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mercredi 19 septembre 2007

Saoul-FifreLe client est roi

Double plaisir, cette après-midi. J'étais dans ma librairie préférée, celle tenue par l'ours. Je l'appelle ainsi car il n'est pas du tout commercial et peu causant. Moi ça me convient tout à fait : je rentre, je lui fais un vague signe minimaliste de la main, il me grogne ou plutôt me murmure un bonjour inaudible, nous atteignons là le summum possible de nos manifestations en matière de politesse. Il me connaît, nous nous connaissons, nous savons que le livre est important et que tout le reste passe au second plan. Je survole des yeux les publications récentes qu'il est bien obligé de mettre en vue, son chiffre d'affaires est là et il faut bien vivre. Jamais il ne me viendrait à l'idée de mettre un € dans ces œuvres éphémères, ces mille-feuilles de saison. Je me tiens juste au courant, superficiellement...

Non, moi je file au fond du magasin, où il possède un fond de livres d'occasion impressionnant.

L'ours est à son bureau, avec un client, et ça discute ferme. Je comprends qu'il vient de lui faire une recherche sur internet et je sais d'expérience qu'il déteste se servir de cet engin moderne. Enfin, il a trouvé, et comme à son habitude, il demande des arrhes pour finaliser la commande. Le client refuse et là, mon ours pète un cable : il se met à gueuler au manque de confiance, au temps perdu à cause de connards qui vous prennent pour un con, qui vous font faire des recherches pendant des heures pour aller ensuite acheter dans les supermarchés, enfin il est très colère. Le client bégaye un truc, mais il lui coupe la parole : "On annule tout, rien à foutre, fichez-moi le camp !". Il déchire la fiche qu'il avait remplie et lui en jette les morceaux à la figure. Le gars cherche désespérément un truc pour ne pas partir comme un péteux et garder un semblant de dignité. Au lieu de se diriger vers la sortie comme il y a aimablement été invité, il fait un pas vers l'endroit où je suis. L'ours se déchaîne : "Non, mais vous m'avez pas bien compris ? Vous sortez de mon magasin et vous n'y remettez plus les pieds !!" L'autre tente un rappel à la loi. Il en est sûr, il l'a lu dans Que Choisir, un magasin est un lieu public et le refus de vente un délit ! Wo l'erreur ? L'ours, énervé comme si on lui piquait son miel, soulève l'homme à l'audition défaillante et le pousse jusqu'au trottoir en l'agonisant d'injures ursines.

Et revient à son bureau. Je réfléchis à toute allure. Le bonhomme a les boules et ce n'est pas très bon pour les négociations futures, ça, ne laissons pas de malaise s'installer. Je m'approche de lui comme si rien ne s'était passé et lui demande d'un ton neutre : "Et celui-ci, vous en voulez combien ?". Il jette un œil sur mon livre et son visage s'éclaire :

"Ha Raoul Ponchon ! Il est beau, hein ?"

"Oui, j'ai vu, il n'est pas encore coupé, ça se fait rare, dites donc, moi ça me va, j'adore couper les pages, j'aiguise impec mon Laguiole, c'est mon petit plaisir avant la lecture..."

"Vous avez vu qu'il y en a un autre ?"

"Oui, mais "La Muse au cabaret", je l'ai déjà, alors que celui-ci, c'est la première fois que je tombe dessus. Et dans un si bel état, en plus ?"

"Allez, puisque c'est vous, je vous le laisse à 10.

"Alors j'en prends 2, ha ha ! Merci, hein ?"

mardi 18 septembre 2007

ManouLe flan aux 5 parfums (goudron-vanille-moleskine-amande-madiran)





Recette de plein-air


Ingrédients :

- 1 marteau piqueur

- 1 gousse de vanille

- 1 petit carnet noir en moleskine

- 100 g d’amandes pillées

- 1 plaque de goudron

- 1 bouteille de Madiran


Préparation :

Sortez de chez vous muni d’un marteau-piqueur, d'une gousse de vanille, d’un sachet d’amandes pillées et d’une bouteille de Madiran. Prenez les transports en commun jusqu’à la Fnac la plus proche afin de vous procurer l’indispensable petit carnet noir en moleskine.

Rendez vous ensuite au jardin du Sacré-coeur. Choisissez un banc, posez-y vos affaires. Sortez quelques instants du jardin avec le marteau piqueur, et découpez sur la chaussée une plaque de goudron de 50 cm de côté que vous ramènerez devant votre banc.

Asseyez-vous confortablement, ouvrez le petit carnet noir, croisez les jambes. Regardez d’un œil torve votre voisin le plus proche puis écrivez frénétiquement ce qu’il vous inspire. Procédez de la même façon avec toutes les personnes à proximité. Peut-être vous ferez vous des ennemis. Peut-être pas. De toute façon vous n’êtes pas là pour ça : refusez avances et bastons. Buvez la moitié de la bouteille de Madiran. Vos arguments comme votre cœur à l’ouvrage n'en seront que meilleurs.

Tout risque d’idylle ou de bataille rangée écarté, arrachez une par une les pages du carnet (sans oublier la couverture) puis mâchez les jusqu’à obtenir une pâte onctueuse. Introduisez cette pâte ainsi que la gousse de vanille et l'amande pillée dans la bouteille à moitié vide. Secouez bien car le mélange doit devenir homogène.

Recouvrez délicatement la plaque de goudron avec cette mixture puis laissez chauffer au soleil. Déposez 3 feuilles de menthe au milieu de la composition. Enfin, engagez les enfants du bac à sable à venir déguster votre création non sans avoir effectué la traditionnelle Danse du Soleil des Indiens des Plaines.

Suggestion :

- Par temps pluvieux, il est possible de pratiquer cette recette en intérieur. Dans ce cas, découpez une plaque du carrelage de votre cuisine pour remplacer le goudron.

lundi 17 septembre 2007

Tant-BourrinBlogue

Que le blogueur qui ne s'est jamais posé de question sur son activité de blogage me jette la première pierre !... *aïeuuuh !*... Hé, Anténor, du calme !

Je voulais dire, via cette introduction douloureuse (*frottement de crâne endolori*), qu'il arrive un temps où le blogueur ressent inévitablement une certaine lassitude à pondre, sous la pression amicale de ses lecteurs adorés, des billets à la chaîne.

C'est ce sentiment que j'ai voulu mettre en chanson en détournant les paroles de "Rame", la sublime chanson d'Alain Souchon.

Initialement, j'avais eu l'intention de m'enregistrer chantant ces paroles, et puis j'ai reculé devant :
1°/ la difficulté d'enregistrer des choeurs en canon sur le final, comme dans l'original
2°/ la crainte de mettre subitement fin à la période de relatif beau temps que nous connaissons enfin
3°/ un gros coup de flemme, mais en parfaite cohérence avec le thème de la chanson

Bref, contents ou pas contents, vous n'aurez rien d'autre, na ! :~p

Allez, poussez à fond le son de vos enceintes ! Heu... enfin, pas trop, le fichier midi est vraiment pourri !

Musique !

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dimanche 16 septembre 2007

Saoul-FifreHou les cormes !

J'ai repéré cet arbre en crapahutant dans la colline. J'en ai compté 4. Ils sont élégants, ils forment leur ombelle florale en avril mais je n'avais jamais réussi à voir leurs fruits, arrachés par le mistral ou grignotés verts par ces cons d'oiseaux voraces et pressés. Mais ce qui me fascinait, c'était l'endroit où ils avaient poussé. Des endroits durs, sur des pentes rocheuses, dans des fourrés où ils avaient dû subir la concurrence du chêne Kermès, qui n'a rien d'un tendre dans son rôle de colonisateur du sol pauvre. Ils étaient là, fiers, dominant la garrigue. Ils avaient réussi à sortir la tête au dessus de la strate arbustive et se gorgeaient à présent de soleil. Ils étaient pris dans des buissons tellement inextricables qu'il n'était pas question de s'en approcher pour une identification plus poussée, surtout en l'absence de fruits. J'hésitais donc entre 3 espèces approchantes.

Quand nous avons décidé de construire la maison, je ne voulais pas toucher aux terres agricoles et je cherchais plutôt un coin "quillé", en hauteur, pour ne jamais me retrouver les pieds dans l'eau. C'est pas qu'il pleuve beaucoup ici, mais il peut pleuvoir fort en peu de temps. J'ai repéré un gros rocher couvert d'une végétation luxuriante où je n'avais jamais mis les pieds. Une vraie jungle qui ne servait à rien et dont nous étions obligé de faire le tour. C'était l'occasion d'aller voir le coup d'œil qu'il y avait de cette butte. Expédition à travers des chênes Kermès de 2 m, hauteur exceptionnelle. On sentait qu'on les avait laissé pousser tranquilles. Après beaucoup d'efforts à la scie et au croissant, j'arrive effectivement dans un endroit dominant, avec une belle vue sur le château , qui conviendrait bien, à mon avis. Avis qui fut partagé assez vite par Margotte, que j'allai chercher. Nous avions déjà dessiné les plans, et je piquetai approximativement l'emplacement futur. Quatre grands pins d'Alep allaient devoir être abattus et je mis en route la tronçonneuse. "Hop hop, les enfants, vous me rangez toutes ces bûches au bord du morceau, on les rentrera quand la barraque sera construite"

Et quand le tracto-pelle vint pour dégager le sol et creuser les fondations, je lui recommandai avec insistance de ne pas toucher aux autres arbres. Et je vis mon arbre mythique se faire désembroussailler et apparaître, bien dégagé derrière les oreilles, alors qu'enfoui, il était méconnaissable. J'avais choisi cet endroit un peu au hasard et je me retrouvais avec mon arbre fétiche, tenace, sobre et classieux, juste au bout de la terrasse !

Alors, j'ai entamé des recherches et j'ai éliminé les possibilités jusqu'à apprendre que mon chéri s'appelait Sorbus Domestica et qu'il ne fallait pas le confondre avec son cousin le Sorbier des oiseleurs, que son petit nom français était le Cormier , et que son fruit, la Corme, était comestible (donc distillable) pour peu qu'on la consomme blette, bien mûre, pour éviter un petit goût astringent. Ben, j'ai goûté : c'est délicieux !

J'ai appris aussi que cet arbre était en voie de disparition, alors du coup, je m'en vais en semer tout partout, il m'a l'air tout à fait adapté à la région. Son bois est un des plus dense qui soit (de l'ordre du buis ou du chêne vert) et il pousse très droit, très haut, s'il est isolé. On s'en sert pour faire les manches d'outils et les règles d'écoliers !

J'ai bien dû me prendre des coups de règle en cormier sur les doigts dans ma jeunesse, mais voyez : je lui en veux même pas.

samedi 15 septembre 2007

ManouLes Wriggles 2






Photos d'Anaïs transmises par Johanna. Merci!

Petit rappel


Un banc d’école est tiré devant nous, Steph, Kristof et Fredo s’y assoient, avides de questions. Bluffés, les fans au pied du mur. Et silencieux. Alors Fredo nous lance « Quelle chanson avez-vous préférée ? ». Le plus téméraire d’entre nous (pas moi, ça se saurait) répond. « La chanson qui parle de l’usine ». La glace est brisée. Les questions s’enchainent. Je retiens de l’ échange qu’ils sont toujours très expressifs, vifs, dotés d’un sacré sens de l’humour, mais surtout qu’ils possèdent une générosité et une simplicité à toute épreuve.

Pour finir, Alexis nous passe sur son micro une video présentant le groupe. Je ne dirai pas qu’on y voit Fredo s’équiper d’un GPS affectueux à reconnaissance vocale, ni que Steph et Kristoff s’extasient sur la faune marine de Nouvelle-Zélande constituée de dauphins, de requins, de thons mais aussi de baleines et de phoques. Non, je ne dirai pas tout cela, puisque c'est faux et piqué en partie à l'éphéméride GEO.

Je dirai seulement : allez les voir. Ils ont des voix magnifiques, des textes à la hauteur. La mise en scène de leurs spectacles vaut le détour. Ils passent les 3, 4 et 6 décembre à La Mutualité (PARIS). Je ne vais pas les rater !

Avant de sortir, Steph me fait un petit dessin en guise de dédicace. Vous n’allez pas le croire mais j’ai perdu le papier quelque part entre le studio et la cuisine. Je me mords l'épaule ?





vendredi 14 septembre 2007

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre XIII)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI et XII conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin ne ménage pas sa monture

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait dans la nuée de poussière soulevée par les sabots des montures, sur le chemin de terre qui serpentait dans la plaine.

En tête, le Chevalier de Tant-Bourrin, l'oeil terne, le dos voûté et l'aura en capilotade, sur son destrier blanc, paraissait supporter toute la misère du monde depuis ses dernières (més)aventures. Derrière lui, son écuyer Saoul-Fifre, l'oeil clos, le ventre rebondi et cerné d'une aura de mouches, sur sa bourrique miteuse, cuvait tranquillement sa vinasse en ronflant comme un ours enrhumé.

Dans le regard voilé de lassitude du Chevalier brillait encore une petite étincelle : celle de l'espoir d'une aventure épique au cours de laquelle il pourrait faire montre de bravoure et dont les échos laudatifs iraient jusqu'aux oreilles de la Dame de ses pensées, la belle et inaccessible Calcinée du Grozosieau.

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jeudi 13 septembre 2007

Saoul-FifreLa poire de Calune

J'étais inquiet depuis quelques jours, je fouillais partout sans trouver ce que je cherchais. Bon, rien d'antinomique avec le grand désordonnancement de notre univers, le big-bang nous a fichu un brave bordel et nous n'avons rien rangé depuis. Alors nous cherchons, en permanence. Les objets se déplacent en liberté chez nous, ils n'ont pas de place attitrée, ils se font prendre en stop par les humains qui les déposent au gré de leur pérégrinations dans la maison, pour les effacer de leurs souvenirs aussitôt.

Alors, solitaires nous poursuivons nos inquisitions. Solitaires car il est inutile de chercher à se faire aider. Chacun a assez de souci avec ses propres fouilles pour se hasarder hors de sa bulle, la motivation étant la condition sine qua non de l'hypothétique découverte.

En la présente occurrence, quand je me résignai à demander à Margotte si elle avait une idée, même vague, d'où pouvait bien se trouver la bouteille de Poire que m'avait offerte Calune, elle me fit expressément comprendre que son intérêt pour le liquide en question étant proche de zéro, il allait malheureusement falloir que je me débrouille sans elle. Tout en tentant cependant une fine stratégie tendant à me faire cesser de soulever SES affaires, voire de les déplacer : "Tu l'as sans doute oubliée en Limousin !" me hurla t-elle. Et elle ajouta, en une perfide allusion à ma mémoire de plus en plus défaillante avec le temps : "Ça ne serait pas la première fois."

"Ha je regrette" marmonai-je dans ma barbe, "s'il est vrai qu'il m'arrive de faire mon Petit Poucet en semant derrière moi les machins les plus divers, ce sont toujours des objets de peu, remplaçables et dispensables ! Je ne risquais pas de laisser moisir l'exquise Poire de Calune dans cette maison humide où le bouchon allait s'altérer, l'eau de vie perdre du degré et sa structure se troubler sous l'effet du gel ? ?"

Ben zut alors fichtre non ! Une Poire qui m'a réconcilié avec les Poires ? Oui, car à ma grande honte, je ne connaissais que l'odieuse "poire williams" qu'on trouve dans tout supermarché qui ne nous respecte pas. Oui, ce truc fait avec de l'alcool dénaturé auquel on rajoute un peu de sirop de poire pour camoufler le goût pharmaceutique ? Dingue qu'on laisse ce poison en vente libre, même pris avec modération ? Non, la Poire de Calune, c'est la vraie l'unique : celle que l'on distille amoureusement dans le Loiret, la reine des Poires, quoi. En plus, elle a pas mégotté, elle a choisi le modèle avec la poire à l'intérieur ! Bon, c'est un peu du folklore, la poire à l'intérieur, d'accord, c'est joli, c'est sympa, on a un chouette spectacle pendant la dégustation, mais je lui trouve quand même un ÉNORME défaut, à ce fruit faisant trempette dans la bouteille :

IL PREND DE LA PLACE À L'ALCOOL !!!!

Conscients de la justesse de la remarque, le producteur a prévu la parade en mettant en vente des "recharges". Oui, car elle est bien belle la poire, mais elle noircit dès qu'elle n'est plus recouverte d'alcool, et j'imagine que le goût n'est plus non plus tout à fait le même ? La contenance de la recharge a été judicieusement calculée pour refaire les niveaux dès que la poire émerge. Et sans vouloir me vanter, ma poire émerge, elle émerge même sacrément. Pas de stress : j'ai retourné la bouteille et la forme de la poire s'adaptant parfaitement au goulot, la poire n'émerge plus. Tant-Bourrin le matheux vous expliquera pourquoi bien mieux que moi... (hin hin, vas-y, c'est à toi, sors-nous la formule du volume de l'objet piriforme)

Alors, les effluves poiresques ayant tracé un profond sillon mémoriel dans mes palais, arrière-glotte, langue et muqueuses nasales, je me remis d'arrache-pied à déplacer des piles de coinstots, éventrer des matelas, dégivrer des frigos, glisser la main sous les tableaux... J'en profitai pour vidanger la fosse septique, c'était toujours ça de fait, faire la totale à ma chienne, y avait longtemps qu'on en avait envie, et vider à la pelle la caisse de personnages Warhammers du second fils, qui ne cracherait pas sur une bonne bouteille, tel que je le connais. Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, hein, je vous laisse finir, disait De Gaulle, qui n'avait pas tort, en ce qui me concerne, en tout cas...

Et puis, il suffit de n'y plus penser, d'abandonner la lutte, de se rendre disponible, ouvert à autre chose, et puis un jour, le hasard, l'étincelle qui fait déborder le vase : je vois ma valise vautrée un peu comme je l'ai lancée, de retour de vacances. En fait, c'est pas ma valise, et ce simple fait explique beaucoup de choses ! Ma valise, un de mes gosses me l'a piquée, et donc je me suis rabattu sur ce modèle inconnu qui, quand j'ai fait mes bagages de retour et que je cherchais un endroit où la Poire de Calune serait bien coincée, bien protégée, m'a fourni sa doublure. Doublure dont j'ai bien entendu complètement oublié l'existence dès le retour, n'en ayant eu connaissance que pendant les 2 mn nécessaires au rangement de la bouteille. C'est clair ? Car s'il y en a au fond qui n'ont pas suivi, je veux bien répéter pour ceux qui n'ont pas compris, pendant que ceux qui ont déjà compris s'ennuieront, OK ?

Donc je suis dans notre chambre, assis sur le bord du lit, effondré, en manque de Poire, quand mes yeux se posent sur ma valise et qu'un tilt se déclenche. Je la retourne, Hé Hé, elle est lourde, Hé Hé, je sens quelque chose à travers le tissu, Hé Hééééééé, j'ouvre et kikevla ? Ma poire !! Ma fille et sa copine sont dans la pièce à côté, entendent mes "Hé Hé" guillerets et ravis et commencent à ricaner : "Le padre qui parle tout seul, ça sent le sapin...". Et explosent de rire en me voyant sortir, berçant ma bouteille comme un bébé, lui faisant des bisous et gagatisant :

"C'est ma Poire, c'est ma Poire à moi, où t'étais passée, vilaine... ?

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