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samedi 4 novembre 2006

ManouComment refuser du boulot sans déprimer votre supérieur hiérarchique direct ?

Ingrédients

- 1 dossier XXXL
- 1 paire de bas de contention
- 1 rouleau de scotch pour déménagement
- « LE » pantalon hyper top mode d’Ab6

Préparation

Vous avez bien travaillé, tous vos objectifs sont atteints, voire pulvérisés. Votre chef vous a convoquée. On ne vous la fait pas. Il va vous féliciter et vous refiler dans la foulée le dossier XXXL dont personne ne se sort sain de corps et d’esprit.

Pénétrez dans le bureau en souriant, asseyez-vous comme on vous enjoint de le faire. Ecoutez sans sourciller les compliments divers. A l’instant très précis où le dossier XXXL va vous être fourgué (la pommette gauche de votre boss se couvre de boutons rouges, ses mains s’agitent convulsivement), sautez à pieds joints sur le bureau. Mettez-le debout en lui tirant sur la cravate et articulez en hurlant « Mais puisque je te dis que je veux passer à 32 heures !!! ».

Otez vos bas de contention, liez les membres de votre chef dans le dos suivant la technique du nœud de la vache folle, baillonnez-le au scotch de déménagement et profitez-en pour lui épiler cette moustache ridicule qui ne lui va absolument pas. Puis tirez le tout jusqu’à la baie vitrée. Faites-lui admirer le soleil couchant une bonne dizaine de minutes en articulant toujours que : " Tu vois, ça, c’est la vraie vie ".

On ne va pas non plus s’extasier des heures devant la vraie vie. Afin de montrer à votre chef à quel point vous n’êtes pas rancunière, pratiquez l’échange de pantalons (moins galvaudé que le sempiternel mélange de sang). Puisque votre boss a déjà accepté sans rechigner vos bas de contention, appropriez-vous son magnifique futal qui est au pantalon ce que la serpillière est au tapis persan. En le découpant, évidemment, car il est impossible de défaire un nœud de vache folle. Vous ne ferez rien de cet infâme chiffon, alors délestez aussi votre chef de sa Rollex, de son Mont-Blanc, de sa chevalière aux armoiries parentales. Toutes ces petites choses encombrantes pour le corps et l’esprit.

Enfin, sortir dignement de la pièce en articulant décidément assez fort (il faut bien que le couloir vous entende) : « Non merci, vraiment je n’ai pas besoin d’augmentation, mais j’accepte avec joie tes modestes présents».

Suggestions

- Si vous n’avez pas de bas de contention, vous avez peut-être le pantalon hyper top mode d’Ab6. Dommage pour lui.
- Si vous êtes déjà à 32h00, profitez-en pour passer à 28h00.
- Si votre chef n'a pas de Rollex, dommage pour vous.... vous êtes en plus tombée sur un radin.

vendredi 3 novembre 2006

Tant-Bourrin1096 jours et des poussières de banane

Eh oui ! Je vous avais narré il y a un an cette journée particulière de 2003. Le temps galopant comme un dératé avec ses bottes de sept vieux, voilà une année de plus écoulée.

Aujourd'hui, Tant-Bourriquet a

C'est fou, on a un tout petit nourrisson entre ses bras, tout calme, tout tranquille, on cligne des yeux et voilà qu'on se retrouve déjà avec un petit garçon plein de vie, fan absolu de

Alors, en ce grand jour, tant pis pour les grands dadais qui fréquentent ce blog : ce billet est rien que pour toi, mon bibou ! Ta maman et ton papa te souhaitent un



Et avec la musique, c'est encore mieux !

jeudi 2 novembre 2006

Tant-BourrinPoint de vue




Edit : Hier au soir, Tant-Bourriquet m'a piqué mes lunettes que j'avais posées sur la table le temps de me frotter les yeux puis est parti avec en courant. Après, impossible de trouver où il avait pu les planquer (je viens juste de découvrir que c'était dans le tambour de la machine à laver). Je tiens donc à préciser que j'ai dû écrire le billet ci-dessus sans mes lunettes et j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur des quelques coquilles éventuelles que ma forte myopie ne m'aura pas permis de détecter.

mercredi 1 novembre 2006

ManouBlow-up

F, ma charmante collègue de bureau à fleur de peau, parle et commente absolument tout ce qu’elle fait. J’aime bien. Ça me rappelle les bercements de mon enfance. Ma mère parlait aussi beaucoup.

Un matin, plongée dans mes colonnes de descriptions, j’eus de la peine à remarquer que F était bien plus à cran que d'habitude. Il a fallu que quelqu'un entre et lui dise « Tu vas bien ? ». « Non » répondit F. Je jugeais le moment opportun pour aller aux toilettes. Sur le chemin du retour, dans un couloir en baies vitrées donnant sur le vide je me résolus à lui poser la question.
- « Ça ne va pas, F ? ». Elle avait les larmes aux yeux.
- « Tu n’oses pas dire quelque chose à quelqu’un ? », poursuis-je.
- « Tu gardes pour toi ? ». Et là, F éclate en sanglots. Elle me décrit son ras-le-bol, l’impression que le chef lui met la pression constamment, ses presque 4 heures de transport par jour, sa fille qui veut quitter la maison...

J’ai fermé la porte. Puis je lui ai conseillé de préparer un entretien où elle parlerait, (1) des difficultés environnementales (le transport, les nouveaux outils informatique à intégrer, etc…, (2) du détail de sa charge de travail (ce qu’elle peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire dans les délais). Pour sa fille, je n’ai rien dit, évidemment. Dans l'absolu j'aurais voulu fermer complètement ma gueule, la prendre dans mes bras et l'écouter.

F a encore pleuré un bon moment. Nous sommes allées manger au restaurant, elle n'avait pas envie de la cantine. Puis j'ai couru sur le Parvis et devant la tour Gan ai poussé un grand cri (intérieur).

mardi 31 octobre 2006

Tant-BourrinUn peu de publicité

Avec BLOGBO Liquigel fraîcheur vivifiante...

...mes pages blanches sont d'une blancheur encore plus éclatante !

























































C'est vrai, ça, pourquoi je devrais trimer comme un taré pendant que mes co-blogueurs se la coulent douce, hein ?

lundi 30 octobre 2006

ManouInitial





J’entends le bruit du vent gagner du terrain sur l’enfant

Je sens le temps

J’attends


Que tu grandisses

Et te frottes à la vie

Car j’aimerais t’apprendre

A ne jamais baisser les bras

Malgré les bas

dimanche 29 octobre 2006

Tant-BourrinMa petite méprise...

J'ai entendu tout à l'heure une publicité sur une radio dite périphérique, comme on disait au siècle dernier. Bien fait pour ma gueule, me rétorquerez-vous, je n'ai qu'à ne jamais laisser traîner l'aiguille de mon poste à galène du côté de ces fréquences-là. Pas faux. Mais ce n'est pas le sujet.

Cette pub, disais-je donc, est une publicité à destination des PMI pour un établissement bancaire. Et, l'inventivité des publicitaires étant ce qu'elle est, c'est-à-dire un marais stagnant aux remugles souvent nauséabonds, le spot était illustré par les deux premiers vers de la chanson de Bashung "ma petite entreprise". Un morceau qu'on nous ressort par ailleurs ad nauseam à toutes les sauces dès qu'il s'agit de parler des PME/PMI, tant dans la pub que dans le domaine de l'info, les journalistes TV étant pourvus d'autant d'originalité décoiffante que les publicitaires.

Ouais, super ! Bashung, chantre de l'esprit d'entreprise, ça le fait !

A part que non.

Parce qu'après les deux premiers vers de la chanson, il y en a d'autres. Et quand on sait lire entre les lignes, on comprend vite que la petite entreprise qu'évoque Bashung... hem... ne concerne pas vraiment le monde du travail !

     (...)
     Et mes doigts de palper
     Palper là cet épiderme
     Qui fait que je me dresse
     (...)

Bashung est d'ailleurs très clair à ce sujet dans une interview données à RFI : "Pour le mec de la chanson, la dernière entreprise qui peut exister, c'est son amour pour cette femme. Il vit son amour comme un mec qui pointe, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il travaille dans cette entreprise amoureuse, il va se plaindre d'avoir des vacances parce qu'alors il ne peut pas aimer".

Evidemment, la chose était trop subtile pour être perçue par des publicitaires à l'esprit bovin pour qui, hors le premier degré, point de salut.




Un autre cas de malentendu intéressant : la chanson "born in the USA" de Bruce Springsteen. Perçue unanimement comme un hymne à l'Amérique triomphante, aux US über alles. Vous êtes-vous déjà penchés sur les paroles ? Non ? Eh bien, allons-y, alors (traduction approximative)...

     Né dans un bled paumé
     J'ai pris mon premier coup quand j'ai heurté le sol
     Tu finis comme un chien qui a été trop battu
     A passer la moitié de ta vie à te planquer

     Né aux USA
     Je suis né aux USA
     Je suis né aux USA
     Né aux USA

     Après m'être fait choper dans une rixe dans mon bled
     Ils m'ont collé un fusil dans les mains
     Et ils m'ont envoyé dans un pays lointain
     Pour aller tuer des jaunes

     Né aux USA
     Je suis né aux USA
     Je suis né aux USA
     Je suis né aux USA
     Né aux USA

     De retour chez moi, à la raffinerie,
     Le chef du personnel m'a dit "Fiston, si ça dépendait que de moi..."
     Je suis allé voir le responsable des vétérans
     Il m'a dit "fiston, tu ne comprends donc pas ?"

     J'avais un frère à Khe Sahn qui combattait les Viet Cong
     Ils sont encore là, lui a disparu
     Il aimait une femme à Saigon
     J'ai une photo de lui dans ses bras

     A l'ombre du pénitencier
     Près des torchères de la raffinerie
     Ça fait dix ans que je rôde sur la route
     Nulle part où fuir, nulle part où aller

     Né aux USA
     Je suis né aux USA
     Né aux USA
     Je suis un vieux ringard aux USA

     Né aux USA
     Né aux USA
     Né aux USA
     Je suis un vieux qui s'en balance aux USA

Voilà, les choses sont claires : il n'est pas question ici de chanson clamant la fierté d'être Américain, il s'agit au contraire d'un portrait au vitriol d'une Amérique qui envoie ses gamins au casse-pipe et les accueille ensuite en parias (il faut dire que le Viet-Nam était la première guerre jamais perdues par les USA).

Une méprise liée aux trois seuls mots du refrain captés par les non-anglophones.

Une méprise tellement forte que Ronald Reagan voulut utiliser la chanson comme hymne de campagne en 1984, au grand dam de Springsteen qui s'y opposa immédiatement.

Comme quoi, même certains anglophones n'y ont rien entravé !




Allez, une dernière méprise, très connue : "le temps des cerises", chanson dans laquelle beaucoup voient une vibrante oeuvre militante.

Sauf que non.

Le texte de la chanson a été écrit en 1864 par Jean-Baptiste Clément, qui vivotait chichement en essayant de placer ses créations, et a été mis en musique plus tard par Antoine Renard en échange d'une pelisse (c'est dire si le show-business a évolué depuis !). La chanson a alors connu un joli petit succès qui a fait qu'elle sera chantée sur les barricades pendant la Commune, sept ans plus tard. Chantée simplement parce que c'est un air populaire qui plaît, rien de plus, tout comme "la Madelon" sera chantée par les Poilus de 14-18.

En fait, la chanson n'est rien d'autre qu'une gentille bluette innocente, il suffit d'en lire les paroles...

     Quand nous en serons au temps des cerises
     Et gai rossignol et merle moqueur
     Seront tous en fête
     Les belles auront la folie en tête
     Et les amoureux du soleil au coeur
     Quand nous chanterons le temps des cerises
     Sifflera bien mieux le merle moqueur

     Mais il est bien court le temps des cerises
     Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
     Des pendants d'oreilles
     Cerises d'amour aux robes pareilles
     Tombant sous la feuille en gouttes de sang
     Mais il est bien court le temps des cerises
     Pendants de corail qu'on cueille en rêvant

     Quand vous en serez au temps des cerises
     Si vous avez peur des chagrins d'amour
     Évitez les belles
     Moi qui ne crains pas les peines cruelles
     Je ne vivrai pas sans souffrir un jour
     Quand vous en serez au temps des cerises
     Vous aurez aussi des chagrins d'amour

     J'aimerai toujours le temps des cerises
     C'est de ce temps-là que je garde au coeur
     Une plaie ouverte
     Et Dame Fortune, en m'étant offerte
     Ne saura jamais calmer ma douleur
     J'aimerai toujours le temps des cerises
     Et le souvenir que je garde au coeur

Ce n'est qu'après la Commune que certains exégètes se mirent à voir dans ces paroles un hommage vibrant au désespoir des combattants, en se référant notamment aux "gouttes de sang" du second couplet. Thèse renforcée par le fait que Jean-Baptiste Clément, de retour d'exil, dédia sa chanson à une infirmière morte pendant la Commune.

Mais, qu'on le veuille ou non, la chanson a été écrite AVANT les événements sanglants de 1871.

Il n'en demeure pas point que c'est une belle chanson et une belle légende à laquelle j'en envie de continuer à croire malgré tout.




Voilà, c'est tout pour ce coup-ci. La prochaine fois, je vous montrerai que "j'ai besoin d'amour", la chanson de Lorie, cache en fait une violente diatribe antilibérale et altermondialiste. En attendant, brossez-vous les dents et au dodo !

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