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lundi 16 août 2010

AndiamoRétro

Une petite musique afin de se mettre dans l'ambiance "belle époque"


Cet été, j’étais à Mers-les-bains, petite station balnéaire située sur la côte picarde à deux pas du Tréport… Cette côte se nomme la Côte d'albâtre, comme le disent si bien les dépliants touristiques.

Des maisons vraiment typiques, construites à la fin du dix-neuvième siècle, début vingtième, par les riches bourgeois parisiens. Bien entendu, aujourd’hui elles ont été restaurées et leurs couleurs actuelles fort chatoyantes n’étaient pas celles dont ont les couvrait lors de leur édification : blanc pour les façades, brun pour les colombages. Les rénovations sont du plus bel effet… Is not it ?

Ces petits rentiers trouvaient là le bon air, les jolies falaises, et puis les bains de mer venaient d’être mis au goût du jour par l'impératrice Eugénie en personne.

En prenant le train à la gare du Nord, on se rendait à la gare du Tréport toute proche de Mers en quelques petites heures, ensuite un fiacre les conduisait à leur chère « villégiature ».

Cet été, le comité des fêtes de cette charmante petite ville a eu l’idée originale de faire une reconstitution de ce qu’était la vie à la « belle époque ». Nombre de couples s’étaient costumés pour la circonstance, fort bien pour certains !

Une bande de solides gaillards avaient même simulé un sauvetage en mer, avec les tenues de l’époque et le canot sorti tout droit d’un musée ! Sympas ces volontaires, ils se sont laissés photographier, et je leur ai promis la photo (chose faite).

Un boulanger ambulant avec son four chauffé au bois, juché sur un antique camion, était présent. Il pétrissait et cuisait son pain devant les badauds (dont j’étais) !

Quel bonheur ce pain tout frais, encore brûlant sorti du four devant votre nez… Et l’odeur !

Quelques petites photos prises par votre serviteur grâce à un appareil tout neuf, dont je ne connais pas encore toutes les ressources (les connaîtrai-je un jour ?). C’est un « Panasonic » DMC-TZ6 avec un objectif « Leica ». Mon précédent appareil n’ayant pas survécu à un double salto, grenouillé à l’arrière !


Les falaises du Tréport, les plus hautes d'Europe (110 mètres)



Les jolies falaises de Mers-les-bains



Mers-les-bains et ses magnifiques maisons



Désuètes certes, mais ô combien charmantes !



Les voilà nos valeureux sauveteurs ! Bien sûr, ce ne sont pas les "bimbos" siliconées du feuilleton "alerte à Malibu", mais ces gars et filles-là sont bougrement plus sympas !



Ce cliché est une photo que j'ai photographiée à mon tour, si l'auteur désire que je le retire : pas de problème !



Le four à pain, mais où est le boulanger ? Dans le four, M'sieur Landru, dans l'four !



Et enfin... Un attelage de la belle époque : fouette cocher !

mardi 27 juillet 2010

AndiamoLa colo

J’avais onze ans, l’âge des chaussettes tire-bouchonnées, des genoux couronnés, des tifs rétifs, surtout les miens frisés comme ceux d’un Rital ! J’avais une sainte horreur du peigne, il faut dire que : démêler des bouclettes… AÏE, AÏE, AÏE !

Cette année là mes parents décident de m’envoyer en colo !

Rendez-vous pris avec les services compétents de Drancy, visite médicale et tout le toutim. Sérieux les vacances : on ne badinait pas avec la santé !

Le verdict tombe : il est un peu nerveux le garenne, l’air de la mer ne lui conviendrait pas ! Tiens… Pourquoi ? Par contre Doulaincourt (Haute-Marne) fera parfaitement l’affaire.

Début Août, nous voilà tous rassemblés place la mairie, ma mère, mon père absent : il travaillait, pendant ses vacances afin de nous envoyer au grand air. Ma sœur, mon frère, présents pour les « adieux » au petit frère, ils s’étaient cotisés afin de me donner quelques sous pour mes dépenses de première nécessité.

Tu penses dans des régions aussi reculées, pas sûr qu’il y ait de quoi survivre, alors il valait mieux prévoir… Adorable fratrie, toujours prête à en découdre, mais devant l’adversité : un pour TOUS !

Deux énormes autocars nous attendaient, fumants, pétaradants, le gas-oil bien odorant… Ca sentait déjà les vacances ! J’ai lu dans un ouvrage fort bien ficelé, traitant de la grande et la petite histoire de Drancy, que les premiers départs vers ces colos, s’étaient faits à bord des bennes à ordures !

Non pas les camions fermés avec système de compactage, comme les engins d’aujourd’hui. Mais de simples camions-bennes, qui pour l’occasion avaient été lavés puis désinfectés. Des bancs de bois (sans doute fixés ?) Sur lesquels les colons s’asseyaient bien sagement.

Non mais vous voyez ça aujourd’hui ? Il est vrai que les routes étaient quasiment désertes, les véhicules pas très rapides, transmission par chaînes latérales, j’en ai connu, mais oui… Le (a) premier(e) qui gueule : dinosaure, je le(a) bouffe !

Derniers bisous, la p’tite larmichette que l’on essuie bien vite… Una lacrima su l’viso. Et en route !

La joyeuse ribambelle, quel raffut ! Tous les mômes chantaient : biblitower, biblitower, bibli. C’est du moins ce que je croyais comprendre, une cinquantaine de braillards qui gueulaient à tue-tête : plus vite chauffeur, plus vite chauffeur, plus vite… Sur l’air des lampions, va comprendre les paroles ? L’air par contre, ça allait

Après plusieurs heures, moult arrêts pipi, nous arrivons.

Un grand bâtiment en forme de « U » à gauche les filles, à droite les garçons, au centre le réfectoire.

Petite collation, puis distribution des vêtements, chemise écossaise pour les garçons comme pour les filles, shorts bleu marine, pour tout le monde.

On nous présente notre mono, un grand gaillard un « vieux » de 25 ans environ, mais quand tu as onze ans, vingt cinq c’est : PFOOOU ! Il se présente :

-Je m’appelle Jacques, puis à tour de rôle nous déclinons notre petit nom.

Il y avait un rituel, avant chaque repas nous restions debout et nous chantions, je m’en souviens encore :

-Bon appétit le matin n’est pas signe de chagrin

Il faut boire et bien manger

Pour avoir bonne santé

Le midi c’était : Bon appétit le midi n’est pas signe de dépit. Enfin le soir : bon appétit le soir n’est pas signe de … Désespoir : Gagné !

Ca avait le mérite de calmer un peu les enfants, la nourriture était excellente, j’ai gardé un très bon souvenir de ce réfectoire.

Les douches… Prises en commun bien sûr, une rampe avec de multiples pommes vissées à même le tuyau. Tout l’monde à poil, et là SURPRISE : un de nos potes avait du poil au-dessus de sa quéquète !

Non mais tu te rends compte ? Une touffe toute frisottée, nous vachement surpris, avec nos bouts d’mastic, collés comme ça, et lui…. Passée la première fois, nous n’avons plus fait gaffe.

Bien longtemps avant nous, les colons avaient construit un village, plusieurs maisonnettes en rondins de pins, ce village s’appelait : « CETANOULAVILLE ». La plupart de nos activités s’y déroulaient : jeux de piste, balle aux prisonniers, etc…

Ceux qui sont allés en colo le savent : dans chaque colo il y a à proximité : la maison du pendu, ou bien la maison hantée ! Mes enfants qui ont goûté les joies de la colonie, me l’ont rapporté, pour eux c’était : la maison de l’albinos ! Bien sûr pas plus de pendus, que de fantômes, et pas plus d’albinos que de cœur dans la poitrine de ton banquier !

Un soir au cours du séjour, une grande chasse au Dahut était organisée. Qui n’a pas, armé d’une casserole et d’un bâton en guise de tambour, carillonné de longues minutes ? Tenant un sac à portée de main afin de saisir le mythique bestiau ? Hein qui ne l’a pas fait ?

Quelle patience ils avaient ces monos, douze « turbulents » à surveiller. Le jour ou nous sommes allés à la pêche ! Il a passé l’après-midi à démêler les lignes, nous sommes rentrés bredouilles bien entendu.

L’un de ces monos était un grand noir, avec une jolie voix de basse, parfois il nous chantait : old man river… Putain j’en avais des frissons ! C’est bien sûr là que j’ai commencé à vouloir jouer de l’harmonica, un engin tout mâchouillé prêté par un copain, sur lequel je m’étais efforcé de jouer : étoile des neiges, ne vous marrez pas à l’époque c’était un tube. Tout ce que j’ai réussi à faire : me couper les lèvres.

Le mois écoulé, moins gai le retour. Les échanges d’adresses entre copains, auxquels on n’écrira jamais. L’arrivée sur cette même place de la mairie, mes parents ma sœur, mon frère m’accueillent, c’est bon de les retrouver, la larmichette, laisser de si bons copains… Un véritable crève-cœur !

Mais un souvenir tenace… C’était il y a soixante ans… Déjà !

Mon épouse avait également goûté aux joies de la colo, et nous en avions gardé un tel souvenir, que nous y avions envoyé nos enfants également. Il faut croire que le virus est transmissible, car mes p'tites fillotes partent également en colonie, et en sont ravies ! Il faut dire que c'est une excellente école de l'apprentissage de la vie en société.

Je serai absent au moment de la parution de ce billet (je repars en vacances !) Si vous me faites le plaisir de laisser un commentaire, j'y répondrai dès mon retour... Merci.

mardi 6 juillet 2010

AndiamoOn est les champions !

A l’heure du camouflet que nos très chers payés de feignasses de fouteux nous ont infligé, je voudrais vous entretenir d’un sujet qui me tient à cœur.

Je pratique le modélisme « avions » depuis pas mal de temps, et en ce domaine la France n’a pas à rougir, loin s’en faut ! Ainsi, au mois d’Août 2009, se déroulaient au Portugal les championnats du monde F3A.

La F3A est la discipline reine du modélisme : le 100 mètres en athlétisme, la descente en ski ou le 100 mètres nage libre en natation.

Il s’agit, à partir de modèles s’inscrivant dans un carré de 2mètres x 2 mètres, motorisation libre, de réaliser des figures acrobatiques suivant un programme imposé.

Ces modèles s’appellent des MULTIS. Pourquoi multis ? Car ils sont capables de passer toutes les figures de la voltige aérienne : multi-figures.

Debout et : Marseillaise !

La France a obtenu 2 médailles d’or, plus une d’argent ! Carton plein !

1) Christophe Paysant-Leroux. Médaille d’or (champion du monde pour la cinquième fois !)

2) Benoît Paysant-Leroux, son frère. Médaille d’argent. Il s’entraîne dans le club dans lequel je pratique mon activité.

3) La France championne du monde par équipe, seconde médaille d’or !

Ça n’a pas fait de bruit dans le Landerneau sportif ! Ces braves garçons ne sont pas rémunérés, ne logent pas dans des 5 étoiles, ils sont adorables, serviables, humbles et modestes.

Ainsi, Benoît est le premier à aider, et il faut vraiment le savoir pour se rendre compte qu’il est vice-champion du monde, tant il est réservé !

D’autre part, dans mon club, nous avons aussi le bonheur de compter parmi nos membres Laurent Lombard, champion de France hélicos !

Quelle leçon de modestie également, nos feignasses de FOUTEUX feraient bien d’en prendre de la graine.

Je ne voulais pas trop z’ en parler car je sais combien le modélisme reste une discipline confidentielle.

Pourtant, tous ces champions passent des heures et des jours à s’entraîner par tous les temps.

Eh oui, me confient-ils, car lors d’un championnat, ils doivent faire face aux conditions météo... pas toujours très favorables !

Donc un petit cocorico, il y a tout de même des gens qui font leur boulot et le font bien, et ce sans tambours ni trompettes…

Je viens de terminer ce petit billet ce jeudi 24 juin, il fait un temps superbe à Paris, je reviens du terrain, j’ai volé tout l’après-midi, des beaux vols, si, si, si, et quand moi je vole bien : tout le monde vole bien !

Était présent un copain il est pilote de ligne, il a en charge des A 320, il effectue des vols à destination de l’Amérique du sud, voilà un garçon simple, gentil, pas bégueule du tout.

Était également présent Benoît, le vice-champion du monde ! Nous avons bien ri, il m’a raconté avoir « piégé » une dame, lui faisant croire que c’était elle qui pilotait, alors que, caché un peu plus loin, c’était son frère (le champion du monde) qui pilotait réellement le modèle ! On peut être un grand champion, sans se prendre la grosse tête.

Ce club, c’est avant tout une équipe, des anciens, des très jeunes, des ouvriers, des cadres, des pilotes, il y a de tout, des champions, et des modestes pilotes du dimanche comme votre serviteur.

Mais là, point de classes ni de castes : des modèles coûtant des milliers d’euros à des modèles beaucoup plus modestes, mais tous réunis par la même passion, faire voler… Le pied !

Être ensemble et se marrer un bon coup, une équipe, un club, c’est cela et rien d’autre !



Le "YAKA" mon multi, ma moitié située derrière l'appareil mesure 1m68 (ceci vous donne l'échelle) 1m92 d'envergure moteur 15 CC 2 temps, 4,5 kgs



Le plein est terminé (celui du modèle et non celui du pilote)... Mauvais esprits !



Je suis "prêt" ouistiti !



Trajectoires tendues, ça vole sacrément bien un multi, pas vicelard pour un rond !



Concentration maximum, il évolue à plus de cent km/heure tout de même !



Un space walker que j'ai construit il y a pas mal de temps : 2m20 d'envergure, moteur 18 CC 2 temps. 4,5 kgs, il a soif le garenne... Une petite gorgée !



Mon copain S. présente un "mustang P 51" 1m82, près de 5 kgs, moteur 15 CC 2 temps, je l'ai construit il y a quelques années déjà.



Un autre petit multi... Mort au champ d'horreur ! Eh oui, ils "redescendent" très bien tout seuls, le père Newton avait bien raison... Hélas !

La Dame derrière mesure toujours 1m68, et ma p'tite fillotte cherche sans doute la souris verte !



Enfin un "Ryan Pt 22" ces avions servaient d'avions école sur la côte ouest des États-Unis dans les années 30. Ce modèle que j'ai construit également, mesure 2 mètres d'envergure.


Pour ceux que ça intéresse je vous ai joint une vidéo de Christophe notre champion dans ses oeuvres.

Sur cette vidéo, il pilote un "grand modèle" (V G M : voltige grands modèles) environ 18 kgs ! C'est un YAK un avion Russe, sans doute motorisé à l'aide d'un 150 ou 160 CC 2 temps bi-cylindres (essence), je pense qu'il doit mesurer environ 2m80 d'envergure.

Le "torque-roll" est un figure très compliquée, toucher la piste avec la dérive demande une très grande maîtrise.

Admirons également le cercle en "vol tranche", les ailes sont à la verticale, la dérive devient profondeur, et la profondeur devient dérive... Ne pas s'emmêler les pinceaux... EUH, les doigts !

Quant au cercle en tonneaux effectué à la fin de la démo... Pas fastoche ! Même pour ceux qui ne sont pas trop branchouille avions : c'est à voir et à revoir !

Quant à moi je serai absent au moment de la parution de ce ch'tiot billet. Si vous me faites le plaisir de laisser des commentaires, j'y répondrai dès mon retour... Merci.

mercredi 30 juin 2010

Tant-BourrinChoeur d'école

Cela faisait plusieurs semaines déjà que Tant-Bourriquet répétait. Un long travail initié en classe qui se poursuivait à la maison, où il nous chantait, non sans fierté, les chansons apprises pour le spectacle. Des chansons aux paroles compliquées et aux mélodies subtiles, loin des gentilles alouettes ou des petits navires, signées par des noms illustres : Bach, Rameau, Grieg…

Et vint la grande soirée, celle du spectacle, dans un grand auditorium. Car il s’agissait bien de cela : monter tout un spectacle, en collaboration avec le Conservatoire de la ville, pour initier les enfants des écoles aux joies de la musique. Et en même temps, j’imagine, c’était une bonne occasion d’offrir aux jeunes élèves musiciens du Conservatoire un vrai concert devant près de 200 personnes, car inutile de préciser que tous les parents des élèves choristes des cinq classes concernées étaient là, nous les premiers.

Imaginez plutôt : un vrai petit orchestre, moyenne d’âge comprise entre douze et quinze ans, et un chœur de plus de cent enfants, moyenne d’âge autour de sept ans…

Inutile de préciser qu’à l’écoute du résultat de toutes ces semaines de labeur, je bichai comme un pou et que Tant-Bourrine pouai comme une biche !

En voici un extrait, d'une piètre qualité d'enregistrement hélas, la direction du Conservatoire ayant étrangement refusé que j'installe dans la salle ma console d'enregistrement de trois tonnes et que je place un microphone devant Tant-Bourriquet.


La chanson de Solwejg

(Edvard Grieg)


Téléchargeable directement ici



C'est-y pas mimi tout plein ? Moi, je fonds d'amour... Que c'est beau, la fraîcheur et l'innocence !

Bon, à part ça, si un producteur est intéressé, qu'il m'envoie sa proposition de contrat directement par mail. Je prends 10%.

jeudi 24 juin 2010

AndiamoUn bel endroit

Paris, gare de Lyon : 9H15… Aix, TGV : 11H45… Sans commentaires !

En moins de trois heures, on change d’univers. Départ sous la grisaille, une arrivée en fanfare sous le grand mistral qui nous a débarbouillé le ciel.

Et notre bon Saoul-Fifre qui nous accueille, catogan au vent, comme Crin Blanc, le cheval camarguais !

Départ en fourgon pas mortuaire, mauvaises langues ! Un peu plus tard, nous découvrons le mas bâti sur un petit coteau, devancé par une terrasse couverte d’une jolie vigne. Une immense table prête à accueillir de nombreux convives, de part et d'autre de nombreuses chaises : on devine la maison « ouverte » !

Sur le seuil, Margotte est là, tresses au vent, décidément quel mistral ! Un large sourire, embrassades, ma femme qui est très réservée habituellement déclare : on se tutoie ?

- Oui, bien sûr, répondent en chœur nos hôtes.

Je pense que la famille a été vaccinée avec un flacon de « bonne humeur », sinon comment justifier la jovialité de leurs enfants ?

Tout le rez-de chaussée n’est qu’une immense pièce ! Où trône un magnifique poêle Flamand blanc, orné de quelques jolis motifs.

Nous sommes alanguis sur le canapé, anisette en main (origines obligent !). Puis le couscous « façon la Maman » avec une pointe de cannelle… Dé li cious !

Je ne vous ai pas dit ? Dans un des coins de la pièce, il a mis (pour m’impressionner) des étagères remplies de bouquins, il y en a plus d’un millier assurément. Renseignements pris, il les a acheté au mètre ! Mais oui, pour m’ en foutre plein la tronche, tu penses comme je suis resté scotché, un mec qui a échappé à deux guerres !

L’après-midi, visite aux biquettes, puis aux chevaux, dont un pur sang Arabe d’une beauté…. Une encolure très fine, les antérieurs droits comme des « I », la robe « truitée » magnifique.

Un peu plus loin, deux ânes gris, des provençaux, comme dans la chanson d’Hugues Aufray. Et enfin : le lama ! Je ne l’ai pas vu glavioter ! Lui pas fâché, lui pas faire ainsi !

Le soir, quelques amis sont venus, viticulteurs tous les deux ! Goûte mon vin, goûte celui-là, et tiens encore un autre… Je tâte, je fais rouler le nectar dans ma bouche, encore une lichette, et le dernier avant d’aller s’coucher… AH ! C’est autre chose que le champomy !

Ses potes : des personnages dignes d’un bon Pagnol !

Le gros chien qui sommeille, habitué qu’il est aux longues veillées. On sent le vieux sage, il observe, se secoue la tête, puis pépère referme les yeux et roupille !

Les étoiles brillent très fort lorsque nous allons nous coucher, la tronche un peu étoilée, mais point de volant donc : vos gueules les mouettes, j’veux rien entendre !

Le lendemain, visite au village voisin haut perché, d’où l’on domine toute la vallée verdoyante… Merci Monsieur Craponne !

Encore une belle journée, puis le départ ! Mon épouse et moi sous le charme d’un tel accueil… Merci Margotte, merci Saoul-Fifre et les enfants !

vendredi 18 juin 2010

Saoul-FifreVibrant hommage

Le grand-père de Margotte était chiffonnier, ferrailleur, enfin, récupérateur de peaux , de laine, de métaux divers, de tout ce dont on se débarrasse mais qui, regroupé, trié, nettoyé, finit par avoir de la valeur. Dans le cas du susdit pépé, son affaire de retraitement durable marcha si bien qu'il put assez rapidement en faire travailler d'autres à sa place puis prendre sa retraite à un âge qui aurait mis un Fillon ou une Parisot dans une fureur noire.

Cet exemple familial proche a marqué Margotte du noble sceau de la poubelle utile. Et moi également, par jeu d'alliance, par osmose, par contamination, belle-filiation, que sais-je, mais le mal m'a frappé moins profondément qu'elle, soyons honnêtes et reconnaissons-le. Nous partons par exemple la famille au complet dans le fourgon plein comme un œuf. Ben, elle poussera à intervalles réguliers de petits cris aigus intempestifs car elle aura vu un "encombrant" au bord de la route. Hiiiiii un clic-clac, freine !! Aaaaahhh là, un buffet en formica, arrête-toi !

Bien sûr, je me garde d'obtempérer. Un instant déboussolé par l'expression souffrante de son manque, je reprends la maitrise de mon véhicule et poursuis notre route.

Toujours est-il que notre réputation est faite dans le canton et que plein d'amis, mais aussi beaucoup d'ennemis, viennent déposer des cartons chez nous plutôt que de les porter directement aux bordilles ou dans les conteneurs de récupe. Le dernier en date, un ami de mon fils, m'a déposé d'autorité 5 cagettes de "livres" pourraves au milieu du salon en me disant : "Tu jetteras ce qui ne te plait pas". Tri effectué, la moitié de gardable seulement !

Mais au milieu de ce fatras poussiéreux, je ne ratai pas un prospectus des années cinquante, qui, sous couvert d'informations sur la consommation électrique de divers engins, listait exhaustivement tous les gadgets qu'il était possible de brancher chez soi. La Fée Electricité venait de toucher de sa baguette magique la moindre masure dans les campagnes, et il convenait de faire consommer du jus à tout ce brave monde.

Quand mon œil abasourdi, si vous me permettez cette audace sémantique, se posa en bas de ce feuillet :

Oui vous avez bien lu : ils essayent d'appâter la ménagère de moins de cinquante ans, ma mère, quoi, à l'époque, en lui garantissant qu'un vibro-masseur ne con-somme pas plus de 60 watts !

Là, elle peut con-templer le modèle de luxe, tout inox. Le fil de branchement permet de récupérer l'engin in extrémis, au cas où...

Et là, elle dispose d'un dessin explicatif, d'une espèce de mise en situation, d'un mode d'emploi sommaire d'où il appert clairement que cet intéressant appareil a un effet décontractant et procure la banane à ses usagères.

Tout ce qu'on peut trouver et apprendre, dans une poubelle ? ! ? !

samedi 5 juin 2010

AndiamoLes sept îles


C’était un îlot de verdure, situé en banlieue parisienne, à Montfermeil. Bien après Cosette et les Ténardier, et bien avant les cités HLM qui ont défiguré nos banlieues.

Gamins, on s’y rendait à vélo, il fallait une heure environ pour y parvenir et, juste avant, la belle récompense : la côte de Montfermeil, un raidillon escarpé tout droit, mais vachement pentu… DEDIEU !

J’avais les muscles en long ! Un peu comme les araignées... Souvent, j’ai terminé l’ascension en poussant le vélo. Après tant d’efforts, on arrivait aux sept îles : un étang avec, disséminés sur toute sa surface, sept îlots plantés d’arbres et envahis par les herbes folles.

On pouvait louer une barque pour pas bien cher. En se cotisant, on arrivait à trouver assez de monnaie pour s’offrir une heure de location. Une heure au cours de laquelle nous étions tour à tour le pirate des sept mers ou Robinson Crusoë, selon l’humeur et l’idée du moment.

Parfois et par chance, on arrivait à attraper une grenouille. Au bout d’un certain temps, on la remettait à l’eau : imaginez la tronche du bestiau qui était passé de main en main pendant plusieurs minutes ! Même sa mère ne l’aurait pas reconnue !

La notre de mère devait sans doute avoir beaucoup de mal à nous identifier également quand, en fin d’après-midi, on rentrait au bercail, crottés, mouillés, en sueur, avec un appétit d’ogre.

Près de cet endroit, il y avait trois guinguettes (et oui, autre temps...) : le Tivoli, le Coq hardi et surtout le "BALAJAN". Un peu plus vieux, nous n'y allions plus à vélo bien sûr, mais à Vespa ou à moto.

Généralement, on s’y rendait le dimanche après-midi. On ne payait pas pour entrer, seulement aux inter-danses : entre une série de tangos, de rumbas, ou autres slows, il fallait s’asseoir autour des tables (vissées au sol ainsi que les bancs, car certains jours ils avaient une fâcheuse propension à voler !) Alors le loufiat passait entre les tables, prenait la commande et faisait casquer, un peu cher pour mes pauvres finances, mais ça payait le ticket d’entrée.

Afin de ne pas raquer, dès la dernière mesure achevée, on s’éclipsait, traversait la rue, et l’on se retrouvait au Tivoli ou au Coq hardi. Rares les fois ou les inter-danses correspondaient, ainsi on gambillait à l’œil tout l’après midi.

Bien, mais toutefois ça n’est pas évident d’emballer dans de telles conditions !

Quand, par chance, on arrivait à "lever" une jolie fiancée, nous l’emmenions faire un tour de barque aux sept îles, toutes proches… A nous les mimis humides à l’ombre des grands saules ! On rentrait le soir avec la vague promesse d’un rencard pour le samedi suivant, et la tête pleine de joyeux souvenirs pour la semaine en usine.

C’était un peu- et ça ne vous a pas échappé - "les enfants du marais", l’excellent film de Bertrand Tavernier. Autrefois, dans nos banlieues, il subsistait des îlots de verdure, des endroits où il faisait bon passer les dimanches.

Quand j'étais encore "consommable", il subsistait encore pas mal de ces "guinguettes". A Nanteuil-lez-Meaux, Gournay, Nogent-sur-Marne, et sans oublier la butte Pinson à Pierrefitte.

C'était le dimanche après-midi que j'y allais : le samedi soir, je préférais les "dancings" de la capitale, à l'ambiance plus feutrée, aux slows à la guimauve, propices à la "roucoule" !

Des petits guinches, ces guinguettes, dans lesquels le billet d’entrée était à un prix raisonnable, les filles seules ne payaient pas. Malins les tauliers, elles servaient "d’appât", en tout bien tout honneur, aux requins qui, eux, casquaient !

J’y suis repassé récemment… En lieu et place : des grandes enseignes, avec leur cortège de parkings, et de sacs roulant sous la brise légère, qui autrefois ridait la surface de l’étang aux sept merveilles.



Je serai absent au moment de la parution de ce ch'tiot billet. Si vous me faîtes le plaisir de laisser des commentaires, j'y répondrai dès mon retour. A moins que je trouve un ordi. à ma disposition...

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