accent chantant et le sourire plein de dents, c'est la vaseline pour faire passer l'esprit de lucre et la détestation de l'étranger. Je m'y sentais comme un poisson des tropiques paumé au milieu d'un banc de sardines au large de la Laponie.

Et avec le recul, en y ayant réfléchi longuement et calmement, la petite lueur boréale qui me fut promesse d'un peu de chaleur humaine se nommait Olivier.

Nous étions collègues, embauchés presque en même temps dans cette petite boite de monteurs en téléphonie. Le patron était raide, je n'avais jamais rencontré un salaud pareil, un vrai rat, il avait d'ailleurs une gueule de fouine. Le boulot était dur, on était poussé au cul, il fallait lui construire des installations impecs, sans malfaçons, le pire étant de retourner sur un chantier et de se farcir le sourire sardonique de l'abonné qui s'était plaint "à qui de droit" de billevesées.

Aujourd'hui, on parlerait de harcèlement mais à l'époque, on baissait la tête et on serrait les dents. De toute façon, dans une petite entreprise de moins de 10 salariés, on savait qu'on avait droit à rien et que la moindre plainte ne nous obtiendrait qu'un doigt nous montrant la porte. Dans cette ambiance glauque, et si on y ajoute mon statut d'immigré de frais, and a long way from home, avoir un bon copain était une chance extraordinaire.

Olivier connaissait bien le secteur, l'emplacement des centraux, des sous-répartiteurs. Ça n'a l'air de rien, mais ce genre de connaissances valait de l'or en barre. On était lâchés dans la nature, sans aide. Le listing avec adresses précises existait bien mais était jalousement gardé par les gars de France Télécom. Et merde. Le boulot était suffisamment dur comme ça pour que l'on ne perde pas 2 heures à chercher tout au fond d'un lotissement ou d'une cave l'armoire bien cachée où nous devions tirer nos "ficelles"?

On nous donnait trop de travail, bien sûr sans primes de rendement ni heures supplémentaires. Nous étions "mensualisés" et je rentrais souvent à la maison à la nuit, n'ayant même pas pu tout faire. C'est Olivier qui m'a "déniaisé", m'indiquant la rentabilité correcte d'une journée, celle qui ne me ferait pas engueuler le lendemain. C'est lui qui m'a appris à rendre des dossiers "abonné absent", pas vu pas pris, en m'approchant à quatre pattes des boites aux lettres pour y glisser un "avis de passage". Des installations que nous n'avions absolument pas le temps matériel de terminer.

Un imbécile a fait chanter un jour à un surexcité "La solitude, ça n'existe pas". Oui mais quand on s'expatrie, c'est un peu dur au début quand même. C'est encore Olivier qui m'a refilé les premiers éléments de ce qui devait devenir un réseau d'amitié en béton précontraint, fidèle, généreux, sur qui nous pouvons toujours compter vingt-cinq ans plus tard.

Grâce à la gestion pointue de cette bestiasse de patron, la boite fit faillite, je m'orientai vers l'agriculture mais Olivier resta dans le milieu de la téléphonie. Il en gravit les degrés, technicien, chef d'équipe, de chantier, de secteur pour finir par monter sa propre boite, récemment. Un vrai gars du combiné. Nous n'avions pas encore de portable , ni nous ni nos enfants, qu'Olivier jonglait déjà avec deux ou trois de ces engins, à usage privé ou professionnel. Ils sonnaient à tout bout de champ, en plein milieu du repas... On ne mouftait pas, c'était normal, c'était Olivier.

Là il a le dernier et l'avant-dernier I-phone. Avec sa clef G3, son mur Facebook et ses nombreuses applications, on dirait un gros bébé pourri-gâté au pied d'un sapin de Noël. Mais c'était son anniversaire, là. Quel cadeau offrir à quelqu'un qui a tout ? À un vrai gars du téléphone qui a, comme moi, commencé sa carrière en bas de l'échelle, à planter des poteaux à la barre à mine ?

La qualité du matériel PTT n'est plus à démontrer. En galvanisé massif, ça ne bronche pas sous les intempéries, ça résiste à tout. Olivier m'ayant toujours aimablement fourni ces diverses pièces désormais cultes, pour mes bricolages à la ferme, je décidai de le remercier par une œuvre faite avec ces boulons, ces tire-fonds, ces tendeurs, ces plaques de serrages, ces cornières à trous que nous avons tellement utilisés quotidiennement que, même écartelés, démembrés, tordus, soudés, sciés, j'étais bien certain qu'il les reconnaitrait comme frères au premier coup d'œil.

C'est une fille qui danse. C'est un peu le symbole de la femme idéale qu'il cherche avec constance et acharnement depuis qu'il est né. Il en a essayé suffisamment depuis mais, jouant de malchance, ce n'était jamais la bonne.

Celle-ci est solide. Mon souhait est qu'elle lui fasse de l'usage.

samedi 12 février 2011

Mam'zelle KesskadieCe qu'on apprend chez les Ursulines

J'ai cinquante et un ans. Vous le savez, non pas parce que vous avez une excellente mémoire, mais parce que je mémérise à tout bout de champs avec mon âge. Ne vous en plaignez pas, quand je change de mémérage, c'est mon poids ou mon célibat (même en kilos, mon poids reste supérieur à mon âge, ne l'ébruitez pas). À tout prendre, prendre le chiffre le moins haut, celui de la balance ou du certificat de naissance.

Donc, ayant toujours été douée pour les questions existentielles et assez peu pour les réponses, je continue à les poser. C'est ainsi qu'un lundi pm, encore à la course joual vert (ch'val vert est un sacre, un juron) entre une commission et le chaudron que je dois rendre à ma mère, je me retrouve au CLSC (centre local de service communautaire), avec ma mère. La question : quand est-ce que j'apprendrai que ??

Voyez le contexte : merci maman pour ta soupe. Si j'ai deux minutes pour une petite commission ? (voir leçon précédente sur la traduction simultanée du langage maternel, le non n'existe pas dans la réponse de la fille. Sauf dans la locution : "Non, ça ne me dérange pas"). Ok. On y va. Au CLSC.

- Maman, il faut prendre un numéro.

Mère : non, non, c'est juste une petite chose que j'ai à demander.

- Maman, on prend un numéro et on va attendre dans la salle d'attente.

Mère n'écoute pas. Elle est à un pied (environ 30 cm) derrière le monsieur qui est en train de se faire servir au guichet. Elle prépare l'offensive et se montre à la préposée par la gauche du monsieur. Celle-ci ne bronche pas. Mère recule et pince les lèvres. Houille! Un pincement de lèvres maternel est synonyme de guerre déclarée. Elle se déporte à la droite du monsieur qui raconte quelque chose au sujet de sa facture de téléphone (non, les CLSC ne s'occupent pas des factures de téléphone, juste des messieurs qui jasent). La préposée l'ignore encore. Mére recule, croise les bras. Me regarde. J'agite le numéro que j'ai cueilli. Elle fait sa préposée au guichet et m'ignore.

Un monsieur entre derrière nous. Il me regarde. Maman le regarde avec l'air de dire : prenez votre tour, c'est moi qui est ici. Croyez-moi, ma mère sait se faire comprendre !

La salle d'attente est bondée.

Vous pensez que le tout influence la détermination de Yolande ? Autant que cela influence la facture de téléphone du monsieur devant nous, qui a fait du progrès, il a remis son porte-feuille dans son pantalon. Il ne lui reste plus qu'à boutonner son manteau d'hiver, ajuster son foulard, mettre un gant, l'autre gant. J'cré ben que j'ai appris son numéro de téléphone par cœur par le temps qu'il y arrive.

Ma mère voit une éclaircie, c'est-à-dire que le sieur a jeté un coup d'œil à la porte. Elle se précipite, non, elle ne le bouscule pas, elle le contourne. Quand même ! Ma mère a fréquenté l'école normale des Ursulines de Québec ! (je vous parlerai un jour de cette fréquentation dont je connais plus de détails que celle qu'elle a eue avec mon père).

Madame, dit-elle de sa petite voix de vieille, en tendant sa main de petite vieille qui a un papier recyclé où elle a noté qu'elle devait venir au CLSC chercher une barre d'appui pour entrer dans le bain (barre que j'ai amplement prescrite aux petits vieux du temps que j'étais ergothérapeute en CLSC. Le destin se venge, que personne n'en doute !) et déclare sur un ton de petite vieille auquelle tu ne vas quand même pas rien refuser : "je ne prendrai pas beaucoup de temps".

La préposée, nullement émue, beaucoup d'expérience dans la petite vieille pressée, n'en démords pas. Prenez un billet.

La face de ma mère ! Non seulement un pincement de lèvres, mais un menton relevé, un sourcil froncé, et un bras qui ramène la sacoche sur son devant, signe d'indignation et de mécontentement profond.

Moi : Maman, tout va bien, regarde, j'ai un numéro, viens on va aller s'assoir.

Mère dubitative regarde le monsieur après nous et se rend devant le fait que lui non plus n'ira pas directement à la préposée. Elle vient de perdre une bataille, mais pas la guerre.

Elle s'assoit. Je la regarde dans les yeux et articule : Maman, reste ici. Je vais aller téléphoner à mon client, tout va bien.

Tout va bien... Quelle fantaisie que de penser que la fille de Yolande va être en retard à cause que la préposée ne veut pas entendre que ce que demande ma mère, c'est juste une petite chose !!!! Que le reste de la salle d'attente ait des préoccupations ne lui traverse ni l'esprit, ni la collaboration, encore moins , le désir d'obéir à une règle qui ne s'applique pas à son cas.

Point.

Donc, elle se retourne vers son voisin le plus immédiat, et croyez-moi que dans la salle d'attente, les sièges sont assez immédiats, merci, et lui demande de changer de billet.

Il a l'outrecuidance de refuser !

Moi, riant pas trop fort, dur combat, je lui dis : comment ? Vous osez refuser à ma mère ?!

Lui, pas trop certain, mais rassuré quand il m'entend rire. Au fait, je me demande de quoi il avait peur, de mon gabarit, de mon rire ou de ma mère.

Toujours est-il que je lui redis de rester tranquille, que j'allais téléphoner et que je reviendrai dans cinq minutes.

Évidement, toute la salle d'attente suivait le déroulement du tragi-comique incident, qu'est-ce qu'il y a d'autres à faire ? Surtout pas de se mêler de ses affaires ???

Donc, je vais à l'auto, je téléphone. Le tout a duré au moins trois minutes quarante secondes. Je me précipite pour aller tenir compagnie à ma mère, qui elle, sort triomphalement avec sa barre d'appui.

Ben oui, un monsieur a eut pitié et lui a offert (qu'elle dit) son billet pour qu'elle passe plus vite.

Bon, j'ai réussi à ne pas trop rire et à reconduire sécuritairement ma mère chez elle.

J'ai cinquante et un ans, disais-je, et j'en ai encore à apprendre sur le savoir-faire de ma mère. Hi que j'ai hâte d'être vieille et de marchander mes billets !

jeudi 27 janvier 2011

Mam'zelle KesskadieYATVLP

Tout commence quand on fête ses 50 ans. N'essayez pas d'y échapper, les conjoints, amis, font des surprises partys pour être certains que vous allez fêter ça. Les mécréants. Ça continue avec des pertes de mémoire. Des lunettes de lecture. Des questions style : "avez-vous votre carte de rabais de l'âge d'or ?" On recommence à trouver les petits bébés intéressants, surtout qu'on ne peut plus en avoir. Notre fille nous demande de ne pas sortir à tel bar et tel bistrot, parce qu'elle y va. De toute façon, on pourrait pas y aller, parce que fiston est parti avec notre auto. On est cassée comme lorsqu'on était étudiant au Cegep parce que nos enfants sont étudiants au Cegep, et ce n'est plus seulement que nos boucles d'oreilles qui disparaissent des tiroirs, mais aussi les condoms. Bof, de toute façon, ça nous tente moins qu'avant.

Bref, arrive le moment pénible, mais auquel on s'habitue, de la visite médicale. Les questions changent aussi avec le temps. Notre principale préoccupation n'est plus ce qui se passe en bas du nombril, mais en plus bas : nos genoux font mal, y a des orteils qui ne rentrent plus dans les souliers. Et v'là tit pas que des tests s'ajoutent :

La mammographie.

Chanceuse que je suis, cette année, il a oublié les tites bouteilles pour le dépistage du cancer du colon dont je vous épargne la procédure.

LA MAMMOGRAPHIE : cours d'introduction aux procédures avec histoire de cas, la mienne.

Gardons en tête, ici, que ce que les hommes remarquent en premier chez moi c'est :
1. si je ne suis pas visible et qu'ils ne sont pas sourds, mon rire.
2. si je suis visible, ce n'est pas mes yeux, mais le triple D qui s'ajoute au descriptif de ma pointure du soutif. Les lettres devraient être: YATVLP. je vous laisse compléter l'acronyme.

Le test débute le matin par les précautions à prendre : pas de déodorant, pas de poudre, pas de parfum. La journée va être longue pour mes collègues, mon rendez-vous est à 15:00. Et innocente comme je le suis, j'ai un dîner de copines ergo. j'aurais donc dû réserver dans un resto végétarien qui sent l'encens ou dans une pataterie, question de masquer les odeurs ! Mais non : au St-Hubert. On va être six.

Simonac.

Une chose à la fois : ce qu'on va mettre pour la journée mémorable. Je prends quelque chose qui ne me fera pas trop suer. Non, pas de robes, mais une jupe, on n'oublie pas qu'on va enlever le haut. Tiens, il y a longtemps que j'ai pas mis cette jolie petite blouse blanche.

Pertes de mémoire, vous dis-je, je m'en vais manger au resto : St-Hubert, sauce, blouse blanche, YATVLP.

J'arrive donc plus tôt pour m'assurer d'une table décente. J'ai bien fait, elle veut squezeer six femmes matures autour d'une table qui sans être minuscule, nous permettrait d'apprécier l'épilation faciale de chacune sans mettre de lunettes de lecture. On se souvient que si je ne suis pas à jeun pour le test, j'ai omis une partie de la routine matinale qui maintient les liens sociaux j'ai nommé : le déodorant. Vous en doutez ? Ciel, vous n'avez pas eu d'ados rébarbatifs à la douche assis à côté de vous dans l'auto par une belle journée chaude récemment ? Eh bien, sachez que j'ai failli ne plus en avoir, une chance que sa porte était barrée, il a échappé à l'expulsion.

Donc, St-Hub, blouse blanche, déo zéro, et cinq copines, dont la nouvelle ergo qui se joint à l'équipe. Précaution première : la bavette. N'écoutant que mon orgueil, je déploie élégamment mon châle sur le devant de ma personne, c'est fou ce qu'il fait frais dans un St-Hub ! Tout le monde travaille, on n'a que une heure pour manger, donc pas trop le temps d'empester, tout va bien.

Deuxième étape : la mammographie. Se rendre à l'hôpital à temps. Difficile d'oublier, je ne pense qu'à ça. Je trouve un stationnement, je me rends au troisième étage. Zut, pas de mammographie. Un service de dialyse je crois, la physiothérapie et l'ergothérapie. Étant ergothérapeute de profession, je supplie le ciel en l'interpellant, crisse ! Pourvu que personne que je connais ne me sente, je veux dire, me voie !

Doutes, suspicions et inquiétudes dévorantes : auquel des deux hôpitaux de notre belle région, hôpitaux qui portent le même nom pour ne pas faire de chicanes entre les médecins et créer un sentiment d'appartenance aux deux endroits pour le personnel médical et pour confondre la population, auquel des deux services, m'interrogeais-je dans le doute et la sueur dont l'aisselle non préservée me titstaillait la narine et la préoccupation, devais-je présenter mon YATVLP ?

Un long moment de solitude, il me reste cinq minutes pour éclaircir le malentendu, faire 15 minutes de route, 15 minutes de stationnement si je me suis méprise, le tout , dans la joie, la bonne humeur et sans déo.

La dame aux renseignement, après un long moment où elle tourna le dos à ma personne, se retourna, je ne sais si c'est pour s'enquérir de la provenance de l'effluve douteuse ou pour reprendre son devoir, déploie sa science en m'indiquant que c'est au deuxième étage. Heureuse femme qui est derrière sa vitre, se protège des voleurs de sacoche, des virus de grippe et des odeurs de la clientèle.

Arrivons donc aux faits et au deuxième étage. Moment de suspense. Je tends ma feuille, tremblante et à bout de bras à la secrétaire en espérant que je suis à la bonne place. Mais oui ! Tout n'est pas perdu !

Joie de courte durée, le temps de suivre les tites flèches blanches sur le plancher qui m'amène à une porte fermée, mais avec une pancarte qui donne la marche à suivre.

1. Déposer la requête dans la boîte ici présente. tchek.

2. Se déshabiller. on va attendre un peu pour le tchek.

3. Mettre la jaquette ouverture dans le dos. (Heu... je suis bien au service de mammographie. Me semble qu'ils prennent la radio par en avant ???) On va attendre pour le tchek pour celui-là aussi, j'cré ben.

4. Si ce n'est pas déjà fait, enlever toute trace de poudre, de déodorant ou de parfum à l'aide de débarbouillets fournies dans la salle de jaquettes. bon, ils ne disent pas de traces de sueur, mais je ne veux pas avoir la mort par suffocation de la technicienne sur la conscience, pour ne pas dire, sur la poitrine, je vais tchéquer là aussi. Par contre, avoir su, simonac, je ne me serais pas privée ainsi que mon entourage, du confort moderne toute la journée !

5. Revenir s'assoir et remplir le formulaire. Pas de problèmes, on va faire ça.

Salle de déshabillage, jaquettes, je choisis la jolie mauve. Petite salle de déshabillage, on size fit all, et c'est pas mon size fit all. Mais bon, on fait avec. Petite jaquette mauve.. oups ! Ne prenez pas la tite jaquette mauve, ni fushia. Elles deviennent transparentes au lavage, et ciel qu'elles sont lavées souvent ! Donc, je rajoute jaquette bleue standard par dessus, et je sors pour remplir le questionnaire. Tchek.

Une page de; Avez-vous ... écrit avec des caractères aussi grands et gros que ceux des bouteille de pilules. NOTE À L'ADMINISTRATION DE L'HÔPITAL: Les mammmographies s' adressent principalement aux femmes qui portent des lunettes de lecture et qui ont des pertes de mémoire, qui vous dit qu'elles ont pensé les mettre dans leurs sacoches après avoir lu un menu de ST -Hub? han bon, une chance que j'en ai trois paires, j'en ai trouvé une.

Ensuite, on attend, dans l'angoisse et en jaquette bleue.

La technicienne apparait et dit notre nom. Ici, on a le choix de faire semblant que c'est pas à notre personne qu'elle s'adresse et que nous sommes assises en jaquette par hasard et pour lire un roman, on peut faire semblant de chercher nos lunettes dans la sacoche (penser à les enlever de dessus de notre tête avant) ou dire: Bbbbbbon jour.

Soyons brave et qu'on en finisse.

Première étape: enlever la jaquette. Me semblait aussi que par en arrière....

Deuxième étape: Elle prends deux petits cercles autocollants, verts, du genre que l'on mets autour des trous de feuille de cartable pour ne pas que la feuille se déchire sur l'anneau et nous les tends.

Malheureuse, non! ce n'est pas pour mettre sur votre feuille de questions que vous lui avez tendues. c'est pour les mettre sur vos mamelons, question que le radiologiste sache où ils se trouvent sur la radio.

Un long moment de solitude pendant que la technicienne lit votre questionnaire, et que vous attendez debout, en jupe, torse nu, avec les mamelons décorés en verts. Avez-vous déjà eu peur de la caméra cachée ?

Vient le moment fatidique de l'examen. Imaginez une tablette en stainless steel, hauteur de la poitrine. La technicienne va essayer de faire fitter votre tablette sur la tablette.

Première étape. Levez le bras en l'air, l'autre comme ça. Ensuite, elle s'empare d'un sein à la fois et l'installe. En la voyant soulever ma masse, j'eus la pensée : j'espère qu'elle a eu son PDSB (programme de déplacements sécuritaires, bref, de déplacer les poids pesants). Il s'agit également de coller le plus la tablette avec notre corps, de tourner notre tête à l'est, de regarder au nord, de placer nos pieds vers le sud (j'exagère, mais je vous jure, c'est l'impression qu'on a). Voilààaàaàaàaàaàaà. Et elle fait descendre le presse-toton. Ici, plusieurs légendes urbaines circulent. du moins, je croyais que c'était des légendes.... mais c'est vrai qu'ils squeezent l'appendice en espérant en faire une galette. je pense que c'est une procédure subventionnée par les chirurgiens esthétiques, question de recruter de la clientèle post tests. Par contre, ça ne fait pas mal. le plus dur, c'est de ne pas rire en pensant à vos copines qui sont moins nanties que vous et qui vont se faire étirer la petite chose sans avoir rien à étirer.

Et oups, indications de ne pas respirer, on prend la radio.

Quand elle a donné la dernière instruction, j'étais déjà en hyperventilation. Heureusement que la presse à toton me tenait solidement debout, je me serais écroulée.

Et on recommence pour l'autre côté. et on remets ça pour en faire une en angle. Et on finalise avec l'autre côté en angle.

C'est tout!

Vraiment pas de quoi en faire un plat, encore moins, un paragraphe de dissertation. :-)

À la prochaine!

P.S. : YATVLP c'est l'acronyme de Y AS TU VU LA PAIRE ? Et ça se dit quand on me paye un café! loll

< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 >