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mardi 19 mars 2013

AndiamoTintin s'empâte !

Trente ans... trente ans déjà Hergé nous quittait, exactement le 3 mars 1983 !

Notre ami "GDBLOG" lui a rendu un bel hommage à cette triste occasion. Tous les amoureux de la belle B.D n'oublieront jamais Georges Rémy qui a tant fait rêver les générations d'enfants que nous étions.

Mes parents n'étaient pas assez riches pour nous offrir des albums de Tintin. Aussi mon petit voisin Daniel, un peu plus jeune que moi, et dont les parents étaient un peu plus aisés que nous, me prêtait les fabuleux albums. Je les ai lus et relus, je les connaissais par cœur !

Je me suis offert toute la collection quand j'ai eu une trentaine d'années... Hier en somme ! La magie était intacte : je crois bien qu'en les lisant de nouveau, j'avais huit ans !

La souris de l'abbé Jouvence en somme, HEU... La jouvence de l'abbé Souris plutôt.

Depuis trente ans, c'est à dire depuis qu'il ne fout plus rien, il s'est empâté le garnement. "GDBLOG" l'a représenté fort bien d'ailleurs, bedonnant et avachi dans un fauteuil ! Quelle déchéance pour le roi des globe-trotters.

Au lieu et place du sirop "Typhon", je propose à notre cher TINTIN une escorte-girl bien gironde, qui grâce à ses talents et son sens du devoir, saura rendre à notre intrépide voyageur toute sa superbe.

PS : J'ai gribouillé ce semblant de bifton biscotte mes collègues ont la rame !!!

(ch'tiot crobard Andiamo)

mercredi 13 mars 2013

AndiamoAch gross Paris !

Tant-Bourrin nous a bombardé les "Catchers", chacun ses idoles... Moi, c'est la MISS !


Une petite balade dans mon village, ça vous dit ? Pour les plus grincheux, collez-vous à votre fenêtre, respirez la bouse plutôt que le CO2, les particules… ta mère, et le monoxyde de carbone. Collez-vous-en plein les mirettes.

Début mars, il faisait un temps splendide, j’ai pris mon appareil photo, celui que mes petits enfants m’ont offert, entièrement fabriqué avec de la pâte à modeler, des nouilles et du papier crépon… Mais oui !

J’ai débarqué place Saint-Michel, sur le boulevard du même nom, en métro bien sûr ! Moi, j’aime bien le métro : on n’y attrape pas de coups de soleil, il y fait sombre, ça ne sent pas l’iode, ni les foins A..A… A.. TCHOUM ! Il n’y pleut pas, température constante, c’est i-dé-al ! Et puis que des gens souriants…


C’est beau une bouche de métro tout de même ! Derrière, on aperçoit l’un des dragons de la fontaine Saint-Michel.


Juste à côté : la place Saint-André-des-Arts, et la rue du même nom. Euh… Que vois-je ? Un pub Irlandais ! Super ! Je rentre. Sympa l’ambiance ! Les loufiats : des Australiens à peine dégrossis en français. Qu’à cela ne tienne, je jacte trois mots de British quand je suis bourré et quatre sous la torture : ça en fait sept tout de même ! Assez pour commander « una cervesa » ! Il me sert un jus de tomates. Ne voulant pas refaire Waterloo, je bois, je paie et je ferme ma gueule.


J’emmanche (en tout bien tout honneur) le quai Conti. Nous sommes rive gauche, je dis ça pour les ceusses de Boue-sur-Vase, ou de Bourre-la-Petite. Des bouquinistes sympas, des chalands qui ne le sont pas moins. Pas farouches les Parigots : tu dis bonjour, un sourire et t’attaques une jactance sur les bandes dessinées années cinquante, et hop, t’as passé vingt broquilles à discutailler… Au loin le Pont neuf (au passage, c’est le plus vieux pont de Paris).

Chouffe en face… Oui, là, j’ai vu un mec en gabardine et une quinze six cylindres… Non, c’est pas possible, il avait un vieux bada et il fumait des papiers maïs ! Putain, c’est bien le 36 quai des Orfèvres, alors ce serait... ?


J’ai bien marché depuis la dernière photo ! Dans le fond : le pont des Arts…


Si par hasard
Sur l'pont des Arts
Tu croises le vent
Le vent fripon
Prudenc' prends garde
A ton jupon



Je suis sur le pont des Arts… Et regardez tous ces cadenas, les amoureux y scellent leur amour… Bande de cocus ! L’amour doit être libre, ce ne sont pas des chaînes, s’il s’en va c’est que tu n’as pas su le garder, mais s’il reste, alors…


Je suis maintenant sur la rive droite, un quai au nom de Tonton… le quai François Mitterrand. L’a-t-il mérité ? Le pont des Arts en contre-jour, au fond l’Institut, là où se réunissent nos académie-chiens !


Quand les vieux barbus de l'Institut
Quittent leurs besicles
Pour entendre au loin
Le piano moulin
Qui leur fait l'article.
(Léo Ferré, le piano du pauvre)



En toile de fond, le Pont neuf et la Conciergerie. Pour les amoureux de la nature, j’ai pris un platane en premier plan.


Là, vous la voyez mieux, la Conciergerie ? Ce fut tout de même la première demeure des rois de France dans la capitale et … prison sous la révolution.


Et là, sous mes yeux étonnés, que vois-je ? De la barbaque qu’on livre chez « FINDUS » !


Et ça ? Hein ? Mais non, les mecs du sud, ce ne sont pas des poteaux de rugby ! La plus belle cathédrale du monde… Chauvin, moi ? Pas qu’un peu, mais j’assume totalement !


Insolite, ce petit établissement sur le quai Montebello, juste à côté de la place Saint-Michel, un vrai p’tit coin de village !

Et voilà, la visite est terminée, je vous ai baladé dans mon village, qui est le plus beau du monde !

vendredi 8 mars 2013

Tant-BourrinMes disques de légende [1] : Catchers - "Mute"

L'exercice est périlleux, je le sais, qui consiste à faire du prosélytisme musical, à vouloir partager ses coups de coeur. Mes co-blogueurs vont bâiller d'ennui, la plupart des lecteurs zapperont, n'ayant pas plus d'une minute à consacrer à la lecture d'un billet; Mais tant pis, dussé-je bloguer dans le vide, j'ai décidé de présenter, de-ci de-là quelques-uns des albums qui me sont le plus chers, ceux qui brillent au firmament de mon Panthéon personnel, à tout jamais...

1994. La Britpop déverse son écume sur la plage de nos oreilles, avec son lot de perles (les Boo Radleys, PJ Harvey, Martin Newell...) et d'huîtres frelatées (Oasis). De l'autre côté de l'Atlantique, le catterpillar du grunge, qui dévastait tout sur son passage, voit son moteur caler avec la mort au parfum de plomb de Kurt Cobain.

Et puis, soudain, surgis de nulle part, il y eut les Catchers.

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lundi 4 mars 2013

AndiamoLe pont

Elle était accoudée à la rambarde du pont des Arts, comme un matelot à son bastingage, une gribelle « Gavroche » posée sur sa tête. Cigarette à la bouche, elle fumait comme un homme, je parle des mecs qui bossaient en usine, la clope toujours collée à la lippe. Car prendre une cibiche dans ses pognes quand elles sont pleines de cambouis, ça gâche le cambouis justement !

Les cadenas bloqués par tous les locdus qui tenaient pour éternel leur amour ainsi verrouillé, alors qu’ils ignorent ces pauvres cons que l’amour a besoin de souffle, d’air, de liberté, d’une paire d’ailes comme une jolie colombe… S’il s’envole ? C’est que tu n’auras pas su le captiver, le nourrir suffisamment et c’est tant pis pour ta tronche, faut savoir leur parler… les étonner… les aimer.

Je m’approchais. Elle était belle, une belle chevelure blonde, et quand elle a tourné son visage vers moi je n’ai vu que ses yeux … verts, et là le choc ! Cette gisquette... Mais ça n’était pas possible, je l’avais rencontrée cinquante balais auparavant ! Du coup j’ai fait tomber la mienne de tige, une gauldo années cinquante sans filtre, la camarde au bout du perlot ? Peut-être, mais alors plus vite !

Elle s’est baissée et m’a tendu ma clope…

- Tiens, on fume les mêmes ! Des cibiches d’homme aurait dit Audiard ! Aujourd’hui, on n’en trouve pas facilement, ainsi je me les procure…

- Au bar-tabac qui fait l’angle de la route de Flandre et de la rue Mathis continuai-je. Le Balto, tu ne changes pas tes habitudes Sylviane. Malgré les longues années, tu ne changes rien, pas même toi !

Elle me regarda avec insistance, fronçant légèrement les sourcils.

- Rémy !… Tu es Rémy, ça y est, je te reconnais ! Putain, ça fait un bail !

- Près de cinquante balais, ma belle amazone !

- Ah oui, tu m’appelais ainsi, je m’en souviens, à l’époque je montais dans un haras du côté de Chantilly.

- A la Chapelle-en-Serval exactement.

- La vache, quelle mémoire ! C’étaient des années bénies, je les ai appelées : « les années baise à l’aise », la pilule, pas encore le sida, alors on s’en est donné à cœur joie, ce qui est pris n’est plus à prendre : CARPE DIEM ! Combien de temps sommes-nous restés ensemble ?

- Quatre mois, douze jours et sept heures…

- La vache, t’avais tenu une comptabilité ?

- Non, mais y’en a qui auraient bien voulu que le carpe vive un peu plus qu’un diem ! Mais toi, Sylviane, tu n’as pas vieillie, c’est quoi ce truc ? Tu débarques d’où ?

- Je suis venu dans mon OVNI, me dit-elle en me montrant un vieux gréement amarré quai Conti, là il est camouflé en barlu, biscotte ça attirerait les curieux. S’en suivit un formidable éclat de rire.

- Je me souviens que tu redoutais septembre à cause de cet hiver dont tu ressentais les prémices, aux premiers vents aigres et aux feuilles qui tombaient. Tu avais horreur des arbres dépouillés, on dirait des squelettes disais-tu… BEURK ! Tu vis où maintenant ?

- En Guadeloupe, je suis venue passer quelques jours à Paris, un coup de nostalgie. On va boire un kawa ? Je crèche à deux pas, un copain qui est en visite à Saint-François chez ses parents m’a prêté sa piaule, il savait que j’avais un peu le blues de Paris.

D’autor elle a passé son bras autour du mien, je suis revenu près de cinquante ans en arrière, sauf que maintenant c’est moi qui ai du mal à la suivre…

- J’habite rue de l’Echaudé…

- Sais-tu où on le met, l’index, dans la rue de l’Echaudé ?

- Dégueulis, dégueulis, voilà l’Evèque qui vomit ! Et nous éclatons de rire en nous remémorant ce poème de Prévert.

C’est à quelques pas, une chambre de bonne au sixième sans ascenseur, elle a grimpé ou plutôt avalé les six étages d’un trait, moi derrière je souffre un peu et souffle beaucoup !

- Mais comment tu as fait ? Près de cinquante balais et tu n’as pas pris une ride ni un gramme d’ailleurs ! Tu vis seule apparemment, pas de mec, pas de mômes ?

- Pas pris un gramme ? En disant cela, elle a retiré son pull, elle est nue dessous. Libertad ! ni mec, ni chiares, pas un mec mais des mecs… Je ne suis pas une nonne !

J’ai tout oublié, le lieu, le temps, mes rides, et tout le reste…

Puis elle s’est levée a allumé une clope, me l’a collée entre les lèvres.

- C’est bon après l’amour, a-t-elle dit en allumant la sienne avec un vieux « Zippo » à essence bien puant !

Toujours nue, sans complexes - et il y avait de quoi ! -, elle se baladait dans cette pièces en tirant sur sa sèche, l’œil droit fermé à cause de la fumée, elle préparait un kawa, après tout on était venus pour ça non ?

Elle ouvrit un petit placard, en sortit un grand pot de verre dans lequel se trouvait une sorte de gelée verdâtre, elle y plongea une cuiller à café et la porta à sa bouche en faisant une grimace.

- Ça a l’air dégueulasse ce que tu bouffes ? lui dis-je.

- Si il mio caro, ma quando drovebbe essere ! *

C’est vrai qu’elle avait des origines Ritales, elle s’appelait Marcelli ou Morcelli… Un truc comme ça.

Je me levais, elle avait posé le bocal sur le coin de la minuscule table qui lui servait aussi bien pour taper sur son P.C. que pour manger, dans 14 mètres carrés, c’est difficile de se loger.

Je plongeais la main dans le bocal en retirait une belle quantité de ce truc verdâtre, que j’engloutissais d’un coup ! L’amour que nous venions de faire m’avait donné une faim de loup.

- NON CHE ! hurla-t-elle à s’en péter les carotides !

Depuis, elle s’occupe de moi, je dois avoir 10 ou 11 ans, je ne l’épouserai jamais… Nous ne vieillissons pas !

* quand il faut, il faut.

(chtiot crobard Andiamo 2013)

mercredi 27 février 2013

Tant-BourrinSortez couverts ! (ou les aventures de Sigismond la fourchette) (3)

La première série fut un succès, la seconde un triomphe ! Préparez-vous au pire avec cette troisième série d'aventures de Sigismond la fourchette, le héros qui supplante désormais Mickey, Tintin et Astérix réunis dans l'imaginaire collectif !

A taaaable !




La loi du plus fork


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T'es soupeur grand !


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Mêlée couverts sur la table


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Un repas bourre à tifs


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Flip...


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... flop !


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I'll always be trous


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Une coupe dents en fer


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vendredi 22 février 2013

AndiamoDu gaïl pour les rosbifs

Mes deux complices sont secs ! Si, ce sont eux qui me l’ont dit, secs comme une vieille prostate ? Ou les couilles à Taupin ? Nul ne le sait, je vous entend : « ça y est, on nage en plein romantisme chez Blogbo ».

Ne nous remerciez pas ! Nous sommes des grands romantiques, mais nous le cachons bien, très bien même.


Bon, revenons au billet car je m'y suis « collé » : normal, c’est moi le plus jeune….

Ça pourrait faire une histoire pour Chauguise, ça : « du gail pour les rosbifs » !

La devise des rois d’Angleterre : HENNIT SOIT QUI MAL Y PENSE.

Ch'tiot crobard Andiamo


NAN, mais vous vous rendez compte ? « On » leur a fait bouffer du cheval aux Anglais, il est des pays où on voudrait bien bouffer tout simplement ! Déjà ils ne mangent pas d’escargots, ni de cuisses de grenouilles.

Ou bien le cheval leur rappelle peut-être la Princesse Anne, dite « longues chailles » ? Ce doit être ça !

Tenez, j’ai fait une tite caricature.

Ch'tiot crobard Andiamo

J’ai même pas exagéré !

Prenons exemple sur les Chinois. Pourquoi ? J’avais un copain Chinois au boulot, un jour il me dit :

- En Chine, on mange tous les animaux qui ont le dos qui regarde le ciel !

Ce à quoi je lui réponds :

- Chez toi, y’a pas intérêt à se foutre à quatre pattes !

Et puis il me semble que les premiers cas de « vache folle » avaient été signalés chez les rosbifs justement, il y a plus de vingt berges ? Allons, vous qui avez une mémoire éléphantesque, rappelez-vous !

Décidément, je préfère le cheval fou… Le crazy horse, surtout quand il est au saloon !

vendredi 15 février 2013

AndiamoMardi ça saignera (une enquête de Chauguise)

Ah ! Il a fait les choses comme il faut, Julien : il est venu un soir avec une boutanche de derrière les fagots… Un Châteauneuf du Pape, je ne vous dit que ça.

Avec son commissaire de chef, un coup à toi, un coup à moi, puis il s’est lancé Dugland, comme l’appelle Chauguise.

- Patron, je suis raide dingue de votre fille Juliette et je voudrais l’épouser…

- Elle est d’accord, ma Juju ? D’abord, qu’est-ce qu’elle fout dans la cuisine… Juju ! Viens ma chérie.

- Voilà, papa.

- T’es d’accord pour épouser Dugl… euh, Julien ?

- Oh oui, papa !

Se tournant vers Julien.

- Si jamais tu la fais chialer UNE seule fois Dugland : j’te fume, verstehen ?

- Il n’y a pas de danger, patron.

- Bon, alors c’est oui… Mais ça pouvait pas attendre encore un peu ma fillette ?

- Tu sais, mon Papa, Julien et moi, on s’aime !

- Alors rien à ajouter.

- Merci patron !

- Pfuuu.

- Mais franchement tu crois que c’est le moment de te la jouer bluette, marguerite et zanana ? Avec l’affaire qu’on a sur les bras ?

Depuis plusieurs jours, un cinglé (il faut bien l’appeler ainsi) nargue Chauguise, il lui fait parvenir une prose à l’aide de mots découpés dans divers journaux, toujours à peu près la même formule :


MARDI, JOUR SOMBRE... MARDI ÇA SAIGNERA !

Bien sûr, c’est une allusion au film de Hugo Frégonèse « Black Tuesday » qui vient de sortir sur les écrans des grands boulevards de 1954, rebaptisé « Mardi ça saignera ». Avec le grand par le talent Edward G. Robinson, Peter Graves et… la très belle Jean Parker !

Sympa les Blogbos je vous ai dégotté l'affiche du film et la très belle Jean Parker !


Chauguise reçoit sa correspondance le vendredi et, immanquablement, un homme est retrouvé mort le mardi. Tous tués de la même façon : un coup de poignard en plein cœur. Le quartier où sont découvertes les victimes change à chaque fois

La première fois, derrière l’hôtel Dieu, allée Célestin Hennion dans le premier arrondissement.

La deuxième fois, dans le square Paul Langevin, ce square est situé rue des Écoles dans le quartier latin le Vème.

La troisième, square du Temple, rue Perrée dans le IIIème.

La quatrième et dernière victime - enfin jusque là ! - retrouvée dans le jardin Brassaï à la butte aux cailles dans le XIIIème !

Ce qui a fait dire à Julien :

- Vous avez vu patron ? C’est pas loin du métro Glacière, il se serait bien conservé !

Regard noir de Chauguise...

- Et c’est un gugus comme toi qui va me faire des petits-enfants ? PFUUUU !

Toujours la même méthode : un coup de surin en plein cœur, un seul, mais mortel ! Et d’après Bourrieux dit « Couillette », l’assassin n’est pas très grand, car les coups de surin sont portés de bas en haut, selon le relevé que le légiste a fait.

Rentré au 36, Chauguise a convoqué toute son équipe, et à l’aide d’épingles surmontées d’un petit drapeau rouge, il a marqué chacun les endroits où ont été retrouvés les corps.

Soudain Julien s’écrie :

- Regardez patron, les drapeaux forment une spirale !

Effectivement en prenant du recul on s’aperçoit aisément que le dessin formé par les aiguilles représente une spirale.

- C’est bien Dugland, y’en a au moins un qui n’a pas de la merde dans les calots ici !

Le vendredi suivant, Chauguise reçoit encore sa bafouille, mais cette fois un détail l’intrigue, il voit comme une trace noire sur l’enveloppe. Précautionneusement, il saisit l’enveloppe avec une pince à épiler, et la tend à Julien.

- Tiens, porte ça à Couillette, qu’il analyse le truc noir, là. On ne sait jamais, il a peut-être commis sa première connerie, c’t’endoffé !

Deux heures plus tard, Bourrieux dit "Couillette" appelle le patron.

- Ça y est, Chauguise, je sais ce que c’est !

- Accouche, nom de Dieu, ou j’te mets les forceps !

- Mollo, c’est du noir de fumée.

- Quoi ?

- Du noir de fumée, ça sert dans la fabrication du caoutchouc, avec du latex, du soufre, du talc et un tas d’autres trucs.

- La vache, et d’où il a pu sortir ça, ce con ?

Chauguise sort dans le couloir et gueule à la cantonade :

- Tout l’monde dans mon casino ! Schneller, verstehen ?

Aussitôt, l’équipe au grand complet est là, et rapidos : quand le boss jacte en chleu, ça rigole pas !

- Bon, l’un de vous connaît–il dans Paris une manufacture de pièces en caoutchouc ?

Dutilleul, un vieil inspecteur près de la retraite s’avance.

- Je connais patron : près de chez moi - je crêche à Belleville -, il y a rue Piat une petite boîte qui fabrique des pièces en caoutchouc, même que ça schmoute sévère dans le quartier !

- Bon, merci Dutilleul. Alors voilà, les pieds nickelés, on va se poster près de cette boîte et on surveille 24 heures sur 24 s’il le faut, pas de dimanche qui tiennent... Capito ?

La rue Piat est située dans le XXème, coincée entre la rue de Belleville et la rue des Couronnes. Dans les années cinquante, c’est un quartier extrêmement populaire, avec encore des manufactures, des artisans et des façonniers, un Paris qui travaille, pas encore « bobotisé ».

- En attendant, Dugland, on va partir en repérage, va faire chauffer Titine, j' lancebruque un chouaille et j’y go !

Chauguise se rajuste et grimpe dans la quinze, non sans avoir allumé une « Boyard » papier maïs et lorgné sur Julien, histoire de le contrer s’il fronce le nez en signe de réprobation.

- Euh, patron, je connais pas bien…

- Vas-y, emmanche le Sébasto, après la rue Turbigo, arrivé à la Répu, t’emmanches l’avenue du même blase, ensuite l’avenue Parmentier… Tu suis toujours patate ?

- Elle est bonne celle-là, patron !

- Dans la foulée, tu prendras la strass du faubourg du Temple, la rue de Belleville c’est en face, et après tu mates la rue Piat : c’est à droite, à droite en sortant des chiottes ! Putain Dugland, faut qu’t’apprennes Pantruche ! J’espère que ça n’est pas pour tout pareil, sinon ma Juju elle va s’emmerder sévère !

Arrivé rue Piat, Julien gare la pompe à proximité de chez « DYNAGOMME » la boîte qui fabrique des accessoires en caoutchouc, notamment pour l’industrie automobile. Et là, Julien avise une boîte à lettres peinte en bleu (comme à l’époque).

- Vous avez vu, patron, la boîte ?

- Ben non, j’ai une canne blanche, t’as pas remarqué ?

- Tout de même, vous n’êtes pas aimable !

- Ouais, ben faudra t’y faire… Mon GENDRE !

Une sonnerie se fait entendre, il est dix-sept heures trente, les ouvriers et ouvrières sortent, certains portent encore leurs bleus de travail, les pognes tout juste lavées, la fouillasse à l’est, la musette sur le râble, le goulot du jacquot qui dépasse. Ils cavalent pour attraper le bus ou s’engouffrer dans la station Pyrénées. Des morts de soif s’arrêtent chez Bébert, le rade à côté de l’usine, histoire de faire descendre le noir de fumée encore collé dans leurs gosiers.

Puis ce sont les premières femmes qui sortent, pomponnées, arrangées, on ne dirait pas qu’elles ont travaillé sur des intermix, mélangeurs ou autres presses à injecter le caoutchouc.

Une petite femme, trente ans tout au plus, tient une enveloppe à la main, elle passe devant la boîte des PTT s’arrête et commence à glisser l’enveloppe dans la fente. Julien a bondi et saisit l’enveloppe avant qu’ elle ne tombe dans la boîte, Chauguise l’a rejoint, il chope l’enveloppe sur laquelle on peut lire :

Monsieur le commissaire Chauguise

36 quai des orfèvres

Paris 1er

La jeune femme est emmenée sur l’île de la Cité, et Chauguise en personne l’interroge, doucement calmement. La femme est apeurée, on devine une grande détresse.

Lentement, elle commence à parler…

- Je m’appelle Yvette Marchand, j’ai 29 ans, c’est bien moi qui ai tué les quatre hommes, et je m’apprêtais à en tuer un cinquième… C’était le dernier.

- Pourquoi vous avez fait ça, Madame ? Chauguise, contrairement à son habitude, est tout miel, il pressent un horrible drame derrière ces assassinats, son fameux flair.

-J’étais serveuse, Monsieur le commissaire, au restaurant « l’escargot », rue de Charenton, dans le quartier de la Bastille. Un soir, cinq types sont venus manger, ils arrosaient la vie de garçon de l’un deux qui devait se marier le samedi suivant. Ils ont beaucoup bu ce soir-là, Monsieur le commissaire, et quand je suis sortie vers vingt-trois heures trente, ils m’attendaient, ils m’ont forcé à monter dans leur voiture, une 203 noire Monsieur le commissaire, ils m’ont bandé les yeux afin que je ne puisse pas reconnaître l’endroit où ils m’emmenaient et là…

- Oui Mademoiselle, j’ai compris, inutile d’aller plus loin….

- Mais pourquoi ne pas avoir porté plainte ?

- Ça aurait été de ma faute, allez, on m’aurait dit que je les avais allumés ! Alors j’ai mené ma petite enquête. J’en connaissais deux parmi mes agresseurs, ils venaient de temps en temps, je les ai suivis, ils m’ont mené chez les autres. Après, ça a été plus facile : vous savez, les hommes, quand il s’agit de se déshabiller, ils feraient n’importe quoi ! Je les ai rencontrés un par un en leur faisant croire que ça m’avait plu et que je voudrais bien recommencer. Un rendez-vous, et le tour est joué…

- Dites voir, Mademoiselle, les rencards en des lieux choisis de manière à former une spirale, c’était voulu ?

- Hé oui, une coquille, commissaire… Une coquille d’escargot !

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