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jeudi 16 juillet 2009

Mam'zelle KesskadieLes accrocs

La cinquantaine et le divorce m'ont fait quelques accrocs au cœur et je suis, également, un peu accroc à différentes sortes de choses.

Accroc, comme dans dépendante, comme dans mais que pourrais-je faire d'autre ?

Le chocolat noir. (en manger).

Les sites de rencontres internet (m'inscrire et me désabonner, sans succès ni dans un mouvement, ni dans l'autre).

Ma dernière rencontre, j'apprends que je suis deuxième en lice dans une course à l'oscar de la petite amie pour un fumeur. L'autre est fumeuse. Je peux dire que, ici, il n'y aura pas de feu s'il n'y a pas de fumée et je ne parie pas sur ma candidature.

Ensuite, Pascal, de Montréal, a prié Dieu en voyant ma photo pour qu'il éloigne cette vile tentatrice au sourire enjôleur. Comme je demeure à Gatineau, qu'il y a deux heures de route entre nous deux, je ne vois pas vraiment ce qu'il y a de difficile dans le principe, aide-toi et le ciel t'aidera, mais ça a l'air que les Cieux étant plus éloignés de la terre que Montréal de ma banlieue, il ne résiste pas beaucoup jusqu'à date. Pas plus que je lui résiste non plus. Imaginez, il est d'un beau noir chocolat et croit au Bon Dieu.

Je vous promets le compte-rendu de cette rencontre si elle advient, contre les dieux et les augures. Pour le goût du chocolat, chacun pour soi.

En attendant, je me délecte de citations et de maximes optimistes sur l'avenir de l'homme et de la femme, si possible, dans un avenir commun.

La dernière, citée par mon amie Claire dit ceci : If you want to enchant a man, you have to be enchanted by yourself first

Si vous voulez envouter un homme, soyez envoutée de vous-même avant

Comme je me connais, je vais essayer de m'envouter avec du chocolat noir, je parie que je vais fondre devant l'offre.

samedi 11 juillet 2009

Saoul-Fifreaddendum à ton billet

Cher petit Choufifrounet,

J'ai bien pris connaissance de ton billet sur nos amies les tomates. Malgré toute ma réticence à étaler ma vie privée sur blogbo, je tiens à rétablir certains faits, afin que les lecteurs ne se gaussent pas à tort de mes petits problèmes de tomates.

J'ai donc acquis deux plants de tomates cerises à la fin des vacances de Pâques, que j'ai logés dans deux pots différents, un petit et un grand (<- la "jardinière accueillante" :-)). Le plus mal loti crève encore, il aura fait une seule tomate. Il est monté haut mais tout gringalet, et tu ne le verras pas en photo car il se trouve dans ma chambre... L'autre a prospéré dans le salon. Et quand je te dis que je n'ai pas trouvé de tuteur à la hauteur, regarde un peu si c'est des craques : j'ai coupé 30 bons cm en haut et je viens de le mesurer en l'état, il fait 2m de haut, sans compter qu'il est tout tassé vers le haut (2m20 de long, au moins). Même avec la tête coupée, les deux tuteurs et les deux filins ne sont pas de trop pour l'aider à garder le cou haut - tu noteras que grâce au stratagème des suspenseurs, il a bien survécu à sa 'pliure en deux' ; il a d'ailleurs depuis une tige plus épaisse en haut qu'en bas (oui, tu peux rigoler, vas-y :-)) ce qui ne l'aide pas se tenir très droit.

Je conclurai par la chanson des tomates de Renaud , avec l'accent de mes grands-parents maternels. :-)

Sur ce rétablissement de la vérité, je te laisse, les vacances m'attendent non sans impatience (on va être en retard !).

Calune

PS: tu peux publier ce droit de réponse en l'état si tu veux bien, avec les illustrations que tu voudras parmi celles jointes.

samedi 4 juillet 2009

Mam'zelle KesskadieTechnique d'intervention en relations humaines

À l'Université, dans les cours d'interventions, on apprend en général quelques trucs de base, l'écoute active, la reformulation, le recadrage, le modeling

Grâce à Patrick Huard , j'ai aussi appris le Farm' ta gueule.

Je vous explique le principe, partant du postulat que s'il a pris la peine de mentionner cette technique dans un spectacle, je ne suis pas la seule à en avoir bénéficié.

Donc, chers bénéficiaires, voici un ou deux exemples :

Je suis en intervention toute la journée avec un client aveugle, anxieux et déficient mental. Il doit passer au tribunal à Maniwaki, une heure et demie de route de l'hôpital. Je suis seule avec lui. Pour le calmer, je fais jouer ses CD favoris pendant tout le trajet pour aller là-bas : Julie et Paul Deraîche, ainsi que Dani et Paul Deraîche. Deux grands CD du western. Croyez le ou non, j'ai pas retenu une seule parole. Mémoire sélective, on appelle ça.

Arrivée la-bas, sa mère l'attend. Il a, entre autres, déjà fait des menaces à celle-ci, mais elle ne lui en tient pas rigueur. La preuve, elle ne cesse de lui parler pendant trois heures, lui arrange le collet, lui raconte les potins, lui coupe la parole, l'envoie faire pipi, lui redit les potins (les mêmes, bien sûr), lui redit d'aller faire pipi. Tout ça d'une voie éteinte et dans une prononciation de sans dentiers.

Au bout de trois heures, je comprenais qu'on lui fasse des menaces, alors, j'ai pratiqué ladite technique : Farm ta yeule et j'ai pris une marche (variante).

Je reviens au bureau après avoir déposé mon client et ses CD dans un état que je vous laisse deviner. Ma secrétaire m'informe que je dois contacter la mère d'une cliente dont elle ne se souvient plus exactement du nom. Elle a également égaré le nom de la mère ainsi que le numéro de téléphone. Elle ne sait pas de quel hôpital elle doit être transférée et n'a pas gardé mémoire de la maison de transition où elle doit se rendre. Par contre, elle sait que sa travailleuse sociale est en maladie, n'est pas joignable et que c'est urgent. Puis, elle est partie à rire en disant que c'est moi qui m'en occupe, parce que depuis avant-hier, je suis son intervenante pivot (je l'ai vue trois minutes voilà trois mois).

Excellente occasion de pratiquer la technique dit de Patrick, étant donné que je dépend de ma secrétaire pour commander des stylos.

Je devrais peut-être lui commander un bloc-note pour prendre des notes? Noooooooooooooooonnnnn, la technique de Patrick , c'est ......

Ma belle-sœur est allée magasiner avec ma fille pour acheter un costume de bain parce que ma fille part pour son camp, m'a annoncé à la dernière minute qu'elle a, effectivement après que je lui ai demandé trois fois et qu'elle a refusé trois fois, que oui, elle avait besoin d'un nouveau. Bref, technique dite de Patrick avec variante, déléguer le magasinage (technique dit du patron).

Ma belle-sœur me rend service parce que je n'ai pas le temps de magasiner avant que ma fifille parte. Elle se rend chez le magasin honni entre tous, Wall-Mart. Lui trouve un maillot. Ma fille est enchantée. Ma belle-sœur lui en fait cadeau, donc, je n'ai pas à payer.

Mais elle est allée chez Wall-Mart.....que faire ?

Voir technique décrite plus haut avec variante : remerciements chaleureux à la belle-sœur.

jeudi 25 juin 2009

Mam'zelle KesskadieUn après-midi de Juin

Le président américain a tué une mouche en plein durant une entrevue. De la détermination dans son regard, la moue intransigeante, il avait signé son arrêt de mort.

ok. Si la une des journaux c'est ce meurtre en direct, me direz-vous, où s'en va l'Amérique ?

Simple à répondre, au centre d'achats. Tant que les américains dépensent, ils s'abstiennent de penser. S'ils s'arrêtaient de dépenser, heu... mieux vaux qu'ils ne s'arrêtent pas et que leur président trucide les insectes.

Ce qui m'amène à mon sujet principal : la température.

Comme vous l'avez deviné, il a commencé à faire assez chaud pour qu'on sue zici. Sachez, cher peuple de l'univers, que l'américain du nord au nord, donc, vers la zone québécoise, a une obsession dans sa vie : l'hiver garder la chaleur en dedans, l'été, la garder en dehors de sa cabane.

Or, rien n'est plus insidieux que la température extérieure. Même si on ne l'invite pas à souper, elle se présente quand même derechef. Sachant cela depuis qu'il est en âge d'aller à l'extérieur, soit, depuis son tendre berceau, le québécois hiberne ou hiverne, et l'été, va au centre d'achats et climatise.

Deux méthodes : la première, l'air climatisé central. Moyennant des dollars par poignées, une petite machine souffle de l'air froid à travers les conduits d'air , air qui est chaud l'hiver. tout baigne, surtout si on a une piscine. Si vous survolez le québec, vous serez ébahis de voir les lacs et les forêts entre les cités, et les piscines dans les dites cités. Seules les pauvres divorcées sans chum de revenu plus moyen que certain n'en ont pas.

Alors, la pauvre divorcée est obligée d'installer dans sa fenêtre un climatiseur portatif.

Moi, donc, j'ai retrouvé le climatiseur et l'ai sorti de sa cachette. Ensuite, j'ai porté la chose jusque dans la fenêtre. Jusque là, tout va. Ensuite, c'est là que le bât blesse, il faut ajouter une panneau, un plexiglas, enfin quelque chose pour combler l'espace en haut du climatiseur.

Pour ma part, je vous dirais que j'ai toujours détesté bricoler. Déjà, dans ma tendre enfance, mon professeur s'assurait de ne pas mettre à l'avant ma production. Un jour béni de mon secondaire, le professeur d'art plastique a passé en revue les travaux en donnant un commentaire à chaque. Sauf au mien. Après une longue minute de silence, elle a passé au suivant. Ce qu'on appelle un long moment de solitude et pour elle et pour moi. La solitude à deux...c'est long.

Bon, revenons à nos bricolages. J'ai réquisitionné mon fils. Je dois avouer que je suis toujours abasourdie de voir que ce fils réussit à être un gars, plus malhabile que moi et sans espoir de progrès. Mon fils est le seul gars que je connais à qui il faut que je mette un fusil derrière l'oreille si jolie pour qu'il apprenne à conduire son scooter.

Seule sa sœur a pitié de lui et me supplie de le laisser tranquille, mais c'est qu'elle est presqu'en âge de conduire et espère que lui, ne le sera jamais.

Bref, ça fait dur. Traduction : c'est laid. Mais frais. En fait, j'eus un mouvement de désespoir quand j'ai appuyé sur le bouton on et que le truc n'a pas démarré. Désespoir vite consolé quand j'ai branché ladite machine à la prise électrique.

Moralité : l'Amérique est fraîche, laide quand elle n'est pas riche, mais branchée.

Tout baigne.

P.S. aujourd'hui, c'est la St-Jean, fête nationale des québécois.

mercredi 17 juin 2009

AndiamoLe marché

Sur la petite place, au lever de l’aurore.
Le marché rit, joyeux, bruyant, multicolore….

Ces vers d’Albert Samain, nous les avons tous appris à l’école primaire. Enfin, quand je dis "tous", je pense aux vieux enfants de ma génération. C’était ce que nous appelions une récitation et, bien entendu, il fallait l’apprendre "par cœur".

Cette récitation m’est revenue récemment alors que je me promenais un joli matin, jour de marché, à Mers-les Bains, charmante station balnéaire aux grandes maisons un peu désuètes, plantées le long du littoral Picard, à deux pas du Tréport.

Et ces images de déballages, d'étals, ces senteurs de fruits et de fleurs, ont fait ressurgir des souvenirs, un parfum d’enfance, lorsque j’habitais à (je n’ai pas écrit SUR) Drancy (il faut être NAZE, aujourd’hui on entend des professionnels de la jactance dire, j’étais SUR Bordeaux, ou SUR Roubaix, on est SUR leurs sœurs, ou leurs femmes à ces cons, mais on est DANS une ville… Non mais !)

J’avais six ans environ lorsque j’ai commencé à accompagner ma mère au marché de Drancy. Il était immense, tout en longueur, il s’allongeait comme ça le long du trottoir. Les étals : des grandes planches posées sur des tréteaux bancals et, par-dessus, tendues sur des tiges métalliques fichées dans le sol, des toiles goudronnées, le tout prêté par la municipalité Drancéenne.

Cet agencement était mis en place dès potron-minet par les employés municipaux, et démonté à partir de midi tapant, le marché ne traînait pas tout l’après-midi, d’ailleurs les ménagères faisaient leurs courses très tôt, je pense que c’était une génération de lève-tôt, pas de téloche à l’époque, alors on se couchait quasiment "comme les poules" et on se levait de même !

Donc ma mère, pas très grande ni très épaisse, mais robuste, vaillante et, comme on disait : "elle n’avait pas les deux pieds dans le même sabot", se levait de bonne heure afin d’être au marché pour sept heures et demie environ.

- C’est de bonne heure que l’on trouve les meilleurs produits, sinon tu n’as que les rogatons, et c’était vrai pour la viande, le poisson et les fruits, elle avait l’œil !

Les beaux fruits placés devant, bien rangés, afin d’attirer le chaland, et derrière cette "devanture" : les DAUBES, les fruits talés. Alors elle choisissait elle-même ses fruits et légumes, sous l’œil un peu agacé des commerçants, mais comme elle disait :

- Je n’ai jamais acheté un poisson sans lui regarder l’œil !

Ses premiers achats effectués, elle rentrait à la maison, avec le pain frais pour la maisonnée.

HUUUMMM ! Le café au lait ou le chocolat, avec du pain croustillant, et du beurre largement étalé...

Ensuite elle repartait, afin d’acheter les produits d’entretien et autres. Je l’accompagnais. Elle marchait vite. Pour la suivre, je trottinais, lui tenant la main, je sentais son alliance. Alors elle me parlait du coût de la vie, je ne comprenais pas grand chose, sauf qu’il y avait des riches (elle disait des gros, va savoir pourquoi ?), et des trimards, qu’on n'allait pas loin avec un billet d’mille, elle parlait des anciens francs, ceux d’avant 1958, un euro cinquante environ, mais ça ne veut pas dire grand-chose aujourd’hui, à l’époque c’était beaucoup et peu à la fois, mille balles quand tu as trimé une semaine pour gagner cinq ou six de ces grands billets bleus, et qu’ils partent aussi vite, c’est peu, mais quand il fallait les gagner, c’étaient beaucoup d’efforts.

Et puis on arrivait au marché, un monde, une autre planète, les commerçants qui interpellent le chaland :

- Par ici la ménagère, on va faire des affaires !

Les allusions un peu coquines, que je ne comprenais pas mais qui faisaient sourire ma mère.

- Touchez mon poireau ma p’tite dame ! Voyez comme il est frais ! Et ma carotte ? Elle n’est pas jolie ma carotte ?

Le tripier l’air goguenard :

- Prenez vot’ pied Madame ! Il voulait parler des pieds de veaux présent sur l’étalage, évidemment.

Devant l’étal des produits d’entretien, mille parfums flottaient, je les respirais avec bonheur : la rose, la violette, le savon de Marseille (sans emballage), tout ça me chatouillait les narines et immanquablement… AAAAA - ATCHOUM !

La vendeuse, une vraie réclame pour ses produits de beauté ! Maquillée comme une bagnole volée, Pinder serait passé par là sûr qu’il lui aurait dit :

- Toi le clown, je t’engage illico !

Pour la toilette : savon de Marseille, pour les shampooings : savon de Marseille, rinçage à l’eau vinaigrée, pour la lessive : savon de Marseille, que ma mère coupait en fines lamelles avant de les jeter dans la grande lessiveuse posée sur un "tire-gaz" au beau milieu de la cuisine.

Défense de s’approcher de la marmite infernale, et ma mère nous racontait d’horribles histoires d’enfants défigurés par l’eau bouillante d’une lessiveuse, autour de laquelle des garnements jouaient sans faire attention.

Bien sûr, ces histoires épouvantables étaient destinées à nous tenir éloignés du chaudron bouillonnant, et de son "champignon" planté au beau milieu de la lessiveuse et qui à intervalles réguliers rejetait en bouillons fumants l’eau savonneuse, en émettant des borborygmes (TAIN j’ai réussi à le placer) !

Après les produits d’entretien, on continuait notre chemin, nous frayant un chemin parmi la foule très dense, un véritable slalom ! Je faisais attention de ne pas prendre un coup de cabas dans la tronche, quand on est minot on est juste à la bonne hauteur !

On arrivait devant le marchand de ballons, magnifiques ces ballons, énormes, multicolores, dansant dans la brise, à l’époque ils étaient gonflés à l’hydrogène, vachement dangereux l’hydrogène, une saloperie de gaz très inflammable, aujourd’hui c’est interdit, l’hélium l’a remplacé et c’est tant mieux !

Enfin, ces jolis ballons, je ne faisais que les regarder, car "les sous" devaient servir à n’acheter QUE des choses utiles !

A propos des sous, ma grand-mère comptait encore en sous ! Pour les djeuns : le sou était une division du franc, ceci avant la seconde guerre.

Vingt sous égalaient UN franc, un linvé en argot, le laranqué pour deux francs, et enfin la THUNE pour cent sous soit cinq francs.

Plus loin : le tireur de cartes, debout derrière une toute petite table assez haute, étalé devant lui des brêmes bien mystérieuses pour un gamin. Je m’y arrêtais quelques secondes, émerveillé par ces dessins dignes des meilleurs images d’Epinal, j’ai appris bien plus tard qu’on les appelait : des LAMES, et que c’étaient des tarots de Marseille, un coin du mystère était tombé !

Bon, allez, on ne traîne pas ! Et pis tout ça c’est des conneries, moi j’y crois pas. Alors on continuait…

Et les camelots ? Il n’y en a plus des camelots, tu sais les mecs qui te vendent des tas de trucs qui ne servent à rien, mais avec leur baratin tu te demandes comment tu as pu vivre sans ce bidule GENIAL, qui remplace le beurre, l'éponge diabolique qui te brique une vaisselle en deux temps trois mouvements, ou l'outil infernal remailleur de bas, autrefois les femmes remaillaient les bas filés, car les neufs coûtaient trop cher !

En un clin d'oeil, le gus te réparait une patate commack !

Evidemment les ménagères soucieuses d’économiser, achetaient le bidule, arrivé à la cambuse, peau d’ balle pour faire fonctionner l’bouzin... Une arnaque !

Les produits détachants, le camelot s’aspergeait d’un tas de saloperies : mayonnaise, encre, sauce tomates, etc. Un coup de produit miracle et HOP ! Sa limace retrouvait la blancheur immaculée, la robe de la sainte vierge ? Une serpillère à coté !

Mais l’un des plus costauds qu’il m’ait été donné d’entendre commençait sa harangue comme ceci :

Il tenait un superbe chrono Suisse dans sa main.

- Ce chrono je ne vous le vendrai pas mille francs.

- Ni cinq cents francs.

- Ni deux cents, ni même cent francs !

- Et ce pour deux raisons :

- La première : parce qu’il est à moi, et que je ne désire pas le vendre !

- La seconde c’est que je suis là pour vous vous vendre…

Et s’en suivait un discours interminable sur la valeur des pierres à briquet qu’il allait brader à la cantonade.

Près du marché couvert, là où après la guerre se tenaient parfois des expositions, des photos prises dans les camps de la mort et qui m’impressionnaient tant, il n’y avait guère de psychologie à l’époque, tu prenais ces photos atroces en pleine gueule, et tu devais t’arranger avec.

Près de ce hall se tenait le marchand de poissons rouges. Il ne les vendait pas cher, ces poiscailles. Le type qui tenait l’étal avait dû se ramasser un éclat d’obus sur la tronche au cours de la guerre, car il était salement amoché, c’était ce qu’on appelait une gueule cassée !

Il existait même des billets de la loterie nationale qui s’appelaient "les gueules cassées", on ne faisait pas dans le politiquement correct à l’époque, on appelait un chat, un chat.

Là aussi, j’aurais bien aimé en rapporter un de poisson, d’autant plus facile que, pour les transporter, il donnait un sac plastique, rempli de flotte fermé par un cordon coulissant. La bestiole ballotait pas mal dans cet aquarium de fortune, et sûr qu’elle devait avoir la gerbe ! Mais ça ressemble à quoi une gerbe de poiscaille ?

Même réponse que pour les ballons : dépenser de l’argent pour une bestiole qui sera crevée dans deux jours… Pas question !

Et voilà encore une jolie page de psychologie destinée aux enfants, on n’ en était pas traumatisés pour autant, et puis elle avait raison, combien de ces poissons ont finis sous les dents de Minet quand ils étaient crevés ? Rien ne se perdait dans ces années là, et Charlot le greffier se régalait de tout, mais pas de RONRON, tu penses acheter de la bouffe pour les chiens ou les chats, ils bouffaient ce que tu ne pouvais pas mâcher c’est tout, et ils vivaient bien vieux : ma première chienne, baptisée "Titou", a vécu dix-huit ans ! C’était une chienne de raceS. J’ai mis un « S » à race parce qu’elle en avait une demi-douzaine à l’aise de races, et je pense qu'elle avait été croisée avec une bordure de trottoir.

Plus tard sont arrivés les "TOUT à CENT FRANCS", anciens les francs bien sûr ! Pour vous donner une idée de la valeur des cent balles années 54 ou 55, c’était à peine le prix d’une place dans les beaux cinoches, car au Moulin Rouge de Drancy les places étaient beaucoup moins chères, les films moins terribles aussi, mais quand tu as treize ou quatorze ans HEIN ?

Dans ces déballages, il y avait de tout, de la râpe à fromage au petits jouets en plastique, en passant par le rouleau à pâtisserie. Tout le monde y trouvait son bonheur, il m’arrivait de sacrifier Zorro ou Tarzan pour un avion en plastoque (déjà les avions !).

Puis, chargée comme un mulet, ma mère rentrait. Je ne lui donnais plus la main : elles étaient cisaillées par les anses des cabas. En rentrant, elle se mettait au fourneau, il arrivait une fois l’an environ que mon père fasse la cuisine !

C’était toujours la même recette : polenta avec chipolatas. Le bazar quand il avait terminé ! Ma mère et ma sœur qui se tapaient la vaisselle, tu penses le Raymond Oliver de banlieue ne touchait pas l’évier.

Puis nous passions à table, repas amélioré du dimanche. Nous écoutions "le grenier de Montmartre" à la T.S.F, une émission de chansonniers, Messieurs Edmond Meunier, Raymond Souplex (qui deviendra plus tard le fameux inspecteur Bourrel) ou encore Jean Amadou, Robert Rocca, et son complice Jacques Grello.

Puis, le repas terminé, on se retrouvait avec les copains de ma rue pour une séance au cinoche de quartier, le premier rang, banquettes de bois, le cou levé pour voir l’écran (nous n’avions pas encore de problèmes de cervicales) et nous suivions les aventures de Laurel et Hardy, de Zorro ou de Tarzan.

En tout cas ça avait été une bien belle journée.


Ce joli dessin je l'avais acheté à un copain dessinateur, illustrateur de grand talent : BILL MARSHALL, si toutefois il désire que je le retire, je le ferai.

mercredi 10 juin 2009

AndiamoVieilles mais... toujours belles !



Je vais être absent pour quelques jours, une expédition au pays des cigognes !

A nous les choucroutes et autres KOUGLOFS, la Ponne Pière, je sens que je vais bien me marrer, la bonne bouffe plus les villages typiques : HUMMMM...

Alors, avant de partir, je vous ai posté quelques petits crobards, accompagnés d'une chanson de Georges Milton, pas dégueu !

Si certains vous disent que les chansons d'aujourd'hui comportent des paroles "à la con", passez leur celle-là !

J'entends vos murmures : s'est pas emmerdé le doyen, cinq crobards, une (très) vieille scie, et HOP ! Emballez, c'est pesé.

Ouais, mais j'en connais qui parfois se prennent des petits congés... Et nous laissent que dalle, et PUIS à ch'val donné on r'garde point la bride... DEDIEU !

Je ne pourrai pas répondre à vos commentaires (si vous me faites le plaisir d'en laisser) mais je le ferai dès mon retour.


Je ne connais pas le nom de cette voiture, si l'un(e) d'entre vous le connaît, alors qu'il (elle) n'hésite pas... Merci.


Peugeot 1906 "torpédo"


Roland Pilain 1909


De Dion Bouton... 1905 ? Pas sûr de la date.


Cottin Desgouttes 1924

Ch'tiots crobards Andiamo.

lundi 8 juin 2009

Mam'zelle KesskadieCent fois sur la balance, remettez cette grosse

L'été s'en vient t'à grand pas, s'il est arrivé chez vous, je ne vous envie pas, au contraire, c'est que vous n'avez pas autant que moi, le temps nécessaire pour maigrir.

Eh oui ! Aussi certain que les hirondelles reviennent au printemps, tiquedoutsointsoin, la dame rondellette se remet au régime, à la diète, bref, s'écrie devant toute calorie : cachez cette gâterie que je ne saurais voir !

Parce que, bien sûr, elle clame à tout vent que le seul fait de voir un gâteau la fait grossir. Il ne peut en être ainsi parce que, de mémoire, elle a à peine grignoté depuis la dernière année.

Or, le pèse-personne, de genre masculin, est très direct et prosaïque. Fort heureusement qu'il ne parle pas, il ajouterait au poids acquis un surplus de poids de culpabilité.

En bref, j'ai encore engraissé.

Tant que nous sommes enrobées dans des immenses chandails de laine, tout baigne. Quand il faut se dérober dans un maillot, alors, là, bonjour la flotte, les larmes et les remords ainsi que la bretelle qui laisse tout tomber. Et croyez-moi, Newton aurait reçu le poids d'une de mes pommes sur la tête, il ne s'en serait jamais remis. Ou il aurait conclu que la gravité terrestre est due aux petits gâteaux ce qui n'aurait pas fait avancer la science.

Donc, puisque l'habit ne fait pas le moine et mon maillot ne me fait plus non plus, je me mets à la diète. CQFD.

Première étape : se fixer des objectifs.

J'adore cette étape. Il s'agit de soustraire un chiffre exponentiel de 10 au chiffre existentiel apparu précédemment sur le pèse-personne (appelons le Georges).

Ensuite, il faut regarder le calendrier, décider d'une date raisonnable pour atteindre l'objectif ci-haut mentionné. Jusque-là, c'est l'allégresse totale.

Donc, je vous prédis que pour le mois de juin 2010, je pourrais éventuellement me présenter dans une boutique pour remplacer mon maillot lâcheur. Hé ! y a de l'espoir !

Sauf que, pareillement à la fin du monde souvent prédite, la fin de mon embonpoint ne s'est jamais réalisé.

Donc, si jamais je maigris, craignez zet tremblez, honnêtes et minces citoyens, l'apocalypse est proche.

Deuxième étape : Choisir le régime.

Ah... ça... J'ai essayé le truc de groupe. Weight watchers, pour ne pas le nommer et Minçavi. Voici comment ça se passe et pourquoi, avec moi, ça passe pas.

Première étape : la pesée. Leur Georges est infiniment plus grincheux et susceptible que le mien, et je suis toujours plus pesante chez eux que chez moi. Un doute m'envahit sur la crédibilité de leur personnel.

Ensuite, une dame mince et enthousiaste, ou mince et acariâtre (sachez qu'il n'y a pas de minces normales qui travaillent pour ce genre de trucs. Elles ont toutes un agenda caché, celui de faire disparaître de la pesée totale de la terre, tout gros et grosse pour que règnent le céleri et la carotte râpée) vous donne le régime et vous l'explique comme à un enfant de cinq ans. Pourquoi cinq ans ? Parce qu'évidemment, si vous êtes grosse malgré les campagnes qui dénoncent cholestérol et sa gang de frites, c'est que vous ne comprenez rien à rien. Peu importe si vous avez un doctorat universitaire, que vous gagnez bien votre vie et que vous conduisez une automobile, vous êtes une ignare crasse, enfin, grosse.

C'est la même chose à leur yeux.

Ensuite, il y a la motivation de groupe. C'est en général, une mince enthousiaste qui le donne. Vous aimez le style animation et soyons positifs ? Moi, ça me donne des envies de tartes à la crème, non pas pour les dévorer, mais pour les lancer. Je quitte en général quand on doit crier ensemble : quand on veut, on peut !

C'est que, voyez-vous, je veux bien maigrir, mais je ne veux pas être privée des bonnes choses de la vie.

Quel philosophe a dit : la vie est incertaine, mangez votre dessert en premier ?

Donc, pour cette fois-ci, ma copine, qui a perdu 40 lbs cette année, m'invite à suivre une diète protéinée appelée Idéal protéine. Bof, pourquoi pas ? Il s'agit de ne plus manger rien de normal et de bouffer des petits sachets - en fait, leur contenu - mais j'ai tellement faim après avoir avalé la petite poudre que je mangerai bien leur sachet aussi.

J'ai perduré trois journées complètes. La quatrième, disons que j'ai avalé l'équivalent des trois jours complets de nourriture pour une humaine normale de mon poids.

La cinquième journée, c'est samedi. Que ferais-je ?

Mise en garde : 1) Que la première ou le premier qui me donne un conseil sur comment maigrir n'ouvre plus son courrier de peur de recevoir une lettre pleine d'agents bactériologiques funestes et meurtriers. Ainsi que le deuxième ou le troisième et ainsi de suite qui veut être de bons conseils. Je sais ce qu'il faut pas faire ou faire pour mincir. Mais, hélas, à chaque fois que j'essaie, un message d'erreur fatale, comme dirait mon Windows, survient.

2) Manger est un acte nutritif, mais aussi émotif. À grandes émotions, grande nutrition. Trouvez l'erreur et ne me la dites pas.

Sur ce, je m'en vais faire du ménage dans l'espoir de trouver une motivation oubliée et de pouvoir m'écrier en juin 2010 :

La fin du monde peut arriver, je suis mince !

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