Blogborygmes

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vendredi 18 juillet 2008

Saoul-FifreT'as donc monté à Paris ?

... m'ont demandé mes voisins pèquenots. Puis, avec une lueur extatique dans l'œil : T'as donc vu le Tant-Bourrin, mon salop ?? A t-y l'air aussi torché qu' son avatar ?

Il a fallu que je leur explique patiemment que non, que Paris était une très très grande ville, et qu'on ne tombait pas systématiquement sur les gens en allant boire la tit' Prune au Cercle, comme cela se passe dans nos conviviaux villages.

D'autant plus que j'avais fait l'erreur de le prévenir de notre venue, sans préciser toutefois de date, et lorsque j'ai sonné à sa porte, sa musique de sauvages millibelisée dont devait profiter gratuitement toute la cage d'escalier voire tout le quartier cessa brusquement, comme si on avait tiré sur la prise. J'eus beau tambouriner sur sa porte (yavait longtemps que je cherchais à la sortir, celle-là) en criant "C'est Saoul-Fifre !", elle resta de marbre et le silence de béton.

Ils avaient dû bâillonner Tant-Bourriquet.

Les voisins vinrent vers nous en pleurs, nous embrassèrent et chacun de vouloir nous tirer chez lui pour nous payer à boire, nous remercier de ce répit pour leurs oreilles qu'ils espéraient un peu prolonger. Ha monsieur, vous ne pouvez imaginer ce qu'on endure, me disaient-ils en me serrant convulsivement le biceps. Vous connaissez ses horaires anormaux ? À 22 heures, il y a longtemps qu'il est au lit avec des boules Quiès dans les oreilles, alors la police nous envoie balader, mais le matin ce malade nous réveille dès 4 heures 30 avec des groupes anglais ostrogothiques ou je sais pas quoi. Ce n'est que du bruit, Monsieur, cela ne ressemble à rien ! Ou si, alors, un peu à des déménageurs qui s'amuseraient à casser des pianos avec des animaux qu'on égorgerait par derrière ? Et puis il ne sait pas ce qu'il veut ! Il éteint, il allume, il éteint, il allume, c'est insupportable, nous sommes tous sous médicaments, Monsieur !

Ha ? Ça ne vous consolera en rien, mais je sais à quoi cela correspond ! Tant-Bourrin est un champion de quizz musicaux. C'est une sorte de sportif en chambre, quoi. Il déteste perdre, ah ça, il vaut mieux qu'il gagne sinon il pourrait devenir dangereux, alors il s'entraîne intensément et il se passe les intros des morceaux, mais que les intros ! Et sa mémoire de bête à cons courts fait le reste.

Oui oui, c'est reconnu par la Faculté comme pathologie.

Mesdames, Messieurs, nous allons être obligés de vous quitter, nous avons été enchantés vraiment de faire votre connaissance, mais littéralement effondrés d'apprendre dans quelles sordides conditions il vous oblige à vivre ! Courage, ne vous laissez pas abattre ! Il y a sûrement une solution ? Son anniversaire arrive, lui offrir un casque audio ?

Pourquoi il ne m'a pas ouvert ? Ho sans doute une petite rancune suite à à un vieux billet dont il n'aura pas perçu la tendresse camouflée en ironie ?

Ce n'est certes pas à vous que j'apprendrai son caractère pour le moins ... difficile ?

jeudi 17 juillet 2008

Mam'zelle KesskadieMoi et la gueuse

Je suis propriétaire d'une jolie maison de banlieue.

Enfin... d'un terrain à tondre en avant et en arrière de la maison.

Comme il n'y a plus d'hommes dans ma demeure, il s'avère que cette tâche me fut déchue. Oui, oui, déchue, comme dans : déchue, déchue, déchue d'avoir à me commettre avec l'Engin. J'aimerais que ce soit une moto comme l'autre, mais non, c'est une vulgaire tondeuse à gazon.

Je n'ai pas beaucoup eu de chance avec cet engin depuis mon arrivée, il y a trois ans. Je l'ai acheté seconde main de mon voisin d'en face qui fait une industrie de recycler tondeuse et bons conseils.

Pour un prix modeste et croyez-moi, la modestie de l'un ne vaut pas la modestie de l'autre, j'en fis l'acquisition.

La première fois que je l'ai fait utiliser par mon plus vieux, elle a refusé d'optempérer. Je l'ai menée chez son vendeur qui a remplacé un câble. En échange d'une modeste contribution et d'un : "Là, elle va marcher comme une neuve, ma tite madame." J'eus confiance, malheureuse que je suis !!!

La deuxième fois que j'ai menacé d'évinction mon plus vieux s'il ne passait pas ladite tondeuse, elle a encore refusé de démarrer. Mal lui en pris, parce que ledit enfant était en sacrament. Il l'a littérallement jetée dans les airs et a tiré la corde (c'est un modèle à essence, caractéristique que je commenterai plus tard), elle obtempéra de mauvaise grâce.

La troisième fois, ni les menaces, ni les sacraments, ni les vols planés ne la firent tressailler. Autre traversée de l'autre côté de la rue, cette fois-là... Me souviens pas, mais ça ne m'avait pas encore coûté trop cher.

L'été fut fini.

Autre été, c'est mon autre ado qui est à la torture. Il commence par vouloir faire grimper le trottoir à la tondeuse en marche. Elle s'est cassée la dent sur le ciment, à savoir, la lame principale. Dieu merci, mon voisin d'en face, toujours pour une rémunération qui frole la mansuétude (croyez-moi, les deux sous de la veuve ont gagné en inflation depuis le temps) l'a remplacée.

Ensuite, l'été fut assez sec. Elle a refusé encore quelquefois de démarrer, mais avec un peu d'expérience, de secousses sismiques et en s'assurant qu'elle était toujours bien pleine d'essence, on y est arrivé.

Surtout que le voisin, pour une somme qui frôle le produit national brut, a refait tout mon gazon en arrière de la maison parce que le dit terrain avait une pente négative par rapport à la maison. ou positive. en tout cas, pas la bonne inclinaison et l'eau s'infiltrait et inondait le sous-sol. C'est pas exactement l'idée qu'on se fait d'une piscine creusée, n'est-il pas, donc, en prime de consolation, il est venu tondre le gazon une couple de fois gratuitement. Disons, avec de la bonne volonté, parce que le gratuit...

Nous commençons donc l'été 2008 comme de coutume, c'est à dire que Lorent nous envoie en avril alors qu'on se les gèle des photos de fleurs et gna gna gna. Ensuite, comme de coutume, il faut bien tondre le gazon ou, comme l'a suggéré une femme qui se dit mon amie, engager une chèvre.

Va pour la tondeuse. Qui, comme prévu, refuse de démarrer. Cette fois-ci, elle aurait besoin d'huile. Ah.. ben.. Donc, je demande à mon copain qui est devenu mon ex-copain par la suite, quécéquecé que j'achète. J'achète. Je demande à l'ado du centre de mettre l'huile dans le moteur.

Or, j'ai un préjugé sur les connaissances motorisées des hommes. Ou mon fils n'est pas encore un homme, ou mes préjugés ne sont pas fondés, toujours est-il qu'il a empli à ras bord d'huile ladite tondeuse au lieu de s'arrêter à la petite ligne marquée MAX.

Elle a bien voulu démarrer, mais vous savez ce que fait une tondeuses qui a trop d'huile?

Elle dégage, monsieur.

Elle dégage un écran de fumée telle que les pompiers qui demeurent en faction à un coin de rue de chez moi sont venus voir ce qui se passait.

La mère était enchantée, mais, allez donc savoir pourquoi, l'ado avait le feu à une place où pas un pompier ne peut éteindre. L'ado, pour me punir, s'en va pour l'été à un camp de cadets, tiens, je n'aurai qu'à le tondre moi-même, le gazon, lui, s'en allait tondu à son régiment.

Il ne reste donc que mon moi-même et l'engin.

Or, je n'ai jamais eu affaire à une tondeuse de ma sainte, disons, courte vie. J'ai des souvenirs de ma mère qui hurle de faire attention de ne pas couper la corde électrique (tout va bien, la mienne est à essence). Mais, j'ai des souvenirs aussi des motoneiges qu'il fallait "crinquer" pour partir et que je ne suis jamais venue à bout de tirer assez fort pour faire démarrer quoi que ce soit.

Tire la bobinette et la chevillette cherra, c'est à peu près tout ce qui est dans mes cordes.

Je procastine donc aussi longtemps que j'ai pu. Quand j'eus l'idée de téléphoner à la municipalité pour demander quelle longueur de gazon était permis dans mon secteur, je me suis dit qu'il était temps que je fasse une femme de moi et que j'affronte la bête et que je lui fasse bouffer de l'herbe.

Au premier essai, elle n'a même pas daigné roter. C'est vrai que j'étais plutôt faiblarde dans la proposition de participer au sport horticole honni.

Au deuxième essai, bon, on va faire court, parce que j'ai essayé pas mal de fois et je dois dire que je faisais plus de bruits qu'elle pour un bon bout de temps. Mais, vive la colère et l'adrénaline, j'ai prié le ciel (j'imagine que le Bon Dieu a traduit mes suantes incantations), pis je lui ai modit un coup par en avant tout en lui arrachant le coeur en grinçant des dents.

Elle a démarré ! Alléluia !!!!!!

Nul besoin de vous dire que je tenais le truc de sécurité qui fait que si on lâche, la tondeuse arrête, comme le gars rescapé du Titanic tenait le bord du bateau de secours. Ma vie en dépendait.

Bien entendu, elle fumait comme un poteux des années 70. Pas grave, je me dis, au pire, j'aurai la compagnie des pompiers et peut-être qu'ils vont se cotiser pour me payer l'entretien de mon terrain...

J'ai pas eu le temps de faire assez de boucane, elle s'est arrêté dans un râlement d'agonie très court. Ça a fait, bleuuuuuuuuuuuuuuurup. Tout doux.

J'ai laissé la fumer s'évaporer un peu et quand j'ai réessayé, peine perdue, le moteur était saisi.

Comme dans saisie de biens et mobiliers. Plus rien de va.

Que faire ? Ben, quand je me suis arrêtée de rire, il était trop tard pour aller au magasin en acheter une autre.

Cette fois-ci, je ai choisi un petit modèle féminin, en vente, montable, selon les instructions, par quelqu'un qui n'a pas de qualifications ni d'entraînement spécial. Je gage qu'ils ont cogité ça en comité pendant des heures parce qu'ils ne pouvaient pas écrire : "montable par une femme de 48, divorcée, maladroite, distraite et presbyte".

Modèles féminins ou masculins, vous pensez que j'exagère ?

Point du tout, en voici l'argumentation.

La tondeuse à essence est masculine :
- de un, vous lui remplissez le gosier de liquide éthylique,
- de deux, un peu de lubrification pas trop sinon ça me fera pas effet,
- de trois, un coup de crinque, bonjour bonsoir , on n'en parle plus. Pas de précautions, pas de chichis, on veut, on tond, tout de suite, dré là, sur le terrain.

La tondeuse électrique. Ciel ! De un, il faut la préparer d'avance. Seule les femmes pensent la veille, pour le lendemain, à sortir de quoi faire le souper du congélo. L'homme, de nature spontanée va penser au moins cinq minutes à poser la question : "qu'est ce qu'on mange ?"

Alors que la femme expérimentée va penser à brancher la batterie la veille dudit rasage.

Ensuite, il faut une clé. Trouver donc la clé... demandez donc à un homme de trouver quelque chose, de un, de deux, la clé pour la tondeuse...

Ensuite, il ne faut pas tondre de reculons, pas par en arrière qui disent les instructions. Seulement par en avant.

Et quoi encore ? Ben, il faut attendre au moins douze heures pour qu'elle soit prête.

Oubliez les hop-là, comme ça, tout de suite, douze heures, monsieur, qu'il faut l'avoir branchée pour qu'elle démarre.

Et autre chichi, c'est qu'il faut changer la batterie à tous les quatre ou cinq ans. Dépendamment de l'utilisation, j'imagine. C'est comme le petit dessous en dentelles, faut pas trop le voir, il use son effet.

J'aurais dit aussi que sa légèreté la classe dans la féminité, mais étant donné ma propre pesanteur, permettez-moi de passer sous silence la comparaison. On le sait, la vanité est à la femme, ce que Carla est à Sarkosy, un mince paravent devant la fatuité.

Oui, bien sûr, j'ai tondu le gazon avec la nouvelle et on s'entend très bien. Deux copines à la campagne. Mais je reste prudente, vous connaissez les femmes....

Sur ce, après vous avoir rasé proprement, je vais me raser, ce qui me fera une belle jambe en pensant à ma tondeuse.

mardi 15 juillet 2008

AndiamoLa 125 culbutée

J'ai écrit "culbutée", je les vois déjà les obsédés de la pince : WAH ! Des propos salaces dans Blogbo, comme d'hab...

Nada, pas une broque de cochonnerie, la "125 culbutée", c'était ma pétoire, ma meule dirait-on aujourd'hui.

Une Motobécane, la "MOBY 56", magnifique, un moteur 4 temps, d'où les culbuteurs. J'ai eu cette moto de 1960 à 1963, une époque à laquelle ces engins n'étaient plus du tout à la mode (c'est revenu en 1968), les chnecks ne voulaient même pas grimper sur ma superbe selle bi-places !

Un an ou deux auparavant, j'avais récupéré la Vespa de mon frère. Ah ! La saloperie de deux roues, j'ai pris plus de pelles qu'un curé peut en bénir !

Ça ne tient pas la route : ça tient TOUTE la route ! Ça tortille du cul comme une vieille pute, la moindre plaque d'égout par temps de pluie et c'est "merci Pont-à-Mousson". Et enfin rien ne l'arrête, même pas ses freins !

Alors, ras-le-bol de cet engin... Je me suis offert une moto.

En 1960, il y avait ce que nous appellions "des monstres", les belles Anglaises : NORTON, TRIUMPH, B.S.A., ARIEL, ROYAL-ENSFIELD, MATCHLESS... ainsi que les Allemandes : B.M.W.

Sur la Côte d'azur, les ados aimaient bien la PUCH, un deux-temps autrichien, plus rare une moto tchèque : la TAîFUN.

Elle était belle, ma moto, avec ses jantes chromées, les rayons passés au "ouator", le réservoir, 12 litres de capacité (j'ai eu des potes qui n'étaient pas loin d'avoir la même !), chromé lui aussi, gris très clair pour la peinture, un joli bloc moteur en alu, et le "kick" pour lancer le moteur.

Boîte quatre vitesses, sélecteur au pied, tout à l'avant, pointe du pied pour "monter" les vitesses, "talon" pour rétrograder.

Pour démarrer la bestiole : ouvrir le robinet d'arrivée d'essence, placé sous le réservoir, appeler le carburant, à l'aide du "titilleur" (marrez vous encore) placé sur le dessus de la cuve du carbu, deux ou trois coups de kick, "en douceur", pas nerveux, pour amener l'essence dans le cylindre, puis un coup sec, et violent, poignée de gaz à fond, et ça part !

Je ne sais pas aujourd'hui, mais à cette époque, il fallait véritablement "sentir" sa machine. Je connaissais très exactement le moment précis où il fallait appuyer violemment sur le kick pour démarrer.

Pour arrêter le moteur : incliner la moto vers la droite (assez fortement), un grand coup d'accélérateur, et la pétoire s'étouffe !

Quand il faisait très chaud, le carbu, placé juste derrière le cylindre, chauffait énormément. L'hiver, très bien, mais l'été, il faisait "vapor lock", c'est-à-dire que l'essence, sous l'effet de la chaleur, se transforme en gaz avant d'arriver dans la chambre de combustion, alors : POUF, POUF rideau !

Un remède : un chiffon, un peu d'eau. Tu mouilles le chiftire, et tu enveloppes la cuve du carbu. Pas de flotte ? Si tu es assez adroit, pisse dessus !

EUH... Les filles, elles font comment ?

J'en ai fait des virées avec cet engin, je suis descendu plusieurs fois sur la Côte d'azur. Deux jours de route, pas d'autoroutes en 1960, Paris-Lyon sous la flotte !

Je traverse l'agglomération lyonnaise (comment j'cause !), j'étais trempé, heureusement, c'était l'été, et puis à vingt ans, tout va bien ! Je décide donc de pousser jusqu'à Valence pour me sécher.

J'arrive dans cette charmante localité, je cherche un hôtel du genre "le pou nerveux", car je n'étais pas bien riche. J'en dégote un, j'entre...

Et là, le réceptionniste me détronche, comme si il avait vu débarquer un Martien !

Je casque ma piaule à l'avance, confiance oblige, je ligote la carouble, je grimpe dans ma turne, et passant devant le pauvre miroir planté au-dessus du lavabo, je vois ma gueule...

J'ai tout compris : noir, crotté, moucheté comme un mec qui aurait pris un coup d'fusil chargé à la merde !

Pas étonnant que le loufiat m'ait renouché comme un malade, je me suis marré, y'avait plus que mes chailles qui étaient blanches !

Après une bouffe vite fait, pas chère, je me suis couché, quatorze heures le cul sur une selle, même bi-places, ça lamine les miches les plus endurcies. Toute la nuit, le moteur a vrombi dans ma tête, je me suis réveillé PAR TERRE, tant la nuit avait été agitée.

Après un bon café, tout neuf le "poor lonesome tarmo !" C'était reparti jusqu'à Cannes.

L'année suivante, j'y suis redescendu à Cannes, avec un copain, à deux sur la moto, plus la guitoune sur le porte-bagages. On avait tout de même envoyé nos valises par le dur.

Il faisait très chaud ce jour-là, vapor-lock et tout le toutim, fallait qu'elle soit vaillante, ma pétoire ! Elle l'était !

On avait (seulement) trois semaines de congés à l'époque. Avec mon pote Ludo, on les multipliait par deux, étant donné qu'on ne rentrait pas beaucoup au camping pour la ronflette !

Nos voisins, compatissants, nous offraient le kawa du matin. Je voyais bien, dans l'oeil des pères des familles, la petite lueur d'envie. Ils nous auraient bien suivis, les chefs de famille, le soir, quand Ludo et moi partions pour une petite gambille sur les bords de Siagne !

Je l'ai perdu de vue, ce copain. Je me souviens qu'il dormait les ribouis hors de la tente, tellement il renaudait des fumerons ! Pourtant, on vivait en tongs, à la plage toute la journée, pour la gambille, les p'tits guinches du bord de Siagne, en plein air, tu gambillais en espadrilles, le genre de baloches (nous y revoilà) "congés payés", le truc à prolos, pour nous, en somme.

J'crois bien que ses "vapeurs panardesques" étaient congénitales, il avait eu sûrement un ancêtre élevé à la boulette d'Avesnes !

Une autre fois, il me vient l'idée subite d'aller voir ma soeur qui habitait à l'époque St-Amand-les-Eaux, deux cents bornes au bas mot, depuis ma banlieue. C'était en novembre, il ne faisait pas bien chaud. Les routes du Nord, en 1960, c'était pavés et rails de tramways ! Gare à la roue qui chasse sur ces putains de rails, s'arranger pour les couper et non "tangenter", sinon gare au guidonnage... Et voyez gamelle !

Une pluie glacée se met à tomber, me cinglant la tronche (je voulais écrire : le visage, mais vue ma gueule !). Alors, je détourne un peu la tête, afin de ne pas prendre la pluie de face (vous connaissez, les motards ? 45 ans plus tard, ça n'a certainement pas changé) quand, tout à coup, j'aperçois des rails ! Je venais de traverser un passage à niveau !

Heureusement, il était ouvert, sinon ma moto aurait refusé l'obstacle !

Quand je suis rentré le soir, ma grand-mère, qui m'hébergeait à l'époque, n'a jamais voulu croire que j'étais allé à St-Amand. Pour lui prouver ma bonne foi, j'ai sorti de sous mon blouson de cuir la "Voix du Nord". Ce journal, je l'avais glissé là, avant mon retour, pour me garantir du froid... Vachement efficace, au demeurant.

Je sortais beaucoup étant jeune homme. J'avais eu le choix : la gambille ou les études... Je ne danse pas trop mal !

Je file un p'tit rencard à une blondinette inconsciente, que j'avais connue dans un p'tit bal du sam'di soir, comme il en existait beaucoup dans la grande banlieue parisienne. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui "les baloches" (ça y est leur oeil pervers s'est ENCORE allumé). Je passe chez elle, puis je l'emmène pour une virée à sensations.

Je la revois avec sa jolie robe blanche, multi juponnée (eh oui, c'est loin !), c'est l'été, ses escarpins blancs, son joli petit foulard noué sous le menton, couvrant sa jolie permanente. Ses petits bras enserrant ma taille... Ouais, elle pourrait encore me prendre par la taille, je n'ai pas pris de bide, MOI ! JALOUX !

A un moment, j'emprunte un sentier serpentant parmi les chênes, les hêtres et autres châtaigniers (c'est beau comme du née Rostopchine), ça zigzaguait pas mal, soudain, après un virolet assez serré...

Horreur, en plein milieu du chemin : une immense flaque ! Que dis-je une flaque ?... Une mare !

La roue avant se plante dans la gadoue, se bloque. La moto cale. Coup d'bol, pas de crash, mes deux mocassins plantés dans la vase, je me retourne, la crapouillote est toujours assise, pas contente, sa jolie robe blanche vachement bien constellée de taches de boue, elle attend...

Bon, eh bien, on va pas attendre le 151, lui dis-je, ça m'étonnerait qu'il passât à cette heure-ci !

Elle descend précautionneusement, pose ses petits petons dans le marigot. FLOC ! FLOC ! font les escarpins en avançant dans l'eau boueuse, qui lui couvre les chevilles. Arrivée à pieds secs, je vois bien que la minette boude encore... Tant pis, ça n'est pas aujourd'hui que j'accrocherai les jambons au clou !

Je me démène comme un beau diable afin de sortir la machine de la mare. Elle est lourde, cette moto ! Je raccompagne ma blondinette chez elle, même pas un p'tit bisou humide, ni une bise dans l'axe !

Je ne lui propose pas un nouveau rencard, je ne veux pas lui donner le plaisir de m'envoyer paître !

Je l'ai revue quelques années plus tard, je travaillais alors chez "Bourjois", les parfums. Je règlais les machines à conditionner les produits de beauté, elle postulait pour un poste de dactylo.

Je l'ai reconnue, elle m'a reconnu (merci Mr Rezvani), je lui ai décroché mon sourire à 4,95, mais elle est passée fière comme bar-tabac ou comme un p'tit banc (t'as le choix). Voilà bien la rancune féminine, ce qui était pour moi un souvenir charmant, une bluette, était pour elle une infamie, une honte, un camouflet !

J'ai eu comme tout le monde beaucoup de voitures,... Oubliées. Mais j'assure qu'il m'arrive encore aujourd'hui de rêver que je suis sur ma moto, il fait beau, et je suis heureux, heureux...

Hep ! Je vous vois venir : non je n'ai pas de moustiques collés sur les dents !

P-S : je pars AUSSI en vacances, aussi je répondrai à vos commentaires dès mon retour. Bonnes vacances à tous, et revenez nous avec plein de belles photos.




La petite soeur de ma moto



Un cliché qui a longtemps traîné dans mon porte-feuilles, d'où l'état !
A gauche : votre serviteur (on ne rit pas !)

dimanche 13 juillet 2008

Mam'zelle KesskadieVive la différence

Vive les différences.

Surtout entre hommes et femmes, et là, je ne parle pas seulement au niveau physique.

Quand je réfléchis à un problème amoureux, par exemple, le mien, j’essaie de voir ce que répondrait un courrier du cœur dirigé par un homme.


Disons que j’écrirais :

Cher Eugène,

Je suis de nouveau célibataire à 48 ans. J’ai 5 enfants qui vivent avec moi une semaine sur deux et deux enfants chez leur papa.

Je suis loin d’être mince,

Est-ce qu’il y a des chances que je rencontre enfin l’âme sœur ?

Princesse au bois brûlant


Il me répondrait :

Oublie ça.

Eugène

Court. Ferme. Comme on aime un homme (dans un de ces qualificatifs du moins).


Bon, mettons que c’est une femme.

Chère Princesse,

Vous pensez qu’elle va me répondre tout de suite ? Naîfs comme ça à votre âge… comme elle ne peut pas voir comment je suis attriquée, elle va commenter mon nick.

Chère princesse,

Quelle pitié (un rien condescendant, elle se positionne) de voir qu’à votre âge (et v’lan dans les dents) vous rêvez encore au prince charmant. (c’est parce que je rêve au prince, mais à quelque chose d’autre que j’en veux un, prince).

Il va sans dire que vous avez droit au bonheur.(Ah! quand même...) Mais, le bonheur se mérite. (Ah, me semblait aussi) Avez-vous fait tout ce qui était en votre pouvoir pour attirer la chance ? (elle parle de trouver un trèfle à quatre feuilles ou de ne me nourrir que du trèfle, à trois feuilles, pour sauver la calorie de la quatrième ?).

Vous savez, on n’attire pas des mouches avec du vinaigre.(de la salade de trèfle, on passe aux conserves. Je crois qu’elle doit travailler avec Saoul-Fifre à la ferme).

Il faut savoir mettre ses charmes en valeur (dans mon cas, faudrait en cacher quelques-uns), mais aussi, il faut savoir mettre ses priorités à la bonne place. (je suis bien prête à passer de la cuisine à une autre pièce de la maison, aucun problème !).

Princesse, vos enfants ne seront pas un obstacle (ils seront chez leur père), mais votre cœur est-il accessible ? (je veux bien croire que j’ai de la poitrine, mais c’est pas une chirurgie dont il est question ici. D’autant plus que mon cœur et autre partie anatomique qui débute par « c » sont très accessibles.)

Amicalement (et péteusement), Marie-France de la Faceremontéejenailesmoyens

Voilà.


J’exagère ? Bien sûr. Pas un gars ne fait du courrier du cœur à part que s’il veut faire de la publicité pour ses conférences et sa maman lui dit quoi écrire.

Pas une fille qui a du bon sens écrit ou répond à ces trucs.

Tout ça pour vous dire, que ce matin, j’aimerais qu’une petite colombe vienne du ciel me porter une missive me prédisant un avenir heureux en amour.

Pour le moment, je suis avec mes deux chiennes qui, contrairement aux humaines de ce qualificatif, m’assurent que je suis la personne la plus aimable du monde pourvu que je sorte avec elles.

De vraies copines quoi.

Poilues comme j’aime un homme.

Décidément....

samedi 12 juillet 2008

Mam'zelle KesskadieMam'zelle Kesskadie

La France n'est décidément plus ce qu'elle était. Elle qui a entendu chanter Mireille Matthieu mais a invité un portaphone québécois de marque Céline, pire, elle l'a marquée d'une croix et voici qu'après Georges Sand, la Comtesse de Ségur et Nicole Buron, on invite une autre obscure québécoise à venir faire culture dans notre douce patrie.

Or, qui est-elle au juste ?

Elle aurait publié dans une maison d'éditions suite à un vulgaire concours amateur (Les Affolettes, Des nouvelles de 2002). Serait-ce assez pour lui donner la plume ? Nenni, elle aurait aussi proféré des propos sur un blog qu'elle a ensuite délaissé pour, Dieu merci, se taire momentanément.

Le ciel internet pur s'obsurcit quand lorent, lui, dit le fainéant, eut cette idée digne d'un provençal nonchalant, invitons-la ! De un, chacun aura plus de temps pour cogiter une prose patriotique balzacienne, tandis que l'écriture terreuse d'une colonisée fera par contraste, luire la grandeur aristocratique des dignes compatriotes de René (De chateaubriand, pas Angélil, cela va de soi).

Levons donc un sourcil gauche (un rien socialiste, c'est de bon aloi) aristocratique (c'est de bon ton dans un salon) à la lecture des délires de cette intruse.

D'après une enquête fouillée et documentée tel un Paris-Match sur l'acide, il a été établi que :

Elle a sept enfants.

Elle a accouché mais son poids corporel n'a pas redescendu d'aucun de ses accouchements, ce qui fait qu'elle est du genre dondon.

Elle aime Gaston, le Lagaffe. Ainsi, peu imaginative, elle trouve le patronyme de Mamzelle Jeanne. Et puis, dans un moment, court il va de soi, de conscience, elle se rappela comment elle était interpellée lors de son unique et peu documenté voyage à Paris : Kesskelledit. Donc, elle se nommera : Mam'zelle Kesskadie. Laissons les commentaires impénitents qui remarqueraient qu'une femme de 48 ans, c'est plus une dame, les illusions sont à la femme ce que Carla est à Sarkozy : un galant paravent devant la vanité.

C'est une bien pauvre femme. Sa lutte contre le déficit est aussi glorieuse que celle contre son excès graisseux, mais hélas, le tout glisse constamment dans les bas-fonds, tel la roche sysiphienne du dit sieur de même nom.

Il faut bien qu'elle gagne sa croûte (vous devriez lui voir le pain !) et celle de ses nombreux enfants puisque malgré qu'elle se targue d'un catholicisme américain, elle est divorcée. On l'a engagé dans un asile dont le nom politically correct n'abuse personne : un centre hospitalier dédié à la santé mentale, dans un poste qu'on a titré d'ergothérapeute, faute de pire.

Deux chiens bâtards complètent une ménagerie (avec les araignées, les fourmis, les moutons de dessous du buffet).

C'est du Québec, c'te femme bleue et blanche (pour paraphraser le gars (Claudel ??? j'ai la culture, mais pas toute la confiture) qui avait dit le la Chine, c'te femme jaune, non, mais le faut faire !) que parviendra donc des intermèdes féminins du quotidien et de tout et de rien.

jeudi 10 juillet 2008

ManouA bientôt






Une image prise à Marseille pour vous souhaiter à tous un bon été. Je ne pense pas écrire de nouveau billet avant la fin du mois du mois d'aout. Mais d'autres blogbos seront peut-être plus présents que moi.


lundi 7 juillet 2008

Tant-BourrinFaire ceinture

A l'heure où vous lirez ce billet, je serai déjà en goguette, parti goûter un repos bien mérité sous d'autres cieux, loin de Bourrinville et de ce blog.

Mais rassurez-vous, en détournant légèrement les paroles de "la ceinture" d'Elodie Frégé, je vous ai concocté à l'avance un petit message qui vous est tout spécialement dédicacé, amis lecteurs ! :~)



Tant-Bourrin - Faire ceinture


(Téléchargeable directement ici)


Faire ceinture
(musique : Benjamin Biolay - paroles détournées : Tant-Bourrin)


Non pas de billet
Car c'est juillet
Et moi je glande
Je me fous bien des lecteurs
Et des lectrices en pleurs

Non, plus de Blogbo
Putain, c'est beau
Plus d'compte à rendre
Tout soudain paraît plus net
Oublié, internet

Les billets en abondance
Pendant les vacances
Vont laisser place à l'absence
Rien ne dure
Va falloir faire ceinture

Non, plus d'bourrinades
Plus de gags crades
Un peu scatos
Car j'en ai vraiment ma claque
Je préfère le hamac

Non, plus d'historiettes
Méchantes et bêtes
Pleines de pathos
J'ai préféré me tirer
Plutôt que de gratter

Vous donner de la lecture
C'est d'la confiture
Mise à portée de vos hures
Rien ne dure
Va falloir faire ceinture

Non, plus d'Hippobert
Plus de haubert
Plus de hachoir
C'est fini le Moyen-Âge
Je préfère le Bronze-Âge

Non, plus de chansons
Fini l'doux son
De ma belle voix
J'ai choisi avec bonheur
L'aphonie des glandeurs

Faut vous rendre à l'évidence
Ma flemme est immense
Et tant pis pour notre audience
Rien ne dure
Va falloir faire ceinture

Non pas de billet
Car c'est juillet
Je n'suis plus là
Je me fous que les lectrices
Et les lecteurs gémissent

Non, plus de Blogbo
Putain, c'est beau
J'en pisse de joie
Oubliés, les commentaires
Qui si souvent m'atterrent

Je n'vais pas m'casser le cul
Pour quelques schmoldus
Et bye-bye les pots de glu
Rien ne dure
Va falloir faire ceinture

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