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mercredi 10 juin 2009

AndiamoVieilles mais... toujours belles !



Je vais être absent pour quelques jours, une expédition au pays des cigognes !

A nous les choucroutes et autres KOUGLOFS, la Ponne Pière, je sens que je vais bien me marrer, la bonne bouffe plus les villages typiques : HUMMMM...

Alors, avant de partir, je vous ai posté quelques petits crobards, accompagnés d'une chanson de Georges Milton, pas dégueu !

Si certains vous disent que les chansons d'aujourd'hui comportent des paroles "à la con", passez leur celle-là !

J'entends vos murmures : s'est pas emmerdé le doyen, cinq crobards, une (très) vieille scie, et HOP ! Emballez, c'est pesé.

Ouais, mais j'en connais qui parfois se prennent des petits congés... Et nous laissent que dalle, et PUIS à ch'val donné on r'garde point la bride... DEDIEU !

Je ne pourrai pas répondre à vos commentaires (si vous me faites le plaisir d'en laisser) mais je le ferai dès mon retour.


Je ne connais pas le nom de cette voiture, si l'un(e) d'entre vous le connaît, alors qu'il (elle) n'hésite pas... Merci.


Peugeot 1906 "torpédo"


Roland Pilain 1909


De Dion Bouton... 1905 ? Pas sûr de la date.


Cottin Desgouttes 1924

Ch'tiots crobards Andiamo.

lundi 8 juin 2009

Mam'zelle KesskadieCent fois sur la balance, remettez cette grosse

L'été s'en vient t'à grand pas, s'il est arrivé chez vous, je ne vous envie pas, au contraire, c'est que vous n'avez pas autant que moi, le temps nécessaire pour maigrir.

Eh oui ! Aussi certain que les hirondelles reviennent au printemps, tiquedoutsointsoin, la dame rondellette se remet au régime, à la diète, bref, s'écrie devant toute calorie : cachez cette gâterie que je ne saurais voir !

Parce que, bien sûr, elle clame à tout vent que le seul fait de voir un gâteau la fait grossir. Il ne peut en être ainsi parce que, de mémoire, elle a à peine grignoté depuis la dernière année.

Or, le pèse-personne, de genre masculin, est très direct et prosaïque. Fort heureusement qu'il ne parle pas, il ajouterait au poids acquis un surplus de poids de culpabilité.

En bref, j'ai encore engraissé.

Tant que nous sommes enrobées dans des immenses chandails de laine, tout baigne. Quand il faut se dérober dans un maillot, alors, là, bonjour la flotte, les larmes et les remords ainsi que la bretelle qui laisse tout tomber. Et croyez-moi, Newton aurait reçu le poids d'une de mes pommes sur la tête, il ne s'en serait jamais remis. Ou il aurait conclu que la gravité terrestre est due aux petits gâteaux ce qui n'aurait pas fait avancer la science.

Donc, puisque l'habit ne fait pas le moine et mon maillot ne me fait plus non plus, je me mets à la diète. CQFD.

Première étape : se fixer des objectifs.

J'adore cette étape. Il s'agit de soustraire un chiffre exponentiel de 10 au chiffre existentiel apparu précédemment sur le pèse-personne (appelons le Georges).

Ensuite, il faut regarder le calendrier, décider d'une date raisonnable pour atteindre l'objectif ci-haut mentionné. Jusque-là, c'est l'allégresse totale.

Donc, je vous prédis que pour le mois de juin 2010, je pourrais éventuellement me présenter dans une boutique pour remplacer mon maillot lâcheur. Hé ! y a de l'espoir !

Sauf que, pareillement à la fin du monde souvent prédite, la fin de mon embonpoint ne s'est jamais réalisé.

Donc, si jamais je maigris, craignez zet tremblez, honnêtes et minces citoyens, l'apocalypse est proche.

Deuxième étape : Choisir le régime.

Ah... ça... J'ai essayé le truc de groupe. Weight watchers, pour ne pas le nommer et Minçavi. Voici comment ça se passe et pourquoi, avec moi, ça passe pas.

Première étape : la pesée. Leur Georges est infiniment plus grincheux et susceptible que le mien, et je suis toujours plus pesante chez eux que chez moi. Un doute m'envahit sur la crédibilité de leur personnel.

Ensuite, une dame mince et enthousiaste, ou mince et acariâtre (sachez qu'il n'y a pas de minces normales qui travaillent pour ce genre de trucs. Elles ont toutes un agenda caché, celui de faire disparaître de la pesée totale de la terre, tout gros et grosse pour que règnent le céleri et la carotte râpée) vous donne le régime et vous l'explique comme à un enfant de cinq ans. Pourquoi cinq ans ? Parce qu'évidemment, si vous êtes grosse malgré les campagnes qui dénoncent cholestérol et sa gang de frites, c'est que vous ne comprenez rien à rien. Peu importe si vous avez un doctorat universitaire, que vous gagnez bien votre vie et que vous conduisez une automobile, vous êtes une ignare crasse, enfin, grosse.

C'est la même chose à leur yeux.

Ensuite, il y a la motivation de groupe. C'est en général, une mince enthousiaste qui le donne. Vous aimez le style animation et soyons positifs ? Moi, ça me donne des envies de tartes à la crème, non pas pour les dévorer, mais pour les lancer. Je quitte en général quand on doit crier ensemble : quand on veut, on peut !

C'est que, voyez-vous, je veux bien maigrir, mais je ne veux pas être privée des bonnes choses de la vie.

Quel philosophe a dit : la vie est incertaine, mangez votre dessert en premier ?

Donc, pour cette fois-ci, ma copine, qui a perdu 40 lbs cette année, m'invite à suivre une diète protéinée appelée Idéal protéine. Bof, pourquoi pas ? Il s'agit de ne plus manger rien de normal et de bouffer des petits sachets - en fait, leur contenu - mais j'ai tellement faim après avoir avalé la petite poudre que je mangerai bien leur sachet aussi.

J'ai perduré trois journées complètes. La quatrième, disons que j'ai avalé l'équivalent des trois jours complets de nourriture pour une humaine normale de mon poids.

La cinquième journée, c'est samedi. Que ferais-je ?

Mise en garde : 1) Que la première ou le premier qui me donne un conseil sur comment maigrir n'ouvre plus son courrier de peur de recevoir une lettre pleine d'agents bactériologiques funestes et meurtriers. Ainsi que le deuxième ou le troisième et ainsi de suite qui veut être de bons conseils. Je sais ce qu'il faut pas faire ou faire pour mincir. Mais, hélas, à chaque fois que j'essaie, un message d'erreur fatale, comme dirait mon Windows, survient.

2) Manger est un acte nutritif, mais aussi émotif. À grandes émotions, grande nutrition. Trouvez l'erreur et ne me la dites pas.

Sur ce, je m'en vais faire du ménage dans l'espoir de trouver une motivation oubliée et de pouvoir m'écrier en juin 2010 :

La fin du monde peut arriver, je suis mince !

samedi 6 juin 2009

Tant-BourrinLes p'tits jeunes

Bon, je le sens, cette nouvelle parodie ne va pas redorer mon blason déjà bien sali, mais tant pis... Et j'espère que les fans des Rolling Stones ne m'en voudront pas trop d'avoir touché à la sublime Lady Jane...

Allez, une petite gorgée d'hélium, et en avant la zizique !




Les p'tits jeunes

Paroles : Tant-Bourrin
Paroles originales et musique : Mick Jagger & Keith Richard


Téléchargeable directement ici

Depuis que mon Louis
Est rangé dans une urne
Je m'ennuie de lui
Et surtout de ses burnes
Voilà pourquoi, ma chère
Je laisse parler ma chair
Et je m'en vais voir les p'tits jeunes

Le beau Jean-Kevin
A un vrai corps de rêve
Et sa jolie pine
Grosse comme un Tupolev
M'envoie en l'air, ma chère
Mieux qu'un vibromasseur
Rien ne surpasse les p'tits jeunes

Pour quelques biftons
J'oublie mes varices
Ma retraite fond
Mais au diable l'avarice
Car rester en jachère
Ne me dit rien, ma chère
Je revis avec les p'tits jeunes

jeudi 4 juin 2009

Saoul-FifreLe stress de 9 h 23

Ha quand il arrive, çuici, on aimerait bien le rater mais on est obligé de monter dedans et de faire avec.

Ho ya bien des solutions, yen a même plein, tout le monde a son "petit truc" plus ou moins efficace.

Le système "à la Calune", par exemple, c'est le tripatouillage. Et que je te tripote, et que je te détripote, et que je te retripote, le tout en tout bien tout honneur, bien entendu, ça se voit que vous ne connaissez pas Calune, pour avoir des idées pareilles ?

Non, le stress-toy a Calune est disponible en permanence (sauf rupture de stock) et s'achète pour une modique somme chez ces bienfaiteurs de l'humanité nerveuse et sur les dents que sont les gars du dindon point com. Il suffit de leur mailer donne la papate au monsieur et elle arrive chez vous, d'attaque.

Et vous vous mettez à malaxer ce truc et ça vous calme. L'erreur du débutant est de ne commander qu'une boite, car, comme c'est classique de se la faire piquer, ça vous énerve et tout est à recommencer.

Comme exception à la règle, vous avez aussi "la papate qui change de couleur quand on la tripote, mais que là, malgré toute l'ardeur que vous y mettez, elle reste rigoureusement du même jaune qu'au début".

Et bien évidemment, ça vous crispe un peu, c'est humain, vous avez hululé des tyroliennes haineuses pour moins que ça.

Le dindon.com ne travaille pas uniquement dans le destressage.

Si vous leur commandez ceci, par exemple , dont j'ai déjà parlé par ici n'en escomptez nul effet calmant, bien au contraire !

Bon moi c'est les sudokus qui me relaxent, c'est vraiment pas prise de tête, comme jeu, c'est le Destop des tuyaux de la tête.

Ya aussi le bruit de l'eau qui coule , qui me rend zen.

Toutes les tensions se dénouent. C'est magique.

lundi 1 juin 2009

AndiamoA.D.N.

Lesconil, port de pêche en pays Bigouden, près de la pointe de Penmarc’h, un pays magnifique et rude à l’image de ses hommes, marins courageux et durs à la tâche.

Début mars, le temps est gris, il pleut à seaux, la mer est mauvaise, le printemps approche, mais il y a en cette saison parfois de sérieux "coups de tabac".

Cédric Le Gall, bien campé dans ses bottes jaunes, surveille l’embarquement, tout en prenant sa part de labeur. C’est le début de la pêche à la langoustine, plusieurs heures pour atteindre "la grande vasière", lieu de prédilection de ces crustacés.

La "Morgane" est un solide chalutier, construit en bois de pêche aux chantiers de Léchiagat. A son bord cinq hommes :

- Cédric le "bosco" ou maître de manœuvre, on pourrait dire : le capitaine.

- Le maître coq, chargé des repas, matelot, en dehors du service.

- Et trois hommes affectés à la manœuvre, aux treuils, et au relevage de la pochée.

Parmi ces hommes, Yvon Le Mennec et Julien Trouadec, Julien un enfant de la D.A.S.S, élevé au Guilvinec, tout proche, abandonné à la naissance, d’une mère ayant accouché sous X.

Quelques années plus tôt, Yvon et lui avaient jeté leur dévolu sur la même jeune fille, la douce Marie. Le Mennec, l’avait emporté, dans cette "joute", puis l’avait épousée tout naturellement une dizaine d’années plus tôt.

Pourtant Julien et elle avaient beaucoup de choses en commun : tout d’abord et surtout, une enfant de la D.AS.S, elle aussi, née de mère inconnue, comme lui, ça aurait dû les rapprocher, mais Marie en avait décidé autrement, peut-être un peu pour ne pas avoir son propre reflet devant elle chaque jour.

Certains signes ne trompaient pas : Julien se rendait bien compte que la douce Marie n’était pas heureuse, plusieurs fois il avait constaté qu’elle portait sur le visage des traces de coups. "Je me suis cognée", bredouillait-elle en guise de justification.

Les 220 chevaux du diésel arrachent sans peine le chalutier, qui après un large virage prend la direction de la pleine mer.

Cédric le Gall est à la barre, à coté de lui, la V.H.S est allumée. Les pêcheurs, nombreux dans le secteur, restent en contact permanent, il y va de leur sécurité, toutefois le canal 16, lui n’est utilisé qu’en cas de danger, il sert notamment à envoyer les S.O.S en cas de besoin.

Pas moins de trois heures de route avant d’atteindre la zone de pêche, l’équipage en profite pour se reposer, car ils se sont levés à 3 heures ce matin pour appareiller, un petit roupillon avant d’attaquer les hostilités !

Ils font entièrement confiance à leur capitaine. Il saura éviter l'Ynizan, ces rochers à fleur d’eau situés face au port.

Huit heures, la mer est forte, le vent d’ouest s’est renforcé, ça ne va pas être une promenade de santé songe Le Gall, la "Morgane" est sur zone : la grande vasière un plateau situé au sud des îles Glénan, en cet endroit de mars à juin, on pêchera les demoiselles, nom affectueux que l’on donne aux langoustines par ici.

Yvon et Julien sont à la manœuvre des treuils, Yvon a bu, comme à son habitude, s’il n’était pas un cousin de son épouse, il y a belle lurette que Le Gall l’aurait renvoyé.

Le treuil, c’est une manœuvre délicate, de là dépend toute la pêche. Des chaluts qui s’emmêlent et ça peut être la catastrophe, surtout par des mers comme aujourd’hui.

- Ça ira ? interroge Cédric en regardant Yvon.

L’interpellé tourne la tête.

- Pourquoi qu’tu veux qu’ça va pas ? Torr-penn !

Les chaluts sont mis à la mer, le travail des matelots préposés à la manœuvre des treuils est prépondérant, c’est à eux de "sentir" si le treuil n’accroche pas.

Il n’est pas rare même à notre époque que des carcasses d’avions datant de la dernière guerre se prennent dans les filets ou, pire, des mines encore actives. A la moindre tension anormale des funes (câbles qui retiennent les chaluts), il faut relâcher, car un câble qui se rompt et ce sont les torons d’acier qui tournoient d’un coup à une vitesse fulgurante et sont capables de décapiter son homme en moins de temps qu’il ne faut pour le dire !

Soudain le treuil d'Yvon semble avoir des difficultés, alors il abandonne un moment son poste, chose que l’on ne doit JAMAIS faire, mais est-ce son état d’ébriété ?

Toujours est-il qu’il se penche, au même moment une déferlante s’abat sur le tribord de la "Morgane", Yvon chancelle, perd l’équilibre et bascule, il reste accroché au plat-bord.

Julien a tout vu, mais il ne bouge pas. Dans sa tête, le sourire de Marie. Il ne la mérite pas, songe-t-il. Deux ou trois secondes s’écoulent, puis il quitte son treuil lui aussi et se dirige vers Yvon. Une autre grosse vague, Julien se cramponne, ferme les yeux. Quand il les ouvre de nouveau, Yvon a disparu !

Julien se penche, la mer bouillonne, pas de trace de son co-équipier, il regarde un peu plus loin et le voit. Il est retenu à la grosse chaîne qui assure le parallélisme entre les deux chaluts, son corps est ballotté, sans cesse sa tête poussée par les vagues heurte la manille d’acier qui relie les morceaux de chaîne, on distingue une large plaie au niveau du temporal droit.

Vite ! Il faut avant tout remonter la pochée, laisser les chaluts comme ça, c’est trop dangereux par une mer démontée, il suffirait que les chaluts s’emmêlent et la Morgane pourrait chavirer. Une par une, les pochées sont remontées, les nœuds de cul desserrés, ce sont eux qui assurent la fermeture du filet, la pêche est là sur le pont.

Le corps d’Yvon à moitié recouvert de poissons et de langoustines, le spectacle est morbide.

Alors deux hommes plus le capitaine se chargent d’emporter le corps, ils l’allongent sur sa couchette et le recouvre d’une couverture grise, un petit signe de croix, puis ils remontent.

Julien est déprimé, Le Gall a posé la main sur son dos :

- Ne culpabilise pas Juju, Yvon n’était pas dans son état normal, c’est moi le coupable, je n’aurais pas dû le laisser à la manœuvre vu l’état dans lequel il se trouvait.

Il n’empêche que dans son for intérieur Julien se sent responsable : qui sait si sans ces quelques secondes d’hésitation il ne lui aurait pas sauvé la vie… Qui sait ?

Rentrés à terre, il a fallu apprendre la nouvelle à Marie, elle ne s’est pas effondrée, juste un peu le regard voilé.

Marie est de santé fragile, elle est venue au monde avec un seul rein, et encore pas bien gaillard le rein. Avec Yvon, ils n’ont pas eu d’enfants. Dans son état, ça n’aurait pas été prudent. Est-ce pour cela que son mari s’était mis à boire puis à la frapper ?

De toute façon, il est trop tard pour ce genre de question.

La vie a repris, comme le dit la formule consacrée, la pêche aux "demoiselles" a été bonne. Presque chaque jour Julien rend visite à Marie. Elle apprécie sa compagnie. Quant à lui, son lourd secret est un peu difficile à porter, un seul regard de la douce… Il oublie tout.

Et puis un matin, Marie ne se sent pas bien, elle est fiévreuse, le médecin diagnostique un problème rénal, il faut l’envoyer de toute urgence à Rennes. Ces derniers temps, il a fallu rapprocher les séances de dialyses, ce qui n’empêchait nullement Marie d’avoir constamment une petite fièvre.

Ton rein est fichu ma pauvre petite, lui avait déclaré le médecin qui la connaissait depuis de nombreuses années, il va falloir sérieusement envisager une transplantation… Seulement trouver un donneur compatible, ça n'est pas une mince affaire !

Dès qu’il a appris la mauvaise nouvelle, Julien sans l’ombre d’une hésitation s’est porté volontaire. Il est là ce lundi dans la chambre, aux murs bleus de l’hôpital de Rennes, il tient la main de Marie.

-Je ne peux pas te demander ça Julien, c’est trop risqué !

- Ce qui serait risqué ce serait de ne pas le faire… Je t’aime Marie, depuis toujours, tu le sais bien, laisse-moi te faire ce cadeau. D’ailleurs, avant de venir te voir, j’ai pris rendez-vous afin de faire tous les tests de compatibilité.

Marie l’enlace et dépose un baiser sur ses lèvres, Julien se sent fondre.

- Je t’aime moi aussi, lui dit-elle, si je ne t’ai pas choisi il y a dix ans…

- CHUUUT, Julien a posé son doigt sur ses lèvres, je ne veux pas savoir, ce qui compte c’est aujourd’hui, et ce que nous allons faire : te sauver !

Julien est revenu, il a passé la journée au CHU de Rennes, radios, prises de sang, scanner, le diable et son train comme l’on dit !

Il en a profité pour aller rendre visite à sa malade préférée, ils se sont longuement embrassés.

- Nous serons fixés dans quelques jours, je reviendrai, je croise les doigts pour que nous soyons compatibles, ce serait une telle joie.

- Tu es trop gentil Julien, a-t-elle murmuré avant de se rendormir.

Une semaine plus tard, Julien revient à l’hôpital, n’y tenant plus il se rend directement au bureau de la responsable de l’étage, avant même d’aller voir Marie.

- Monsieur Trouadec, votre sœur a bien de la chance d’avoir un frère tel que vous ! L’opération va pouvoir avoir lieu, vous êtes parfaitement compatibles, et ça n’est pas toujours le cas entre frères et sœurs !

- Ma… Ma sœur ?

- Ben oui ! Madame Marie Le Mennec, c’est son nom de femme, n’est-ce-pas ? Mais vous me faites marcher Monsieur Trouadec, en tout cas les analyses A.D.N sont formelles et elles ne se trompent jamais… ELLES : Marie Le Mennec est votre demi-sœur, vous avez Papa ou Maman en commun ?

Dessin : Andiamo 2009 pour Blogbo.

samedi 30 mai 2009

Mam'zelle KesskadieMarthe, Marthe ....

Pourquoi ces mots si doux, prononcés par le maître, résonnaient-ils encore comme un glaive au plus profond de sa chair ?

Marie avait toujours été si délicate. Et puis les parents de Marthe avaient demandé tôt à la petite fille d’être grande. Va chercher de l’eau au puit du village, pétris le pain pour maman qui est fatiguée, va chercher l’huile chez le marchand, balaie ce plancher.

Et puis Marie, le bébé, cette chose rose et souriante : Marthe, surveille la petite jusqu’à mon retour. Marthe, il y a les noces de la cousine Judith, garde bien Marie, surtout veille à ce qu’elle mange toute sa part. Marie refusait le pain, cherchait le miel, et Marthe, indulgente, ne savait rien lui refuser. Marie, le rayon de soleil de sa mère, la petite chatte assise sur les genoux du père, Marie dont il fallait couvrir les bévues, cacher les morceaux de la cruche cassée, Marie si jeune quand les parents moururent. Marie, la revanche de Marthe sur la vie trop grande pour les petits bras de sa sœur.

Et puis il y avait eu cette histoire de dot qui avait mal tourné. Marie n’avait pas pu épouser Jacob. Marthe avait pleuré en silence pendant que sa sœur avait sangloté des nuits entières. Devant l’injustice, Marthe n’avait que le recours des orphelines, la prière et le labeur de chaque jour. Il est vrai qu’elles auraient pu être plus dépourvues, il leur restait leur frère Lazare, mais plus d’espoir de mariage.

Puis il était venu. Jésus de Nazareth était passé dans leur vie. Une lumière sur la grisaille de l’occupation romaine, un baume sur son cœur de femme qui n’avait rien d’autre à faire qu’aimer sa sœur et Yahvé et servir son frère

Un homme qui répondait à sa soif de femme qui ne pouvait aimer un époux. Marthe ne se souvenait pas d’avoir ressenti quelque chose de si doux, si suave et si douloureux à la fois.

Jésus. Ce nom la remuait, la transportait, l’enflammait.

Jésus, murmurait-elle quelquefois pour elle même, comme une caresse secrète.

Voici que Jésus était dans leur demeure. Près d’elle, à côté de la place que tenait leur père, touchant la nappe tissée par la mère. Elle respirait le même air, goûtait au même pain.

Jésus... Jésus... mais il y avait les autres, douze, sans compter Marie et Lazare et le voisin qui s’était invité pour voir le maître. Alors, Marthe, qui voulait voir, qui voulait entendre, se mortifiait à chaque fois qu’elle devait s’éloigner pour aller chercher la corbeille, le vin, celui-là veut de l’eau, celui-là a échappé quelque chose sur sa tunique, celui-là lui parle de la fissure sur le mur arrière, celui-là, mais que dit encore le maître, Marthe avait peine et misère à saisir. Un ouvrier, une vigne, qu’est-ce que cette histoire ?

Et Marie, belle et fragile comme elle avait toujours sû l’être, était à ses pieds. Inutile et belle comme une orchidée au matin. Marthe, les joues rougies par la sueur, pour la première fois s’impatienta. Elle avait faim de son Dieu, réclama sa part de pitance.

« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m’aider. »

Elle voulait aussi dire : « Maître, j’ai besoin de toi tout entier. Je voudrais être près de toi, remplir mes yeux de ton visage, remplir mon cœur de tes paroles, soûler mon être tout entier de ta présence, m’abandonner à toi... Je veux te donner le meilleur de moi-même. Je veux le service parfait pour le roi des rois, je veux que tu sois mis sur un trône dans cette maison, que tes moindre désirs à toi et tes amis soient comblés, Seigneur, je voudrais être toute-puissante et toute présente, Seigneur, viens à mon aide ! »

Et que dit le maître ?

« Marthe, Marthe… ta sœur a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Une gifle au visage, une humiliation telle que le cœur se change en pierre pour ne pas souffrir, une volée de flèches telles que tous les boucliers de son âme se levèrent en même temps et lui firent reprendre le service sans un mot, mais en serrant les lèvres pour ne pas laisser passer ni chagrin, ni remords, ni reproches.

Il fallait tenir la tête haute, il fallait tenir sa place et si elle était au service, elle servirait.

Puis Jésus partit.

Marie, insouciante et repue de cette rencontre s’endormit un sourire aux lèvres. Lazare dormait de son sommeil de juste. Lui, on ressusciterait un mort avant qu’il ne se réveille.

Marthe cherchait le repos, mais ses membres étaient de plomb et refusaient d’abdiquer à la détente. Les trompettes de son humiliation retentissaient encore et encore : Marthe, Marthe, tu t’agites… Marthe, Marthe, tu te soucies de beaucoup de choses… Marthe, Marthe… une seule suffit…. Marthe, Marthe…

Du coup, elle aurait voulu se nommer Judith, Esther, même Jézabel, n’importe qui, ne plus être celle qui portait ce reproche d’avoir choisi le travail épuisant.

« Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » gémit-elle.

Et puis le matin revint. Elle marcha jusqu’à la fontaine, sourit à la veuve d’Isaïe, lui glissant son morceau de pain quotidien.

Marie s’éveilla un peu tard comme à son habitude et , comme à son habitude, chantonnait en faisant sa toilette matinale, adaptant la prière rituelle à son humeur du jour. Marie, Marie.. celle qui a choisi la meilleure part.


Et puis le temps passa.

Il y eut ce drame terrible de la crucifixion du maître. Marthe ne pleura pas, elle n’en était plus capable. Elle dormait peu la nuit, revivant les tourments de la géhenne à entendre Jésus lui dire Marthe, Marthe…

Mais elle consola Marie, soigna Lazare qui avait prit une cuite du tonnerre à cette épouvantable nouvelle.

Quand sa sœur se fut endormie de chagrin et son frère de boisson, elle essaya de s’assoupir à son tour. Mais elle n’y arrivait pas, comme de coutume.

« Marthe, Marthe… » cette fois, l’appel semblait différent. Il ne ressemblait pas à son souvenir, mais à une demande de quelqu’un présent à côté d’elle.

Inquiète de ce sentiment, elle s’assied sur sa couche. Tendit la main pour prendre son voile et sursauta mais ne put crier, aucun son ne sortait de sa bouche.

Jésus était là.

« Maître, que fais-tu ici ? » s’entendit-elle penser.

« Je suis venu te visiter dans ton enfer. »

« Maître, maître, tu es couvert de sang. »

« Je souffre ce que tu souffres, répondit-il sans reproches.

« Maître, maître, dis-moi comment te délivrer de ma souffrance. »

« Le veux-tu réellement Marthe ? »

Si elle le voulait ? De tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, elle le désirait plus que sa vie. Elle n’avait plus souvenir de ce souper, elle n’avait que l’envie de souffrir seule sans que le maître n’en pâtisse.

« Alors, laisse moi passer à travers toi. »

« Maître, tu parles sans que je comprenne. »

« Laisse moi passer par l’amour que tu as ! »

Marthe se concentra sur le visage de Marie, sur Lazare, sur le souvenir de ses parents, elle essaya de trouver tous les souvenirs tendres de son enfance. Elle entendit la voix du maître, ressentit à nouveau la brûlure qui la consumait à chacune de ses visites.

Rien ne semblait bouger. Le maître était toujours devant elle, plaies ouvertes, visage crispé.

« Maître je ne peux pas ! Aide moi, je ne peux pas porter plus d’amour que j’en ai ! » supplia-t-elle intérieurement. « Je vous aime tant ! »

Jésus continua à la regarder avec ces yeux si doux : « Aime-toi comme tu m’aimes et que tu aimes ton prochain. Nous sortirons de l’enfer. »

« Mais tu m’as dit que je n’avais pas la meilleure place. »

Jésus lui sourit : « Ta place non plus ne te sera pas enlevée. Nous sommes à la même table. Tu seras rassasiée. »

Puis il disparut.

Puis la rumeur se répandit. Il était ressuscité. Incroyable, disait la rumeur du village, mais plusieurs se souvenaient qu’il avait sorti Lazare de son tombeau. D’aucuns prétendaient que Lazare n’était pas vraiment mort et que tout était supercherie.

D’autres, comme Marie. portaient à nouveau l’espoir en eux. Marthe souriait en lavant les coupes de vin du souper de voir sa sœur revivre.

Bien entendu, elle n’avait parlé à personne de son apparition nocturne, déjà qu’ils passaient pour un peu fous dans la famille.

Mais après avoir fini de ranger les coupes, elle en ressortit une, se versa à boire.

Devant Lazare et Marie ébahis par cette soudaine licence, elle leva sa coupe :

« Même avec un peu de vin, je ne serai pas déplacée… »

mercredi 27 mai 2009

Tant-BourrinLe gang des Pistoches

- Mounillon, la proie approche de ton secteur. Est-ce que tu confirmes ?
- Je crois que ça se précise, Commissaire : j'aperçois deux véhicules au bout de la rue... Oui, confirmation : ce sont bien une Kangoo grise et un Trafic blanc.
- Parfait ! Tiens-nous au courant de leurs faits et gestes...
- Ils se garent devant la bijouterie, Commissaire... Et ils commencent à décharger du matos sur le trottoir...
- Mounillon, est-ce que la bande est au complet ?
- Je vérifie... Apparemment, oui, j'ai dénombré sept individus.
- Cette fois, leur compte est bon !... Duriflard, tu m'entends ?
- Oui, Commissaire !
- Tenez-vous prêts, toi et Duglahoui, début de l'opération imminent. Je donnerai le top départ.
- Bien reçu, Commissaire !
- Rechignous, tu m'entends ?
- Oui, Commissaire !
- Même topo : tiens-toi prêt avec Kozwinsky et Vandefes, on y va bientôt !
- Bien reçu, Commissaire !
- Mounillon, préviens-moi dès qu'ils auront pénétré dans la bijouterie !
- Ça ne saurait tarder, Commissaire... Ça y est, ils ont réussi à ouvrir la porte. Et apparemment, ils ont bien désactivé l'alarme au préalable.
- Des pros, comme d'habitude...

Le Commissaire Paillancroix se frotta les mains de satisfaction. Cette fois, il tenait le gang des Pistoches. Trente ans qu'il attendait ça ! Trente ans passés à leur courir après, et voilà qu'arrivait enfin, après des mois de filature, de planque, de chasse aux tuyaux, le moment où il allait leur passer les menottes aux poignets !

- Commissaire !
- Oui, Mounillon ?
- Ça y est, ils sont tous dans la place, à part l'un d'entre eux qui fait le guet sur le trottoir.
- Celui-là, il est pour toi, Mounillon ! Rechignous, ils sont dans la pièce à côté de votre planque, à mon top, vous jaillissez pour cueillir tout ce joli petit monde ! Duriflard, tu prends l'entrée avec Duglahoui pour choper ceux qui auraient des velléités de prendre la poudre d'escampette !...
- OK, Commissaire !
- Attention... Go ! C'est parti !


Une demi-heure plus tard, le Commissaire Paillancroix savourait le succès total de l'opération en contemplant les visages hébétés des malfrats, menottés et solidement encadrés par des agents, assis sur les bancs du Commissariat.

Son regard allait de l'un à l'autre, illuminé d'un éclat de jouissance manifeste.

- Alors Duraffia, comme on se retrouve !... Et Breloussous !... Et Jépalunic !... Tiens, Dimitriescu, tu t'es laissé poussé la barbe ?... Et Moineau !... Et mon vieil ami Frimairland !... Toute la fine équipe est là ! Cette fois, c'est fait, on a gagné !

Oui, le Commissaire Paillancroix et ses hommes avaient gagné. Ils avaient gagné une partie de gendarmes et de voleurs commencée trente ans plus tôt dans la cours d'école, alors qu'ils étaient tous en classe primaire. Ils étaient les gendarmes, et les Pistoches, qu'on appelait comme ça car ils habitaient tous le quartier de la piscine municipale, jouait le rôle des voleurs.

Il était vite apparu que lui et ses gendarmes, récréation après récréation, peinaient à arrêter tous les voleurs. Ils en attrapaient un en lui tapant trois fois dans le dos, le mettait en prison près de la gouttière dans le coin de la cours, en attrapaient un deuxième, puis un troisième... Mais venait toujours un moment où l'un des voleurs encore en cavale parvenait à quitter son refuge (le petit abri des lavabos), à slalomer dans la cours entre les gendarmes et les autres élèves qui ne participaient pas au jeu, et à venir taper sur la main tendue d'un des voleurs prisonniers, les libérant ainsi tous de leur entrave virtuelle... Et tout était à recommencer.

Et cela recommença, encore et encore. La partie se prolongea de mois en mois, puis de classe en classe, puis de l'école primaire au collège, du collège au lycée...

La partie de gendarmes et de voleurs fit-elle naître des vocations ? Sûrement. Le jeu se poursuivit alors qu'ils étaient tous devenus des adultes : lui et ses copains intégrèrent naturellement la Gendarmerie nationale, alors que les Pistoches devinrent un vrai gang de voleurs, multipliant les pillages de banques et de bijouteries.

Trente ans de traque, cantonné au rôle de gendarme, qui s'achevaient enfin ce soir-là. Trente de frustration aussi : combien de fois avaient-ils réussi à emprisonner six des voleurs près de la gouttière avant que le septième et dernier membre des Pistoches ne surgisse et, d'un cadrage-débordement magistral, n'évite les mains des gendarmes pour aller libérer d'une tape ses complices en ruinant tous les efforts accomplis jusque-là ? C'était surtout Gonzales qui leur avait fait souvent mal : celui-là avait de sacrées cannes, il aurait pu faire un satané trois-quart aile dans une équipe de rugby !

Tout à coup, le visage du Commissaire blêmit.

- Nom de Dieu ! Gonzales ! Où est Gonzales ? Il nous manque Gonzales !!!... Mounillon, tu nous avais dit que la bande était au complet !?
- Heu... Bin, il me semblait bien avoir dénombré sept personnes, mais... heu... il faisait très sombre et leur camionnette me gênait un peu pour bien voir et...

Le Commissaire Paillancroix se frappa le front du plat de la main.

- Bon sang ! On n'a pas cueilli Gonzales ! Il se promène toujours dans la nature !
- Dans la nature tu dis, Paillancroix ? Non, non, je suis là !

Gonzales venait de surgir dans la pièce et se tenait à proximité de ses aclytes menottés.

- La porte du Commissariat était ouverte, alors je me suis permis de vous rendre une petite visite de courtoisie !

Et avant que quiconque ait pu esquisser le moindre geste, il claqua la paume de sa main contre celle de Duraffia.

- On dirait que t'as encore perdu, Paillancroix !
- Eh merde !... Rechignous, c'est bon, enlève-leur les menottes, c'est pas pour cette fois... Et vous, les Pistoches, maintenant, filez !

Les larmes aux yeux devant le gang qui quittait la pièce en fanfaronnant, il ajouta en trépignant presque :

- Vous avez eu du pot cette fois encore, mais je vous jure qu'on finira par vous avoir ! Oui, on vous aura un jour et, après, ça sera à nous de faire les voleurs, na !

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