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samedi 15 janvier 2011

Saoul-FifreLa honte à la fugure

Tunis. Aout 80. Titine et moi mangeons notre assiette de couscous dans un boui-boui de la vieille ville. En fait je ne l'ai jamais appelée Titine, je déteste donner des surnoms, on m'en a tellement affublé dans ma jeunesse, mais bon. Le restant du resto est désert, à part un autre couple, beaux, beaux comme seuls savent l'être des arabes, et un peu plus âgés que nous. Nous nous rapprochons et entamons la conversation. Ils sont de Lyon et rentrent en vacances au bled pour quelque temps. Titine est née à Bordj el amri, un village pas trop éloigné du leur, et ils nous proposent sans façons de nous embarquer avec eux. Un regard échangé avec Titine et nous disons oui. Nous passons sans regrets prendre nos sacs à l'hôtel pourri conseillé par le Guide du routard pour son tarif très abordable. Nous prenons le bus avec eux jusqu'au "village des bouchers". Devant chaque boutique à toit plat de la rue principale sont suspendues des carcasses en plein soleil, auxquelles des nuées de mouches font de l'ombre. Spectacle apte s'il en est à conforter un végétarien dans ses choix.

Un gars arrive dans sa belle 404 Pigeot à plateau. Il a un grand sourire, il est en train de faire construire une énième boucherie dans le village. Il engueule le maçon pour le principe, juste pour que tout le monde sache qui est le patron. Le maçon rigole : quelle que soit sa vitesse, il ne touchera rien de plus que le forfait convenu. Nous sautons sur le plateau et commence le secouage. Le seul membre de la famille qui possède un véhicule veut nous montrer comme ses amortisseurs sont robustes. Il roule à fond sur des pistes innommables, change brusquement de direction. On dirait qu'il cherche à nous envoyer en l'air avec ses ruades mais nous nous agrippons aux ridelles. Un nuage de poussière enveloppe la voiture qui saute en zig-zags de piste en piste à travers le djebbel. Cela fait bien une heure que nous sommes partis, je regarde avec un peu d'inquiétude derrière nous, je n'ai vu aucune maison, aucun point de repère, je serais bien en peine de retrouver mon chemin.

Nous arrivons enfin, au bout d'une éternité, dans un endroit magnifique et sauvage. La ferme est au flanc d'une colline, les bâtiments de pisé en forme de U tournent le dos au vents dominants. Le silence est absolu après la cacophonie du voyage et le coucher de soleil rougeoyant ajoute à la solennité de l'instant.

On nous présente au patriarche, un chibani enturbanné qui nous vrille en profondeur son regard noir et bienveillant, un rien moqueur à mon endroit, il faut dire que j'ai une coiffure affro du plus ridicule effet, je m'en aperçois brusquement à cet instant. On nous amène dans une salle où tout le monde s'assoit sur ses talons donc nous aussi. On nous passe un plat garni de quelques poignées d'eau. Aïe. Dans un coin si paumé d'un pays aussi sec, l'eau est une denrée rare, de l'ordre du symbole. Je me rends compte avec terreur que je ne sais rien de leurs traditions. Visiblement, ils veulent nous faire honneur en nous tendant l'eau propre en premier. On préfèrerait de loin qu'ils nous montrent comment faire, nous n'aurions plus qu'à les imiter ? Je leur demande avec insistance de commencer. Ils croient à un effet de politesse et se récrient : l'hôte doit faire ses ablutions le premier. Et merde. Je trempe un doigt dans la bassine et esquisse un rapide signe de croix totalement inepte en ces lieux, qui commence par la bouche, passe par les oreilles et finit sur mes sandales. Et je passe le bébé à Titine, guère moins empotée que moi. Nous touchons le fond, personne n'a compris mais tout le monde respecte cette toilette de chat qui souhaite se débarrasser des poussières du chemin.

Nous ressortons dehors pour la cérémonie du thé à la menthe. Jamais je n'ai goûté un tel breuvage. Une sorte de liqueur forte, dense, brûlante. Je sais comment éviter les brûlures, c'est la même technique que pour déguster les grands crus : on glouglougloute en mélangeant de l'air au thé qui s'en trouve de suite refroidi, ce qui permet de le boire presque cul-sec. Le verre aussitôt redéposé sur le plateau, on me le re-remplit à ras bord. Je suis tellement émerveillé par ce breuvage épatant que je mets plusieurs verres à me rendre compte de leur manège. Attends attends, me dis-je, car il m'arrive de me parler in-petto, mais ce que tu es en train de faire est totalement impoli, espèce de brutos mal dégrossi ! Oui mais comment faire ? Ils me resservent mon verre à peine fini ? Et ben, vous me croirez si vous voulez, j'ai trouvé tout seul la solution : il faut laisser un peu de thé au fond du verre. Ça ne veut pas dire "Elle est dégueu ta bibine", comme en France, mais bien "Je suis déjà au Paradis, comment pourrais-je me sentir mieux ?".

Puis nous mangeons avec les doigts, à même le plat commun. Le patriarche pousse les meilleurs morceaux vers nous. À part le couple qui nous a invités, personne ne parle français. Tout passe par le regard, les gestes, les sourires. Puis tout le monde se lève pour aller au lit. Nous nous alignons, hommes et femmes dans une pièce minuscule, sur des nattes. Nous, nous avons nos duvets issus de la recherche spatiale, eux, leurs couvertures de laine tondue cardée filée tissée à la main, aux motifs hérités d'une tradition millénaire.

Le lendemain, le rêve et la réalité refusionnent pour nous convaincre que ce lieu à l'écart des impatiences du siècle existe bel et bien. Ils ont décidé de nous faire un cadeau. Nous remontons sur le plateau de la 404 mais cette fois-ci la piste est quasi inexistante, nous roulons directement sur le rocher, nous quittons vraiment le monde dit civilisé et, sur une crête la voiture s'arrête et nous découvrons à nos pieds une ville. Morte, en ruines, mais tous les éléments de son ancienne magnificence sont là : colonnes rainurées avec leur chapiteau brisé, un grand amphithéâtre où nous gambadons de gradins en gradins, un temple, des thermes, des canaux, des constructions d'époques diverses. La boucle continue de se dérouler : d'arabe, nos hôtes ont essentiellement la langue. C'est la richesse génétique des peuples du pourtour méditerranéen, c'est ce mélange qui en fait la beauté. Djurdjura, Tyr, Corinthe (anagramme de "chieront", petite parenthèse, d'où l'effet laxatif du raisin, fermez la parenthèse), Alexandrie, Byzance, Rome, puis à nouveau Constantinople, Médine, Cordoue puis encore l'Istambul des Ottomans, sans oublier Paris via Marseille.

Mais loin des revanches, nous sommes ici chez les gardiens de l'éternité. Ils vivent et mangent comme le faisaient les bergers du Livre, de mouton, de blé, de fruits et d'huile d'olive.

Au moment du départ, le patriarche tiendra à me réparer mes sandales de skaï qui partent en lambeaux, avec de petits clous. Nous avions tout reçu et nous n'avions rien à donner. Je leur laissai un miroir de voyage, du shampoing, un sac de toilette mais comme nous voyagions vraiment légers, rien d'autre. Ils refusaient l'argent, bien sûr. Je les ai photographiés, et leur mechta aussi. De retour en France, je devais leur envoyer les tirages et j'ai toujours remis au lendemain. Aujourd'hui, ces photos, je ne les ai pas. A pus photos, a pus leur adresse et a pus Titine.

Restent le remords et l'image dégradée que nous avons dû laisser, de petits francaouis sans parole ni reconnaissance. Et la honte d'avoir imaginé le pire, prise d'otage, viol (Titine, surtout) lors de notre périple brinqueballant vers l'inconnu, alors que nous roulions vers la générosité.

Mais reste aussi tout ce qu'ils m'ont appris en une journée, dont je garde le souvenir précieux et que j'essaye de transmettre à qui veut bien.

mardi 11 janvier 2011

Tant-BourrinLes billets, ça se trouve pas sous le sabot d'un bourrin

Il faisait beau ce dimanche. Recevoir la douce chaleur de ces quelques rayons après trois mois de pluie et de neige ininterrompus a envoyé mon esprit vagabonder du côté de l'été et j'ai commencé à rechercher un gite digne de ce nom pour les vacances.

Petite masure sympathique sur la Côte d'Azur

Mouais... passable ! Et avec tout ça en tête, vous auriez voulu que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


La saison des prix littéraires est passée et, malgré cela, vous auriez voulu que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


En allant acheter ma baguette à la boulangerie du coin l'autre jour, je suis tombé nez à nez avec Eric Charden.

Eric Charden au siècle dernier

Heu... non, Eric Charden (ma boulangerie n'est pas située dans une faille spatio-temporelle !)...

Eric Charden tel que je l'ai vu

Et vous auriez voulu, avec une telle charge émotionnelle (presque aussi forte que celle du jour où j'ai croisé Jacques Ballutin), que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


J'ai encore la crève, le nez qui coule, la voix toute éraillée et, dans cet état, vous auriez voulu que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


Je me rends compte que j'ai vécu plus de 25 millions de minutes et, avec un tel fardeau, vous auriez voulu que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


Avec tous les jeux de société que Tant-Bourriquet a reçu pour Noël, de "Chaud l'éléphant" à "Gla-gla le pingouin" en passant par "Qui l'a vu ?", je n'ai plus un instant à moi. Et vous auriez voulu, dans ces conditions, que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


Au cours de mes pérégrinations internautiques, je suis tombé sur cette chanson, que je ne connaissais pas, de Gérard Lenorman.

Je réalise que la carrière du "petit prince de la chanson française" aurait pu avoir une toute autre dimension s'il avait laissé plus souvent tomber ses rôles de gentil dauphin pour celui de violeur psychotique. Et après avoir découvert ça, vous auriez voulu que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


La touche "L" de mon clavier est presque entièrement effacée. C'est étrange, car ce n'est pas la lettre la plus utilisée dans la langue française. Et avec une ettre en moins, vous auriez vouu que je vous écrive un biet digne de ce nom ?


Johnny Hallyday s'apprête à sortir un nouvel album. Et vous auriez voulu, au risque de lui faire de l'ombre, que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


Après plus de cinq ans de blogage intensif et 463 billets de haute tenue, j'ai les neurones aussi carbonisés que s'ils avaient subi une douzaine d'heures de pyrolyse dans un four, et vous auriez voulu, avec un encéphalogramme plat, que je vous écrive un billet digne de ce nom ?


Hein ? Comment ? Oui, vous auriez voulu ?

Ah ben zut, c'est ballot, ça ! J'ai rien préparé !

vendredi 7 janvier 2011

AndiamoAndalous, bijoux, tripous

Tout d'abord : j'ai planté mon ordi !

Un vilain virus m'a tout infesté. Je ne peux plus ouvrir mes documents. Pourtant je vous avais préparé une ou deux bluettes bien romantiques !

Alors je suis allé puiser dans un vieux (très vieux) billet écrit par T-B et sur lequel j'avais laissé un commentaire.

Copié-collé, retour dans l'interface Blogbo, petites retouches et voilà !




J'ai fait la connaissance des tripous il y a fort longtemps !

J'étais en vacances pour quelques jours en Auvergne, invité par une tante... Mais non une vraie tante, je vous vois venir ! La soeur de ma mère !

Etaient également présents : sa fille âgée de dix-sept ans et un cousin à peine plus âgé. A l'époque j'affichais vingt-cinq balais au compteur.

Un soir, comme nous rentrions après une virée, je pousse la porte de la cuisine, et alors... L'indicible, l'horreur, la pestilence, bonjour la fragrance !

Je m'inquiète : kestufècuire? M'enquièrès-je.

- Des tripous, me répond la joviale.

- Des quoi ?

- Des T.R.I.P.O.U.S., mijotés spécialement à l'intention de ton oncle par un ami.

Un ami ? Ah la vache ! S'ils n'avaient pas été copains, qu'est-ce qu'il lui aurait concocté le vachard !

Je pense que le tonton lui avait fait une vacherie au poteau, genre j'te chourre ta gonzesse, un croc aux pattes bien dégueu. Il avait la rancune tenace le revanchard !

Lui refiler une charogne pareille : c'était pas chrétien !

On passe à table, le cordon bleu nous apporte la caisse du chat ! Et commence à servir les portions.

D'autor la cousine décline :

- Pas question que j'bouffe de la merde !

Le cousin sournois prétexte une gerbe imminente, consécutive à un trop plein de glaces aux fraises. Tu parles ! Le pingre, il n'aurait jamais allongé un fifrelin pour casquer un cornet, même à une boule ! M'enfin!

Il n'en restait qu'un : ma pomme ! Invité j'étais : je ne pouvais pas refuser ! Pas correct, déplacé, incongru. Ah putain ! Fallait y passer.

Je suis plutôt du genre morfale, un vrai tout-à-l'égout, j'bouffe de tout, au moins je goûte, pas chochote sur la tortore. Mais là : se taper une couche-culotte genre celle du matin (les ceusses qu'ont des chiarres comprendront), jamais j'avais fait.

J'attaque : narines fermées, apnée grande profondeur, j'enfourne, je mâche.

Ah saloperie ! J'étais en train de bouffer la baballe du chien ! J'avais une solide mâchoire, de bonnes chailles, mais trop c'est trop ! Je n'en pouvais plus ! Et la Marie-Besnard qui me guettait, attendant une reconnaissance, un satisfecit, un MMMMMHH j'en redemande ! Moi, la tronche tordue, j'moufte pas.

Fayot sans doute, cireur de pompes : jamais !

Je pensais à la rue Loriston : ils n'avaient jamais testé les tripous, les raffinés des aveux spontanés, les princes du hammam, les accros de la baignoire, les adorateurs de la gégène ! Sinon ils les auraient ajoutés à leur panoplie!

Tu imagines : le mec à table, en fond sonore un disque de Balavoine, posé devant lui, une bonne assiette de tripous, et enfin en guise de dessert : la lecture intégrale du discours de Malraux lors de l'entrée au Panthéon des cendres de Jean Moulin !

Sûr, au bout d'un quart d'heure, il t'avoue le meurtre d'Henri IV, la prise de la Bastille, les attentats du onze septembre, et même l'attaque de Pearl Harbor !

J'attaquais la seconde bouchée, quand tout à coup : le flash ! L'éclair de lucidité, le soir j'avais rencard avec une petite ligotée la veille, dans une boîte de Saint-Nectaire.

Je vous arrête tout de suite : ça n'est pas parce qu'elle était de Saint-Nectaire, que son clapoir refoulait le claquos, Hein ?

Ah la vache ! La pelle assassine, que j'allais lui rouler, l'haleine de cow-boy, la gamelle putride, j'pouvais pas lui faire ça ! Les tripous allaient me casser la cabane, sûr.

Elle va me j'ter, pensais-je ! Me larguer ! Elle va me demander si j'ai bouffé mes chaussettes avant de venir !

Lâchement j'ai battu en retraite, mis les pouces, déposé les armes...

Aveyronnaises, Aveyronnais : je connais un peu votre région, elle est magnifique il est vrai, mais de grâce : NO TRIPOUS... ADISHATZ !

lundi 3 janvier 2011

Saoul-FifreÀ consommer glacé

Ce matin les arbres agitaient dans le ciel, avec une violence pathétique, leurs bras nus, secs et décharnés.

Le mistral pendant la nuit avait de nouveau lancé ses hordes réfrigérantes et leur haleine glacée à l'assaut de notre pauvre Provence. Et ne discutaillez pas, nordistes incrédules ! J'entends d'ici votre sourde et jalouse rébellion. Du haut de vos grands chevaux à la crinière enneigée ou verglacée, vous vous croyez dépositaire du froid lui-même, sous l'hypocrite prétexte que votre villégiature se trouve au septentrion du parallèle passant par Égletons. Mais vous êtes donc des barbares ? Aucune curiosité d'ordre géographique n'a jamais obtenu de visa pour pénétrer votre esprit ? Le Mistral, vous le saurez dorénavant, ne s'imagine pas plus qu'il ne se théorise. Il se vit, il se souffre, il se subit sans échappatoire possible. Le Mistral se saisit de chaque frigorie disponible et ne se contente pas de vous mettre en présence, précautionneusement, comme le font vos sympathiques zéphirs intermittents. Il vous fouaille les viscères avec, profondément, avec sadisme. Il vous congèle le cœur, vous bloque la respiration, vous fige la moelle, vous transforme votre dernière engelure généralisée en un doux et poétique souvenir.

Oui le Mistral en hiver en Provence c'est la cryogénisation gratuite et obligatoire.

Mais au cours des différentes glaciations que cette plus ou moins riante contrée a connue, l'Homo Çapince a eu le temps de bien se geler les glaouis, d'envisager diverses parades et d'évoluer progressivement vers l'Homo Sapiens, sage humain tel que nous le sommes devenus aujourd'hui. Car l'humain et l'humaine ont avant toute chose une âme de chercheur. Ils sont observateurs, ils aiment faire des expériences. Ils ont par exemple très rapidement découvert le principe de la fermentation, bien avant la cuisson ou la position du missionnaire. Il leur a suffi de simplement goûter les fruits tombés à terre, à moitié pourris, et d'en arriver, par un processus cognitif itératif incluant les concepts de causalité séquentielle, à la constatation d'un effet euphorique induit proche du "Hébélà chsais pas c'que j'ai".

Les diverses recherches autour du "liquide qui fait rire", ainsi qu'on appela cette nouvelle molécule, se poursuivirent sans presque discontinuer. Les béta-testeurs du nouveau produit, que, soit dit entre nous l'on n'avait aucun mal à recruter, s'aperçurent au cours de leurs divers essais qu'il ne se solidifiait pas au froid, comme les autres liquides. C'est le chasseur de mamouths Boooff qui, le premier, retrouva gelé son pot de jus de pruneau fermenté, qu'il avait oublié dehors. Il jeta le glaçon en grognant de colère mais lécha le fond du pot avec un plaisir évident, tout en fourrageant dans ses parties sexuelles. L'anti-gel absolu à usage humain venait d'être inventé et révolutionna cette période de notre histoire où nos ancêtres ne connaissaient pas encore le régulateur de température avec sonde thermique extérieure. On prit l'habitude préventive, dans les périodes gélives, d'en mélanger à l'eau de boisson dans des proportions suffisantes et de s'en imbiber abondamment l'intérieur du corps, dans un but exclusivement sanitaire de résistance au froid. Le sang circulant plus vite, réchauffait les extrémités et, cerise sur l'auroch, la morsure du froid semblait de toute façon moins féroce sous ce léger anesthésique.

On vit aussi que cela brulait à la perfection. On en arrosa les plats pour les faire flamber. On découvrit ensuite que même Boooff, le gars le plus vilain de la tribu, devenait joli garçon aux yeux des filles qui avaient goûté à ces liqueurs, et l'espoir renaquit dans les cœurs esseulés. Parallèlement, la horde développa des techniques de chasse plus industrielles contre les palombes et les autres volatiles qui leur volaient les fruits avant complète maturité et teneur maximum en sucre. L'idée de l'agriculture s'instillait lentement mais sûrement dans les cerveaux embrumés au cours des longues soirées d'hiver bien arrosées. Le travail de la terre est difficile, éreintant mais les esprits et les corps s'y plient volontiers quand ils en connaissent à l'avance la finalité joyeuse. La viticulture, l'arboriculture fruitière mais également celle des céréales, du houblon, de la betterave à sucre, tous les produits procurant en fait ces sucres lents que le manant n'aura de cesse de transformer en sucres rapides, bien plus festifs.

Le monde de la glèbe se structurait, trouvait ses marques, son but : lutter contre les météores glaciaux comme ce fichu Mistral nous emmenant gerçures et gélivures, certes, lutter contre la froidure, oui, mais surtout contre la froideur des rapports humains.

Et quoi de mieux que se mettre une bonne murge pour que s'effondrent les tabous, se disloquent les résistances, se relativisent les conflits, tombent les inhibitions et s'annihilent les contraires ?

Et avec modération, bien entendu. Vous l'aviez deviné, c'était sous-entendu, cela va de soi même si personne n'y croit une seconde.

jeudi 30 décembre 2010

Tant-BourrinUne nouvelle année va commencer...



Bonne année mon cul !


dimanche 26 décembre 2010

AndiamoUn joli conte de Noël

-Nono ?

-Nono ?

-NONO !

-Oui ma chérie, une seconde, tu vois bien que je prépare ma tournée…

-C’est ça, et à propos de tournée, j’espère que tu ne recommenceras pas ta DEBAUCHE de l’an passé. Enfin Nono tu penses qu’il était convenable de te murger comme un soudard, avec Père Fouettard et cette morue qui l’accompagne... Hein ?

-M’enfin Noëlla, mère Fouettard est une femme tout à fait convenable.

-Ah oui ! Convenable ? Une pouffe oui ! Bas résilles, body en cuir noir, piercing dans les narines, quant à ses cheveux… Rouge vermillon ! Les bottes cuissardes, les nibards à moitié sortis, on dirait deux gros pigeons dans un nid trop petit ! Ca t’excite oui, espèce de gros pervers !

-T’es injuste ma Noëlla d’amour, on a juste trinqué après ma tournée.

-A P R E S ta tournée ? Menteur ! Elle était à peine commencée oui ! Tous ces pauvres mômes qui n’ont eu que des cadeaux à la con !

-Ben, j’ai tout de même terminé la distribution non ?

-C’est ça gros malin : tu as distribué des bateaux radios commandés aux enfants du Sahel ! Des skis nautiques ou des surfs « longs boards » aux victimes du tsunami, des matelas de plage aux petits Inuits, sans compter les rubikub’s que tu as donné à une association pour l’aide aux aveugles !

Et cerise sur le gâteau : des rollers et des skate-boards dans une maison de retraite, des déambulateurs pour une crèche, sans compter les sex toys aux sœurs de la charité de la rue du Bac !

-T’es sûre ma Noëlla ?

-Parfaitement ! Les sœurs de Saint Vincent de Paul, rue du Bac dans le VIIème ! C’est moi qui ai dû répondre au courrier, calmer les esprits, me confondre en excuses, cirer les pompes : j’en passe et des meilleures !

-Oui, bon… Ben, j’vais aller faire chauffer les rennes avant de partir !...

La vache ! Y’a encore cette saloperie de « Nez rouge » qui est en train de jambonner !

-Laisse faire Nono : ça nous fera un renne tout neuf pour l’an prochain, d’autant que « Neunoeil » n’est plus très frais !

-AH ça ne risque pas ! Nez rouge est grimpé sur Mimile, c’est qu’il est pédé comme un phoque ce con ! Avec toutes ces pubs cochonnes qui passent à la télé, sans compter la vie des animaux, et toutes ces bestioles en rut, forcément ça détraque leur libido ! Ca déglingue leurs phéromones, ça booste la testostérone !

- Tu vois mon Nono, tu devrais regarder la télé plus souvent…

-C’est quoi t’est-ce que ça veut dire cette fine allusion ?

-Rien, rien, mon Nono, c’était juste histoire de causer. Tiens mon barbu préféré, je t’ai tout de même préparé un sandwich jambon beurre, ainsi qu’un grand thermos de vin chaud à la cannelle, et sais-tu ce que j’ai ajouté dans le vin chaud ?

-Euh… Non !

-Du viagra mon Nono, du viagra ! Après tout : c’est Noël aussi pour moi !

La Mère Fouettard... Quelle horreur ! Mais quelle horreur !

(Ch'tiot crobard Andiamo)

mercredi 22 décembre 2010

Saoul-FifreCartes postales

Blogbo, ces jours-ci, est plus vivant que le crane d'Henri IV récemment retrouvé, mais juste-juste, hein ? Quelques com's dithyrambiques mais l'ensemble est mou. J'attribue le phénomène aux vacances de Noël. Bon, nous ne partons pas pour ces vacances, c'est à dire qu'on fait attention sinon Anne va encore dire qu'on fout rien. Je ne dis pas qu'elle ait tort mais si elle voulait, elle pourrait partir aussi quand elle veut, avec tous les RTT de Bof, alors pouet-pouet camembert sur les vacances, hein, d'ailleurs ils sont en Normandie en ce moment, si je ne vous le disais pas, personne ne vous tiendrait au courant.

Pour être franc, on est monté à Lyon voir les illuminations de la Fête des lumières. Superbe, faut dire ce qui est, sponsorisé par EDF tout comme il faut. Une bien belle ville, Lyon. Et puis des habitants bien honnêtes : Margotte a perdu son portefeuille avec 75 € dedans et ils lui ont renvoyé tel quel à l'adresse qu'ils ont trouvé dedans !

Et puis on ira peut-être réveillonner en Italie, si ya pas trop de neige. Tout ça pour vous prévenir que j'ai un peu envie de vous faire le service minimum, vu que vous aussi vous êtes absents, ou en train de faire la queue dans les magasins, ou en train de vous amuser avec le jeu que vous comptez offrir à votre môme.

On a qu'à dire que je ne suis pas là et que je vous envoie des cartes postales. Ya pas assez d'images sur ce blog, je trouve.

Brème. Les touristes tripotent une de ces trois statues, devinez laquelle ?

Maastricht. Un fabuleux carnaval, d'une inventivité et d'un dynamisme extrême. Sacrés Hollandais !

Munster. Des piliers de Carnaval. Pochetrons mais dignes.

Amsterdam. Un marchand de bouées avec beaucoup de stock !

Paris. Alors, on joue les crâneuses ?

Transhumance des vaches Aubrac. 20 kilomètres à pattes, ça use les sabots !

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