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mercredi 29 avril 2015

BlutchJuste histoire de vous secouer les méninges 2

Bravo à Mamascha
J'espérais vous retenir quelques jours avec cette énigme, mais bon... Je suis passé en mode urgence et je vous passe directos à la suite du billet.

Ce Sidi, je ne pensais pas que cette photo si caractéristique de Thiers puisse échapper à l’Auvergnate blogborienne, et pourtant….

Que je vous explique le pourquoi du comment que la chose s'est faite :

Je suis un laborieux du clavier. Je ne torche pas un billet en deux coups de cuillère à pot. Le calembour improvisé, ça se prépare, ça se fignole, ça s’aiguise et se poli comme la lame d’un couteau thiernois. Donc nous y voilà en plein dans le cœur du sujet, mais en laissant l’opinel au vestiaire. Il me fallait donc du temps pour élaborer le billet, d’où cet énigme en préambule. Avis à tous les ceusses qui considéraient que je l’ai joué faignasse, je ne voudrais pas être un vilain rapporteur, mais juste rappeler qu’un jour Saoul-Fifre s’est fendu d’un billet de quatre lignes à propos d’Epictète. NA !

Pour couper court :
Thiers est la capitale française de la coutellerie depuis six siècles. Je vais laisser de côté la fabrication automatisée des usines modernes pour vous parler des prémisses de la période industrielle. Ce temps où l’homme s’est associé à la force hydraulique pour s’épargner, pensait-il, des efforts, alors qu’il s’agissait juste de pouvoir produire plus. C’est pas d’hier qu’on se fait baiser par les patrons…

Si maintenant on découpe au laser la lame dans une tôle d’acier INOX, il fut un temps où le bas-fourneau nous sortait une crotte d’un amalgame ferreux qu’il fallait purifier en le martelant pour éliminer les scories. Le fer ainsi obtenu était trop tendre. Il s’agissait alors de lui incorporer du carbone. Disons qu’au départ, les forgerons ne savaient pas qu’ils incorporaient du carbone dans le fer. Ils avaient juste remarqué que lorsqu’ils chauffaient le fer sur un feu de charbon, le fer devenait plus dur qu’avec un feu de bois. Donc, tel Monsieur Jourdain, les forgerons d’alors fabriquaient de l’acier sans le savoir.


Le XVème siècle découvre la force hydraulique et la roue à aubes. Le premier moteur est né et rapidement, il est associé à un système de marteau à came pour remplacer les biceps. Le travail de l’acier devient moins difficile et surtout plus rapide. Pour l’affinage des lames de faux, les martinets tapaient à la cadence infernale de plusieurs coups à la seconde… impossible à réaliser a la main. Donc, nous sommes passé de la crotte en amalgame ferreux au lingot d’acier. Il faut encore amincir ce lingot et lui donner la bonne forme. Tout ça sur les martinets hydrauliques. En alternant les périodes de chauffe dans le foyer avec le passage au martinet, on poursuit la frappe en amincissant un bord de la future lame. La section forme maintenant un triangle. Si le forgeron a bien travaillé, la teneur en carbone de cette lame d’acier est bien dosée. Assez pour que la lame soit dure et pas trop pour qu’elle ne casse pas à la moindre torsion. Passe alors l’opération d’aiguisage sur une meule à eau afin que la lame ne chauffe pas.



Dans une usine équipée de la force hydraulique, la manivelle de la meule est remplacée par une poulie et une courroie. La cuve sous la pierre est remplie d’eau. Ces meules tournent à très basse vitesse, la lame ne chauffe jamais. Ce type de meule existe toujours chez les rémouleurs.

Lorsqu’on affûte une lame, il se forme toujours un fil devant le tranchant. C’est une opération délicate de casser ce fil. Aujourd’hui, c’est avec une pierre (corindon) huilée. A l’époque, c’était sur une pierre arrosée en permanence d’eau claire. (il fallait éliminer au fur et à mesure les particules de métal qui se détachaient de la lame.)

Je n'ai pas retrouvé une mention de cette opération. C'est une amoureuse de Thiers et de son passé qui m'a relaté les détails des conditions de travail pour cette dernière opération, avant de monter le manche sur la lame. Au moins pour un temps, cette opération était de loin la plus inhumaine. L’eau coulait dans un caniveau, au sol, noyant les pierres d’ébarbage. Les ouvriers travaillaient couchés sur le ventre, les mains continuellement dans la flotte. Mais le plus difficile c’était pour les jambes, totalement inactives, elles se refroidissaient très vite. Pour remédier à ça, ces ouvriers venaient au turbin avec leur chien qui se couchait sur les jambes du maître pour les réchauffer et pour faire contrepoids. Françoise m'a trouvé un document pour illustrer cette opération.


Je vous invite à visiter le site proposé par Françoise.

C’était comme souvent, le travail le plus délicat et le plus difficile. Ce sont ces ouvriers qui faisaient la renommée de la coutellerie. Car si le fil est mal enlevé et la lame s’émousse très rapidement.

Pour toutes ses opérations, il fallait être près de l’eau, d’une eau vive, violente même. C’est pourquoi les coutelleries de Thiers se sont établies dans les Gorges de la Durolle, en limite de la ville ancienne. Cet endroit est appelé le Creux de l’Enfer et je crois bien que c’est à cause des conditions de travail et non pour sa vision parfois apocalyptique…

Quelques photos du Creux de l’Enfer :

Victimes de la guerre ou de la guerre des prix ?


Une friche a été réhabilitée en musée de l'art moderne. On peut douter du bon goût d'avoir mis pour enseigne un cage en fer dans un lieu et pour un musée qui s'appellent "le Creux de l'Enfer"


Autres friches réhabilitées :


La ville ancienne dont la beauté s’est quelque peu émoussée, comme le tranchant d’une lame trop vieille. Thiers est bâtie sur une colline abrupte. Les dénivelés sont impressionnants et les jours de verglas doivent être épiques. Il n'y a pratiquement pas de rues qui ne montent pas (à part celles qui descendent)

Maisons médiévales


Le palace de Dieu


Et l’officine du banquier


Le logement du personnel... de direction, j'me disais aussi !


Petite usine post-hydraulique ou un artisan qui a su tirer son épingle du jeu ? Quoi qu'il en soit, un logement aussi grand que les ateliers, c'est rare....


Blutch

mardi 28 avril 2015

BlutchJuste histoire de vous secouer les méninges

Allez hop ! Un coup ne fait pas pute comme dirait Célestoche, je vous fais un billet à rebondissement…

Attends, là, je crois que je déconne…. Je vous fais un billet court (j’me disais aussi qu’il y avait un os parce que je crois avoir déjà commis cette chose dans le passé).

Le rebondissement, c’est pour après, enfin peut-être, ça dépend en fait de quelle manière vous aller trouver dans quel Enfer je vous emmène avec cette photo parce que je ne voudrais pas risquer de vous perdre en un lieu qui vous est totalement inconnu, surtout avec un nom pareil:

mercredi 22 avril 2015

AndiamoCat Stevens

Une chanson... Un artiste...

En 1970, je venais tout juste d'avoir trente ans, mais non je ne dansais pas le "Charleston" à Cannes au Carlton, comme ce regretté Philippe Clay !

Dans les "transistors" des année 70, ça déménageait pas mal, et au milieu de ces décibels, la voix douce et câline de CAT STEVENS et sa Lady d'Arbanville, écrite en l'honneur de sa compagne du moment, Patti d'Arbanville.

Elle en a eu de la chance, cette Patti : son matou... pardon, son Cat, lui a écrit une chanson, et quelle chanson ! Personnellement, chaque fois que je l'entends : je monte le son (il n'y a pas de contrepèterie) !


(ch'tiot crobard Andiamo)


jeudi 16 avril 2015

AndiamoLe chant des sirènes

Je ne veux pas parler des blondes roulées comme un paquet de pétards, et dont le bas du dos se termine en queue de poisson ! Je veux parler des sirènes d'usines, celles qui de leurs mugissements appelaient les salopards en casquette, au turbin, au chagrin, à la mine, au charbon...

Ça commençait à six heures du matin et même cinq minutes avant, appelant les ouvriers qui bossaient en équipe, tu n'avais pas intérêt à te pointer à la bourre, car si tu pointais une ou deux minutes après l'heure, on te faisait sauter un quart d'heure ! Mais oui mon seigneur.

Ensuite, c'était sept heures pour "la normale" puis douze heures la pause déjeuner... Et ainsi de suite, parfois il me prend à imaginer cela aujourd'hui ! Car même le samedi les sirènes hurlaient ! Putain, on était loin des trente-cinq heures, on les faisait en trois jours les trente cinq heures !

Alors le dimanche pas de vélo ! Déjà pour aller au boulot tu prenais ton clou, un vieux tarare sans âge, un trajet d'une demi-heure en moyenne, autant le soir, dix heures ou dix heures et demi debout, le sport, le fitness, la muscu, c'était toute la semaine que tu les pratiquais !

Alors le dimanche, les laborieux faisaient un peu la grasse mat', ou bien bricolaient leur petit jardin pour ceux qui avaient la chance d'en posséder un. Mais je vous assure que je n'ai jamais au grand jamais vu un "ancien" pratiquer un sport après le régiment, ou très rarement, ils étaient nazes la semaine terminée, et un dimanche ça n'était pas de trop pour se retaper.

Les "Nenesse" les "Julot" les "Bèbert" et autres "Cécels", le dimanche, c'était le carton qu'ils allaient taper avec des "pue la sueur" comme eux ! Sous mon clavier, "pue la sueur" ou "salopard en casquette", ça n'est pas péjoratif : j'étais des leurs. Remuer la ferraille, tourner les manivelles des bécanes dans la poussière et le cambouis, je connais.

Les belles parties de rigolade aussi, le taf était dur, mais l'ambiance était bonne. Les gigales, qui étaient d'anciens ouvriers, comprenaient ce besoin de se défouler, nécessaire quand le boulot est dur.

Qui aujourd'hui supporterait d'entendre hurler des sirènes dix ou douze fois par jour ? Dans les années cinquante, ça ne gênait pas trop, les gens étaient levés de bonne heure, l'embauche dans les usines se faisait entre six heures et sept heures, une heure plus tard pour la misère en faux col ! (c'est ainsi que l'on nommait les bureaucrates) Par contre ils finissaient plus tard, tout le monde se tapant ses dix heures de travail journalier.

Ça ne gênait personne, nous étions habitués dès le plus jeune âge à nous lever tôt, l'apprentissage à quatorze ans, personnellement à cet âge-là j'allais à l'école à Paris, et je prenais l'autobus à Drancy à sept heures dix ! Une navette ponctuelle comme un métronome, ça me faisait lever vers six heures trente, c'est tôt à quatorze ans quand j'y pense.

Dure cette vie ? Je ne le pense pas, lorsque les mines ont fermées, les mineurs avaient déclaré avoir perdu leur dignité ! Mineur de fond, un métier très dur, pénible, mais qui leur conférait un statut, une fierté : gagner son pain.

vendredi 10 avril 2015

BlutchL'art nouveau de l'école de Nancy

ou l’origine de l’art nouveau (aussi appelé « Jugenstyl » en germanophie).

La perte de l’Alsace-Lorraine par la France en 1870 a été, pour Nancy, une aubaine. Des riches familles ont quitté les territoires occupés pour s’y établir . Il s’en est suivi une émulation de la vie nancéenne, de nouvelles fortunes et la volonté de la montrer.

En conséquences, Depuis 1901 à Nancy un vent de folie a soufflé sur l’architecture et la décoration. Faut dire qu’un certain nombre de pointures se sont retrouvés autour de projets dont on peut dire qu’ils sortaient de l’ordinaire. Il fallait alors rivaliser d’audace dans l’originalité de ce que l’on peut appeler des œuvres d’art. Ca avait fait un peu comme maintenant avec le musée des Confluences et ses petits frère lyonnais,


Qui pourrait s’appeler aussi l’urinoir de lit.

Juste pour convaincre Célestoche que la comparaison n'est pas surfaite. Si tu demandes à Gogol des photos d'urinoir de lit, tu tombes sur ma photo du musée des Confluences, c'est bien la preuve...

mais ce qui change avec Nancy, c’est que c’est beau. C’est même magnifique de fantaisie et d’esthétisme. Faut dire aussi que ces constructions n’étaient pas sponsorisées par Arcelor-Mittal-Saint-Gobain. (quoi que… Il y a tout de même de belles oriels, vérandas et verrières en association verre-métal).

Que de la pierre taillée, des beaux bois, des pâtes de verre, des vitraux… et une folle inventivité. Parmi les pointures déjà évoquées, il y avait (sans autre ordre ou sélection que le fruit du hasard).

Les architectes : Jacques-René Hermant, Emile André, Charles-Désiré Bourgon, Lucien Weissenburger, Félicien et Fernand César, Paul Charbonnier, Alexandre Mienville, etc.

Les artistes : Bigot, Sauvage, Emile Gallé, Eugène Vallin, André... Jacques Gruber, Louis-Jean-Sylvestre Majorelle, Léopold Wolff 1863-1924, les ateliers des frères Daum, etc.

Quelques photos peut-être, juste histoire de rêver un brin… Ces photos ont été prises à la nuit déjà tombante, depuis la rue et sans recherche de références concernant les artistes et architectes. A déguster comme un promeneur nancéen.

Du « raisonnable » pour commencer ?


Peut-être les suites inattendues d’une pénurie d’équerres et de fil à plomb à Nancy ?


Du cossu classique.


Le toit semble avoir été déplacé par un vent trop violent, pourtant le Mistral ne passe pas par Nancy…


Vue de face


Et l’oriel du côté jardin.


L’architecte était-il un descendant de Numérobis ?
Quoi qu’il en soit, j’aurais bien voulu pouvoir visiter cette maison pour ressentir son énergie, car ça ne doit pas être anodin...


Vue latérale


Détail de la façade et des menuiseries


L’art nouveau transpirait aussi sur les maisons de ville


Un site qui en dit plus et mieux sur l’art nouveau de l’école de Nancy :

http://www.photos-alsace-lorraine.com/album/406/Art+nouveau

En bref, cet art nouveau là, j'aime...

Blutch

vendredi 3 avril 2015

AndiamoOn peut toujours faire mieux (billet d'humeur)

Le 9 mars deux hélicos se percutent en Argentine lors d'un tournage en vue d'une émission télévisée du style : "même pas peur" !

Il faut de l'adrénaline pour ces braves spectateurs, ces aventuriers de la ligne 13 : Saint Denis université - Châtillon Montrouge. Ou tout autre ligne du reste, ces capitaines Toy coincés dans les autobus comme le chantait Laurent Voulzy, ces aventuriers de l'arche de la défense, ces héros qui prennent les trottoirs roulants de l'aventure !

"On" a fait mieux, beaucoup mieux ! Sans hésitation on confie le manche d'un A320 à un dépressif, son état était connu, voire reconnu ! 150 morts !

Non mais les cons ça ose tout, disait Monsieur Audiard il y a cinquante balais déjà !

Ne me prenez pas pour un cynique ou un irrespectueux, les cyniques, les irrespectueux, ce sont ceux qui n'ont pas rayé des cadres ce copilote inapte psychiquement à se coller aux commandes d'un avion.

Ce n'est pas le copilote que je blâme, il a aussi payé de sa vie, mais ceux que je blâme, ce sont les inconscients qui l'ont jugé "apte" à piloter un avion de ligne, je pensais naïvement que les tests psychologiques étaient rigoureux, et qu'au moindre doute quant à l'état de santé mental d'un pilote, il est de fait suspendu illico. Je suis bien naïf et non cynique, comme bon nombre d'entre vous.

Quel aurait été le bilan d'une telle catastrophe, si l'appareil avait été un A380 pouvant emporter 500 passagers ?

Je vous le dis : "on peut toujours faire mieux" !

Ah oui, j'ai écrit ce billet il y a quelques jours déjà, depuis nous avons tous appris qu'en plus de ses problèmes psychologiques, il avait de gros problèmes de vue ! La totale en somme.

J'avais publié le dessin ci-dessous il y a près d'un an, dans un billet intitulé : "Dessins de très mauvais goût" ! Zazard ou prémonition ? Jugez vous-mêmes.


(ch'tiot crobard Andiamo)

lundi 30 mars 2015

FrançoiseUne île bijou, pour les choux et les genoux

Dans l'archipel du Cap Vert, Santo Antao recèle peu d'animaux, pas de serpents et assez peu d'insectes, mais une diversité végétale époustouflante. Les habitants y cultivent de tout, des oranges aux pommes en passant par le maïs, le café, les choux et les salades, le manioc et la canne à sucre, les haricots, patates douces, tomates, pommes de terre, et j'en oublie. Ajoutons y des chèvres et des poules pour la viande et les œufs, quelques vaches- rares car ça manque de pâturages- pour le lait, les poissons abondants en plein Atlantique à 500km des côtes africaines, et on obtient une autosuffisance alimentaire rare sous les Tropiques. Car contrairement à d'autres pays d'Afrique, les producteurs d'ici consomment avant d'exporter, ce qui est plus sage que de cultiver des fraises et des haricots verts à l'intention exclusive des européens, comme au Burkina Faso, et de ne même pas en connaître le goût.


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