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mercredi 27 janvier 2016

BlutchPetit conte philosophique

Un jour, j’ai croisé une espèce de philosophe qui m’a raconté une belle histoire sur l’amour. Je l’ai écouté sans piper mot, j’ai bien retenu ce qu’il disait et au moment de le remercier, je me suis aperçu que, dans la pénombre, je parlais à mon miroir…

Mais non, je n’étais pas bourré !

C’est juste pour dire que ce n’est pas le genre de truc que j’écris tous les jours et que je n’avais probablement pas trouvé d’ignominie à pourfendre ce jour-là.

C'est surtout que j’avais eu avec une amie une longue discussion sur la jalousie et que j’ai voulu structurer ce que je lui avais dit. Pour ça, il fallait que je me raconte dans l'ordre et avec méthode (restez couché Monsieur Descartes) l'essentiel de nos cogitations. Et puis, c'est bien de parler à son miroir. Primo il ne conteste rien, secundo, il ne t'interrompt jamais et tertio, on se sent moins seul.

Dialogue du Sage et du Fou

Le Fou - Maître, maître, je suis amoureux ! J’aime une femme qui est belle, intelligente, instruite. Je sais déjà qu’elle sait bien cuisiner et si elle fait aussi bien l’amour, je serai un homme comblé. Je veux marier cette femme….

le Sage - Mon ami, pourquoi me dis-tu maître ? Je n’ai de leçons à donner à personne et si parfois je semble donner des conseils, c’est que je me les dis à voix haute pour être sûr que je me comprenne. Tu me dis aimer une femme, je te sens enthousiaste, exubérant, mais je ne vois point d’amour dans ton propos. Tu fais un inventaire de ce qu’elle peut te donner : Sa beauté, son intelligence, son instruction qui te permettront de briller en société. Sa connaissance de la cuisine qui flattera ton palais et tu espères chez-elle un don inné pour les plaisirs sexuels. Je ne vois là que l’envie de posséder cette femme. Or posséder n’est pas aimer. Méfie-toi mon Ami, car les deux sens de ce verbe sont toujours indissociables lorsqu’on parle de relations humaines :

Etre possédé c’est appartenir à… Etre possédé c’est aussi être berné !

Tu dis vouloir la marier, mais ça ne fait pas sens. Tu peux dire : je veux aller à Berlin parce que tu peux le faire seul, mais comment se marier tout seul…. Tout au plus pourrais-tu dire que tu veux la demander en mariage.

A aucun moment tu n’as parlé de ce que tu offres. Que sais-tu de ce qu’elle attend ? Qu’elle te soit parue aimable n’est peut-être que le résultat de son éducation, pas de ce qu’elle voudrait et je ne t’ai point entendu discourir sur ses désirs.

Le Fou - Mais Maître, comment dois-je vous appeler, vous êtes le Sage et je suis le Fou, il est normal que j’apprenne de vous tout ce que j’ignore encore…

Le Sage - Mon ami, le Sage est un fou qui a trouvé plus fou que lui et qui puise dans sa folie des leçons de sagesse. Je ne sais pas où se trouvent des choses aussi précieuses que l’Amour ou la Vérité. Je sais juste qu’elle ne sont pas là où je les ai cherchées. Si tu le ressens ainsi, appelle-moi ton ami.

Le Fou - Mon ami, c’est me faire honneur, mais soit. Mon ami donc, j’aime cette femme, lorsque je ne suis pas avec elle, je suis inquiet, je crains qu’elle se détourne de moi, j’ai peur qu’elle prenne plaisir à vivre si je ne suis pas là. J’ai peur de la perdre, qu’elle se laisse séduire par un autre homme. C’est bien une preuve de mon amour !

Le Sage - Non mon ami, tout ceci n’est qu’un désir de possession et de contrôle de cette femme. Si tant est qu’elle t’ait promis quoi que ce soit, en manquant pareillement de confiance, tu la blesses, tu la dévalorises et tu la fais souffrir. Est-ce de l’amour ? Si elle ne t’a rien promis, c’est pire encore… L’amour n’a pas d’esprit de possession. Il offre, sans conditions en espérant la réciprocité. Peut-être aurais-je préféré entendre : Lorsqu’elle est loin de moi, je suis en manque d’elle. Mais j’entends que tu ne veux pas qu’elle puisse avoir du plaisir à vivre hors de ton contrôle. Ce n’est que de la jalousie.

Le Fou - Oui, je suis jaloux, c’est bien une preuve de plus…. Votre œil sombre me dit que non, mais pourquoi ?

Le Sage - La jalousie est une preuve de défiance envers l’autre. C’est le croire capable des pires trahisons. Est-ce une preuve d’amour ?

La jalousie est une prison, mais c’est une prison particulière.

Le jaloux est le geôlier qui enferme l’être prétendument aimé dans un faisceau de suspicions et d’interdits toujours plus restrictifs et plus solide que des barreaux d’acier car il est nourri par la loyauté et la culpabilité de la victime. Mais le geôlier lui-même entre dans une cage tissée par sa propre jalousie. Il fini par en souffrir autant. Au fil du temps, les deux cages de cette prison particulière s’éloignent l’une de l’autre. Lorsque l’un des deux peut s’échapper de sa cage, c’est toujours le jaloux qui reste enfermé parce que c’est lui qui a forgé ses propres barreaux par ses ressentiments. Le prisonnier se libère en cessant de se sentir coupable de la souffrance du geôlier. Il n’alimente plus la vigueur des barreaux de sa cage qui fondent comme neige au soleil. Peut-être aussi finira-t-il par trouver une personne plus méritante pour l’épanouissement de sa loyauté.

Le Fou - Mais alors, ce creux dans le ventre, ce vide dans la tête, c’est quoi ?

Le Sage - Je te l’ai dit mon ami, lorsque l’être aimé n’est pas là, il est normal de ressentir un manque, de sentir ce creux, ce vide. Mais l’autre n’en est pas responsable. Que son absence soit liée à son travail ou ses plaisirs n’y change rien. Je te sais fervent de plusieurs sports, y renoncerais-tu si ces sports ne l’intéressent pas ? Que pourrait-elle penser si tu ne le fais pas ? Serait-elle en droit de douter de toi ? Pourrais-tu imaginer être heureux du plaisir qu’elle a pris en sortant un soir avec ses copines, comme elle serait heureuse de te savoir satisfait si ton équipe a gagné son match ? Ce que dans un couple on appelle l’amour est trop souvent une vaste escroquerie, parce que dans tous ces interdits et ces obligations, je ne vois qu’inventaire et comptabilité.

Le Fou - Mais c’est pourtant simple j’aime cette femme, je la désire, c’est de l’amour.

Le Sage - Non mon ami, tu m’as expliqué que tu aimes des qualités de cette femme. L’entier de sa personnalité est plus complexe tout de même. Une femme aussi pense, rêve, désire, aime. Elle a des idéaux et elle aussi se projette dans l’avenir. Quelles concordances avec tes rêves, tes désirs, tes projets ? Dans quelle mesure vas-tu respecter les siens ? Tu me dis la désirer (parlons pas de « faire l’amour », ce mot est déjà suffisamment sujet à quiproquos sans y rajouter un mélange de sueurs.). Le désir donc n’est pas une preuve d’amour non plus, on est toujours dans une problématique de possession.

Le Fou - Mais alors c’est quoi l’amour ?

Le Sage - De quel amour parles-tu mon ami ? La langue française, pourtant si riche, ne sait pas faire la différence entre un amour dénué d’intérêt sexuel et un amour incluant le désir sexuel. Alors il a été affublé de toute sorte de qualificatifs : l’amour filial, parental, fraternel, comme si aimer ses parents, ses enfants ou ses frères et sœurs ne relevait pas du même sentiment. Qu’en est-il alors des oncles, tantes, cousins, etc.

C’est encore plus compliqué dans les relations avec cette famille choisie que représentent les amis. Impossible de dire je t’aime sans y rajouter un superlatif censé amoindrir le sentiment. Aimer est, je crois le seul verbe qui est dévalorisé ainsi. « Je t’aime énormément » est moins fort que le simple « je t’aime »…. Qu’un homme dise je t’aime à une amie est choquant, sauf s’il rajoute beaucoup (ou tout autre qualificatif). Pourtant cet homme peut aimer cette femme de la même manière et pour les mêmes raisons que sa propre sœur…. Sans plus de désirs sexuels qu’avec elle. Pour cet amour-là, qui est pourtant semblable à l’amour fraternel, la langue française a inventé un autre mot : l’amitié. Mais dans l'acception populaire de ce mot, il est de moindre valeur que l'amour. Et ne parlons pas du galvaudage de ce mot à travers les réseaux sociaux. Ami, amitié n'y exprime plus rien.

Il n’y a que dans le cadre du couple que l’amour diffère puisque c’est en principe le seul où se mêle le désir sexuel, et pourtant le français ne lui donne pas un autre nom comme le font certaines langues….

Il y a probablement des barrières religieuses derrière cette interdiction morale de parler d’amour hors du cadre familial. Ca fait un peu «Travail Famille Patrie » et Religion devrait-on rajouter.

Le Fou - Peut-on alors parler de passion amoureuse ?

Le Sage - Non. C’est encore une escroquerie morale. La passion vient de la racine pâtir. La passion est donc une souffrance. Ce qui est bien illustrée avec la Passion du Christ. Cette passion-là ne représente pas sa marotte de faire des miracles ou des discours un peu obscurs avec ses paraboles. Il s’agit bien de l’ensemble du cérémonial de sa mise à mort. C’est donc assez incongru de parler de passion amoureuse (idem pour celle des trains électriques), sauf si on veut faire de la relation de couple une situation douloureuse…. Je lui préfère nettement le terme de ferveur. On pourrait donc en effet parler de ferveur amoureuse pour cet amour si différent de tous les autres, car empreint de désir charnel. Ainsi, ce sentiment amoureux qui porte deux êtres l’un vers l’autre devient une chose joyeuse, gaie, épanouissante.

Le Fou - Mon ami, vous m’expliquez que je me trompe en parlant d’amour, vous me dites pourquoi je suis dans l’erreur, mais l’amour existe, vous en parlez longuement sans l’expliquer : C’est quoi l’amour ? Comment sait-on que l’on aime vraiment ?

Le Sage - Je t’ai dit que ce qui fait que deux êtres ont une relation de couple n’est pas forcément de l’amour. Mais je ne te dis pas qu’il ne peut pas y avoir d’amour dans un couple.

Le Fou - Mais mon Ami, je ne comprends plus. Y a-t-il ou non de l’amour dans un couple ?

Le Sage - Parfois oui, parfois non. Ce n’est pas toujours l’amour qui forme le couple. Le désir de l'autre peut y suffire largement. Ce désir induit par une nécessité animale de se reproduire. On est là dans une simple affaire de chimie corporelle provoquant ce désir. Lorsque en plus le couple partage un amour, il entre alors dans une autre dimension... C'est cet amour-là qui devrait être nommé autrement. A défaut de mieux, je le vois comme une ferveur amoureuse.

Le Fou - Mais encore… ?

Le Sage - Tu me disais tout à l’heure que tu désirais une femme avec beaucoup de passion. Je t’ai expliqué que ton sentiment pour elle n’est pas de l’amour mais du désir. Elle peut s’accommoder de ça et que vous formiez un couple. L’amour n’en serait pas présent pour autant.

Le Fou - Je reviens à ma question, c’est quoi l’amour?

Le Sage - Cherche, car tu ne le comprendras vraiment que si tu le trouves par toi-même. Une piste tout de même : Tu aimes toutes les personnes que tu aimes avec le même sentiment. Dans la ferveur amoureuse, il y a juste un petit plus que dans les autres cas. Ce petit plus qui fait que parfois ce que l’on nomme l’amitié se mute en ferveur amoureuse par la fantaisie de quelques phéromones….

Le Fou - Je crois que j’ai compris, l’Amour, c’est…..

Le Sage - Chut….. !

vendredi 22 janvier 2016

FrançoiseEntre les deux la vie.

Devant l'hécatombe de personnalités en ce début 2016 et les rétrospectives sur la vie de François Mitterrand qui, semble-t-il était anxieux mais curieux de savoir ce qu'il pouvait y avoir "après", j'ai décidé d'en dévoiler quelques secrets. Si "partir, c'est mourir un peu", si "mourir, c'est partir beaucoup", naître et mourir ne semblent pas si éloignés. Je me suis basée sur les échographies qui montrent que le bébé dort pendant l'accouchement, et les récits de NDE (near death expérience) qui parlent tous d'un tunnel et d'une lumière, ainsi que sur les derniers mots de mon père murmurant en vietnamien "maman" à la seconde même de sa mort.

Il commençait à faire très chaud là où elle était. Plus les jours passaient, plus elle se sentait à l'étroit. De plus, le bruit devenait insupportable, ce clapotis permanent autour d'elle, plus un son ininterrompu, pa-doum, pa-doum, pa-doum, qui s’accélérait parfois de façon impromptue lorsque son logis bougeait tellement qu'elle-même en avait le hoquet.

" Bon, se dit-elle, va falloir changer de crèmerie". Mais elle n'arrivait pas à se décider, difficile de quitter un lieu dont on a l'habitude, même s'il comporte des inconvénients.

Mais un jour, sans l'avoir le moins du monde prémédité, elle se sentit aspirée, pressée, poussée hors de son habitacle comme le dentifrice hors du tube, sans espoir d'y entrer à nouveau, on ne chantera jamais assez l'inéluctable destin du dentifrice...

Pressée, tellement pressée qu'elle s'attendait à avoir mal, et pourtant elle ne ressentait rien qu'un bien-être béat, une sorte de torpeur. Elle aperçut au bout du tunnel une lumière blanche, puis s'endormit tandis que les contractions du tube la poussaient à l'extérieur.

Une sensation de froid la réveilla. Elle hurla et sa première vision fut celle, extasiée, d'un homme souriant qui s'exclamait: "Qu'elle est belle, c'est une petite fille! " Elle se sentit soulevée, emportée, posée sur un corps tiède et doux... Elle brailla un peu pour la forme, puis ouvrit les yeux et vit pour la première fois le regard de sa mère.

85 ans plus tard...

Il faisait très chaud dans cette chambre où on l'avait emmenée après sa chute dans l'escalier. Elle s'y sentait à l'étroit, elle qui avait toujours vécu dans une maison à étages, et voyagé à travers le monde. De plus, le bruit était insupportable, le clapotis des tuyauteries- ou de la perfusion, qui sait?- et le pa-doum, pa-doum- padoum incessant des talons des infirmières sur le carrelage. "Pourraient mettre des ballerines!", grommela-t-elle, car elle avait un fichu caractère. Enfin, fichu: tant qu'elle était encore belle, on lui trouvait "du caractère", c’était admirable. A présent, elle avait un fichu caractère... moins cool.

"Bon, se dit-elle, faudrait que je me décide à partir." Elle avait du mal à se décider, difficile de quitter une vie de 85 ans, même si elle devient inconfortable.

Mais un jour, sans l'avoir le moins du monde prémédité, elle se sentit glisser dans un tunnel où loin de souffrir, elle ressentait un bien-être béat, une sorte de torpeur. Elle aperçut une lumière blanche au bout de la pénombre et ferma les yeux pour ne pas en être éblouie. Une sensation de froid, comme un bienheureux engourdissement, l'envahit peu à peu. A la sortie du tunnel, gênée par la lumière, elle cligna des yeux, puis les ouvrit.

Son père et sa mère- morts depuis des décennies- lui souriaient aussi tendrement que lors de sa naissance. Elle tendit les bras "maman, papa!" et ils la serrèrent tendrement contre eux.

'' (Ch'tiot crobard Andiamo)''

dimanche 17 janvier 2016

AndiamoDeux cents ans...

Deux cents ans !

Et si je vous offrais 200 ans de vie au lieu de nos médiocres 80 de moyenne ?

J'ai entendu il y a peu à la radio que le plus sérieusement du monde un jour peut-être, nous pourrions vivre 200 ans en moyenne !

Alors je suis parti à rêver, 200 balais... Que vais je en faire ? Tout d'abord cela implique qu'à 76 ans (mon âge) je serai comme un homme de 35, en pleine possession de mes moyens bien sûr !

En même temps à 76 ans mon âge actuel, mes enfants volent de leurs propres ailes depuis belle burette ! Alors que fait on ? Est ce qu'on vivra avec le même conjoint, ou la même conjointe encore 120 ans ? Ne me regardez pas comme ça ! C'est long 200 ans ! Et si à 80 ans on a la forme physique d'un adulte dans la force de l'âge, forcément que nous voudrons aller voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs !

On pourra se permettre d'avoir plusieurs vies, les différences d'âge seront sans grande importance, j'explique :

Si à 80 ans vous en paraissez 35, un homme ou une femme de 20 ans de moins que vous c'est à dire de 60 ans en paraître en fait 7 de moins (simple règle de trois) et là tout devient possible, on ne vous appellera plus des "cougars", quelle horreur ce terme, car enfin ça ne choque personne qu'un vieux sorte avec une jeunette, par contre qu'une femme d'âge mûr sorte avec un mec de 20 ans son cadet et ça devient scandaleux !

Il n'y a pas que le côté couple qui sera à revisiter, nous travaillerons beaucoup plus longtemps également, jusqu'à 120 ou 130 ans ? Peut-être... Nous aurons aussi plusieurs carrières : lamineur de nouilles chez Panzani, marchand de glaces en terre Adélie, testeur de matelas chez "Simmons" (pub gratos, il faut que je change le mien justement... Hein M'sieur Simmons ?) Alors nous verrons sans doute nos arrières arrières petits enfants, putain la tribu ! Réunion de famille samedi soir au Bataclan, euh non tout compte fait pas là ! Jé déconne vous me connaissez !

On retrouvera des vieux potes : "Tiens ça fait bien six présidents de la République qu'on ne s'est pas vus" ! On ira faire du sport avec nos enfants et petits enfants, j'ai beaucoup skié avec mes premiers petits enfants, j'ai été Papi à 41 ans ! Mais hélas pour la dernière fournée, je ne peux plus aller skier avec eux, et ça m'emmerde copieusement !

Non mais vous rendez vous compte ? Je pourrai dire à mes arrières arrières petits enfants : "j'ai vu Jacques Brel, Léo Ferré, Sammy Davis Junior, Gilbert Bécaud, et même Cloclo sur scène ! Sans oublier : Tant-Bourrin; Saoul-Fifre; Françoise; Célestine et même Blutch" !

- Euh... Dis donc Papounet c'est qui tous ces dinosaures ?

Ah cruelle jeunesse ! Malgré le prolongement de nos pauvres vies, nous resterons toujours aux yeux des jeunes "des vieux croûtons" !!

(Cht'iot crobard Andiamo)

mardi 12 janvier 2016

BlutchMes poètes de légende, 4e opus.

Denis Wetterwald

Celui-là ne vient pas de chez moi, mais je crois qu’il n’est pas mieux connu pour autant. En fait, il vient de nulle part, il n’a pas d’âge ni de passé en dehors de ses productions artistiques. Plus extrémiste que Brassens dans la discrétion, il n’a même pas écrit les « Trompettes de la renommée », par peur de donner des indications sur sa vie privée…

Auteur-compositeur-interprète, il a débuté sa carrière dans des tours de chants en cabarets et théâtres de poche.

C’est un fils spirituel de Queneau et Boby Lapointe… Ouais, je sens comme un doute planer, disons alors que si Zazie avait fauté avec Boby, ça aurait donné un type comme ça.

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jeudi 7 janvier 2016

celestineLes âges de la vie

Variations autour d'une lampe...

Baby sitter

Allez, dodo, petit gouzi gouzi , papa et maman vont bientôt rentrer, enfin, s’ils se souviennent qu’ils m’ont payée pour supporter tes vagissements, changer tes couches dégoûtantes, et éponger ton vomi sur la lampe de chevet…parce que là, quand même, ils exagèrent, je vais leur faire le tarif de nuit, non mais qu’est-ce qu’ils foutent ? Ah enfin, j’entends marcher, ça doit être eux !


***

Terreurs nocturnes

Mamaaaaan !!! laisse la lumière allumée, j’ai peur !!! Mamaaaan, pourquoi t’es pas là ? Maman ? C’est toi qui marche dehors ? Maman, t’es sûre que t’as bien fermé la porte ? J'entends des bruits bizarres! Reviens maman, s’il te plaît…Mamaaaaan ! J’ai peuuuurrr !!

-(Bon sang, ce gosse regarde trop la télé)...Tais toi et dors!!!


***

Lendemain de teuf

Wow !!Chuis déchiré, grave ! Chais pas pourquoi j’ai bu hier soir, chais même plus c'que j'ai bu...oh la la ! j’ai un mal de crâne…Il est pas tard !à peine quatorze heures trente du mat ! J’vais dormir encore une heure ou deux…J’entends marcher dehors, ça c’est ma daronne, elle va encore me dire que j’ai le bac à la fin du mois, et que chuis un feignant…Grounf ! J’ai mal à la tête et cette lampe qui m’explose les yeux, il est où l’interrupteur , VDM* !


***

Agence immobilière

Vous allez vous plaire, dans cette maison, monsieur, madame, c'est moi qui vous le dis !

-Oh, regarde chéri, ici, là, nous ferons le salon, nous mettrons le canapé, la petite lampe rose, on va être bien… -Oui, l’endroit est très calme, remarquablement bien placé! Vous n’entendrez pas un chat marcher dehors à partir de huit heures du soir. Il vous suffira de bien fermer les doubles vitrages ! (J'ai bien fait de choisir un jour de grève des trams pour vendre cette baraque invendable...)


***

Cinq à sept

-Alors, heureuse ?

-Oh oui, bien sûr, mais tu dois partir maintenant, mon amour. Il est tard…

-Attends, encore un peu, laisse-moi te regarder, tu es si belle à la lueur de la lampe…

-Ciel, tu n’entends rien ? Oh mon dieu, des pas dans le jardin…Vite, sauve-toi, c’est lui, j’aperçois son Audi derrière les volets clos, il a un revolver, méfie-toi !


***

Absence

J'entends marcher dehors. Tout est clos. Il est tard. Ma lampe seule veille... je ne sais pas si j’aurai la force de tendre le bras pour l'éteindre cette lampe…de toutes façons, personne ne vient jamais me voir…Tiens la porte s’ouvre. Bonjour Madame !

-Mais papa, c’est moi, Madeleine, ta fille…

VDM * = Vie de Merde.

samedi 2 janvier 2016

AndiamoLes dimanches

Frédéric... Cette chanson de Claude Léveillée m'est revenue, elle est très peu connue et ancienne, alors normal que le doyen qui parfois a des renvois d'autrefois (et pas des retours de manivelle, bande de mauvaises langues) s'en souvienne.

Que faisait on le dimanche dans ma banlieue ?

Quand j'avais dix ans, comme la Souch' dans sa chanson, c'était en 1949 ! Le dimanche matin très souvent j'accompagnais ma mère au marché, celui de Drancy, il s'étalait le long de l'avenue Henri Barbusse autrefois "route des petits ponts". J'aimais y aller avec ma mère quand j'étais minot, le bruit, les odeurs, les marchands et marchandes qui interpellent le chaland..

-- Allons les ménagères c'est pas cher..

-- Prenez vot' pied Madame ! Hurlait le tripier qui proposait ses pieds de veaux !

- Elle est fraîche la moule ! Gueulait le poissonnier !

Ah ça n'était pas très fin, mais ça faisait marrer. Ma brave Môman allait deux fois au marché le dimanche matin, la première fois, afin d'acheter "la bouffe" car en y allant de bonne heure, elle avait le meilleur choix, ensuite restaient les rogatons !

La seconde tournée, elle achetait, : lessive, savonnettes, P.Q, et autres produits non périssables.

A peine rentrée elle préparait le repas dominical, elle cuisinait bien, je dirais même finement. Le dimanche, c'était soit un poulet, soit un joli rosbeef, parfois LA choucroute, et une fois l'an, mon père se collait aux fourneaux afin de préparer ... LA POLENTA !

Il allait lui même acheter la semoule de maïs, chez un épicier Italien, qui s'installait le dimanche sur un étal dans le marché couvert, il en profitait pour parler le Rital avec le mec, puis il se rendait chez le charcutier, achetait des chipolatas, afin d'accompagner SON plat !

Il foutait un bordel monstre dans la cuisine ! Ne lavait pas sa vaisselle bien sûr, usait de plus de casseroles, faitouts etc... Que nécessaire, ça faisait râler ma mère, mais bon comme ça n'était qu'une fois l'an, elle supportait !

On a longtemps mangé dans la cuisine, puis en grandissant la table est devenue trop petite, à cinq forcément. Alors nous avons mangé dans la salle à manger, et aussi (surtout) biscotte la téloche était arrivée, et mon père restait scotché devant la petite lucarne. Là j'avoue que c'était chiant la téloche en mangeant, aussi chez moi il n'y a jamais eu de télé au moment des repas, j'ai été vacciné au Claude Darget et au Georges Decaunes (le papa d'Antoine).

Mais avant l'arrivée de la téloche nous écoutions une émission à la radio, émission qui passait sur radio Luxembourg (avant qu'elle s'appelle R.T.L) elle s'intitulait : "le grenier de Montmartre", des chansonniers de l'époque venaient commenter l'actualité de la semaine, je me souviens de : Edmond Meunier, Jean Amadou, Pierre- Jean Vaillard, Jean Rigaux et ses onomatopées inimitables !

Ils n'y allaient pas avec le dos de la cuillère, j'étais très jeune (oui ça m'est arrivé) je ne comprenais pas tout, mes parents eux se marraient bien.

Ils ne se dégonflaient pas ces chansonniers,tenez un jour après l' inauguration d'un salon de l'horticulture, un chansonnier déclare : "Ah nos ministres étaient présents à cette inauguration", un autre chansonnier lui répond du tac au tac : "Et oui, les belles plantes ont besoin de fumier" ! Putain le scandale...

La table débarrassée, la vaisselle faite, ma mère nous remettait un peu de sous, de quoi payer la place de cinéma, vous voulez faire OH ? Vingt centimes d'euro environ ! Vous marrez pas c'était en gros le taux horaire d'un ouvrier !

Alors j'allais retrouver mes potes de quartier, Claude, Roland, Daniel, Michel, puis nous allions au Prado le "beau" cinéma de Drancy. Je rêvais déjà devant Maureen O'hara, Gina Lollobrigida, Cyd Charisse, Lana Turner, ou la belle Ava Gardner... Stars inaccessibles de mes vertes années.

(ch'tiot crobard Andiamo)

lundi 28 décembre 2015

AndiamoEt pis nouille art.

Hep ! Vous avez vu ? On n'y échappe de moins en moins au British, alors je m'y suis mis itoument ! Il me faudra quelques cours de rattrapage, j'ai appris le rosbif durant quatre ans ! Oui je sais j'aurais eu mieux fait de repiquer des salades, mais bon !

Je me souviens d'une Demoiselle lorsque je suis entré ... En sixième, pas dans la Demoiselle. Je suis entré par la grande porte sur concours mon bon Monsieur, à c't'époque tout se faisait sur concours ! C'est curieux j'étais assez nul en classe, mais je réussissais tous les concours d'entrée, les examens itou ! Faut croire que ma décontraction y était pour beaucoup, de biens meilleurs que moi se faisaient étaler ! Y'a pô d'justice j'vous dis !

Pour en revenir à la Demoiselle prof de rosbif, du premier octobre au quatorze juillet nous l'avons toujours vu avec son lardeuss' sur l'alpague ! Marron chiasse le pardingue, jamais elle ne l'a quitté, au début on s'est dit :

- Tiens elle a un guignol dans l'tiroir caisse !

Puis les mois ont passés, et elle n'avait toujours pas dépoté le gluant, alors ça devenait chelou, mèkeskellenouplankait ?

Alors n'y tenant plus par une chaude matinée de printemps, un des potes de la classe lui a demandé pourquoi elle ne retirait jamais sa pelure (il n'a pas dit pelure, j'enjolive un peu) Et bien elle a piqué un fard Miss Pinddleton !! (c'est pas son blase non plus)

C'est le même pote qui quelques mois auparavant, lors d'un exercice visant à nous familiariser avé l'assent Anglo Sexon, avait posé la question suivante : how old are you ?

- À qui demandes tu ça ? Avait interrogé miss Pudding (Mais non Bof c'est pas son nom)

- À vous, avait répondu mon pote sans se déballonner !

- Mais, mêêêê ça ne te regarde pas avait rétorqué miss tasse à thé ! (Non plus)

Pourtant apparemment elle n'était pas mal miss cookies, (Bon allez : son blase ressemblait fortement à celui du préposé au tirage... Des cloches) et puis franchement face à des minots de 11 ans elle ne risquait pas grand chose, on n'était pas encore zobsédés par not'bigoudi renifleur, à 11 ans je préférais jouer aux billes, et lire Spirou !

Tout ces souvenirs afin de vous souhaiter un Api (comme le bœuf du même nom) crisse mas, et Api... Nouille art !

Ma mère Noëlle, et mon Père Noël, c'est autre chose que les bibendums des images traditionnelles non ?

(ch'tiot crobard Andiamo)

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