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dimanche 11 mai 2008

ManouSablés






















vendredi 9 mai 2008

BofChicken run

Je fais un métier formidable. Je vis dehors à l'abri d'un auvent, après des années d'enfermement culinaire, je me découvre presque sociable, je vois des gens, des sympas, des têtes de con, des jeunes, des vieux, des jeunes déjà vieux et des vieux bien marrants. Le vieux est bon client, son plus grand tort est de mourir plus souvent que le jeune, ça attriste, et c'est mauvais pour le chiffre d'affaires.

Au printemps, les premiers seins nus apparaissent sur la plage du dimanche, moins souvent dans les villages de semaine et c'est vraiment dommage. Au fil des ans, on note des tendances : si le petit insolent a toujours la cote, on note une forte recrudescence du surdimensionné, stabilité du gant de toilette.

Sur la route du boulot, vers cinq heures, je croise souvent des sangliers, des renards, et je suis parfois un lapin : le lapin c'est très con, ça court en zig-zag au milieu de la route sur des centaines de mètres et ça fait perdre du temps, faudra raccourcir la pause de sept heures. Je croise aussi des cinglés motorisés, l'impression que l'époque rend pas mal de gens suicidaires. Suicidaires d'accord, mais visez les platanes, pas mon capot please, pensez à ma pause.

Cette année, je pense que les préfectures ont donné des consignes aux mairies : agrandissez les marchés, laissez de la place aux petits nouveaux que l'ANPE a encouragés dans leur création d'entreprise, ahahahaha. Facile neuf sur dix qui vont se bananer, enjoy, mais pendant ce temps tu sors des stats...

Partout où les mairies ont changées, branle-bas de combat, vite, reréglementer le marché, déplacer, interdire, décréter, sans surtout consulter les principaux concernés, des forains tu penses, peuvent bien se la fermer. Ça finira comme d'hab, on les aura à l'usure.

Rayon innovation, après des contrôles de gendarmerie classiques, répression des fraudes, services vétérinaires, DASS, arrivée de la gendarmerie maritime, sans ses palmes. Surement que le bronzage de Paola les avait chagrinés, raté, papiers en règle.

Pas encore l'été et déjà fatigué, faut dire que vous ne m'aidez pas : que les prix ceci, que l'euro cela, que lui il a grillé la file, oui, lui l'étranger qui fait semblant de pas comprendre parce que ça l'arrange bien, que moi je suis client à l'année et que je veux passer avant les touristes.

Les fournisseurs qui partent en sucette : pénurie organisée, panique dans le poulailler.

Et ce putain de mistral.

STOP !

Ou je vais finir par mordre quelqu'un......

mercredi 7 mai 2008

Saoul-FifreUn visiteur fait toujours plaisir

Si ce n'est en arrivant, c'est lorsqu'il repart.

Ha c'est vous.

Ben finissez d'entrer, ne restez pas dehors à vous mouiller. Asseyez-vous. Non, pas sur le chien, il est brave mais il y a des limites à sa mansuétude.

Qu'est-ce que je vous sers ? De l'eau ? Vous êtes souffrant ? Vous plaisantiez ? Ha bon, je préfère. Dans la série "Tour de France de la prune", je peux vous proposer "La Corrèze", en ce moment. Un de mes bons amis, éleveur à Collonges-la-rouge, a d'excellentes fréquentations et leur a échangé cette bouteille et ses sœurs contre quelques tombereaux de fumier.

Douces et généreuses régions de France où l'alambic vient encore poser ses pénates pour quelques jours sur la place de votre village. En Provence, ça fait bien 25 ans qu'on en a pas vu la queue d'un. Pays de rien. Tous à boire leur Ricard qu'on sait pas ce qu'ils y mettent dedans ou plutôt qu'on le sait trop bien : des drogues chimiques qui vous font parler et penser comme Pasqua dès le deuxième verre. Toute une jeunesse en perdition. Ça fait pitié.

Avec la prune, vous savez ce que vous buvez : le noyau, la chair, la peau de la prune, le jus sucré de la prune et les ferments de la prune, sa pruine, pour la "faire monter", lui susciter, l'accoucher de sa force cachée, puis l'élever, concourir à sa formation par l'effet de la chaleur dans les hautes sphères du col de cygne, et enfin éprouver son équilibre et sa tenue de route dans les virages pris à la corde du réfrigérant, en évitant qu'elle ne s'enrhume.

Oui, rien de plus simple que de se bricoler un alambic de bon aloi en allant sur des sites internet qui parlent de pays où est permis la détention d'un de ces bienfaiteurs de l'humanité : la Belgique , l'Australie (engin contenant moins de 5 litres) ou la Nouvelle-Zélande, pays du sucre candi fermenté où l'on peut planter son propre tabac, distiller sa gnole, etc...

Il y en a un, faire sa gnole qui m'a paru sérieux.

Et puis homedistiller , aussi.

Si j'ai un alambic, moi ? La bonne blague, bien sûr que oui ! Des amis de Nouvelle Zélande m'en ont envoyé un en plusieurs colis pour faire discret, il est en inox, c'est quand même plus simple d'entretien ? Tenez, le voilà, l'est-y pas mignon ?

Ho en France, c'est bien simple, on a droit à rien, heureusement que l'Etat est en faillite et qu'il ne renouvelle pas les départs en retraite, ça fait autant d'inspecteurs en moins qu'on aura sur le dos, DDA, DDE, DSV, DASS, Sécu, Fisc, j'en passe et des pires ...

Je ne dis pas cela pour vous bien sûr, vous êtes fonctionnaire je crois, mais je n'ai jamais su exactement dans quelle administration ?

Le visiteur : "Et bien je vous l'aurais dit sans façons mais vous n'avez sans doute jamais eu l'occasion de me le demander, et cela a justement un rapport étroit avec ma visite chez vous aujourd'hui : je bosse en fait aux contributions indirectes et nous avons reçu une dénonciation vous concernant..."

lundi 5 mai 2008

AndiamoMadame Ruppert

Madame Ruppert habitait un petit pavillon de la banlieue nord, cette banlieue autrefois si paisible, avec ses maisonnettes, ses jardinets, ses haies vives, encore quelques terrains vagues dans lesquels, le jeudi, les gamins pouvaient s'en donner à coeur joie, et pas l'ombre d'une cité...

Elle vivait seule depuis pas mal d'années, on disait qu'elle avait été mariée autrefois et même qu'elle avait eu un fils, Christian, un garçon un peu différent dirait-on aujourd'hui.

Grand pour son âge, costaud, très brutal dans ses jeux, le regard fuyant, et un âge mental très en deçà de la moyenne, si tant est qu'une moyenne existât dans ce domaine.

Mais enfin, nul besoin d'être fin psychologue, pour s'apercevoir que quelque chose ne tournait pas rond chez ce garçon.

Puis, un jour, la mécanique s'emballa, Christian devenait de plus en plus violent, il alla jusqu'à mordre un de ses camarades de classe, car, malgré les réticences du corps enseignant, Madame Ruppert avait réussi à le faire admettre en maternelle.

Cela lui fera le plus grand bien, avait-elle plaidé : "ça me le socialisera", et puis il faut que "les autres" apprennent la différence.

Loin de le "socialiser", son fiston devenait ingérable : à la moindre contrariété, au moindre "non", Christian entrait dans des rages folles, frappant du pied, des poings, jetant tout ce qui lui passait sous la main.

Jusqu'à ce matin où, pour un motif futile, une histoire de vignette, je crois, sur laquelle figurait un chaton, il se rua sur un blondinet, qui, bien qu'ayant le même âge que lui, mesurait une tête de moins ! Il lui planta ses dents dans la joue, le mordant cruellement. Quand on les sépara, le blondinet portait une jolie empreinte de la mâchoire de Christian, le sang pissait, le gamin hurlait. Les parents portèrent plainte.

Madame Ruppert retira donc son fils de l'école, on n'en parla plus. Quand par hasard une voisine lui demandait de ses nouvelles, elle répondait toujours : "Oh, vous savez, mon Cricri est placé dans une maison spécialisée, il est bien soigné, et peut-être qu'un jour on me le rendra" !

La conversation s'arrêtait là, la complaisance des voisins n'allait pas au-delà de ces petites phrases de politesse, des fois que ce soit contagieux !

Et puis dans le quartier commença une série de disparitions, un par un les matous se volatilisèrent.

Tout d'abord celui de Madame Maheux, un gros chat Angora, superbe, énorme, il avait été castré très jeune "pour être tranquille", avait assurée l'émasculeuse ! Depuis la disparition de "Pacha", c'était son nom, la pauvre femme se lamentait auprès de qui voulait bien lui accorder audience, on se lassa, les gens l'évitaient, ne voulant plus entendre ses jérémiades.

Ce fut bientôt le tour de "Gaston", un greffier certifié "chat de gouttières" pure race, pas bien gros, l'oeil torve, toujours prêt à chaparder, rôdant autour des poulaillers, surtout au moment de l'éclosion des poussins, des fois qu'un inconscient échappe à la vigilance de la "Leghorn". Ses maîtres épinglèrent des affichettes sur les poteaux électriques, en bois à l'époque, sans résultats.

Puis ce fut le tour de "Minette", une jolie petite chatte tigrée, câline, qui faisait la joie des deux fillettes de Monsieur et Madame Mariotti, elle cantinière à la ville, lui maçon, comme tous les Ritals qui vivaient à l'époque dans ces banlieues. Il avait bien demandé aux voisins "l'a pas vou lé gato dé mio ? Minetté ? l'a perdou !"

Mais non, personne ne l'avait vue, la jolie "Minetté". Ensuite il y eu Noiraud, Pervenche, et même Pompon, le rouquin ! Un chat si vieux, que tout le monde le connaissait, il avait vu naître les gamins du quartier, certains lui avaient tiré la queue, d'autres jeté des cailloux, mais lui, pèpère, il n'était pas rancunier, il se laissait caresser par ceux qui naguère l'avaient tourmenté !

Alors là, le quartier en avait pris un coup ! Qui aurait pu faire du mal à Pompon ? Tout le monde se mobilisa, on chercha dans les terrains vagues, sous les haies, chacun inspecta sa cave, des fois que... Mais rien, le vieux sage, Rouquemoute comme on le surnommait restait introuvable.

Madame Ruppert, un plateau tenu à deux mains, pousse du pied la porte menant à la cave. Sur ce plateau, une belle assiette de hachis Parmentier, un gros morceau de pain, une pomme, et puis une carafe d'eau.

Parvenue au bas de l'escalier, face à elle, une porte cadenassée. Madame Ruppert pose le plateau à terre, sort une petite clef plate de sa poche, ouvre le cadenas et pousse la porte.

Bonjour, mon chéri ! Sur un lit, dans un coin de la pièce, Christian est couché, abruti par les somnifères que sa Maman lui dispense chaque jour.

Il a bien grandi son bébé ! Un mètre quatre-vingt douze au bas mot, et un poids à trois chiffres ! Vêtu d'une salopette genre "bleu de chauffe". Maman dépose le plateau sur la petite table, Christian se lève, émet un grognement, puis après avoir tiré bruyamment la chaise en bois blanc et s'être assis, se jette sur la nourriture, s'empiffrant comme un porc !

Maman regarde manger son "petit", un sourire attendri sur son visage vieilli. Quand il a fini, elle ramasse le plateau, Christian émet un autre grognement, puis retourne se coucher, rote bruyamment.

"Bébé profite", lâche Maman, puis elle se baisse, ramasse ce qui ressemble à un manchon, ces fourreaux que les élégantes portaient autrefois l'hiver, elles glissaient leurs mains dans ce genre de gros "tube" en fourrure pour se tenir chaud.

Celui-çi est un peu orangé, non je dirais plutôt roux, elle le pose dédaigneusement sur le plateau, puis se relevant elle ajoute : "Mon Cricri a bien joué avec le chat ? Maman lui en rapportera un autre bientôt" !

En attendant, tu vas être bien sage, tout à l'heure, Maman viendra nettoyer tout ce vilain sang sur les murs...


Dessin Andiamo


Je serai ENCORE absent un moment, aussi je répondrai à vos commentaires plus tard, veuillez m'excuser, merci.

samedi 3 mai 2008

Tant-BourrinParoles de Poilus (addendum)

Peut-être avez-vous lu "Paroles de Poilus", ce superbe livre composé de lettres de soldats à leur famille durant la première guerre mondiale ? Si ce n'est pas le cas, il faut absolument le faire pour y découvrir, loin des livres d'histoire égrenant chronologiquement des faits de guerre en exaltant l'héroïsme des combattants, le douloureux quotidien d'une génération sacrifiée, les sentiments, les peurs, les angoisses, les colères de ces hommes, parfois tout juste sortis de l'adolescence, parfois père de famille, arrachés de leurs terres pour aller servir de chair à canon.

J'ai eu envie aujourd'hui, alors que le dernier d'entre eux s'en est allé récemment, d'apporter un modeste addendum familial, sous la forme de trois cartes postales écrites durant cette sombre période par deux de mes arrières-grands-pères et adressées à chaque fois - simple coïncidence - à leurs belles-soeurs respectives. Ce sont hélas les seules traces écrites de leur main qui ont su traverser le temps en échappant aux rongeurs et à la pourriture. On y devine, malgré un ton presque badin, un peu de l'enfer qui fut le leur quatre années durant.


Mon arrière-grand-père Joseph Busquet avait 37 ans et quatre enfants quand il dut quitter son pays d'Armagnac natal où il cultivait la terre pour aller combattre l'Allemand la fleur au fusil. C'est lui, en tenue de soldat, qui figure en photo au recto de la carte, que j'ai dû éclaircir un petit peu tant elle était sombre ("c'est un ramoneur qui l'a faite"). Je n'ai hélas aucune idée d'où peut se trouver le bois de Vedrel (ou Védril, je ne suis pas sûr de bien déchiffrer) dans lequel son campement était établi quand il a écrit cette carte.


  
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Bois de Vedrel (?) - 7 juin 1915

Chère Maria

Je profite d'un moment pour répondre à ta lettre que j'ai reçue avec plaisir an apprenant que vous êtes tous en bonne santé.

Quant à moi, il en est de même ; tout de même, dimanche dernier, 30 mai, j'ai reçu un coup de poing boche et je t'assure qu'ils tapent dur. Au moment où j'essuyais la vaisselle, il y avait un adjudant assis à table en train de boire un verre de bière, une marmite est arrivée. Lui a été tué net, il n'a pas bronché, il est tombé comme une masse, moi j'ai été couvert de débris de bois, de tuiles et j'ai eu la tête percée, mais ça n'a pas été grave. J'ai été me faire panser et je n'ai pas cessé mon travail. Heureusement j'ai eu le képi sur la tête, sans cela j'étais fait moi aussi. Maintenant je fais fantaisie, j'ai les cheveux coupés aux enfants des douars.

Ici nous sommes depuis dimanche soir, car nous sommes partis de suite après l'événement, dans un grand bois, sous les tentes, je fais la popote des officiers là aussi. Justin y est aussi, il est venu ce matin prendre le café et il doit revenir pour que je lui fasse une omelette. Il est toujours avec celui du Tuc.

Je t'envoie ma belle figure, c'est un ramoneur qui l'a faite. Tu feras bien des compliments à tes parents, ainsi qu'à Despale si tu la vois.

En attendant le plaisir de recevoir de tes nouvelles, je t'embrasse de loin. Le bonjour à ton père et mère.

Joseph Busquet


Mon arrière-grand-père Jean Cassagne est l'auteur des deux autres cartes. Lui aussi cultivateur en pays d'Armagnac, il avait deux enfants quand il partit à la guerre, à l'âge de 38 ans. Il y fut gravement blessé au mollet en 1917. Il figure lui aussi sur les photos au recto des cartes : sur la première, il est allongé sur un brancard, en deuxième position en partant de la droite ; sur la seconde, il est à la fenêtre de droite, au second plan.


  
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Le 9 mai 1917

Chère Belle-Soeur

Je fais réponse à votre [courrier] que j'ai reçu avec plaisir, vous sachant tous en bonne santé. Je suis aussi heureux de savoir que Justin est en bonne santé.

J'ai eu dernièrement des nouvelles de Jules qui étaient bonnes en même temps. Je suis bien content de savoir des nouvelles de Barros car il y avait plus d'un an que je n'en avais pas eu et comme il n'avait que 3 enfants, il a jugé convenable de s'en procurer un 4ème pour être lui-même reculé du danger, mais à mon régiment il y avait des pères de 4 enfants qui étaient à la même place que moi et au même danger. Toutes ces promesses ne sont que discours de fripons.

Ma santé et ma blessure vont très bien, mais mon pied devient tout bleu si je mets ma jambe par terre et ne veut m'appuyer à aucun prix. Je compte encore bien deux mois d'hôpital.

En attendant le plaisir de recevoir d'autres nouvelles de votre part, recevez mes meilleures salutations.

Cassagne Jean


  
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Le 21 mai 1917

Chère Belle-Soeur

Je vous envoie de mes nouvelles qui sont presque toujours les mêmes comme situation : ma plaie se cicatrise petit à petit. Pour le moment, elle n'est guère plus grande que la paume de la main mais mon pied est encore très gonflé et je ne puis pas le bouger (à coup du pied ?). Il me fait mal surtout le soir et je l'ai très rouge. Il y a encore quelques jours à attendre avant de se lever malgré que les reins commencent à me faire mal au lit. J'ai changé d'hôpital depuis le 10 mai. Je suis très bien comme nourriture et comme soins. Je suis à 10 kilomètres de Bordeaux. La chambre de l'hôpital a les croisées à bord de route et la ligne du chemin de fer à 100 mètres, ce qui est pour nous une grande distraction.

Je souhaite que ma présente vous trouve tous en bonne santé. En attendant la joie de vous revoir, recevez de ma part mes meilleures salutations.

Cassagne Jean

Vendredi et samedi, le temps était à la pluie, aujourd'hui la journée est belle.


Voilà, c'est tout. Tous les deux ont eu la chance de revenir vivants de cette effroyable boucherie. Jean Cassagne est toutefois resté handicapé par sa blessure qui nécessitera des soins quotidiens jusqu'à la fin de sa vie, en 1954. Joseph Busquet, quant à lui, vivra encore jusqu'en 1962. Le fils de l'un épousera la fille de l'autre quelques années après la guerre : mes grands-parents maternels. Et la vie reprendra son cours presque habituel, jusqu'à la suivante.

Pourquoi ai-je eu envie de parler de cela ici ? Je ne sais pas. Tout ceci est si vieux... Et pourtant, je ne peux m'empêcher de frissonner en songeant à cette horreur dans laquelle des millions d'hommes ont été brutalement happés et dont beaucoup ne revinrent pas. Cette horreur née d'impérialismes et de rivalités économiques dont n'avaient pourtant que faire ceux qui se retrouvèrent en première ligne. Une horreur hélas encore trop d'actualité et dans laquelle restent quotidiennement plongés des populations entières aujourd'hui, le plus souvent dans l'indifférence générale.

Ce billet est pour eux.

jeudi 1 mai 2008

ManouQuiz de mai





1– Vous allez quitter le bureau pour un méga-pont de 5 jours. Il y a 6 mois que vous n’avez pas pris un jour de congé. Tout est nickel chrome, vos dossiers sont ficelés. Vous n'aurez aucune prime cette année, c’est de la faute au pétrole, aux céréales, au Tibet. Vous allez donc partir sur vos deux oreilles, la tête la première, quand le téléphone sonne. Décrochez-vous ?

2 – Est-il possible de définir comme altruiste toute personne prenant en considération ses proches avant son avenir professionnel ? Si oui, auriez-vous le courage de répondre au téléphone « Mais bien sur que j’ai encore envie de tes lèvres sur mon sexe ! » alors que votre chef se trouve dans le bureau ?

3 - Un collègue et ami entame ce fameux régime qui lui recommande de marcher ½ heure par jour le matin avant le petit déjeuner. Il habite un village constitué d’une rue de 200 m de long. Sachant qu’il devra parcourir 10 fois cette rue tous les matins, a-t-il une chance de ne pas passer pour un malade mental auprès des habitants ? Si non, quelles sont vos suggestions ?

4 – A la question bien naturelle « Pourquoi ne mets-tu jamais ton linge sale dans la corbeille dédiée à cet effet ? », votre fille vous répond « A cause de votre processus de déresponsabilisation ». Quelle est votre réaction ? Si oui, pourquoi ?

5 – Il vous reste 1 point sur votre permis de conduire. Vous êtes en voiture, perdu dans la banlieue parisienne. Vous choisissez d’appeler votre meilleur ami plutôt que de bénéficier de l’avis du public. Votre portable collé à l’oreille gauche, vous remarquez qu’une voiture se gare à côté de la votre, au feu rouge, sur les zébras. Certes le conducteur est gonflé, mais que déduisez-vous de plus en remarquant le girophare ?

Les solutions seront données dans le prochain billet de Tee Bee (tiré au hasard devant huissier (Tee bee, pas les réponses)).

mardi 29 avril 2008

BofFraternité

Ben et Rod se côtoient depuis bien des années, fratrie oblige. Leurs huit années d'écart ont évité les rivalités et bagarres habituelles chez les mâles de sexe masculin vivant en vase clos.

Il n'empêche que, désormais parvenu chacun à l'age adulte, et même s'ils habitent à deux extrémités de la France, ils prennent un immense plaisir à s'échanger des amabilités suspectes, voire des cadeaux douteux.

Rod est l'ainé, il a donc eu plus de temps pour développer un esprit tordu et une imagination féconde en la matière.

Extrait choisi : Ben dans un moment de faiblesse a promis à sa douce que dans les trois années suivant la naissance de leur premier enfant, oui, il ferait l'effort d'arrêter de fumer. Son aîné donc, soucieux de lui apporter un total soutien dans cette terrible épreuve, et je sais de quoi je parle, lui a adressé par colissimo un petit livre fort utile :



Ben a été fort et n'a pas réagi de suite à ce geste fraternel, je le suspecte d'avoir déjà mis au point ses propres techniques. Déçu de cette passivité, Rod a décidé de parfaire l'agression par l'envoi de quelques photos tirées de son jardin. Faut dire que le jardin de Rod est situé en Provence, qu'il a fait assez doux, et que quelques pluies ont bien boosté la végétation locale. Celui de Ben étant situé en Normandie, joyeuse contrée glacée noyée sous la pluie depuis quelques mois, la vision d'une végétation luxuriante ne pouvait qu'avoir l'effet escompté.

Ben a craqué, mais précisons d'abord que contrairement à Rod qui est totalement nul en la matière, Ben est un champignonniste professionnel, s'il y a un bolet dans la forêt, il est pour lui. Ben a donc répondu au mail photographique :

- Tu peux faire ton malin, mais moi je préfère largement mes morilles qui sont beaucoup plus comestibles que tes iris et tes abricots pas mûrs. J'ai pas encore dit mon dernier mot et suis déjà au moins arrivé à cinquante. Je peux t'envoyer des preuves mais je voulais te préparer avant. Et toc !

Que pouvait faire Rod devant cet affront je vous le demande ?

Ça :

- D'après une étude récente, la morille aurait un tel attrait pour les canidés que, lors d'une analyse approfondie, un laboratoire, connu pour le pointu de ses analyses, a trouvé des traces d'urines provenant de pas moins de dix-sept chiens différents, pour les renards ils sont moins formels, mais huit minimum, un seul putois par contre. Pas mal non ?

Bonne omelette ;)

Je vous laisse, j'ai un abri anti-aérien à creuser.

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