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jeudi 27 novembre 2008

Tant-BourrinQuelques idées pour donner force et intérêt à vos présentations

Imaginons un peu : vous travaillez au sein de Canasson International SA, leader mondial du fer à cheval, et vous devez faire une présentation des résultats trimestriels devant le Conseil d'administration de l'entreprise. Bon, évidemment, ce n'est qu'un exemple, vous pouvez remplacer Canasson International SA par le nom de votre propre compagnie.

Le problème essentiel auquel vous vous trouvez confronté, lors de ce rendez-vous important pour votre carrière, est d'éviter la monotonie, la longue litanie des chiffres, et d'insuffler un minimum d'originalité afin de rendre votre présentation plus vivante et plus percutante (et ce d'autant plus que les chiffres de ventes ne sont pas tout à fait à la hauteur des objectifs). Mais voilà, vous manquez d'idées...

Manque d'idées ? Pas de problème : Blogborygmes est là pour vous en fournir ! Voici quelques suggestions qui devraient faire de votre exposé un moment inoubliable pour les membres du Conseil d'administration.

Suivez le guide !



Idée n°1 : la méthode "allez les vers !"

L'époque manque de lyrisme, c'est un fait. Alors pourquoi ne pas donner du souffle à la présentation des résultats trimestriels en la déclamant en alexandrins d'une voix pleine de flamme ? Vous donnerez ainsi à votre Président l'image d'un collaborateur ardent et passionné par son activité professionnelle et, en sus, la hauteur d'âme que vous afficherez contribuera peut-être à faire passer au second plan la bassesse des chiffres de ventes...

Avantages :
- Facilité de mise en oeuvre
- Permet de faire un travail de respiration bon pour la santé

Inconvénients :
- Nécessite l'achat d'un dictionnaire de rimes
- Suppose une certaine ouverte d'esprit de la part des membres du Conseil d'administration

Illustration :

Méthode n°1 - Allez les vers !

Téléchargeable directement ici



Idée n°2 : la méthode "à la Full Monty"

Puisque les chiffres de vente sont mauvais et que l'entreprise va se retrouver sous peu à poil, pourquoi ne pas en faire de même en égayant votre présentation d'un petit strip-tease dans la lumière intense du rétroprojecteur ? Le symbole sera vraisemblablement perçu à sa juste valeur par l'équipe dirigeante de l'entreprise et, si celle-ci compte quelques membres sensibles à votre charme inné, cela peut singulièrement booster votre carrière.

Avantages :
- Facilité de mise en oeuvre
- Permet de s'aérer les aisselles
- Possibilité de récupérer quelques billets de banques dans sa culotte

Inconvénients :
- Nécessite d'avoir vérifié la propreté de ses sous-vêtements au préalable
- Peut éventuellement nécessiter d'être ouvert à tout, au sens littéral du terme

Illustration :

Méthode n°2 - A la Full Monty

Téléchargeable directement ici



Idée n°3 : la méthode "ce serait robot"

Décidément, les résultats ne sont vraiment pas bons et, connaissant la réputation de semi-psychopathe de votre Président, vous appréhendez d'aller les présenter. Qu'à cela ne tienne : recourez à la PAO, la Présentation Assisté par Ordinateur, en envoyant un androïde à votre image, piloté depuis votre PC. Celui-ci, insensible à quelque forme de stress que ce soit, assurera imperturbablement sa présentation avec une précision chirurgicale. Votre Président, constatant que vous gardez votre sang-froid même dans des circonstances difficiles, sera assurément sensible à votre force de caractère et saura le jour venu vous en être reconnaissant.

Avantages :
- Limite les risques en cas de bagarre généralisée, si ça dégénère
- Méthode également utilisable les jours de flemme pour ne pas aller bosser (il suffit d'envoyer l'androïde à sa place)

Inconvénients :
- Nécessite d'avoir de sérieuse compétence en cybernétique
- Nécessite de revêtir l'androïde de ses propres vêtements pour donner le change et donc de rester en slip dans son bureau pendant la présentation

Illustration :

Méthode n°3 - Ce serait robot

Téléchargeable directement ici



Idée n°4 : la méthode "garder la foi"

L'entreprise Canasson International SA vit une période particulièrement tourmentée. Pourquoi ne pas profiter de votre présentation pour instiller un peu de sérénité dans le Conseil d'administration en la faisant sous forme de chant grégorien ? Cela ne pourra en outre que vous attirer les faveurs des plus croyants parmi les membres du Conseil d'administration et vous recevrez de sa part, n'en doutons pas, son entière bénédiction...

Avantages :
- Méthode simple, sans frais induit
- Permet de faire admirer votre belle voix

Inconvénients :
- Peut nécessiter de revêtir une bure pour gagner en crédibilité, si vous chantez très faux
- Peut nécessiter de se faire tonsurer le crâne pour gagner en crédibilité, si vous chantez VRAIMENT très faux

Illustration :

Méthode n°4 - Garder la foi

Téléchargeable directement ici



Idée n°5 : la méthode "tu me fais tourner la tête"

Commenter des palanquées de tableaux de chiffres et de graphiques vous paraît indigeste et vous craignez un certain assoupissement de l'auditoire. Alors pourquoi ne pas leur donner du grand spectacle et faire passer beaucoup d'émotion ? Puisque les résultats sont fantastiquement bas, donnez donc du fantastique au Conseil d'administration en lui rejouant "l'exorciste". Un peu de fond de teint verdâtre, un peu de gymnastique du cou pour apprendre à faire tourner votre tête à 360°, et le tour est joué ! Succès garanti lors de la présentation et pour la suite de votre carrière !

Avantages :
- Méthode spectaculaire à peu de frais
- Les rotations complètes de la tête permettent de balayer du regard tout l'auditoire et d'apprécier les réactions de chacun

Inconvénients :
- Nécessite d'apprendre à vomir puissamment à la demande
- Méthode légèrement salissante
- Peut susciter une légère crainte chez les personnes facilement impressionnables

Illustration :

Méthode n°5 - Tu me fais tourner la tête

Téléchargeable directement ici



Voilà, logiquement, quelle que soit la méthode choisie, votre présentation ne pourra être qu'un franc succès qui restera longtemps, longtemps, longtemps dans la mémoire collective de votre entreprise.

Plus longtemps que vous, en tout cas.

Merci qui ?

Merci Blogborygmes !

mardi 25 novembre 2008

Saoul-FifreLe parrain de mon fils

C'est le vrai beau mâle. Le cheveu et le regard noir, le sourcil dru et broussailleux, le poitrail taillé en V, musculeux, il gagne sa vie en retapant des ruines et en les revendant. Ses outils : la masse, la barre à mine, la bétonnière. Il casse, il coffre, il ouvre les volumes, il a un goût inné, de l'élégance, le sens de la valeur ajoutée mais ce serait le réduire que d'en faire un chef de chantier à la Village People, avec son petit mètre pliant en bois le long de la cuisse. Il sait tout faire : il a été prof agrégé d'anglais, patron de resto chébran, disquaire, maraîcher, le tout avec brio et sous-tendu par une culture générale brillante.

L'homme idéal. Et son mari n'est pas mal non plus, avec qui j'ai un point commun : la passion de la basse-cour. Et ton cul c'est du poulet, tu préfères le croupion, zou, celles-ci sont faites, vous allez devoir en trouver d'autres.

Ces deux-là ont beaucoup œuvré pour me faire comprendre cette notion - si chère à Antenor et à Pascal - de non-choix devant sa sexualité. Ce non-choix coule de source pour un hétéro, puisque soutenu, renforcé par la société, mais oblige le jeune homo à une rude auto-maïeutique pour ramener à la surface une certitude cachée en lui, ne correspondant en rien aux modèles dominants.

Le "vrai" homo, pour parler crûment, n'éprouve tout simplement pas de désir pour les meufs, et en éprouve, plutôt deux fois qu'une, pour les mecs. C'est simple à comprendre, mais point encore assez pour des Vanneste ou des Longuet qui ont du mal à intégrer ce concept. Bien sûr, le non-choix obligatoire et gravé dans le marbre est faux, comme la plupart des généralisations dans les affaires humaines. Je m'étais amusé à provoquer notre Maréchal là dessus, et Pascal le reconnaît : l'orientation sexuelle évolue parfois . Les bisexuels, bien entendu, et puis des revirements, des occasions.

Les homos aiment beaucoup moins parler de l'homosexualité choisie, ou plutôt acquise, voire subie. Ça fait tache sur la belle image. Et pourtant elle existe : mauvaise image de la mère, de la femme, relation de hasard devenant pérenne par habitude, mauvaise relation au père hétéro auquel on ne voudra surtout pas ressembler, mère poule possessive, jalouse. Un cas qui nous est proche, et douloureux : un enfant violé régulièrement par un prédateur séduisant et qui, malgré un suivi psychologique, aujourd'hui majeur, reproduit et recherche toujours des relations homos dominant/dominé.

L'important étant que les exceptions ne fassent pas oublier que l'homosexualité est une tendance normale, profonde, innée ou acquise dans les premières années de la vie, on ne sait pas, et qu'elle a droit à ce titre au respect et au droit de cité. Le travail entrepris par Pascal pour proposer des arguments à opposer à tous ceux qui aimeraient soigner, guérir, voire punir, éradiquer l'homosexualité, est d'une utilité capitale. Taper "gayrilla" dans la fenêtre recherche .

Les débats font rage dans les commentaires, bien sûr, sur ces sujets peu cons-sensuels. Encore que je ne sais pas si les blogs sont bien des lieux de débat idéaux, les longs développements n'allant guère au teint d'un rythme de publication souvent assez soutenu. Sur un sujet assez obsessionnel chez moi, les commentateurs étaient restés sobres et même admiratifs. Récemment, la reprise du même sujet , sous un autre angle, a soulevé un déchaînement de passions, de doutes et de questionnements. Les réponses amenées n'ont pas vraiment con=vingt culs les "opposants", qui étaient homos, d'ailleurs, pour la plupart.

La Nature obéit aux lois de l'évolution, elle s'adapte sans prise de tête, elle n'a aucune conscience, aucun but, aucun plan de carrière sur la comète, aucune morale. Seul le plus adapté survit. Non Calune, je ne conçois pas une Nature d'ordre divin dont le cours suivrait une finalité déterminée. L'ordre naturel est aveugle, flegmatique, très imaginatif mais ordonné. Ceci précisé, je préfère dire pour des raisons de style : "Si la fleur est belle, c'est pour attirer un gros bourdon dans sa corolle accueillante" plutôt que "Les lignées de plantes n'ayant pas développé d'organe floral assez attractif aux yeux des insectes pollinisateurs, se sont éteintes". Ça dit kif-kif la même chose.

De par mon métier, bien raciné, proche des plantes et des animaux, j'ai un peu de mal à voir du "naturel" dans le fait homosexuel. Comme Wilde lui-même qui persiflait "Si Adam avait été homo, nous ne serions pas là", je pourrais dire "Si mes reproducteurs coqs, béliers ou boucs "en étaient", ils se retrouveraient aussi sec dans le congélo". L'homosexualité existe chez les animaux, mais elle est certainement d'ordre acquis. Chez les mammifères vivant libres en troupeaux, meutes hiérarchisés (loups, cerfs, lapins, chamois...), il y a le couple dominant dont le mâle, vainqueur de tous les duels et défis, insémine TOUTES les femelles présentes. Que l'on constate des comportements homos chez les mâles restant la bite sous le bras ne m'étonne pas. Les bonobos dont on parle tant sont apparemment tous bisexuels, eux. Primates et proches de nous, ils se servent de la sexualité comme jeu, comme outil de pouvoir, comme cadeau, récompense et ... comme moyen de reproduction. Pas compliqués, les bonobos ! Quoi qu'il en soit, oui l'homosexualité existe dans la Nature, mais il n'empêche qu'il s'agit d'un comportement individuel, qui, généralisé, entraînerait la débandade de l'Espèce. La définition de l'Espèce est d'ailleurs "qui peut se reproduire ENSEMBLE". Le cheval et le zèbre se ressemblent étonnamment mais leurs rapports sont stériles. Nous serions tentés de classer le lévrier et le chihuahua dans des Espèces différentes mais ils peuvent nous faire des petits bâtards.

L'homme et l'homme ne se reproduiront jamais (je sais : les essais continuent pourtant). C'est là qu'on voit qu'une Espèce demande mâles et femelles pour se reproduire. Que la Nature a privilégié les individus qui possédaient cet élan instinctif vers le sexe complémentaire, ce désir, cette passion, cette canule juste assez longue pour déposer sa goutte de sperme au seuil du col de l'utérus, cette paire de couilles externe pour que les spermatos soient à leur température d'efficacité maximum, cette lubrification permettant de les guider jusqu'à l'ovule, cette poitrine lactifère permettant de nourrir les petits d'humains si peu dégourdis. Du coup, ceux qui éprouvaient du plaisir à satisfaire leurs instincts hétéros étaient plus fertiles et transmettaient leurs gênes. Les gênes des garçons peu sensibles au charme féminin restaient sur le bas-côté des sentiers de l'évolution.

C'est étudié pour . L'être humain tel qu'il est aujourd'hui est le résultat d'un processus de reproduction mammifère clairement normé "hétéro", qui fonctionne depuis le Mésozoïque. Est-ce si difficile d'entendre cette vérité ? À notre époque moderne, nous nous éloignons de la Nature. Les docteurs dissuadent leurs parturientes d'allaiter, les mamelles étant reléguées au rayon décoration ou servant d'arguments de vente. La fertilité est en baisse , on a de plus en plus de mal à trouver des spermatozoïdes bien frétillants et des ovules prêtes à s'ouvrir alors on a recours à des dopants, des cocktails d'hormones, on emploie des mots vulgaires comme "procréation médicalement assistée", on enfile des pipettes dans des éprouvettes, c'est Le meilleur des mondes. Une philosophie no life, no sex se répand, on a peur des maladies alors un strip-tease, un paluchage rapide, un french-kiss and go to sleep. C'est le safe-love. Sur Love&Chat ou MSN, kiffe ta cam, c'est encore plus propre : zéro éclaboussures (si : un peu sur le clavier l'autre soir).

Alors les homos sont loin d'être les seuls concernés par cette tendance "Nature ? No, Thanks !", ils sont fertiles, bien sûr, mais il faut les braquer pour qu'ils daignent tremper leur zob dans ces coinstots bizarres. Mettre au monde un enfant, c'est d'abord tomber raide dingue de sa mère, envisager de vivre suffisamment de temps avec elle pour épauler cet enfant jusqu'à sa majorité, et plus, s'il s'appelle Tanguy, caresser son ventre qui s'arrondit et il le faut, être amoureux, pour supporter une femme enceinte !

Je suis un libertaire, alors je suis d'accord sur tout. Amusez-vous avec qui vous voulez, adoptez, montez vos trocs de sperme en association, vos familles recomposées, vos écoles parallèles, mariez-vous en blanc... Dans mon pèqueno plein de ploucs votant Le pen à tous les coins de bois, j'ai souvent pris la parole pour défendre le respect dû à tout individu, toute tendance. J'insistais sur la tolérance, sur le devoir de se borner "à ne pas trop emmerder son voisin". C'est plus dur de faire ça dans la France profonde que dans un salon de thé du Marais, mais par pitié, soyez humains, normaux, utiles, fiers de vous mais n'appelez pas à la rescousse cette Nature qui a tenu bon, contre météorites et glaciations, notre devenir, le destin de notre Espèce, sur la base jamais démentie de la reproduction sexuée avec accouplement volontaire et joyeux.

dimanche 23 novembre 2008

Mam'zelle KesskadieQuand la morale vous fait la morale

C'est un signe, personne en ligne et j'ai décidé de ne rien faire de mon AM du samedi. Il faudra que j'écrive un billet.

Rien faire, évidement, à part de partir un lavage et d'aller reconduire Jérémie et de préparer le dîner et d'envoyer quelqu'un promener les chiennes. J'espère que ma laveuse prendra trois heures à finir son cycle, comme ça, je n'aurai rien à plier à part les trois bac pleins de linge propre qui attendent. En plus que pour ce faire, je devrai débarrasser (ou faire faire) la table après le déjeûner.

Rien à faire, je vous dis.

Ce qui me conduit directement au vide amoureux de ma vie. Le seul moment où c'est vraiment permis de ne rien faire et de dormir est la nuit. Or, mes amis, quel est le moment de ma vie où je meurs d'envie d'avoir quelque chose à faire ou à faire faire ?

Voilà.

Quand je dis que je meurs d'envie, je n'ai pas fini d'agoniser, il paraît.

Je vais avoir 50 ans l'année prochaine. J'en souffre horriblement. Et j'entends bien ne pas souffrir toute seule, alors souffrez que je vous en parle, écrive et chante toute l'année de ce drame existentiel : je ne suis pas éternelle et entre la fin et le début, il y a quelque part un crépuscule qui se voit au grand jour, je vieillis.

Non seulement ça se voit, mais ça se sent (comme dans ressentir et non pas humer, quand même !) dans mon corps. Or, mon esprit, que je croyais intact et alerte et jeune, le ressent aussi. Imaginez que j'ai pris quatre soirs et un matin pour écrire un travail de trois pages. Et encore, la page titre était déjà montée d'un travail précédent.

Vous me direz que les soirées sont plus courtes à mon âge, mais quand même.

J'ai du annuler un party de filles pour faire mon travail. Avant, j'écrivais ma prose APRÈS LES, je répète LES partys mixtes.

Il reste à me dire que je suis jeune de cœur, autrement dit les illusions vieillissent en dernier. En premier, vieillissent les enfants sans qu'on s'en aperçoive. C'est pour ça qu'ils nous le disent haut et fort (ici au sens propre, fort et haut) qu'ils ne sont plus des bébés.

Hélas, mon ventre n'est pas redevenu plat ce qui contredit le temps qui passe et qui témoigne que la grossesse vient juste d'être terminée. La durée, n'est-ce pas, est une notion ressentie et relative. Tiens, il reste à inventer les miroirs rajeunissants et amincissants. Peut-être est-ce la raison pour laquelle la vue baisse avec l'âge ? Question de conserver les illusions ?

Soupiiiiirrrrrrrr.

Pour revenir à ma préoccupation première et quasi unique, rencontrer l'âme sœur, je souffre aussi.

Vous me direz que dans l'Outaouais, sept femmes sont seules pour un homme seul et on ne compte pas les homosexuels (il parait que la région capitale a une plus haute population gaie que dans les autres villes, dû aux mouvements plus grands de la population. Je cherche encore l'étude qui démontrerait qu'il y a plus de femmes gaies que d'hommes, question de me donner une chance statistique à défaut de pratique) donc, je ne suis pas la seule, ça ne me console pas, étant donné que je ne ressens que mon besoin. Les divas ont ceci de particulier qu'elles ignorent et entendent bien perpétuer cet état d'esprit, les préoccupations d'autrui. Je reviendrai sur cet aparté.

Pour le moment, que je vous raconte ma dernière rencontre d'un homme.

C'était à l'épicerie. Je pourrais vous écrire et je le ferai, un long épisode pourquoi l'épicerie est la dernière place où vous pourrez rencontrer un homme célibataire.

Ici, comme convenu, c'était un homme marié à une femme qui me tape sur les nerfs. Lui, il est cute à mort, mignon comme les hommes qui sont juste de grands garçons, avec un tit air naïf qui lui permet de fleureter tout ce qui porte jupon au vu et au su de sa femme qui est certaine que son grand dadais ne sait pas ce qu'il fait et ne profitera pas de l'occasion.

Et elle a raison.

Or, le grand dadais est entré dans l'épicerie où j'étais moi-même présente, avec mon spleen et ma lutte contre l'embonpoint. Le cheveu en bataille et le coeur comme le champ de la bataille, après la dite bataille.

J'ouvre une parenthèse pour vous dire que deux de mes enfants qui ne sont plus des bébés selon leur certificat de naissance, sont en train de briser la glace dans un des bacs de jouets non rangés de la cour. Entreprise inutile, donc, intéressante. Je suis certaine que les mêmes enfants n'auront pas un iota d'énergie (10 puissance moins 24 selon une discussion passionnante en voiture) pour faire la même chose dans le stationnement l'hiver venu.

Oups, ils en sont aux coups de masse. Je ne savais pas que j'avais une masse dans mes outils.

J'espère qu'il restera un ou deux pieds intacts après leurs folles expérimentations.

Donc, le mari de la femme entre dans l'épicerie.

L'émotion qui me surprend est que je ne veux pas le voir, enfin, je ne veux pas qu'il me voie.

Je ne veux pas me faire cruser. Je ne veux pas avoir à ne pas résister parce que je peux ben vouloir autant que je le pourrai, rien ne se passera.

Qu'il aille pratiquer son charme auprès des tomates.

Ce qu'il faisait avec une attention qui ne faisait qu'exciter mes humeurs maussades, à défaut de susciter des émotions plus ... vous me comprenez dans mes silences.

Or, moi, j'étais dans les pâtisseries. Je vous rappelle que je suis à l'épicerie pour venir me chercher une collation santé pour ne pas avoir à compulser dans les sucreries à défaut des cochonneries.

Je reste dans l'odeur des pains chauds et je bouille intérieurement. Je tiens fermement ma sacoche, question de me rapeller que j'ai déjà compulsé dans la dépense et que je ne peux pas prendre ces biscuits aux brisures de chocolat à prix réduit parce que faits hier.

Lui est bien au froid et en est rendu aux raisins biologiques.

J'eus l'impression qu'il choisissait les raisins un à un. Tout d'un coup, je ne déteste plus sa femme, je l'envie. S'il prend autant de temps pour son plaisir, elle doit en avoir aussi.

Je ferme les yeux de dépit et d'envie et pour ne pas tendre la main vers les brioches glaçées du jour.

Il se tourne vers les concombres.

Mon esprit déjà à la torture par des pensées de manque et d'obscénités cherche désespérément mes intentions vertueuses que j'avais enfant.

Je me mis zà douter sur le fait que je fus tun jour de cette qualité chaste, tellement je ne trouvais pas deux iotas (voir plus haut) de réflexion qui auraient pu être d'un secours nécessaire et immédiat.

Enfin, ce cornichon quitta ses semblables cucurbitacées pour se diriger plus profondément dans la caverne des plaisirs gustatifs. (que ceux qui ont fait une psychanalyse m'interprètent le vocabulaire).

Je me ruai sans attendre vers la sortie comme si mon salut (à défaut d'un chum) m'y attendait.

Morale de cette histoire.

Si la vertu vous rebute et si quelqu'un d'autre la pratique pour vous, c'est que vous avez effectivement vieilli.

Vieilli (e).

jeudi 20 novembre 2008

AndiamoLe couteau suisse

La semelle de ses "High Rock" fait rouler un caillou, un limbert effarouché se faufile sous un rocher bordant le chemin emprunté par Georges.

De temps en temps, l'homme s'essuie le visage avec le dos de la main, le soleil cogne déjà fort en ce début de juin, sur le plateau Ardêchois près de Saint Remèze, entre Vallon-Pont d'Arc et Bourg-Saint-Andéol, une région encore sauvage pour qui se donne la peine de quitter les bords de l'Ardêche, surpeuplés au moment des vacances.

Georges est parti tôt le matin, sans dire précisément où il comptait se rendre, son petit secret en somme.

Il s'est mis en tête d'explorer "le fond du diable", c'est ainsi que les vieux du crû nomment cet aven, situé en aval de "la grotte de la Madeleine", une grotte aux concrétions magnifiques, attirant chaque années des milliers de touristes.

Quelques téméraires ont bien tenté de l'explorer, ils ont dû renoncer : un goulet très étroit interdit toute nouvelle progression !

Toutefois, certains spéléos ont mentionné qu'il existait peut-être un autre accès, situé plus haut, un petit boyau creusé par la rivière en des temps reculés. Comme cela se produit fréquemment, le cours d'eau érode lentement le fond de son lit, ce dernier s'effondre, et la rivière se fraye un autre chemin en contrebas.

Qui sait si, en explorant cet ancien passage, Georges ne réussirait pas à "contourner" le goulet et peut-être découvrir une nouvelle grotte, une salle magnifique, lui donnant son nom : "la grotte Mignot" !

Comme il y a "la grotte Chauvet" ou "l'aven Armand", du nom de leurs inventeurs.

Georges s'arrête à l'ombre d'un micocoulier, après avoir mis bas son sac à dos, qui commence sérieusement à le faire transpirer ! En tire une gourde et s'octroie une rasade d'eau bien fraîche, quelques abricots secs, deux biscuits "de soldat".

Le temps d'admirer le paysage : une garrigue sèche comme un coup de trique sur un sol calcaire, le chant des cigales, le grand ciel bleu aux portes de la Provence, et un charme envoûtant pour qui aime ces espaces où la moindre flaque d'eau est une providence.

Un coup de reins, le voilà debout. D'un mouvement souple il réajuste son sac à dos, puis se remet en route.

Je ne dois plus être bien loin maintenant, songe-t-il. Une petite demi-heure après s'être reposé, il s'arrête, inspecte les lieux, se dirige sans hésiter vers un amas de rochers.

Voilà, c'est ici, dit-il à haute voix, d'un ton guilleret. Quatre cornières scellées dans le sol, un méchant grillage rongé par la rouille, censé prévenir les chutes éventuelles... Dérisoire !

Pas très prudent de s'aventurer seul dans un gouffre, surtout sans avoir prévenu quiconque.

La gloire, ça ne se partage pas ! Vingt-cinq ans que Georges fait de la spéléo, initié par son père. Son fils ne s'intéresse qu'au tennis, bah ! A chacun son "trip", comme dit le fiston !

Sac à terre, une goulée d'eau avant d'attaquer les hostilités, il est en pleine force de l'âge notre Casteret ardêchois, quarante ans aux vendanges, toutes ses dents, des muscles bien entraînés, un moral d'enfer !

Après s'être assuré de la solidité des cornières, Georges y fixe un mousqueton, attache solidement une corde, le fond n'est pas très loin, neuf ou dix mètres tout au plus, alors il installe son système "auto-bloquant", et néglige la cordelette comportant un noeud type "Machard". Ce noeud assure la sécurité en cas de défaillance du système auto-bloquant ou d'une maladresse de la part de l'utilisateur, il se bloque dès que la corde se tend.

Bof ! Pour neuf mètres de descente, pas la peine, songe-t-il. Il installe son baudrier, accroche le mousqueton, s'assure une dernière fois de la solidité de l'ancrage, s'approche du trou, puis commence le descente, lente, sans à-coups, Georges est parfaitement décontracté, la lumière qui filtre à travers l'ouverture suffit amplement à sa progression, inutile d'allumer la lampe frontale (économiser les accus au maximum).

Tout se passe bien, cette descente en rappel n'est qu'une formalité, d'autant que le puits s'élargit au fur et à mesure de la descente.

Je ne dois plus être bien loin du fond, déclare-t-il à haute voix. Parler quand il est seul, il le fait souvent, surpris parfois par ses proches, il se fait gentiment charrier.

- Ouais ben au moins j'me réponds pas des conneries, leur rétorque-t-il !

Sous son pied gauche, il sent quelque chose : le fond, tout le monde descend ! Hurle-t-il, puis d'un geste sûr, il retire le mousqueton retenant le baudrier, sa main gauche s'enroule autour de la corde, dans un geste machinal, il tire sur la corde pour en éprouver la solidité.

Soudain, il sent le sol se dérober sous ses pieds, une douleur fulgurante dans l'épaule gauche, un craquement, l'humérus s'est déboîté, l'extrêmité supérieure est sortie de son logement, retenue à la scapula par les tendons, la corde enroulée à son poignet gauche s'est tendue, lui bloquant la circulation, en bas un bruit d'éboulis.

Georges a mis quelques minutes à récupérer, après le flash, il s'est évanoui, quand il émerge il ressent la douleur, horrible, lancinante, les tendons étirés au maximum, son front se couvre de sueur froide, il grimace, avec d'infinies précautions, chaque muscle de son corps semblant relié directement à son épaule, il lève le bras droit, lentement sa main se porte en direction de sa lampe frontale...

Clic ! la lumière a jailli de son casque, alors lentement il baisse la tête, le fond est là, un mètre cinquante ou deux mètres tout au plus, il comprend ce qui s'est passé : ce qu'il avait pris pour le fond, n'était qu'un surplomb ! Il a cédé sous son poids, et maintenant l'homme pend dans le vide comme une araignée au bout de son fil, mais une araignée de quatre-vingts kilos avec tout son barda.

A l'aide de son bras valide, il tente d'attraper la corde, pouvoir soulager son bras gauche, il lève l'épaule droite, tend la main, étire son bras en direction de la corde, le mouvement lui imprime une légère rotation, un hurlement lui arrache la poitrine, la douleur est si intense qu'il s'évanouit de nouveau.

Lentement Georges reprend conscience, sa main gauche est totalement engourdie, la corde enroulée autour de son poignet fait office de garot.

Si ça dure trop longtemps, ce sera la gangrène assurée songe-t-il, puis l'amputation. A cette seule évocation, il frissonne.

Une heure s'est écoulée depuis l'effondrement de la corniche... Un an, un siècle, il ne sent plus sa main gauche, comme anesthésiée par l'exsanguination.

Réfléchir, tenter d'oublier la douleur, se concentrer sur LA solution. Au prix d'un douloureux effort, Georges baisse la tête, le faisceau de la lampe s'étale à un mètre cinquante plus bas, il voit le sol de la grotte, proche, très proche, un saut pareil ça n'est pas un problème pour lui.

Trancher la corde : c'est LA solution, après je pourrai me débrouiller, la corde est là, j'ai du matos, un bras valide, ça va l' faire, ouais ça va l' faire !

Lentement il lève son bras valide, atteint le haut de son sac à dos, sent au bout de son doigt la pochette dans laquelle il glisse toujours son couteau Suisse, tire le zip en grimaçant de douleur, son pouce et son index explorent la pochette... RIEN ! Elle est vide !

Tout à coup un éclair ! Il revoit la scène : il est prêt à partir, son sac sur le dos, il est sept heures, il entend depuis l'entrée :

- Merde, de merde, putain d'lacet !

Georges a reconnu la voix de Raphaël, son fils.

- On se calme, on reste poli !

- Ouais j'suis déjà à la bourre, cette saloperie de lacet qui fait des noeuds, j'ai un match de tennis dans une heure ! j' y s'rai pas merde !

Georges se dirige vers l'entrée, son fils est là, assis sur les marches menant aux chambres.

- Fais voir ça.

Il a pris la tennis.

- Un joli sac de noeuds, déclare-t-il, prends mon couteau Suisse dans la pochette tout en haut du sac. Dans le même temps, il s'est tourné, présentant "l'Eastpack" à son fiston, ce dernier ouvre la pochette, sort le couteau, bascule le poinçon, et entreprend de desserrer le noeud récalcitrant. Quelques "merde" plus tard, le noeud enfin desserré, il remet le couteau dans le sac.

Le con ! Merde de merde, où il l'a collé ce putain de couteau ?

Il a hurlé, de rage et de douleur à la fois, puis le calme est revenu, il a encore essayé d'atteindre d'autres pochettes... Trop éloignées, sa main droite dans d'ultimes efforts s'est portée vers la corde, l'atroce douleur l'a fait renoncer.

Les heures se sont écoulées, il a repensé à ce bouquin de Stephen King, "Jessica".

Une femme menottée aux montants d'un lit métallique, une fantaisie voulue par son mari, ce dernier gisant sur le parquet, terrassé par une crise cardiaque, survenue au moment de l'orgasme ! Bien sûr, cette charmante saynète se déroulait dans un lieu complètement isolé.

Un rire nerveux a agité Georges lorsqu'il a hurlé : "appelez-moi JESSICA ! JESSICA " !

Après des heures d'efforts, après mille douleurs, après s'être de nouveau évanoui, s'être pissé sur lui, il a renoncé.

Quand on l'a retrouvé quelques semaines plus tard, le bras était toujours accroché à la corde, le corps gisait plus bas, il s'était détaché, la putréfaction sans doute.

Quelques jours après l'enterrement, Raphaël a ouvert le joli "Eastpack" gris et rouge, il a trouvé, dans la pochette tout en bas sur le côté gauche, le couteau suisse. Il se souvenait parfaitement l'avoir rangé là, après l'épisode de la tennis et, curieusement, le bas du sac était tout griffé.

mardi 18 novembre 2008

Mam'zelle KesskadieJe file un mauvais coton

Pas nouveau, juste avant mes 49 ans, juste avant que j'entreprenne la cinquantième année de ma vie.

J'ai une stagiaire qui sait tout. Du moins, elle le pense. D'un côté je devrais me réjouir, ça ne sera pas de trouble de lui enseigner, vu qu'elle a déjà tout vu. Pourquoi me ronge-je le sang ?

Ça doit être la pré-ménopause.

Donc, je suis sur l'heure du midi au Winners et je veux une sacoche. C'est ça ou un hamburger de chez Wendys. Vous avez compris, il y avait urgence à la compensation. Et tant qu'à compulser, aussi bien dépenser qu'engraisser... han ?

Je rencontre une dame qui veut la même chose que moi. On compare. On discute. Sa fille vient de divorcer. Elle ne veut pas payer trop cher parce qu'elle veut amener sa fille se payer une bonne bouffe. J'ai pas osé lui dire qu'une sacoche c'est aussi bon pour la compulsion, elle aurait pensé que c'est ce que j'étais en train de faire, compulser.

Ben quoi...

Voici donc, les critères de la parfaite sacoche tels que cette dame et moi avons décrété après quinze minutes de discussion et l'essai de trente modèles chacune.

Le sac à main parfait est : un, léger, deux, une seule gance à l'épaule, parce que la deuxième est toujours débarquée, trois un bon fermoir, quatre, un intérieur clair pour pouvoir bien voir les petites choses que l'on met dedans, cinq, là ça dépend. Est-ce qu'on est classique et qu'on veut vieillir avec la sacoche ? Alors, faut payer le gros prix. Est-ce qu'on est plus volage et que le changement nous est nécessaire ? Alors, on modère dans le cherté et on vise l'originalité.

Bref, elle a choisi un truc rouge, style plat, très in et moi, un truc noir, plutôt baluchon, mais vous devriez voir la doublure ! Ouah !

Tellement jolie que je l'ouvrirai pour les riches et les pauvres. Les riches pour qu'ils mettent un peu de sous dedans, les pauvres, pour leur montrer que je n'ai plus un sou, étant donné que je me suis payée une folie.

On s'étonne que le monde ne tourne pas plus rond étant donné le grand choix de sacs à main. si on occupait les belligérants à trouver le sac parfait, je vous jure, il y aurait moins de guerre.

Par contre, je ne jurerais rien sur les batailles de sacoches, mais là.... c'est une autre question hypothétique.

Vous dire que j'ai le neurone très solitaire et non connecté à rien en cette fin de jeudi serait inutile, ce dernier texte vous a sûrement mis la puce à l'oreille faute d'avoir mis de l'oseille dans le sac.

dimanche 16 novembre 2008

Tant-BourrinBrouillon de culture

Jugeant que le niveau intellectuel de ce blog était en train de s'affaisser mollement, j'ai décidé de reprendre les choses en main et de créer une rubrique culturelle sur ce blog, dans laquelle je vous distillerai quelques précieux conseils qui vous aiderons à rester à la pointe de l'excellence neuronale et de briller dans les salons où l'on cause. Non, Souf', je ne parle pas du Salon de l'agriculture !

Voici donc le premier billet de cette rubrique, consacré aujourd'hui à la littérature. Tous chez vos libraires !





Huit clopes - Jean-Paul Tartre

Trois personnages, un homme et deux femmes, se retrouvent à leur mort dans une même pièce. Hélas, l'homme, Cigarcin, est un fumeur invétéré alors que les deux femmes ne supportent pas du tout la fumée. L'une d'entre elles reproche vertement à Cigarcin d'en être déjà à sa huitième cigarette en moins d'une heure. La seconde lui fait remarquer qu'il a les dents plus jaunes qu'un gilet de sécurité et que son haleine devrait être interdite par la Convention de Genève. Les trois protagonistes finissent par se foutre sur la gueule et vivent l'enfer pour l'éternité, l'auteur faisant dire à un de ses personnages cette citation mythique : "l'enfer, c'est les goldos sans filtre".





Crie, mais gentiment ! - Fédor Dodoesky

Persuadé d'être un surhomme, un ancien étudiant de Saint-Pétersbourre nommé Raskolniquov s'efforce tous les soirs de faire mourir sa copine de plaisir au lit. Et de fait, celle-ci pousse de hauts cris. Mais, très vite, Raskolniquov est atteint de paranoïa et s'imagine que tous les voisins entendent les cris de sa copine à travers les cloisons de l'immeuble, ce qui le rend presque fou. Il finit par avouer à tout le monde que, oui, il nique comme une bête, puis il part en exil en Sibérie pour aller sodomiser des ours sans crainte du voisinage. A son retour, des années plus tard, sa copine lui révèle qu'elle simulait, ce qui le rend légèrement véner.





Maudit bic - Waterman Melville

Le capitaine Achab se fait un jour piquer le stylo Bic avec le lequel il était en train d'écrire ses mémoires. Le roman raconte alors un périple autour du monde à la recherche de son maudit Bic qu'il s'est juré de retrouver : "pour une fois que j'avais trouvé un stylo Bic qui marche à peu près, ça fait trop ièch' !"... Sa quête restant vaine, le capitaine Achab finit par sombrer dans la folie.





Légume des jours - Boris Viande

Cokin, jeune godelureau aisé, trouve un jour le grand amour en la personne de Chlouée et se marie avec elle. Mais, bien vite, Chlouée tombe malade : un chou-fleur pousse dans son orifice anal. Cokin tente tout pour la guérir et, au final, doit se résoudre à lui bouffer le cul jour après jour, ce qui va hélas lui donner de fortes flatulences.





Cinq semaines, emballons ! - Nulle Verge

Un guide pédagogique illustré de nombreux exemples et exercices pratiques pour devenir en cinq semaines un expert de la drague et goûter enfin au plaisir de la traversée de la trique.





Il chômera, mon amour - Marguerite Duraille

Un employé de bureau devient l'amant d'une femme superbe, une véritable bombe atomique. Dans les confidences qu'ils échangent, il raconte ses souvenirs d'un amour impossible avec une machine à composter le courrier : surpris au bureau en pleine relation sexuelle avec celle-ci, il a été viré sur-le-champ et pointe désormais à l'ANPE. Un livre essentiel sur le travail de mémoire.





La muette - Check-Off

La jeune héroïne de la pièce, Mima, est persuadée d'être née pour devenir star de la chanson. Son boyfriend DJ Konstant1 lui écrit un rap de la mort qui déchire sa race. Malgré cela, cette teupu de Mima se tire avec un autre keum, qui lui a promis de la produire et de lui faire gagner le concours de l'Eurovision. Mais une fois en studio d'enregistrement, Mima découvre qu'elle est muette de naissance, ce dont elle ne s'était jamais aperçue. Sa carrière de chanteuse s'en trouve donc légèrement compromise. Deux ans plus tard, elle rend visite à son ex-boyfriend DJ Konstant1. Celui-ci comprend alors l'inanité de sa vie et se suicide en écoutant l'intégrale de Michelle Torr.

vendredi 14 novembre 2008

Saoul-FifreLe compliment toujours aux lèvres

Tiens, la madré est descendue me voir. Ça c'est du rare, c'est du lourd, ya un temps fou qu'on s'était pas vus, elle habite loin, je bouge peu et la transhumance d'une tribu foncièrement sédentaire demande de longs leviers, des points d'appui granitiques et des palans de compétitions.

Alors bien sûr, je téléphone régulièrement. L'amour maternel se nourrit de ces petites attentions. Il se passe rarement plus de 2 mois sans qu'elle reçoive mon appel empreint de ponctualité affectueuse. C'est un point sur lequel je ne fais pas d'économies : ce serait un comble avec mon forfait ADSL illimité vers les fixes.

Mais comme elle est très bavarde, je suis néanmoins obligé, la conversation s'éternisant, de lui rappeler : "Maman, c'est moi qui t'appelle !". Un vieux réflexe atavique de politesse innée mêlée de parcimonie chevillée au corps la fait alors bégayer un "Je raccroche, je raccroche, merci d'avoir appelé, Saoulfifre, je pense beaucoup à vous même si je ne téléphone pas souvent...".

Elle va attraper dans quelques jours ses 83 ans, aux olives, elle est en pleine forme grâce à une hygiène de vie gandhienne, elle entretient son neurone avec la méthode tantbourrine basée sur la résolution de mots-croisés de Max Favalelli, elle marche dans les dunes et le bon air iodé en gueulant J'aime les ports de l'Atlantique , elle prie, elle gâte ses treize petits-enfants et ses 2 arrières-petits-enfants, elle donne, elle distribue le peu qu'elle a, elle œuvre pour les autres, faisant cadeau de son temps, dilapidant cet amour qu'elle a surnuméraire, qui déborde, qui fait boule de neige, dont la spirale inspirée arrache tout sur son passage.

C'est une grenouille généreuse dans son bénitier des Danaïdes.

Elle nous enterrera tous, moi en tout cas, c'est sûr. Ce n'est pas que je le lui souhaite, non j'ai pas dit ça, c'est la hantise absolue de perdre un enfant, c'est l'horreur anxiogène, mais il faut bien reconnaître qu'elle n'y met pas du sien. On lui donne couramment 15 ans de moins. Et moi 10 de plus. Alors le calcul est vite fait, surtout si on tient compte des corrections automnales de vinification/distillation et des excès, dépassements de quotas, rajouts, régimes inversés, rabs de sauce, relevages nocturnes, léchages de plats et finissages de toutes les assiettes de la tablée par dégoût du gaspillage, dont je suis coutumier. Des finissages, pas du gaspillage.

Et elle le sait la bougresse, que mes analyses de sang ressemblent plus à des recettes de sorcières, des cocktails de poisons ou des listes de composants iningérables, indigestes, non-comestibles et fortement déconseillés voire interdits à la consommation. Alors, ironie ou cynisme, elle me parle de son cholestérol, sans jamais citer de chiffres, bien sûr, ni m'avouer que s'il y a pléthore, c'est de son bon cholestérol, comme de bien entendu.

Et elle ne rechigne pas à en remettre une louche : "Ton père n'avait pas de ventre, lui. Comme j'étais de 14 ans sa cadette, il considérait comme un devoir de faire attention à lui, de se tenir toujours droit... Il faisait du yoga, lui." Ben on a vu le résultat : ça fait quand même 40 ans qu'elle est veuve, il a peut-être abusé du yoga, papa. Et puis c'est pas ma faute si Margotte est à peu de choses près, de la classe avec moi ?

Son regard s'attardant sur ma silhouette est lourd de reproches mais elle cherche comment exprimer son ressentiment sans se faire envoyer sur les roses. Elle me glisse : "Voilà, je sais. Tu tiens de ton grand-père paternel, que tu n'as pas connu. Il est mort sur la table d'opération, à 54 ans, à cause de son diabète. Tu devrais faire attention".

Bigre. J'en ai 52, je l'ai bientôt battu. Tiens bon la vague et tiens bon le vent, hisse et ho !

Les meilleures choses ayant une fin, ma mère finit par partir et je reçus par la poste de sa part quelques jours plus tard un cadeau qui me fit bien plaisir, accompagné de ces mots :

Bonjour Saoulfifre

voici comme je t'ai promis, la caricature de ton grand-père. Un bon vivant apparemment. Et qui te ressemble.

Bises à tous Maman

Ben merde !

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