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lundi 27 août 2007

ManouMioule et Foutrix : l'accrobranche






Foutrix : Riche idée que d’avoir amené Hi dans ce Parc Aventures. Il se débrouille comme un chef.

Mioule : Et pendant qu’il est coincé là-haut, il ne nous abreuve pas de propositions douteuses.

Hi (pendu par un pied à une corde) : Dire que certains paient pour ça. Je ferai n’importe quoi pour me vautrer dans un fauteuil devant un bon feu de cheminée.

GPS : Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain, mais tu prendras la prochaine à gauche.

Foutrix : Mioulefritx, c’est toi qui a prêté le GPS à Hi ?

Mioulefritx : Jamais ! Hi, par curiosité, a transféré son don d’ubiquité au GPS. Comme le GPS est aveuglement fidèle et reconnaissant, il ne quitte plus son nouveau maître d’une semelle.

Mioule : Quel pied !

Foutrix : Je sens que tout cela va mal tourner. Le visage d’Hi vire écarlate.

GPS : road recalculation.

Foutrix : Hi, je t’en conjure, pour ta sauvegarde, récupère ton don d’ubiquité et sors-toi de ce mauvais pas.

Hi (violet) : Impossible. Seul le GPS peut décider de céder son don.

GPS : Drive one point five hundred meters.

Mioule : On dirait bien qu’il ne veut rien entendre.

Mioulefritx : Pourtant, que la montagne est beeeeeeeeelle.

Foutrix : Il faut trouver le talon d’Achille du GPS. Mioule, débrouille-toi pour le convaincre.

Mioulefritx : Hého, je ne m’appelle pas Cécilia.

(à suivre)

dimanche 26 août 2007

Tant-BourrinSonnet pour le conte (de mes deux)

Il était une fois un joli testicule...
Il était une fois ? Non, il était deux fois,
Car il est reconnu dans tous les fascicules
Qu'il en faut un second pour faire contrepoids.

Ce joli testicule et donc son symétrique
Qui étaient plutôt cools, genre "take it easy",
Vivaient avec un truc, sec comme un coup de trique,
Une tête de noeud, un gros méchant zizi.

Quand ils furent à bout de vivre avec ce bout,
Ils voulurent un jour le pousser dans un trou
Pour s'en débarrasser, telle était leur idée,

Mais le trou était moite et plutôt accueillant :
Zizi y prit plaisir, c'est là le fait saillant.
Quant à eux, épuisés, ils en furent vidés !


Tant-Burnin                

samedi 25 août 2007

Saoul-FifreLe lever de Rrrroulio

Le soleil déjà haut darde ses rayons presque au zénith de mes paupières encor engourdies par la touffeur nocturne. J'en soulève une et, violemment ébloui, me dis qu'il serait peut-être l'heure d'attaquer une nouvelle journée de dur labeur.

Je tends mon bras sur la droite, ma main empoigne un ... pied, oui c'est bien un pied de Margotte, qui se libère en m'en fichant un bon coup au menton et qui grommelle : "Allume la cafetière !". Oui, nous savons qu'il existe des timers ou "temporisateurs" en français ou même des cafetières programmables, mais à vrai dire, depuis notre incendie dû à un court-circuit électrique, nous débranchons tout et c'est le premier qui se lève qui rebranche la cafetière préparée la veille.

Bon, moi je me prépare un "thé des deux mouflons", mais en tant qu'ancien caféïnomane, je suis solidaire. C'est dès le matin qu'on peut vérifier qu'un couple est une association de deux différences qui campent sur leurs positions respectives : ce serait quand même plus simple de prendre la même chose, on ferait des économies d'échelle ? Ben non : le thé, Margotte le prend après le repas de midi et u-ni-que-ment. Le soir, c'est encore autre chose, elle embraye sur la gnole et là, on peut rentabiliser notre énergie et gérer le budget serré-serré : on l'achète en cubis, on la met nous-même en bouteille, elle sort les verres, je m'empare du tire-bouchon, elle coince la bouteille entre ses cuisses, j'introduis en tournant et en faisant attention de pas pousser trop loin le bouchon et j'y tire dessus aussi fort que je peux.

Et après on trinque, pendant que les enfants boivent, mais je m'aperçois que là, je suis en train de vous raconter hier soir, au bac, j'aurais eu une belle banane, c'est qu'ils aiment ça, les hors-sujet, hinhin, chouette un hors-sujet, le con, il sait pas lire et il veut le bac, je rêve non mais, pincez-mi et pincez-moi, çui-là, il entrera dans la carrière quand je n'y serai plus, pas avant !

Oui, donc : le sujet se lève, ou plutôt il se casse la margoulette sur les vêtements sales et éparpillés qui lui servent de descente de lit. Je m'assieds sur le bord du matelas un peu dans la position du penseur de Rodin, mais les deux mains sur les oreilles et en secouant la tête comme un chien de haillon arrière. Dure dure, la biture. Ya un orchestre cinq ou six phoniques qui joue dans ma tête sous les ordres d'un chef pressé de rentrer chez lui. Je finis par retrouver mes automatismes de sortie de sommeil. Mes lunettes, ma montre. Si je ne les ai pas bues, elles doivent être avec les chaussettes. Mon slip. Enfiler mon slip. La dernière fois que je suis allé aux chiottes à poils, j'ai croisé ma fille qui s'est enfuie en hurlant. Écouter Freefounette. Éviter les traumatismes aux innocents. Le laisser pendre de la main gauche. Enfiler le pied droit, puis le pied gauche, et tirer jusqu'en haut. Rajuster de la main droite. En profiter pour se gratter. Je distribue la technique sur le web en copyleft pour ce qu'elle vaut, mais elle est éprouvée et respecte le tissu.

Je me dirige vers les toilettes, enfin : je prends un cap et j'essaye de m'y tenir. Arrivé au port, je m'affale et profite que ma vessie se vide de son alcool pour repiquer un petit somme, pas vu pas pris. Je me réveille en sursaut, c'est Margotte qui essaye de casser la porte. Ne sentant pas l'odeur du café monter jusqu'à ses narines, elle a flairé l'arnaque et a décidé de s'arracher du lit, sans que cela fasse tourner au beau fixe l'aiguille du baromètre de sa bonne humeur. Elle veut rentrer mordicus. Un reste de logique lui murmure à l'oreille qu'en payant sa part du crédit elle obtient ainsi une espèce de droit à se servir de nos commodités quand elle en éprouve le besoin. Et il est difficile de lui donner tort, vu que, je jette un coup d'œil à ma tocante, je squatte l'endroit depuis 3/4 d'heure. Je déverrouille, elle me détrône et me jette dans le couloir, et prend ma place. Putsh réussi.

J'abdique et descends mettre en route la machine pour le café de Madame. Pendant que le gicleur gargouille, je mets une grande casserole sur le plus grand feu ouvert à fond, avec un peu d'eau dedans, pour gagner du temps. Je mets une cuillère de miel dans un bol, remplis ma boule de thé, et hop : l'eau bout déjà et je la verse à infuser. Lendemain de fête, héhé, il doit rester du gâteau au chocolat de Zoé, reste plus qu'à trouver où ils me l'ont caché cette fois-ci.

Ha tiens, le voilà, au dessus de l'armoire à chaussures !

J'emporte le tout sous la tonnelle. Quel calme. Un peu bruyants, ces oiseaux, non ? Hmmm, et tout ça sent bien bon ?

Je crois que je vais me laisser aller à pousser un grand Ahhhhhhhhhhhh ! de satisfaction q;^)

vendredi 24 août 2007

ManouPierre Desproges cite Julio Iglésias

Dernière citation des vacances





Je ne résisterai pas au plaisir de conclure mon exposé littéraire en citant un extrait d’un ouvrage contemporain impérissable et assez révélateur de la verve épique du style des jeunes auteurs modernes. Le livre s’appelle Entre le ciel et l’enfer, et l’auteur, Julio Iglésias, si j’en juge par la qualité littéraire, a pu se faire aider par un étudiant, voire un professeur de lettres françaises. C’est à la page 195, le chapitre intitulé : « Le pan de ma chemise qui dépassait ». Après avoir raconté dans un chapitre précédent la couleur de ses chaussures, l’auteur nous révèle maintenant que chaque matin il s’habille.

« Je passe d’abord ma chemise que je boutonne de haut en bas, puis mon pantalon(…) Je ne porte pas de ceinture, je n’en ai pas besoin. J’ajuste mon pantalon avec ma chemise par–dessus. C’est ainsi que je me peigne. Je sais que je ne dois pas tout de suite rentrer ma chemise dans mon pantalon c’est pour ça que je la laisse dépasser le temps de mettre ma cravate. Je porte des cravates toutes simples, de couleur sombre, unie, en soie. Mon pantalon est une sorte de seconde peau que je dois enfiler. C’est là le point commun avec les toreros … Il faut en effet que je tortille, qu’on tire sur le pantalon jusqu’à ce qu’il colle à moi comme une seconde peau. Je mets également mon gilet en le boutonnant lentement. et j’ai besoin qu’il me fasse un peu mal et qu’il me serre… Lorsque habillé, je me regarde dans la glace, généralement de profil, il m’arrive parfois de pousser un grand cri de satisfaction : - Ahhhhhhhhhh ! »

Pierre Desproges (vivons heureux en attendant la mort)

jeudi 23 août 2007

Tant-BourrinUsé jusqu'à la corde

Ce n'est pas drôle de porter un nom qui prête à sourire comme Malèze. Et ça l'est encore moins quand vos parents ont eu l'idée saugrenue - à moins que ce ne soit du vice - de vous prénommer Léger.

Un nom aussi grotesque influe-t-il inévitablement sur votre destinée ? Assurément, se disait pour la énième fois Léger Malèze, comment pourrait-il en être autrement ?

A cela s'étaient ajoutés une enfance terne, une vie insipide, un travail purement alimentaire, quelques aventures sans lendemain qui avaient laissé place à la solitude de tous les jours et, finalement, une grande lassitude, une terrible lassitude dont il ne parvenait plus à se défaire depuis des années. Mon dieu, comment avait-il pu en arriver là ?

Le regard de Léger se perdait dans la vague amère de ses pensées. Puis se raffermit et se posa sur le noeud coulant qui oscillait doucement devant lui.

"Allez, se dit-il, juste un mauvais moment à passer".

Sa gorge se serra. Ses yeux, de nouveau englués de flou, revoyaient défiler les images de sa vie.

Le visage de son père, jeune, se dessinait avec une netteté telle qu'il aurait pu le croire là, présent, devant lui. Ce père métayer, sec et sévère comme un coup de trique et qu'il avait passé son enfance à haïr de tout son coeur, jusqu'à ce que le Malin exauce ses prières en le faisant mourir des poumons, alors que Léger n'avait que neuf ans.

Le portrait de sa mère s'esquissa également, pâle et effacé comme elle l'avait toujours été elle-même, que la vie n'avait pas épargnée, mettant prématurément fin à un mariage Charybde pour la pousser dans un remariage Scylla avec un homme aussi violent et aussi peu aimant que le premier.

Il revit aussi ses frères, ses soeurs, les travaux harassants de la ferme, les journées sans joie et sans jeux, la froide humidité des murs les nuits d'hiver. Il se remémora les premiers émois amoureux, la Jeanne de Sainte-Fauste, la Marie de la Rigaude, et les autres, les autres dont il rêvait de caresser la peau. Mais la disgrâce de son visage et son nom ridicule suffisaient à les tenir éloignées de lui.

Il revécut ce rude été pluvieux où la moisson avait été mauvaise et où il apparut que la métairie, qu'avait reprise en main son frère aîné, ne suffirait pas à nourrir sa mère et sa fratrie, ce rude été à l'issue duquel il avait dû aller chercher du travail en complément dans la ville voisine. Un travail qu'il avait trouvé si difficile au début mais qu'il accomplissait maintenant depuis des années de façon si machinale.

Puis il ressentit encore une fois la cuisante douleur de ce mariage qui semblait presque conclu et qui avait avorté quand la Marthe du Hourrat, qui lui avait promis les fiançailles, lui avait préféré le Joseph, juste parce qu'il avait plus de biens que lui et qu'il était plus beau garçon.

Ses poings se serrèrent à cette pensée, avant de s'ouvrir de nouveau pour pleurer des doigts ballants, alors qu'il revivait la morne grisaille des longues années qui s'étaient écoulées depuis ce jour, et ses épaules semblèrent se voûter plus encore sous le fardeau de la lassitude.

Tout cela repassait silencieusement devant ses yeux noyés dans le lointain. Et puis ceux-ci, comme brutalement animés d'une solide détermination, accommodèrent pour observer de nouveau la corde épaisse et son noeud coulant qui tanguait devant son visage.

"Il est temps d'en finir", se dit-il simplement.

Un instant plus tard, la corde oscillait encore doucement, mais elle supportait le poids d'un corps sans vie.




Sa tâche accomplie, Léger Malèze reprit le chemin de la métairie. Oui, décidément, sa vie, sa solitude, son travail de bourreau lui pesaient et il songea que le bonhomme dont il venait de s'occuper était déjà au moins son soixantième pendu.

Et puis il se rappela que c'était le jour où l'on devait tuer le cochon à la ferme. Il sourit et pressa le pas. Voilà au moins qui allait un peu lui changer les idées !

mercredi 22 août 2007

Saoul-FifreC'est du propre !

Comme nous le savons (à la lavande), je le répète assez, je n'ai rencontré la famille Tant-Bourrin qu'une seule fois, et encore, sans le petit Tant-Bourriquet, pas encore né. Ça n'a pas altéré nos rapports, puisque, comme dit le dramaturge, non, pas lui, l'autre : "Et le désir s’accroît quand l’effet se recule...", et puis j'ai eu droit à des photos, à des mails adorables, mais la chose me turlupinait.

Alors je me suis creusé la tête et je me suis souvenu de leurs airs gênés, pas à l'aise, lors de leur unique visite. Ils faisaient de grands gestes comme pour chasser les mouches devant leur visage, ils se mouchaient plus fréquemment que la normale, se tripotaient le nez d'un air ennuyé malgré mes brillantes diatribes. Bizarres.

Le texte suivant leur est dédié.

Au début, je me décapais
Tous les premiers jeudis du mois
C'était une fête, un cadeau
Pour bien savourer les sous-bois
Il faut connaître le fumier
Pour apprécier la propreté
Il faut savoir être crado
C'était une fête, un cadeau !

Refrain :

Il faut frotter, frotter, frotter
Pour enlever la saleté
Oui mais, frotter
Ça fait suer
Alors il faut se relaver
Et tout est à recommencer !

Puis je me suis débarbouillé
Le Dimanche, jour du bon dieu
C'était un devoir, un Crédo
Il ne faut pas être morveux
Dans des habits dominicaux
Pour ronger l'os du pot-au-feu
Je me récurais les naseaux
C'était un devoir, un Crédo !

Puis je me suis lavé les pieds
Le soir avant d'aller au pieu
C'était un supplice un fardeau
Où me menait ce petit jeu ?
N'en faisais-je pas un peu trop ?
La dépendance rend nerveux
J'étais un drogué du bain chaud
C'était un supplice, un fardeau !

Alors j'arrêtai brusquement
Je retrouvai ma liberté
Ce fut la joie, l'Eldorado
Je me suis plus brossé les crocs
Je me suis plus rincé le cul
Mes amis ne sont plus venus
Ma femme est partie au grand trot
Avec un laveur de carreaux

Et mes yeux se sont délavés
Sous les flots de larmes coulés

mardi 21 août 2007

ManouAlbert camus (Le premier homme)






Conversation avec le lieutenant para :

- Tu parles trop bien. Nous allons voir à côté si ta langue sera aussi bien pendue. Allons.

- Bon, mais je veux d’abord vous prévenir car vous n’avez sans doute jamais rencontré d’hommes.

Ecoutez bien. Je vous tiens pour responsable de ce qui va se passer à côté, comme vous dites. Si je ne plie pas, ce ne sera rien. Simplement je vous cracherai à la figure en public le jour où ce sera possible. Mais si je plie et que je m’en sorte, que ce soit dans un an ou dans vingt, je vous tuerai, vous personnellement.

- Soignez-le, dit le lieutenant, c’est un fortiche.


Albert camus (Le premier homme – annexes-)

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