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samedi 28 août 2010

Tant-BourrinBrouillon de culture (10)

Revoici "Brouillon de culture", l'émission bloguesque qui rend les internautes moins cons en leur ouvrant l'esprit sur la beauté et la finesse.

Et remarquez comme le temps file vite : il s'agit déjà du dixième numéro de cette remarquable chronique que l'univers entier nous envie. Pour les internautes de passage qui ne la découvrent qu'aujourd'hui et baignent donc encore dans le jus glauque de leur inculture crasse, il reste possible de s'offrir une session de rattrapage en allant dévorer les numéros précédents ici : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9...

Pour fêter dignement ce dixième numéro, je suis allé quérir dans mon immense bibliothèque trois purs chefs-d'œuvre de la littérature française que tout homme de goût se doit d'avoir lus dans sa vie.

Allez, même si je sais que vous avez facilement le vertige, il est grand temps de vous élever un peu intellectuellement...





Terre des ohms - Antoine de Sainte-Elec-Hucéhéry

Cette œuvre autobiographique, lauréate du grand prix du roman de l'Académie française, relate une série d'événements de la vie de l'auteur datant de l'époque où il travaillait pour la Rhéostale, une compagnie d'artisans électriciens, et aborde des thèmes aussi essentiels que la mort, le sens de la vie, l'amitié, etc. Le cœur du récit de Sainte-Elec-Hucéhéry est son accident en 1935 où lui et son apprenti faillirent mourir électrocutés en intervenant sur une installation intérieure dont la mise à la terre était défectueuse.

C'est d'ailleurs cet événement qui inspirera à l'auteur une autre œuvre magnifique, "la petite pince", dans laquelle il incite tous les électriciens du monde à ne jamais oublier d'utiliser leur pince ampèremétrique.

Quelques citations du livre :

  • « Aimer son boulot d'électricien, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble où l'on fout les doigts. »
  • « Ce que j'ai fait, je te jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait : elle aurait d'abord vérifié l'absence de jus. »
  • « Ce qui me tourmente ..., c’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart électrocuté. »




L'enflure du mâle - Charles Bauderriaire

Ce recueil de poèmes est une oeuvre majeure de Charles Bauderriaire, mais également de la poésie moderne. Il y sublime la fonction érectile du sexe masculin en l'enrobant d'une esthétique nouvelle, dans des poèmes où la beauté le dispute à la force onirique des images.

Voici l'un des plus beaux poèmes de ce recueil....





Autr' races - Corbeille

Cette pièce en vers, dont l'action se déroule dans l'antiquité, narre la guerre fratricide qui éclate entre les proches de l'empereur Nicolus Detritus Sarkosius et les Coriaces de l'opposition. Pour en finir, chaque camp désigne quelques champions qui se battront en combat singulier pour décider du vainqueur.

Mais très rapidement les Coriaces de l'opposition abattent les champions de Sarkosius, en dénichant des malversations qui virent au scandale et causent leur mort politique : Blancus, Joyandetus, Estrosius sont ainsi rapidement mis hors combat. Les Coriaces blessent ensuite gravement Woerthus, un proche de Sarkosius et son dernier rempart. Seul guerrier valide de son camp, Hortefeuxius, en habile stratège, décide de détourner l'attention en allumant un contre-feu : il trouve des boucs émissaires parfaits pour tous les malheurs de la Cité, les Roms, qu'il voue aux gémonies et à la vindicte populaire dans un brillant discours :

Roms, l’unique objet de mon ressentiment !
Roms qu'à tour de bras j'expulse bruyamment !
Roms que j'envoie paître et que mon cœur abhorre !
Roms enfin convoyés vers les aéroports !

L'astuce, bien que grossière, se révèle payante : oublié quelque temps de l'opinion publique, Woerthus peut enfin se relever, panser ses plaies et continuer à batailler pour son empereur blingus-blingus. Les Coriaces, toujours aussi nuls et naïfs, sont bien partis pour perdre encore une fois les élections impériales qui se profilent à l'horizon.

mardi 24 août 2010

Saoul-FifreMona 3 étoiles

L'huile d'olive se conserve longtemps grâce aux anti-oxydants de ses noyaux broyés, mais faut pas exagérer !

Plusieurs mois déjà que j'ai confié mon bidon d'huile à mon fils, qui habite en Savoie, avec comme consigne de le faire passer à Nathalie, qui n'habite pas loin, en échange de

Mona 3 étoiles

son troisième et dernier roman (pour le moment). Et à chaque fois qu'il rapplique à la maison, c'est "Je n'ai pas eu le temps", "J'ai oublié", "Le gaz-oil est cher", "Je travaille, moi...". Bon, à ce niveau d'excuse, sachant exactement sa situation réelle de chômeur professionnel, j'ai commencé à tiquer et je me suis permis d'élever légèrement la voix :

Mais bordel à cul, je vais le lire quand, le livre à Nathalie ? À la saint Bling-bling ? T'as que ça à foutre de tes journées alors tu vas peut-être y arriver, à aller me le chercher ? Je te préviens : la prochaine fois que tu redescends, tu l'as, sinon ça va chier dans le sèche-cheveux !!

Un bon pédagogue sait trouver les mots qui valorisent l'enfant afin de renforcer sa confiance en lui et lui permettre de passer à l'acte de manière efficiente. Et le voilà sous mes yeux, ce Mona 3 étoiles, que tous nos commentateurs ont lu, sauf moi, par la faute de ce §&X$*% de fils indigne.

Il ne paye pas de mine, il est blanc avec juste la soupière stylisée en rouge et en haut à gauche, cette soupière qui tient le rôle principal ou presque, dans cette saga de banlieue. Le mot de saga est employé à dessein. Même si le fantastique du quotidien, fraternel, inhérent au style de Nathalie, a reçu un bémol dans ce dernier livre, c'est pour laisser le passage au souffle épique du mythe, sur un tempo plus universel. Nathalie, travestie en une petite vieille, Mona, on ne peut plus française moyenne, a néanmoins des choses importantes à nous dire, des réponses à nos angoisses ordinaires.

Entrez sans frapper dans ce bouquin, vous vous y sentirez de suite à l'aise. Rien de moins "héroïques", de moins intimidants que ces personnages de tous les jours que l'on croise à tout bout de champ. Rien de plus banal que leurs petites amours contrariées, que leurs erreurs, que leurs faux pas, ce sont les nôtres. Le suspense est ainsi assuré, de manière naturelle, par la simple humanité qui se dégage comme une vapeur légère de ces scènes sympathiques, émouvantes, tristes, généreuses, crispantes, vraies, à l'image de la vie, notre vie.

Dans notre monde actuel, où les anciennes valeurs obsolètes et paternalistes ont été remplacées par l'égoïsme, la course au pouvoir et la frénésie de consommation, la fraicheur humble de ces petites gens qui réinventent au coup par coup un nouveau "vivre ensemble" fait de respect, d'écoute et de regards, ressemble à une vraie révolution intérieure.

À plusieurs, en s'entraidant, entre individus se choisissant librement, on est plus meilleurs, nous dit Mona. Ce n'est pas en essayant servilement d'imiter son voisin que l'on se réalisera. C'est en plongeant dans ses propres profondeurs, en suivant son instinct, sans prise de tête, que la réponse aura des chances d'être fine. Parodiant Serge Lama, Mona trouve par exemple que l'enfant pour la mère, c'est celui qui est là et qui lui tend les bras. Vivant au jour le jour, n'ayant qu'une vie, considérant qu'un tient vaut mieux que deux tu l'auras, elle se choisira des enfants à portée de main et de cœur.

Mona, c'est le retour à la simplicité rude et à l'évidence.

Le rythme est là, le style est fluide, créatif, on ne s'ennuie pas, on se passionne pour Mona, cette grande dame si modeste et ses amis aidants/aidés, pour sa vision si originale, si positive de notre environnement social, mais bien sûr éminemment critique, voire taquine.

Pour ceux qui connaissent le look d'adolescente attardée de Nathalie, ne vous y trompez plus : Mona 3 étoiles est le roman de sa maturité confirmée.

vendredi 20 août 2010

CaluneLe Bilune

Aujourd'hui, pour faire comme si on était à Cannes, aux Oscar, aux Gérard et j'en passe, je me propose de remercier quelques personnes - non mais ne soupirez pas comme ça, j'insiste. :-)

Je vais commencer par

  • ma mère, qui (non seulement m'a mise au monde, ce qui était un bon début, mais aussi) a toujours été fan des peintures, livres et chansons de
  • Rezvani ; du coup moi aussi, je suis devenue fan, surtout de ses chansons - et à Noël 2006, je me suis offert le début de l'intégrale qui paraissait depuis 2004. Et alors qu'à cette occasion, je googlais distraitement "Rezvani", voilà que je tombai sur un billet de
  • Choufifrounet - qui est un peu fan lui aussi (il en a ramené du monde sur blogbo par ce billet !). Comme une suite logique, je devins alors accro à Blogborygmes, grâce aux talents conjugués du sus-cité Choufifrounet et de ses acolytes d'alors,
  • Tant-Bourrin et
  • Manou. Un jour, Chou-SF organisa un vague concours où il fallait trouver des noms d'oiseaux de poissons je crois, et c'est ainsi que je me retrouvai à partir dans le Limousin, la Calunette sous le bras, lors de vacances de Pâques particulièrement estivales pendant lesquelles eut lieu le premier tour de ces fichues élections présidentielles dont le résultat nous pourrit la vie un peu tous les jours depuis... mais passons. Ce séjour dans le Limousin me permit de faire connaissance avec la smala SF, ainsi qu'avec
  • Anne et Bof, leurs cousins (disons simplement, pour simplifier) et néanmoins commentateurs réguliers sur Blogbo. Le coin et l'hospitalité limousine nous plurent tant, à la Calunette et moi, que nous revînmes souvent aux vacances passer quelques jours là-haut sur la butte, et c'est ainsi que j'eus l'opportunité inespérée (d'adopter un chaton et) de découvrir tout un tas de chanteurs français ignorés jusqu'alors - parmi lesquels l'excellent
  • Georges Chelon - ah, je vois que ça vous dit quelque chose. :-) A partir de là, ce serait un peu compliqué de tout expliquer dans les détails, mais en résumé, grâce à Chelon et ses chouettes chansons, par un hasard très heureux et très improbable qui tient de celui qui fait gagner le gros lot au joueur de loto un soir de vendredi 13, je rencontrai
  • Billy - qui apparaît depuis ici et là sur Blogbo, comme chanteur et commentateur occasionnel.

Et c'est ainsi que nous concoctâmes de concert, Billy et moi, celui qui est sans doute en quelque sorte le premier bébé qui doit la vie à Blogbo - ainsi qu'à toute la liste sus-énumérée, au moins.

Nous sommes heureux de vous présenter lo mai brave pichon dau monde[1] : le Bilune, qui fête aujourd'hui ses... deux semaines et deux jours tout pile. :-)



... et voici la première chanson qu'il nous aura inspirée...


Sortie du Bilune, et son entrée dans le monde

Téléchargeable ici

Notes

[1] merci à Bof pour la traduction !

lundi 16 août 2010

AndiamoRétro

Une petite musique afin de se mettre dans l'ambiance "belle époque"


Cet été, j’étais à Mers-les-bains, petite station balnéaire située sur la côte picarde à deux pas du Tréport… Cette côte se nomme la Côte d'albâtre, comme le disent si bien les dépliants touristiques.

Des maisons vraiment typiques, construites à la fin du dix-neuvième siècle, début vingtième, par les riches bourgeois parisiens. Bien entendu, aujourd’hui elles ont été restaurées et leurs couleurs actuelles fort chatoyantes n’étaient pas celles dont ont les couvrait lors de leur édification : blanc pour les façades, brun pour les colombages. Les rénovations sont du plus bel effet… Is not it ?

Ces petits rentiers trouvaient là le bon air, les jolies falaises, et puis les bains de mer venaient d’être mis au goût du jour par l'impératrice Eugénie en personne.

En prenant le train à la gare du Nord, on se rendait à la gare du Tréport toute proche de Mers en quelques petites heures, ensuite un fiacre les conduisait à leur chère « villégiature ».

Cet été, le comité des fêtes de cette charmante petite ville a eu l’idée originale de faire une reconstitution de ce qu’était la vie à la « belle époque ». Nombre de couples s’étaient costumés pour la circonstance, fort bien pour certains !

Une bande de solides gaillards avaient même simulé un sauvetage en mer, avec les tenues de l’époque et le canot sorti tout droit d’un musée ! Sympas ces volontaires, ils se sont laissés photographier, et je leur ai promis la photo (chose faite).

Un boulanger ambulant avec son four chauffé au bois, juché sur un antique camion, était présent. Il pétrissait et cuisait son pain devant les badauds (dont j’étais) !

Quel bonheur ce pain tout frais, encore brûlant sorti du four devant votre nez… Et l’odeur !

Quelques petites photos prises par votre serviteur grâce à un appareil tout neuf, dont je ne connais pas encore toutes les ressources (les connaîtrai-je un jour ?). C’est un « Panasonic » DMC-TZ6 avec un objectif « Leica ». Mon précédent appareil n’ayant pas survécu à un double salto, grenouillé à l’arrière !


Les falaises du Tréport, les plus hautes d'Europe (110 mètres)



Les jolies falaises de Mers-les-bains



Mers-les-bains et ses magnifiques maisons



Désuètes certes, mais ô combien charmantes !



Les voilà nos valeureux sauveteurs ! Bien sûr, ce ne sont pas les "bimbos" siliconées du feuilleton "alerte à Malibu", mais ces gars et filles-là sont bougrement plus sympas !



Ce cliché est une photo que j'ai photographiée à mon tour, si l'auteur désire que je le retire : pas de problème !



Le four à pain, mais où est le boulanger ? Dans le four, M'sieur Landru, dans l'four !



Et enfin... Un attelage de la belle époque : fouette cocher !

mardi 10 août 2010

Tant-BourrinCroisez-vous les méninges ! (7)

Au plus fort de la torpeur estivale, alors que l'encéphalogramme de la blogosphère confine à une belle droite horizontale, je ne me sentais pas de vous pondre un billet sur l'apport de la phénoménologie heideggérienne à la théorie quantique de l'électromagnétisme, car je pressens que les neurones des rares lecteurs encore présents devant leur écran doivent avoir la tonicité d'un lombric gavé de Lexomil.

Ne pouvant toutefois renoncer totalement au mien sacerdoce qui consiste maintenir votre maigre reste d'intelligence hors de l'eau, je vous ai mitonné une petite blogbogrille de mots croisés. Et comme je vous soupçonne en sus d'être cossards et défaitistes, j'y suis allé mollo au niveau de la difficulté : vous devriez donc éviter le claquage de synapse.

Voilà la grille en question. Histoire de laisser tout le monde jouer, merci de ne pas donner vos réponse dans les commentaires, mais de me les envoyer par mail à blogborygmes(at)club.fr, en remplaçant (at) par un bel arobase (je précise pour les mal comprenants). Les bonnes réponses vaudront à leurs auteurs la gloire et l'admiration de tous...

Et pour éviter que quelques blondes ou quelques soûlauds parmi notre lectorat n'écrivent au stylo-feutre sur leur écran, voilà un beau fichier pdf avec la grille et les définitions prêtes à l'impression. Elle est pas belle, la vie ?

Allez, hop, c'est parti !





Horizontalement :

  1. Qui s’y frotte s’hippique !
  2. Fit une tant-bourrinade – A la tête d’Israël – Pleine de bonnes résolutions
  3. A tendance à faire l’œuf – Comme un lundi, mais en pleine révolution
  4. Permet de filer à l’essai – A tendance à faire des crânes d’œufs – Point de chute embêtant
  5. En ménage à trois
  6. Un morceau de légende – Bande, mais tout en finesse
  7. C’est d’un comme un !
  8. Elle finit au poste en Italie – A donc l’herbette
  9. Grands déballages

Verticalement :

  1. Des potes à Tant-Bourrin ?
  2. Sa pluralité est semble-t-il problématique
  3. Saine mais dans un sale état – Il peut facilement devenir gonflant
  4. Tourne à Hollywood
  5. Avant propos – Grecque prise par derrière
  6. Revers à revers - Enfile
  7. Tel un pipiduc
  8. Il se traite à la baguette
  9. Un sacré type – Hasard, vous avez dit hasard ?
  10. Avec elle, l’apathie n’est pas en danger
  11. Enfilées chaque nuit et abandonnées au petit matin

lundi 2 août 2010

Saoul-FifreAu nom de D.

C'était jour de congé et Dudu se baladait dans le centre-ville, l'œil a l'affut d'une proie féminine à sa convenance. Il en repéra une et l'aborda à l'aide d'une de ces phrases toutes faites censées le rendre automatiquement sympathique. Le sourire craquant avec lequel il prononça les mots emporta l'adhésion de la fille et elle accepta de le suivre et de boire un verre avec lui. Là, il lui raconta le baratin qu'il finissait par connaitre par cœur, à force de le sortir à d'autres. Marié avec deux enfants, il affirma pourtant avec aplomb à la petite qu'il était célibataire et qu'il recherchait une liaison sérieuse et stable. C'est pas joli de mentir mais classique. Pas méfiante pour deux shekels, cette déclaration du séducteur de trottoir prononcée avec conviction fut suffisante à la nana pour qu'elle le suive aussitôt sous une cage d'escalier proche où elle lui donna ce à quoi leurs corps aspiraient : un rapport sexuel complet qui les satisfit tous les deux.

Bon, ça c'est fait. Hélas, elle apprit dans les jours qui suivirent qu'il lui avait raconté bobard sur bobard. Le mensonge qui lui resta le plus sur l'estomac, bizarrement, fut cette adoption d'un faux prénom. Le soi-disant Dudu (diminutif de David) s'appelait en réalité Sabbar et était israélien, certes, mais d'origine arabe. Et sa compagne de plaisirs interlopes et fugaces, juive, vous l'avez deviné.

Elle porta plainte contre lui et les juges israéliens tombèrent d'accord que l'attitude de ce monsieur avait manqué totalement d'élégance et le condamnèrent à 18 mois ferme pour viol. Ben oui, quoi, pourquoi pas pour viol ? C'est sexuel, alors l'abus de confiance simple leur a semblé un peu léger. Il fallait marquer le coup, aussi : que tous ces arabes comprennent bien une fois pour toutes que nos filles ne sont pas des sacs pour leur foutre !

Bon, je suis bien certain que la même situation dans un pays musulman, inversée, ne doit pas être trop agréable non plus à vivre. Avec les résurgences de plus en plus à la mode de la Loi du Talion, le dragueur de supermarché risque fort d'y perdre les oreilles et la queue, sous le couteau moraliste d'un religieux intransigeant.

Mais la résistance s'organise contre ces religions qui s'interposent au milieu du bonheur de deux personnes. Je me souviens de Jaffa, ce film magnifique, sélection officielle au Festival de Cannes 2009, qui aborde le sujet des mariages mixtes. En Israël, seul est reconnu le mariage religieux. Récemment (2010), a été enfin accepté le principe d'un mariage civil entre deux conjoints se déclarant sans religion (abandonnant donc la leur s'ils en avaient une). Et heureusement, la transcription officielle d'un mariage célébré à l'étranger n'importe comment est possible. C'est l'option qu'envisageaient les deux amoureux du film, aller à Chypre pour se marier, mais je ne veux pas non plus déflorer l'histoire.

Il paraitrait aussi, nouvelle rassurante si elle s'avérait, que dans la diaspora, le nombre d'unions mixtes atteindrait les 50 % ! Connaissant la difficulté en France de trouver des responsables religieux d'accord pour célébrer des unions œcuménistes (curés et pasteurs sont d'accord généralement), j'imagine qu'il s'agit surtout de mariages civils ou de concubinages. Certains même vivent leur amour dans le secret et dans la honte. Nous connaissons un couple juif/catho avec enfants, semblant assez solide mais en union libre. L'officialisation, l'accord des familles, etc... parait une épreuve insurmontable à tout le monde. On se fait plein d'ennemis en suivant une autre route que les braves gens. Faisons simple et n'abordons plus le sujet qui fâche .

J'en connais un qui va bicher en découvrant que je n'ai pas tapé sur les catholiques, pour une fois.

mardi 27 juillet 2010

AndiamoLa colo

J’avais onze ans, l’âge des chaussettes tire-bouchonnées, des genoux couronnés, des tifs rétifs, surtout les miens frisés comme ceux d’un Rital ! J’avais une sainte horreur du peigne, il faut dire que : démêler des bouclettes… AÏE, AÏE, AÏE !

Cette année là mes parents décident de m’envoyer en colo !

Rendez-vous pris avec les services compétents de Drancy, visite médicale et tout le toutim. Sérieux les vacances : on ne badinait pas avec la santé !

Le verdict tombe : il est un peu nerveux le garenne, l’air de la mer ne lui conviendrait pas ! Tiens… Pourquoi ? Par contre Doulaincourt (Haute-Marne) fera parfaitement l’affaire.

Début Août, nous voilà tous rassemblés place la mairie, ma mère, mon père absent : il travaillait, pendant ses vacances afin de nous envoyer au grand air. Ma sœur, mon frère, présents pour les « adieux » au petit frère, ils s’étaient cotisés afin de me donner quelques sous pour mes dépenses de première nécessité.

Tu penses dans des régions aussi reculées, pas sûr qu’il y ait de quoi survivre, alors il valait mieux prévoir… Adorable fratrie, toujours prête à en découdre, mais devant l’adversité : un pour TOUS !

Deux énormes autocars nous attendaient, fumants, pétaradants, le gas-oil bien odorant… Ca sentait déjà les vacances ! J’ai lu dans un ouvrage fort bien ficelé, traitant de la grande et la petite histoire de Drancy, que les premiers départs vers ces colos, s’étaient faits à bord des bennes à ordures !

Non pas les camions fermés avec système de compactage, comme les engins d’aujourd’hui. Mais de simples camions-bennes, qui pour l’occasion avaient été lavés puis désinfectés. Des bancs de bois (sans doute fixés ?) Sur lesquels les colons s’asseyaient bien sagement.

Non mais vous voyez ça aujourd’hui ? Il est vrai que les routes étaient quasiment désertes, les véhicules pas très rapides, transmission par chaînes latérales, j’en ai connu, mais oui… Le (a) premier(e) qui gueule : dinosaure, je le(a) bouffe !

Derniers bisous, la p’tite larmichette que l’on essuie bien vite… Una lacrima su l’viso. Et en route !

La joyeuse ribambelle, quel raffut ! Tous les mômes chantaient : biblitower, biblitower, bibli. C’est du moins ce que je croyais comprendre, une cinquantaine de braillards qui gueulaient à tue-tête : plus vite chauffeur, plus vite chauffeur, plus vite… Sur l’air des lampions, va comprendre les paroles ? L’air par contre, ça allait

Après plusieurs heures, moult arrêts pipi, nous arrivons.

Un grand bâtiment en forme de « U » à gauche les filles, à droite les garçons, au centre le réfectoire.

Petite collation, puis distribution des vêtements, chemise écossaise pour les garçons comme pour les filles, shorts bleu marine, pour tout le monde.

On nous présente notre mono, un grand gaillard un « vieux » de 25 ans environ, mais quand tu as onze ans, vingt cinq c’est : PFOOOU ! Il se présente :

-Je m’appelle Jacques, puis à tour de rôle nous déclinons notre petit nom.

Il y avait un rituel, avant chaque repas nous restions debout et nous chantions, je m’en souviens encore :

-Bon appétit le matin n’est pas signe de chagrin

Il faut boire et bien manger

Pour avoir bonne santé

Le midi c’était : Bon appétit le midi n’est pas signe de dépit. Enfin le soir : bon appétit le soir n’est pas signe de … Désespoir : Gagné !

Ca avait le mérite de calmer un peu les enfants, la nourriture était excellente, j’ai gardé un très bon souvenir de ce réfectoire.

Les douches… Prises en commun bien sûr, une rampe avec de multiples pommes vissées à même le tuyau. Tout l’monde à poil, et là SURPRISE : un de nos potes avait du poil au-dessus de sa quéquète !

Non mais tu te rends compte ? Une touffe toute frisottée, nous vachement surpris, avec nos bouts d’mastic, collés comme ça, et lui…. Passée la première fois, nous n’avons plus fait gaffe.

Bien longtemps avant nous, les colons avaient construit un village, plusieurs maisonnettes en rondins de pins, ce village s’appelait : « CETANOULAVILLE ». La plupart de nos activités s’y déroulaient : jeux de piste, balle aux prisonniers, etc…

Ceux qui sont allés en colo le savent : dans chaque colo il y a à proximité : la maison du pendu, ou bien la maison hantée ! Mes enfants qui ont goûté les joies de la colonie, me l’ont rapporté, pour eux c’était : la maison de l’albinos ! Bien sûr pas plus de pendus, que de fantômes, et pas plus d’albinos que de cœur dans la poitrine de ton banquier !

Un soir au cours du séjour, une grande chasse au Dahut était organisée. Qui n’a pas, armé d’une casserole et d’un bâton en guise de tambour, carillonné de longues minutes ? Tenant un sac à portée de main afin de saisir le mythique bestiau ? Hein qui ne l’a pas fait ?

Quelle patience ils avaient ces monos, douze « turbulents » à surveiller. Le jour ou nous sommes allés à la pêche ! Il a passé l’après-midi à démêler les lignes, nous sommes rentrés bredouilles bien entendu.

L’un de ces monos était un grand noir, avec une jolie voix de basse, parfois il nous chantait : old man river… Putain j’en avais des frissons ! C’est bien sûr là que j’ai commencé à vouloir jouer de l’harmonica, un engin tout mâchouillé prêté par un copain, sur lequel je m’étais efforcé de jouer : étoile des neiges, ne vous marrez pas à l’époque c’était un tube. Tout ce que j’ai réussi à faire : me couper les lèvres.

Le mois écoulé, moins gai le retour. Les échanges d’adresses entre copains, auxquels on n’écrira jamais. L’arrivée sur cette même place de la mairie, mes parents ma sœur, mon frère m’accueillent, c’est bon de les retrouver, la larmichette, laisser de si bons copains… Un véritable crève-cœur !

Mais un souvenir tenace… C’était il y a soixante ans… Déjà !

Mon épouse avait également goûté aux joies de la colo, et nous en avions gardé un tel souvenir, que nous y avions envoyé nos enfants également. Il faut croire que le virus est transmissible, car mes p'tites fillotes partent également en colonie, et en sont ravies ! Il faut dire que c'est une excellente école de l'apprentissage de la vie en société.

Je serai absent au moment de la parution de ce billet (je repars en vacances !) Si vous me faites le plaisir de laisser un commentaire, j'y répondrai dès mon retour... Merci.

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