Blogborygmes

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samedi 21 juin 2008

ManouThe Gimmick Method



Il me semble avoir déjà évoqué ce livre sur Blogborygmes. Cette fois-ci j'ai voulu faire une liste des phrases dont on peut trouver les traductions dans The Gimmick method - débutants - (édition de 1977) et qui servent tant dans la vie courante (ce qui n'est pas toujours le cas des méthodes d'apprentissage de l'anglais ) :

- Où sont vos mains ? Sur mes jambes.
- Mon patron n'est pas un flic non plus.
- Je suis en train de me déshabiller. Et vous ?
- Nous sommes en train de manger, mais ces trucs sont mauvais.
- L'homme qui est en train de boire à cette table est un salaud.
- Est-ce que tu te bats souvent avec ton mec ?
- Il est beau mais bête.
- Nous ne dormirons pas ensemble cette nuit ... Je plaisante bien sûr !
- Est-ce que vous iriez voir avec lui ce film dégueulasse ?
- Je partirai avec toi bien que tu sois une salope !
- Ce mec ennuyeux viendra manger à la maison dans une semaine de toute façon.
- Même si j'étudie l'anglais pendant 20 ans, je n'y comprendrai rien.
- Heureusement que j'ai de l'argent pour envoyer ma belle-mère à la campagne.
- Tu devrais avoir un violon d'Ingres moins moche.
- J'ai lu ce roman qui parle d'une fille paresseuse comme vous.
- Je te dis que tu n'es pas obligé de m'aimer.
- S'il portait les mêmes vêtements, je le reconnaîtrai sans doute.
- Etiez-vous en train de tricher pendant que le prof ne ragardait pas ?
- Avez-vous déjà battu votre chien ?
- J'en ai ras le bol de ces grèves!
- Tu n'étais pas obligé de m'épouser.
- Arrête de râler.
- Le meurtrier a vachement couru.
- A mon idée, il est si borné qu'il ne peut comprendre.
- Je t'ai dit qu'il avait toujours été une bonne poire.
- Je n'en ai rien à foutre.
- Ferme-la! ça fait deux heures que tu parles.
- Tu m'emmerdes!
- Pendant que tu étais en voyage, je baisais ta femme.
- Tu es très con.

A vous de jouer. Les réponses seront fournies la semaine prochaine. Je peux déjà vous indiquer que couilles se traduit par balls et que bite se dit cock. Hélas, je ne crois pas que cette méthode soit encore éditée.

jeudi 19 juin 2008

Tant-BourrinLe blogbodico (7)

Malgré le tome 1, le tome 2, le tome 3, le tome 4, le tome 5 et le tome 6, vous trouvez que le Blogbodico n'est pas encore assez épais pour vous assommer ?

Qu'à cela ne tienne ! Voici le tome 7, je finirai bien par vous avoir à l'usure ! La bataille dico-tomique ne fait que commencer !




Calot-réfugier : (v.t.) Recouvrir son crâne d'une petite coiffure souple pour éviter d'avoir à trop penser et éviter ainsi une surchauffe des neurones. Calot-refugier induit une certaine uniformisation de la pensée.


Catapléonasme : (n.m.) Emploi simultané de deux termes ayant le même sens, dont les conséquences peuvent être particulièrement fâcheuses pour son auteur. En 2034, Tant-Bourrin fut hué lors de son discours de réception à l'Académie française pour y avoir utilisé l'expression "sale bouseux" : un sacré catapléonasme qui fit monter la moutarde au nez des Immortels !


Cheminet : (n.f.) Foyer dans lequel on fait du feu pour y faire cuire des félins. Ça fume dans ma cheminet et ma chatte est brûlante : ramène-z-y donc ton gros tisonnier !


Commissaire-briseur : (n.m.) Fonctionnaire de police dont la présence récurrente dans des séries télévisuelles finit par provoquer une légère lassitude. Navarro ou Moulin sont des parfaits exemples de commissaires-briseurs.


Cordonnier bancaire : (n.m.) Savetier défitivement corrompu par le financier, à l'opposé de celui de la fable de La Fontaine. Et quand le cordonnier bancaire mourut, on grava "R.I.B." sur sa tombe.


Génépique : (n.f.) Science ayant pour objet l'étude des dégâts chromosomiques causés par un abus de liqueurs. La résistance de Saoul-Fifre aux alcools forts constitue un mystère que même les dernières avancées de la génépique n'ont pu expliquer.


Gin-écologique : (adj.) Relatif à une liqueur à base de grains et de baies de genévrier issu de l'agriculture biologique. Depuis qu'il s'est engagé dans une expérience gin-écologique, il boit comme un trou, le con !


Hanchevêtrement : (n.f.) Activités sexuelles collectives et simultanées. Partouse. L'autre jour, j'ai assisté à un hanchevêtrement entre anorexiques : on aurait juré une partie de mikado !


Ipodermique : (adj.) Relatif à un état de dépendance à un baladeur numérique de marque Apple. - Docteur, mon baladeur, je ne peux plus m'en passer, c'est ipodermique. - Je ne vois qu'une solution pour vous tirer d'affaire : l'ipod-succion !


Kaléendoscope : (n.m.) Appareil optique garni de plusieurs miroirs servant à explorer une cavité interne du corps tout en produisant de jolis dessins mobiles et variés. Quelle féérie que ce kaléendoscope ! Sous ses yeux émerveillés, boyaux et excrêments se reflétaient à l'infini pour composer une magnifique rosace merdoyante.


Lobautomobiliser : (v.t.) Rendre dépendant aux bagnoles par des procédés de manipulation mentale tels que la publicité. Le Roger, il avait un petit vélo dans la tête mais, depuis qu'il s'est fait lobautomobiliser, il regarde "Auto-Moto" et lit "Tuning magazine".


Plaque show-fente : (n.f.) Somme de 10000 Francs (environ 1500 euros) versée à une personne féminine en échange d'une exhibition sexuelle. Tiens, voilà une plaque show-fente, je veux te voir à poêle !


Raie-introduction : (n.f.) Sodomie. La raie-introduction de l'ours dans les Pyrénées est une activité nettement plus dangereuse que celle des chèvres dans la Légion.


Water-Cosette : (n.f.) Jeune servante soumise aux tâches les plus ingrates telles que ramener quotidienne de l'eau de la fontaine du village. Moi, en ce moment, on me fait bosser comme une vraie water-Cosette, un vrai boulot de merde !

mardi 17 juin 2008

Saoul-FifreUne bonne laitue à chaque repas

Avec les pluies qu'on a eu (j'habite pas loin de lorent ), pour une fois, on ne manque pas d'eau en colline. Et moi qui suis un garçon propre, je suis aux anges.

Pas comme freefounette qui considère que prendre une douche tous les jours c'est trop q;)

Alors bien sûr, j'ai mouillé une luzerne et puis mon foin je l'ai rentré légèrement trop mûr, c'est de la paille, quoi, mais ce n'est pas moi qui le mange, en principe, donc.

Par contre, notre colline est toute verte, ah l'eau n'a pas été le facteur limitant, cette année, les mauvaises herbes en profitent à donf, et que je m'étale, et que je me pavane, que je me cambre pour bien faire ressortir mes bourgeons pigeonnants qui évolueront très vite en larges feuilles opulentes, luisantes, appétissantes, heureuses de pousser libres sous le soleil qui s'est remis à briller.

Oui car le Mistral s'est levé ce matin bien décidé à chasser de son vaste territoire ces nuages envahisseurs qui se sont installés vraiment comme chez eux dans notre joli mois de mai. Non mais quel culot !

Et qui dit Mistral dit sèche-cheveux pour tignasse de géant, dit plantes cramées sur pied, dit biomasse combustible, danger de feu, pompiers morts pour la Provence au combat, angoisse, mauvais souvenirs ...

Alors j'ai téléphoné au voisin berger pour lui "louer" ses 2 ânesses, animaux censés être si peu regardants sur leur nourriture qu'ils se jettent sur les chardons. Des débroussailleurs sérieux, à l'éthique professionnelle. Mon voisin arrive, voit les magnifiques plants de 2 mètres de haut, poussés drus en moins de 3 semaines et me dit : "Ah oui, on en donne aux brebis pour leur faire pisser le lait."



Il me laisse les bêtes et repart. Je suis certes rassuré par son avis autorisé, mais ma curiosité est la plus forte, et aussi mon sens des responsabilités, et je me lance dans une recherche botanique en feuilletant les différentes "Flores" qui alourdissent mes rayonnages. Margotte, qui a l'œil encore plus vert que le mien, n'en déplaise à Calune, a de suite reconnu une laitue. Hé, ses feuilles enserrent à moitié la tige, il s'agit bien de la laitue vireuse , ou laitue sauvage.



Hé bé, si ce qu'ils disent sur ce site est vrai, on va avoir du spectacle de cirque gratuit dans les jours qui viennent q:-D

dimanche 15 juin 2008

AndiamoLa terrine

Un autre Mau... Maurice !

Non, Fred, ça suffit, regarde dans quel état qu't'es ! Tu tiens plus d'bout, si on t'ramasse dans c't'état-là, c'est moi qui vais trinquer, enfin, si j'ose dire.

Maurice sourit, content de son bon mot, involontaire toutefois.

Allez, Mau... Maurice, rien qu'un p'tit, pour la route !

Maurice passe la main sous le zinc, puis en sort une bouteille de gros rouge, un p'tit bleu, juste bon à déboucher les cagouinsses, il faut avoir tué père et mère pour avaler une daube pareille ! Mais, en ces temps de restrictions, tout fait gosier.

Ah ! J'te jure, balbutie Fred, y'en a marre des doryphores, vivement que les vert-de-gris se cassent, font chier les frisés !

Ferme ta gueule, tu veux nous faire enchrister ? Les murs ont des oreilles.

Et pis tiens, Maurice, tu maries ta fille dans une dizaine de jours ? Et ben, c'est quoi t'est-ce que tu vas leur filer à grailler à tes invités, hein ? Des clopinettes ou des to... topinambours, c'est tout !

Le rade de Maurice, porte encore sur le haut de la devanture l'inscription : "Chez Maurice et Lucette".

Avec Lucette, ils avaient acheté ce bistrot en 1934. Ils s'étaient connus une vingtaine d'années plus tôt, lui bossait dans une charcuterie industrielle à Aubervilliers, elle dactylo dans la même boîte. En 1914, Maurice mobilisé, la fleur au fusil... La grande guerre.

La grande guerre, il était au "chemin des Dames"... Boches, on ne passe pas, c'était leur devise !

Tu parles, 180 000 morts ! Une poignée seulement était revenue, Maurice en était, il avait eu de la chance...

De la chance ? Deux doigts arrachés par un schrapnel, un éclat près d'une lombaire, inopérable, avaient déclarés les toubibs, c'est cet éclat qui lui avait permis de ne pas être déclaré "mutilé volontaire" ! Mutilé volontaire, bande de salauds, combien avaient été fusillés, pour l'exemple ! Et puis, et puis ces nuits sans sommeil, les obus qui lui pètent encore dans la tête.

Le gentil mariage en 1919, la dactylo et le charcutier, une petite Marie, née en 1921.

Enfin, l'incroyable chance : la toute nouvelle "Loterie Nationale", Monsieur Bonhour, l'heureux premier gagnant, en 1933, un coiffeur, alors pourquoi pas nous ?

Quelques mois plus tard, eux, Maurice et Lucette, pas le gros lot, non, mais tout de même : 150 000 Francs, en 1934 une grosse somme, de quoi dire adieu à l'usine.

Ce petit rade à Bobigny, entre usines et voie ferrée, le bonheur, la chance... Enfin.

Et puis Lucette est morte, bouffée par le crabe, Maurice seul, avec sa petite Marie, rebelote la guerre, plus jamais ça ! La der des ders ! MON CUL OUI !

Fred parti, Maurice à l'aide d'une longue perche, armée d'un crochet métallique, tire le lourd rideau en tôle ondulée, le couinement réveillerait un mort, puis le perco éteint, il y a bien longtemps que la vieille marmite n'a pas vu de "vrai café" ! Il monte au premier, pousse la porte de la chambre désormais vide, Marie dort dans la pièce à coté, il se déshabille et se couche.

Lucette est là, ne le quitte pas, les obus non plus, ça en fait du monde, dans sa tête. S'ajoute la noce pour sa fillette, rien à bouffer, on trouve bien quelques kilos de patates au marché noir, mais pour la viande et les charcutailles...

C'est carrément marcher sur la Lune, un nuage noir supplémentaire, il faut pourtant que Marie ait "SA NOCE", et un mariage sans bon repas...

Maurice a fini tout de même par sombrer dans le sommeil, sans rêves pour une fois. Réveillé de bonne heure, il prépare un "vrai café", à la chaussette, un petit paquet, échangé contre un litre de gnôle. Quand sa fillette descendra tout à l'heure, elle aura une tasse de café. Il l'imagine, savourant sa tasse, un sourire éclaire son visage.

Bonjour P'pa.

Bonjour Marie, tiens je t'ai préparé du VRAI café !

Waouh ! Comment t'as fait ?

Oh tu sais, avec le bistrot, j'ai de la défense.

Alors pour le repas, t'as une idée ?

Oui, oui, ne t'inquiète pas, tout est réglé !

Bon j'y vais ! Gros bisou à son Papa, et Marie part au boulot, un poste de secrétaire dans une petite imprimerie de Pantin, un coup de bus 151, et le tour est joué.

Le rade est un lieu de passage obligé, coincé entre la route et la passerelle du chemin de fer, des usines et des petites boîtes de travaux à façon alentour. Le petit monde ouvrier vient s'en jeter un p'tit dernier, avant d'aller "au chagrin".

Le troquet marche bien, malgré les restrictions, le patron a de la famille du coté d'Avallon, pour le pif pas de problèmes, pour la gnôle non plus, le pastis ? Un ersatz "maison", fabriqué à partir d'extraits d'anis, que l'on se procure chez le pharmacien (jusque vers 1960 c'était vrai), quant à l'alcool, c'est le cousin qui fournit.

La journée passe, semblable aux autres, le coup de feu de midi et de dix-huit heures, quand les besogneux sortent de leur usine, les p'tites Côtes du Rhône, qui viennent en droite ligne de l'Yonne ! Pur produit de la vinification familiale, mais bon, après avoir respiré la poussière de fonte derrière leur tour ou leur fraiseuse, le gosier n'est pas trop affûté !

Marie rentre, il est dix-neuf heures.

T'es en retard ma puce, que t'est-il arrivé ?

Je suis passée voir tante Suzanne, ma robe n'est pas prête ! Elle ne s'en sort pas, je suis allée à La Courneuve, il va falloir qu'elle reprenne les manches, jamais, jamais, ma robe ne sera prête à temps, elle éclate en sanglots, Papa prend sa fille dans ses bras.

Ecoute Marie, ne rentre pas demain, va chez ma soeur, ainsi tu seras sur place, elle pourra terminer ta jolie robe, avec le plus joli mannequin du monde à portée de main !

Oui, mais je ne verrai pas Michel !

T'auras toute la vie pour le voir, ton Michel !

Michel, un gentil p'tit gars, ajusteur, dans une petite boîte près du rade, il a connu Marie en venant boire son p'tit jus du matin.

Il a échappé au S.T.O. (service travail obligatoire, instauré par les Allemands durant l'occupation, tous les hommes valides étaient embarqués en Allemagne, pour participer à l'effort de guerre du troisième Reich)

En effet Michel est soutien de famille, son père a perdu ses deux jambes à Verdun et sa mère sombre chaque jour un peu plus dans l'inconscience... La maladie d'Alzheimer a-t-on diagnostiqué. De plus, à la maison, il y a encore un petit frère âgé de treize ans.

Vingt et une heures, Fred le dernier client, est là, agrippé au zinc, aujourd'hui il a bu plus qu'à son habitude, c'est vendredi, jour de paye, alors il faut arroser ça !

Tout ça, Mau... Maurissse c'est la faute de c'putain d'front pop... populaire, y voulaient s'venger, pardi ! Putains d'Chleus ! Tiens, encore un qu' les Boches n'auront pas, et hop, il se bascule un nouveau guindale !

Maurice a tiré le rideau de fer, plus de grincements, la graisse badigeonnée dans l'après-midi sans doute.

Fred, les deux mains appuyées au bar, les pieds reposant sur la trappe de bois qui ferme l'accès à la cave. Comme à son habitude, avant de partir, l'ivrogne va soulager sa vessie dans le chiotte à la Turc, situé dans la cour, le dernier verre est là, qui l'attend.

A peine a-t-il franchi la porte qui donne accès à la cour que Maurice sort de son comptoir et ouvre la trappe, puis il éteint la moitié des pauvres ampoules éclairant le bistrot et en démonte encore une ou deux, le rade est plongé quasiment dans le noir. Fred revient, il s'est pissé dessus, il titube, mais reste suffisamment conscient pour se diriger, d'un pas hésitant, vers son godet de rouge. Il ne voit pas le trou béant. Soudain, ses bras font des moulinets, il pousse un cri, puis le bruit sourd du corps s'écrasant deux mètres plus bas.

On a bien bu, les cousins avaient apporté le matériel ! Bien mangé aussi, dans la salle du bistrot paternel, pour être une belle noce, ce fut une belle noce !

Etaient présents, une cinquantaine d'invités, on a servi des rôtis, du porc a spécifié Maurice, des rillettes aussi ! On en avait oublié le goût, et du bon pâté.

Il y avait même LA pièce montée, le copain boulanger avait fourni, mais donnant, donnant, en échange : un litre de pastis, et deux de gnôle, plus l'invitation au mariage, à chacun sa démerde, en ces temps difficiles.

Ah ce Maurice quel démerdard ! En période de restrictions tout de même !

Lundi matin, Robert, comme à son habitude, a commandé un "casse-croûte".

Tiens, ça fait un moment qu'on a pas vu Fred...

Ouais, a répondu Maurice, en plongeant son couteau dans la terrine de pâté.


Dessin Andiamo

vendredi 13 juin 2008

BofDe l'eau et des photos

J'avais rarement vu ça, rendez-vous compte, il pleut quasiment tous les jours depuis trois semaines par ici.

Heureusement, les orages ont le bon goût d'attendre l'après-midi pour éclater, ça nous laisse un peu de marge pour bricoler. Mais l'orage, lui, quand il pète au secours, c'est pas pour rigoler.

Les cerises apprécient moyennement,



...et je songe à acheter une barque, la vue que j'ai depuis ma cuisine étant bien moins réconfortante que celle qu'on a pu découvrir ici même depuis les chiottes à Saoul-Fifre.



Saoul-Fifre, d'ailleurs, j'ai une pensée émue pour toi, faire du foin dans ces conditions-là, c'est la migraine assurée... Alors la photo qui va bien pour te réconforter.



Vé, dans le même dossier de vacances percheronnes, un autre truc sympa, devrait plaire à Andiamo celle-là : c'est un banc de coupe motorisé. Dans un temps pas si lointain, c'était pas l'arbre qui venait à la scierie, mais l'inverse. Le proprio de la machine se déplaçait de ferme en ferme, et découpait aux mesures demandées. Celle-ci a été restaurée par une scierie locale, juste pour le plaisir de la faire fonctionner les fins de semaine, dans les fêtes locales.



Mardi, j'ai fait un saut en Italie, San Remo c'est pas si loin, et j'avais envie d'étudier le collègue transalpin dans son biotope, histoire de lui piquer quelques idées.



J'ai rien piqué, mais j'ai redécouvert la conduite à l'italienne : grosso modo comme la portugaise, sauf qu'on respecte parfois les stops et un peu les feux rouges. Les deux lascars qui régissaient le parking, ça fleurait bon la chasse au pigeon. J'ai pas eu de remords de partir sans payer.

Y avait déjà des beaux bolets, et j'ai aperçu des pêches toutes plates. Comme les pastèques carrées, je subodore une manipulation pour mieux les empiler, j'enquête et je vous tiens au courant. Le poisson était triste, et y a rien de plus triste que du poisson triste, vendu dans une halle triste. J'ai eu une pensée émue pour celui encore rigide, brillant, l'œil vif, vendu dans la rue à Palerme, enveloppé dans du papier journal.

Tombé aussi sur une sortie d'église, oui, l'Italien est encore croyant, et même le mardi, y a foule à la sortie. Le plus marrant étant le nuage de fumée qui s'élève aussitôt du parvis.

Pour le tabac y a, mais pour la foi je sais pas, on peut y mettre un patch ?

mercredi 11 juin 2008

ManouEté 1994
























lundi 9 juin 2008

Tant-BourrinColocataire

"Adieu Maman."

Une poignée de terre s'abattit mollement sur le bois vernis du cercueil, deux mètres plus bas, au fond de la fosse.

Rigobert Legrouillu essuya une petite trace d'humidité au coin de son oeil et reçut, d'un air contrit, les condoléances de toute la famille, venue de l'autre bout de la France, rendre un dernier hommage à sa pauvre mère, décédée trois jours plus tôt d'une rupture d'anévrisme.

Une fois les dernières mains serrées, les dernières joues embrassées et les derniers au revoir lancés, Rigobert quitta le cimetière. "Enfin crevée, la vieille ! Pas trop tôt !", se dit-il. Un petit rictus de contentement dessiné au coin des lèvres : il avait été parfait, offrant le spectacle d'un fils ravagé par une douleur contenue à grand peine, mais digne dans le malheur. Voilà, les apparences étaient sauves, le qu'en dira-t-on resterait sagement tapi dans le terrier des jalousies et des rancunes.

Rigobert s'efforça toutefois de garder sa contenance jusqu'au seuil du minuscule pavillon de banlieue dans lequel il habitait depuis sept ans déjà. Ce minuscule pavillon de banlieue dans lequel sa mère ne risquerait plus de débarquer à l'improviste pour y jouer les régisseurs, en râlant et maugréant contre son incapable de fils "qui vivait dans la crasse et le désordre, même que ç'en était une honte". Enfin libre !

A peine eut-il refermé la porte derrière lui qu'il poussa un grand cri libérateur, relâchant les tensions du jeu de rôle qu'il venait de jouer, les envies de fou rire pendant la messe, la tentation qu'il avait ressentie de changer le texte de l'émouvant discours qu'il avait lu pour improviser une litanie impromptue des griefs contre la chère défunte qui lui avait pourri pas loin de trente ans de vie depuis sa naissance. Sa chère mère si intrusive, si acariâtre, si chiante ! Il avait encore peine à réaliser qu'il en était définitivement débarrassé.

La bouteille de champagne était au frais depuis la veille. En faisant sauter le bouchon jusqu'au plafond, il eut l'impression de tirer à la carabine sur les années perdues. Rigobert, seul dans son salon, leva un toast à sa nouvelle vie.

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