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lundi 5 décembre 2005

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre IV)

(lecture préalable des chapitres I, II et surtout III conseillée)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin se sent un peu raide aux entournures

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange cortège cheminait inlassablement sur les routes qui poudroyaient sans fin, sauf à la mauvaise saison où elles se contentaient de bousoyer.

En tête chevauchait le fier et preux Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, dit le Chevalier aux longues jambes depuis que son écuyer lui avait dégotté une armure déstructurée aux jambières bien trop longues. Chevauchant (ou plutôt bourriquant miteusement) quelques coudées en retrait, ledit écuyer, mieux connu sous le sobriquet de Saoul-Fifre, lui faisait escorte. Et, virevoltant par dizaines en une épaisse nuée, de grosses mouchasses bleutées faisaient escorte à Saoul-Fifre.

Or donc - vous commencez à connaître le refrain - le Chevalier de Tant-Bourrin se languissait de l'inaction. Lui qui ne rêvait que de dragons terrassés, de brigands pourfendus, de tyrans embrochés et de veuves secourues n'avait pas eu beaucoup d'occasion de passer du rêve à la réalité depuis qu'il avait entrepris son errance justicière.

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dimanche 4 décembre 2005

Saoul-FifreVingt révélations sur Saoul-Fifre

Moi j'suis un revèl', ziva, je lache, je donne, je balance, j'raconte, c'qu'il a dit l'autr', là , ça m'a troué l'cul, la vie d'ma mère ! Y s'est trop gavé, gavé d'conneries, oui, y révèl' rien, la mère des Schadoks, on l'savait qu'c'était sa bell'-reum, on sait c'que c'est un' bell' doche ?

Je vais peut-être arrêter le parler des banlieues, si tout le monde est d'accord ? Et m'attaquer à mon factum, mon pensum envoyé par Manou la mille fois maudite. Je comprends Tant-Bourrin, je nous regarde et je me demande comment on est tombé si bas : répondre à des chaînes ? On nous aurait dit ça ya 4 mois, on aurait ricané grassement, et répondu : "ho, tu nous a bien r'gardé, on a p'tête des têtes à faire des chaînes, c'est ça qu'tu viens nous dire en face, mais t'es ouf, tu viens nous chercher avec tes embrouilles, on va t'brûler, on va t'apprendre le respect, ta mère elle va t'rejeter dans la rue...". Et puis, vous êtes si gentils, tous, et puis c'est pas des vraies chaînes, c'est pour de rire, si on les fait pas, il nous arrive rien, hein, qu'il nous arrive rien ? C'est que je suis quand même un peu inquiet, j'ai pas voulu faire celle du frigo. J'aurais peut-être dû ?

Alors ces révélations ? Je les mets dans la catégorie "La vraie vie", ou je fais comme Manou, à raconter que des rigoleries ? On verra bien...

Première

Vous n'allez pas le croire, mais je n'ai PAS TOUJOURS été barbu !

Deuxième

Le vaccin anti-diphtérique m'a foutu la diphtérie et j'ai failli en crever. Depuis, je me méfie des docteurs et je ne les laisse pas s'approcher de mes gosses, qui vont très bien, merci...

Troisième

Je suis boisson ascendant concert. Et j'ai la bière Jupiter au début de l'entracte.

Quatrième

Mon couscous-cochon a toujours beaucoup de succès. C'est un couscous classique, mais avec la viande et les charcuteries de la choucroute. C'est une vieille recette que je tiens de ma mère, qui, oui..., qui faisait dans la provocation, de temps à autre...

Cinquième

Si Brassens avait demandé ma main, j'aurais dit oui. Bon, d'un autre côté, je ne prends pas de gros risques en affirmant ça : il est mort, il a écrit la non-demande en mariage, il était hétéro militant... Cette révélation un peu tardive ne m'engage pas outre-mesure.

Sixième

En 74, j'étais lycéen à Bordeaux, Gotlib, Brétécher et Mandryka venaient de quitter Pilote et de lancer "L'Echo des savanes", je suis allé en stop au premier festival d'Angoulème pour les voir, les photographier avec mon petit agfa sensor (et aussi Franquin, Fred...) le président était Alain Saint-Ogan, de Zig et Puce, j'avais 10 francs dans la poche, je bavais devant tous ces livres, j'ai dormi sous un abribus, il pleuvait et ça caillait...

Septième

En primaire, quand nous avions de bonnes notes, les "images" données par le "maître" étaient des imitations de billets de 5 et 10 francs. Déposées sur un livret de caisse d'épargne, elles avaient la valeur inscrite ! Une vieille idée à relancer pour motiver les djeuns des banlieues ? En tout cas, ça m'a marqué : vous pouvez toujours essayer de me refiler des actions EDF ! Mes économies, quand j'en ai, vont sur mon LEP q:^)

Huitième

J'ai eu mon bac A (L aujourd'hui) de justesse, grâce à mon 14 en dessin (option libre) qui m'a donné les 4 points qui me manquaient pour atteindre 100 (au rattrapage, bien sûr !). Le sujet était : "une nouvelle chaîne de télé, œil 4, va être lancée. Imaginez le symbole visuel que verront les téléspectateurs". J'ai dessiné une pellicule de film qui se contorsionnait sur toute la feuille, et dessus, image par image, une espèce de petit dessin animé où un œil se transformait en 4. C'était nul, colorié aux crayons de couleurs, ni fait ni à faire, aurait dit ma mère, mais l'idée leur a plu, apparemment, car je ne sais pas dessiner...

Neuvième

Tant-Bourrin écrit mes billets, et j'écris les siens.
J'aimerais bien, mais il a jamais voulu...

Dixième

Je n'ai pas encore fini l'excellente mirabelle d'Anténor. Elle est d'ailleurs à peine entamée, je fais durer le plaisir. Je précise ceci pour tous ceux qui se laisseraient aller à prêter une oreille crédule aux ragots colportés par cet ancien alcoolo-dépendant plus ou moins guéri de Tant-Bourrin, que la simple vue d'un amateur éclairé tastant des vins de haut-de-gamme suffit à agiter de tremblements irrépressibles et compulsifs...

Onzième

J'avais treize ans, ma mère me tend 10 francs et me dit : "Ton frère se marie, va t'acheter une cravate, ou une ceinture, ou des boutons de manchettes". Je vais à la mercerie et je reviens avec un petit nœud pap' à élastique, une ceinture en skaï et des boutons de manchettes fantaisie... Il manquait quelques dizaines de centimes, mais la marchande dégoûtée n'avait pas eu le cœur de les exiger. Depuis ce coup, la réputation de négociateur redoutable m'est acquise au sein de la famille q:^)

Douzième

J'ai été scout. J'ai même été chef scout d'une petite troupe de 6 branquignols ! Bon, sans commentaires, comme dit Epictete. Yen a un ou une qui moufte, je fais 46 jours de grêve de blog.

Treizième

Je fais partie de la minorité qui ne passe pas ses loisirs à s'entraîner à enrouler sa langue autour de trucs fermes et cylindriques, jusqu'à ce qu'elle prenne une forme de tuyau... 70 % ! Mais ils vont élire leur candidat aux présidentielles !

Quatorzième

Nous on a cherché une Super Chipie pendant longtemps, mais c'est introuvable, c'est tellement recherché, et quand on en dégotte une, par miracle, elle est vraiment pas dans nos prix... Alors on s'est rabattu sur une volvo 240 break, la voiture préférée des antiquaires. C'est pratique pour emmener la belle-mère en vacances.

Quinzième

Saoul-fifre n'est que mon diminutif. Pour l'état-civil, je suis Sufifrunetu. C'est un vieux nom corse du village de Ghisonaccia. L'histoire de "boit-sans-soif" de Tant-Bourrin est sans doute une de ces bonnes blaguounettes qu'il est le seul à comprendre et à trouver drôles ? Moi, je bois exclusivement quand j'ai soif. Bon, j'ai souvent soif.

Seizième

Si je dois citer une seule chanteuse que j'admire, ce sera Barbara, pour son œuvre. Sa vie ne fut qu'une suite de souffrances, de rires et de folies, mais elle sut en tirer des cris extraordinaires, mots qui sortaient des tripes, magiquement pétris de mélodies magnifiques, jusqu'à son "Nantes", seule chanson où elle nous donne à comprendre l'écartèlement qui la faisait hurler, entre l'Amour d'une fille envers son père, et la Haine pour ce même père qui l'a violée à l'adolescence.

Dix-septième

C'est vrai qu'Audalie ne veut plus écrire sur son blog, mais qu'elle aurait pu écrire sur le notre ! Ça compte pour une révélation, ça ? Un peu que c'en est une !!

Dix-huitième

Je vous écris sur un Apple. Avec le système 10.3 qui a un noyau Unix. C'est du béton précontraint, ça bronche pas, ça plante pas, j'ouvre plein de lourdes applications en même temps, jamais d'ennui, c'est du plaisir à l'état pur.
J'ai aussi un PC. J'ai que des emmerdes avec, il me coûte la peau des fesses en réparations, il faut le rebooter on sait pas pourquoi, il vérifie tout au démarrage pendant une heure pour replanter quand même... Bon, c'est pas des révélations, ça non plus, vous le saviez, hein ? Et que Bill Gates vendrait des frigos aux eskimos aussi ?

Dix-neuvième

Il n'y a jamais eu de télé chez moi, aux divers endroits où j'ai habité. Quand j'habitais chez ma mère, il y a eu un poste les 3 dernières années. Aujourd'hui, je la regarde de temps en temps chez ma belle-mère. C'est pas fameux-fameux.

Vingtième

Je vais vous révéler un grand secret, transmis d'initié à initié, de siècle en siècle, de foi profonde à foie profondément atteint par la 'tite goutte :
LA QUINTAINE FAIT PONDRE LES POULES !!

À Tonton Z, donc, de souffrir, et aussi à Twig et Procrastin ?

samedi 3 décembre 2005

Tant-BourrinVingt révélations sur Tant-Bourrin

Puisque Manou m'a si gentiment désigné du doigt pour participer à la chaîne des 20 révélations, voici donc tout ce que vous avez voulu savoir sur mon compte sans jamais avoir osé le demander...

Révélation n°1 :
Je déteste les chaînes. Quand je reçois une chaîne par mail me menaçant des pires catastrophes (ongle incarné, gangrène du mollet, panne du poste de télévision, etc.) si je ne fais pas suivre, je ne fais jamais suivre. Et je ne suis pas mort. Et dans la blogosphère, je trouve les chaînes tout aussi dépourvues d'intérêt. Oui mais voilà : ça peut fournir matière à un billet quand on manque d'idées. Et c'est la seconde fois que je contredis mes beaux principes en devenant maillon d'une telle chaîne. Il y a des jours où je me déteste !

Révélation n°2 :
Je suis incapable de prendre un peu d'avance dans la rédaction des billets pour le blog. Je finis souvent mes billets en catastrophe. Et je me retrouve ainsi à participer à des chaînes stupides en catastrophe. On n'a que ce que l'on mérite.

Révélation n°3 :
Ma belle-mère a plusieurs fois posté des commentaires sur ce blog. Si, si : ma vraie belle-maman, la mamie de Tant-Bourriquet !

Révélation n°4 :
Je roule en Clio série Super-Chipie. Oui, je sais, j'ai honte, foutez-vous de ma gueule, mais j'ai des circonstances atténuantes : on l'a achetée d'occasion il y a sept ans pendant nos vacances d'été après que notre vénérable Super5 de 14 ans d'âge ait rendu définitivement l'âme en plein trajet. On n'allait pas rester sur le bord de la route avec nos valises : on a pris ce qu'on a trouvé !

Révélation n°5 :
Tant-Bourrin n'est pas mon vrai nom. Eh oui, vous avez du mal à y croire, mais c'est vrai.

Révélation n°6 :
Pour faire suite à ce billet de Saoul-Fifre, je n'ai AUCUNE espèce d'ambition professionnelle, sinon celle d'essayer de bien faire mon taf. Dans la grande boîte où je bosse, on m'a fait passer, il y a quelques années, des tests dans le cadre d'un processus pour détecter les cadres à haut potentiel. Résultat : j'ai fait exploser leur protocole de test. La personne du cabinet externe qui s'occupait de ça m'a dit texto : "vous n'existez pas !", car sur trois critères d'analyses, je ne rentrais même pas dans les courbes de Gauss sensées être représentatives des réponses de la population des cadres.

Révélation n°7 :
Il est vrai que j'avais légèrement orienté mes réponses, histoire qu'on me foute définitivement la paix avec ces conneries par la suite ! ;~)

Révélation n°8 :
Je déteste les concombres, les courgettes, les aubergines. Je ne supporte pas les fruits de mer : moules, huitres, crevettes, crabe, poulpes, calamars. Je ne raffole pas du lapin. Je ne cours pas après l'agneau (tout du moins pour le manger). Maintenant, vous saurez à quoi vous en tenir si vous m'invitez. :~p

Révélation n°9 :
Je suis capable de rouler ma langue en tuyau. J'ai lu (Procrastin pourra peut-être confirmer) que c'était une histoire de gènes. Une partie de la population (un tiers environ si je me souviens bien) a le gène qui développe un muscle transversal de la langue qui permet cette manoeuvre. Les deux autres tiers ne pourront jamais le faire. Je sais, rouler sa langue en tuyau, ça ne sert à rien, mais ça fait du bien de faire partie des élus.

Révélation n°10 :
J'ai zozoté jusqu'à l'âge de 5 ans. Parfaitement. Et ze vous emmerde !

Révélation n°11 :
Longtemps je me suis couché de bonne heure. Et je continue encore. Peu ou Proust.

Révélation n°12 :
J'ai un pouce plus court que l'autre (d'un bon demi-centimètre). Si les Anglais de l'époque m'avaient connu, ils n'auraient jamais utilisé le pouce comme unité de mesure.

Révélation n°13 :
J'ai l'ongle de mon gros orteil droit incarné depuis deux jours. Chié !

Révélation n°14 :
Mon premier 45t était un disque de Claude François quatre titres, avec notamment "Mais combien de temps ?" et "Je tiens un tigre par la queue". Mais j'ai une excuse : je n'avais alors que quatre ans.

Révélation n°15 :
Quand, gamin, je pissais aux chiottes et qu'une mouche volait au-dessus de la cuvette, je rêvais d'arriver à l'abattre en plein vol d'un jet d'urine bien placé. Tout ce que j'ai jamais réussi à faire, c'est à en foutre à côté de la cuvette.

Révélation n°16 :
Je me souviens de "la brigade des maléfices". Je me souviens de "ne mangez pas les marguerites". Je me souviens de "Titus le petit lion". Est-ce à dire que je me fais vieux ?

Révélation n°17 :
Vingt révélations, c'est beaucoup. Dix, ça aurait été largement suffisant. Je maudis donc l'auteur de cette chaîne jusqu'à la 43ème génération. Qu'ils crèvent tous de syphilis aviaire !

Révélation n°18 :
J'en profite pour maudire également Manou qui m'a gentiment transmis le bâton merdouilleux.

Révélation n°19 :
Je souhaite bonne chance à Saoul-Fifre qui va devoir se taper la même corvée que moi, vu qu'Audalie s'est défaussée sur lui. A moins qu'il soit moins crétin que moi et refuse de se livrer à ces puérilités sans nom.

Révélation n°20 :
J'ai réussi à vous faire vingt révélations (toutes parfaitement authentiques) sur mon compte. Et c'est la dernière fois que je participe à ces *@#&§µ de chaînes à la con !


Et maintenant, le seul bon moment d'une chaîne, c'est quand on peut faire flipper les lecteurs habituels du blog, qui serrent les fesses en espérant que la malédiction ne leur tombe pas sur le rable...

Allez, je me lance, je transmets la chaîne à Anténor, Byalpel et Salomé. Na !

vendredi 2 décembre 2005

Saoul-FifreRegarder pousser les arbres

Matthieu nous a évoqué les humiliations de l'enfance qu'avait soi-disant subi Sarkozy et ça m'a fait gamberger sur l'ambition. Je me souviens de la nouvelle "l'enfance d'un chef", de Jean-Paul Sartre, qui aborde le sujet, du "Rouge et le noir", aussi, bien sûr... Mais qu'est-ce qu'on a bien pu faire endurer à tous ces mecs qui ont les dents qui rayent le parquet, pour qu'ils aient en eux cette haine, cette hargne, ce plaisir jouissif d'enfoncer les autres, de les sentir à sa botte, à sa queue, s'il le fallait ...?

Perso je pense que l'éducation, les expériences vécues, les traumatismes, la génétique, ne suffisent pas à expliquer toute la personnalité d'un individu. Le petit Nico avait à la naissance un caractère qui ne supportait pas la contradiction, il réagissait sans doute fortement à tout challenge, et il était sans doute hyper actif. Tout le monde ne développe pas une paranoïa sociabilisée après avoir eu un grand frère grand et fort... Mais je ne veux pas discuter ici de l'innéité du caractère ou de son émergence circum-natale, de peur de me faire tambouriner sur la tête par mon associé q8^ )

Je voulais juste dire que j'étais fasciné par ces comportements de malades.

À qui veulent-ils prouver qu'ils valent quelque chose ? Quelle flamme de chalumeau ont-ils au cul pour qu'ils s'enfuient en écrasant tout devant eux, sans regarder ni à droite, ni à gauche ? Après quoi courent-ils ? Après rien puisque leur soif est insatiable. Ils sont "La Soif", ils sont "La Faim", ils en veulent toujours plus. Il ne peuvent pas dire "une fois président, je m'arrêterai", non, il leur faut un mandat, deux, trois, dix... C'est l'adrénaline, le goût du Pouvoir qui les mène par le bout du nez. Ça ne correspond plus à rien, ça ne veut plus rien dire, ce n'est plus que leur propre usine chimique organique qui leur prépare leurs petites giclées d'adrénaline ou d'autres drogues spécifiques à leur cas.

C'est quelque chose qui m'est complètement étranger. Je veux dire cette frénésie d'arriver socialement, financièrement. Cette manie de ne fréquenter que des gens susceptibles de servir tes intérêts, et, dès que tu montes en grade, couper les ponts avec ceux qui sont restés en dessous, les minables. Toujours regarder vers le haut, vers les futurs "égaux", considérer la vie comme un ascenseur qui t'es réservé personnellement de toute éternité. Pour obtenir cette mentalité, il a fallu concentrer son énergie sur les valeurs matérielles et le fric. Le reste devient le décor de cette obsession. La culture, oui, il faut qu'elle reflète la classe sociale souhaitée : à un certain niveau, il n'y a pas de salut sans de l'opéra, de la peinture cotée, des bronzes monumentaux, à la hauteur de sa mégalomanie. Les grandes idées, les valeurs éternelles, oui, elles permettent d'enjoliver un discours, de lui donner de la profondeur. L'humanité, très important, ça, la solidarité, l'attention à l'autre, les envolées lyriques pour le petit personnel doivent être chargées d'affect, ça marche depuis des siècles et la ficelle ne s'amenuise pas. Nous avons tous besoin d'amour.

Eux aussi. Eux, les ambitieux, les obsédés de l'épate, les accros au fric, à la réussite, et c'est là que le bât les blesse. Ils sont jaloux de ceux du dessus, ils sont prêts à les tuer pour avoir leur place, ils ont peur de ceux du dessous, ils entendent leurs grincements de dents de convoitise, ils vivent dans un monde de rapports de forces, où voulez-vous que l'amour trouve une place, même riquiqui, dans cette sorte de vie ? Ils sont en manque d'amour, alors ils compensent en se contentant de respect, d'admiration, de bravos, mais le manque est toujours là, prégnant, envahissant, et ils sont désespérément seuls.

Et loin de toutes ces grimaces, car les gens qui souffrent font aussi souffrir les autres, mes pôtes et moi, on écoute mûrir le vin et on regarde pousser les arbres.

jeudi 1 décembre 2005

Tant-BourrinGras tif y est

Sur sa tête, il y a comme un casque graisseux.
En effet, le petit Parigot se tartine
Largement les cheveux d'un produit mystérieux.
Qu'est-ce donc ? Eh, pardi, c'est de la brillantine !

Moralité : Le titi est gominé.

mercredi 30 novembre 2005

Saoul-FifreLe paumé de la vie

Je vous ai déjà parlé de l'agneau que sa mère ne voulait pas nourrir . Pour le moment, il va bien. Il a une envie de vivre impressionnante. Il a parfaitement compris la situation, il sait qu'il ne tête que quand je tiens sa mère, ou quand je lui ai préparé un biberon de lait de vache du commerce, alors il optimise ! C'est un professionnel de la tétine : sa mère retient son lait, se crispe, mais il déjoue ses manœuvres amorales, il donne des coups de tête dans les mamelles pour décoincer les sphincters, change de trayon à une vitesse supersonique pour la prendre par surprise, en défaut de défense, et tire le lait, par petites gorgées, bien conscient de voler la part que la mère aimerait garder pour son frère, le préféré.

Le faux-frère aussi commence à piger ce qu'il se passe. Déjà, après mon intervention, ya plus rien à gratter, et ça, il apprécie pas. Il faut qu'il attende que les mamelles se reremplissent, et c'est long, vu que, psychologiquement, une brebis qui retient son lait n'a pas tendance à battre des records de production. Elle lâche son lait quand c'est le chouchou qui aspire, mais comme les 3/4 du temps, elle est dans un trip de refus de maternité et de parano envers l'autre agneau, ben le lait n'est pas fabriqué... Le résultat, c'est que l'agneau mal aimé est bien gros (il a les biberons et il tête comme un goinfre, en spécialiste) mais on sent que ya quelque chose qui va pas, il regarde par terre, il fait la gueule... et que le "Choisi" est maigrichon, mais il a la tête haute, il est vif, il est certain de l'amour de sa mère, il est dominateur.

Le petit chef, comme un gosse gâté, imite sa mère. Il donne des coups de tête à son frère. Quand il le voit mâchouiller un peu de foin, il le pousse, se met entre lui et la mangeoire. Il lui grimpe dessus, en un simulacre d'acte sexuel, geste éternel qui, des grands singes anthropomorphes aux humains, en passant par les chiens, a toujours symbolisé la même chose : le rapport de forces t'est défavorable, tu vas passer à la casserole ! Faut que tu te fasses à l'idée.

Quand ils seront plus grands, il lui piquera sa copine...

mardi 29 novembre 2005

Tant-BourrinJ'ai chié

Amis de la poésie et de la parodie, bonjour !

Puisque certain(e)s d'entre vous ont apprécié la précédente parodie publiée ici, je vous en propose une nouvelle, histoire de tester plus avant votre résistance aux chocs esthétiques face à la beauté pure.

Et pour ne pas faire les choses à moitié, je m'attaque à un monument des Beatles, à savoir "Yesterday". J'entends déjà les cris des puristes hurlant au sacrilège, mais, de grâce, relisez les paroles originales, et vous constaterez que ma version, pour peu élégante que sa forme puisse paraître de prime abord, n'en est pas si éloignée que ça par le sens profond.

Allez, c'est le moment de pousser le volume de vos enceintes... Musique !

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