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lundi 17 octobre 2005

Saoul-FifreDulcinée

Dulcinée, comme toute chèvre, a des chaleurs annuelles, pendant lesquelles elle est fécondable. Si elle les « rate », elle a le droit à un ou plusieurs repêchages, mais si elle ne « prend » pas, elle devient la honte du troupeau et l’ordre hiérarchique devient pour elle un toboggan ou elle glisse à vitesse grand V. Elle attend donc, et fait mariner et maronner le bouc Djédaï jusqu’au moment de son cycle menstruel où elle est le plus réceptive et où l’ovule, ou les ovules, c’est encore mieux, crient à qui mieux mieux :

« A table, les spermatos ! ! ! »

Quand Djédaï a un plan-cul en tête, il fait preuve de beaucoup de constance et ne se laisse pas distraire par la petite pisseuse d’en face, aguicheuse par jalousie. Il s’en tient à son idée première et quel est-il, ce leit-motiv ?

« Ya pas de Bon Dieu pour les chèvres : il faut qu’tu y passes ! »

Et il finit toujours par atteindre la zone d’acceptation corticale de Dulcinée puisque leurs motivations sont partagées : enfiler le hérisson dans la cheminée et la ramoner, faire jouer le piston dans la chemise, glisser le furet dans le terrier, tourner le pilon dans le mortier, engager la loco dans le tunnel, la flûte dans son étui, la flêche dans son carquois, la voiture au garage, le gigot au four, le CD dans la fente, la vis dans l’écrou, l’écouvillon dans la bouteille, le goupillon dans le bénitier, le sabre dans son fourreau, l’ours dans sa grotte, le brochet dans la nasse, le vers dans le fruit, le couteau à beurre dans la motte, Keanu Reeves dans la matrice, la clef dans la serrure, le tube de lait concentré sucré dans le mazagran de café …

Elle est consentante, le problème n’est pas là : je l’ai bien lu dans ses yeux . Mais quand j’avance, elle avance aussi… Comment voulez-vous, comment voulez-vous…que je ne sois pas ridicule ? Et je n’ai pas de MAINS ! ! Alors, je me débrouille avec les moyens du bord. Je la frotte, à babord, à tribord… Massage pas sage body-body. Je la mordille, avec douceur, d’abord, puis en y mettant un soupçon supplémentaire de persuasion, puis en y rajoutant une bonne louche d’un quelque chose d’un peu menaçant qui veut dire :

«Maintenant, c’est fini les amuse-gueules ! Je vais te servir le plat principal . Il mijote depuis un sacré moment, si tu attends encore, il aura goût de charbon . Mais là, il tient bien au corps, tu vas te régaler ! Tu-ne-bouges-plus ! »

Mais Madame n’a pas encore tout bien disposé dans la salle des fêtes. Capricieuse vient de « caprin », vous aviez remarqué ? Elle lui fait le célèbre « coup du démarrage en côte ». Frein à main bloqué, Dulcinée a tout de la chèvre résignée à passer à la casserole. Djédaï se pourlèche les babines. La vendange fermente à gros bouillons. Les spirales rouges et blanches de ses yeux se mettent à tourner et prennent de la vitesse.

« C’est le moment, c’est l’instant ! Amusez-vous, prenez du plaisir… Vous n’avez qu’une jeunesse et c’est aujourd’hui ! ! »

Djédaï prend son élan lourdement : debout sur ses pattes arrières n’est quand même pas une figure facile, il n’est pas né dans un cirque. Et quand il est bien dressé, la coquine accélère à fond, et synchronise parfaitement son lâchage de manette de frein et son embrayage un peu sec. Travail de pro : la petite part comme un boulet de canon en laissant sur le rocher un peu de corne et une légère odeur de brûlé. Et Djédaï s’écrase au sol telle la première bouse d’un éléphant après 15 jours de constipation.

La SA-LOOOOPE ! Elle m’attend un peu plus loin, pas rancunière… Message reçu. Va falloir sortir l’arme secrète. J’ai toujours eu la langue bien pendue. La voie est libre. L’affaire se précise : elle a complètement relevé sa coué-couette qui gênait le passage, elle m’offre le visage de sa vulve souriante, ses pommettes rondes et rouges, ses fossettes, ses risettes, son sourire est éclatant, accueillant, je lui embrasse les lèvres, je lèche sa sueur, sa salive, tous ces liquides qui jaillissent de partout comme des sources de vie, je me pourlèche, j’y retourne, je passe, je rapace bien partout, je remonte vers le haut en lents coups de langue et je m ‘attarde sous la queue, là ou la peau est si douce. Sa queue se cambre encore plus vers l’avant et semble tétanisée. Je redescends, insiste un moment et il est clair que je lui fais mon petit effet : elle se met à m’uriner dessus, à petits jets, en bêlant comme si elle avait mal. Ha, c’est bon … : cela coule de ma bien-aimée, je mets ma langue en forme de gouttière pour recueillir la précieuse rosée et j’aspire avec délices… Je sens qu’elle ne tient plus en place, son chevrotement devient de plus en plus plaintif, je darde ma langue en pointe et fais une incursion à l’intérieur de cette bouche qui se presse, haletante contre mon museau. Des phéromones d’une intensité phénoménale envahissent mes narines et me donnent le signal du départ de la chevauchée fantastique. Papa va épuiser la bonne : je me dresse et, d’un seul coup de rein, sans rencontrer aucune résistance, je m’enfonce dans un nuage rempli à ras bord d’angelots versés dans la chose amoureuse et je m’applique à leur faciliter les choses… Les sensations ont l’air d’avoir l’heur de plaire à Dulcinée autant qu’à moi et j’agrippe ses épaules à l’aide de mes pattes avant pour nous maintenir encore plus soudés. Nous balançons nos hanches en rythme, notre unisson est total mais le métronome, déréglé par quelque cupidon facétieux, s’emballe et nous emmène en un crescendo débridé vers des mélodies nécessitant sextuples croches pour les transcrire.

Nous bramons de concert, des bulles explosent avec force, comme des soleils, et j’ai le très net sentiment de lui refaire en blanc tout le crépi de son hall d’entrée.

Mais moi, ELLE, quoi : Dulcinée ? Lorsque je sens que les soubresauts ralentissent, puis s’éteignent, que la dernière glomérule de ce délicieux dessert lacté a été éjectée, je me désenclenche d’un coup de cul. Je lui rends son bout de bouc. Ça m’arrache un petit bêlement de nostalgie, hé oui , mais , se supporter un sac à dos de 80 kg, ma mère m’a pas élevée dans ce but ! Par contre, elle peut être fière de moi : ma mission est accomplie, cette fois, je suis sûre que c’est « dans la boîte » !

« In ze box , ma belle ! 10 contre un que c’est des jumeaux ! En plein dans le mille ! Et comme je dis toujours : Avant l’heure, c’est pas l’heure ! Après, c’est pas la peine de s’attarder, ni d’avoir des regrets , mais pendant, waw… c’est passionnant ! »

dimanche 16 octobre 2005

Tant-BourrinUne mémoire d'éléphant

"Taaaa ta ta taaa ta ta tsoin... taaaa ta ta taaa ta ta tsoin..."

"L'entrée des gladiateurs" résonne sous le chapiteau pour la grande parade, comme tous les soirs. Et comme tous les soirs, Balumba, la tête emperlée, fait son numéro sous les yeux émerveillés des enfants, lève une patte, deux pattes, se couche, agite la trompe, se redresse, fait le tour de la piste sous les ordres de son dompteur.

Balumba est né en Afrique il y a déjà de nombreuses années. Dans la savane. Où il a fait ses premiers pas dans le troupeau, aux côtés de sa mère. Dans sa mémoire d'éléphant, il revoit les jeux avec les autres éléphanteaux, les baignades interminables, la bonhomie placide des anciens de la horde.

Un long soupir fait vibrer sa trompe en un douloureux écho. Car tout cela a fini brutalement. Il revoit cette journée de sang et de déchirement. Les hommes sont arrivés subitement et les anciens sont tombés autour de lui dans des coups de tonnerre. La course folle dans les pas de sa mère. Les pas de sa mère qui s'arrêtent soudain. Son corps qui s'affaisse. Et cet humain qui s'approche, l'air mauvais, qui brandit cet étrange engin devant son visage et le crâne de sa mère qui éclate dans un nouveau coup de tonnerre.

Des années plus tard, Balumba revit ce jour sinistre avec la même émotion. Ce jour où les hommes l'ont endormi, attaché, envoyé loin, si loin de sa terre natale, pour finir sous ce chapiteau où il se donne chaque soir en spectacle.

Oui, Balumba a depuis lors cultivé une haine farouche pour cet humain qui a achevé sa mère sous ses yeux d'éléphanteau. Cet humain dont Balumba s'est promis de se venger. Un jour. Peut-être. Si le hasard de la vie...Si un miracle...

Et soudain, Balumba a un coup au coeur. Non, ce n'est pas possible, il aura mal vu ! Il poursuit son tour de piste, palpitant d'impatience de repasser devant... oui, devant l'homme ! Devant l'assassin de sa mère, assis là, tranquillement, au premier rang, avec un humain femelle à ses côtés et un petit humain qui doit être son fils.

Balumba sait alors que son errance va s'achever, que ce soir sera le dernier de tous les soirs. Il repense à sa mère, inspire profondément, s'emplit de toute la haine du monde pour mieux la recracher avec violence. Le voilà force, le voilà puissance, le voilà roi de la savane !

Il s'élance brutalement, sous les cris de stupeur, vers l'homme, le saisit de sa trompe comme un vulgaire fétu avant de le projeter sur la piste. Le crâne éclate comme un fruit trop mûr sous ses pattes, les côtes craquent, les organes sont en bouillie. L'homme est mort.

Sa mère est vengée. Il sent qu'il va devoir mourir à son tour mais cela lui importe peu. Il a la savane dans sa tête. La savane, sa mère et le troupeau.

Il voit l'engin de mort que les hommes brandissent vers lui. Il s'en moque. Il est enfin apaisé et heureux. Balumba a une mémoire d'éléphant. Elle éclate en même temps que son crâne dans cet ultime instant de plénitude.

Il ne saura donc jamais que le malheureux qu'il vient d'écraser devant les yeux de sa femme et de son fils n'avait jamais mis de sa vie les pieds en Afrique.

Balumba avait une mémoire d'éléphant, mais il n'était pas très physionomiste.

Ce sont des choses qui arrivent.

samedi 15 octobre 2005

Saoul-FifreBlogborénygmes

Antenor et Audalie réclament à grands cris un jeu (sans doute dans le but de faire des alliances contre nature, comme à leur habitude q:^), alors, presque rien que pour eux, quelques énigmes concoctées par des gens célèbres. Réponse par mail

Du repos des humains, implacable ennemie,
J'ai rendu mille amants envieux de mon sort;
Je me repais de sang et je trouve ma vie
Dans les bras de celui qui recherche ma mort.
Boileau

Je fus demain, je serai hier
Fontenelle

Enfant de l'art, enfant de la nature,
Sans prolonger les jours, j'empêche de mourir;
Plus je suis vrai, plus je fais d'imposture,
Et je deviens trop jeune à force de vieillir.
Jean-Jacques Rousseau

Cinq voyelles, une consonne,
en français, composent mon nom,
et je porte sur ma personne
de quoi l'écrire sans crayon.
Voltaire

Je me remplis quand on se vide,
fort rarement on se passe de moi !
je renferme en mon sein le dur et le liquide,
je sers au riche, au pauvre, au duc et même au roi.
Victor Hugo

Bon courage à tous !

vendredi 14 octobre 2005

Tant-BourrinAu vent mauvais...

Dans ton plumard, quand tu honores ta chérie
Et que des flatulences incessantes t'angoissent,
Fais gaffe à toi si tu n'as pas mangé de riz
Car tu risques à coup sûr une grosse chiasse !

Moralité : Qui baise et pète sans riz chie

jeudi 13 octobre 2005

Saoul-FifreQuand la brume

Je sais pas ce que j'avais quand j'ai écrit ça, sans doute un vieux coup de barre, pas la frite, quoi...

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mercredi 12 octobre 2005

Tant-BourrinLe Solow des Danaïdes

Le paradoxe de Solow, ça vous dit quelque chose ?

A l'instar de Fernand Raynaud qui n'était pas un imbécile puisqu'il était douanier, Robert Solow était loin d'être un imbécile, puisqu'il a reçu le prix Nobel d'économie en 1987. Enfin, pour être plus précis, je devrais dire plutôt qu'il a reçu le "prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel", tant il est vrai que le petit père Nobel n'a jamais lui-même tenu l'économie pour une science digne d'un prix. Mais vous connaissez les économistes : des grands enfants un peu complexés par le fait que leur "science", sous un verbiage pompeux destiné à masquer la pauvreté du propos, tient plus de la discussion du café du commerce que de la théorie de la relativité, et qui ont besoin de se parer des plumes du paon en s'inventant leur prix rien qu'à eux.

Mais je m'égare. Robert Solow, donc, fit dans les années 80 cette étonnante constatation : le développement phénoménal de l'informatique ne se traduisait pas par une augmentation statistique de la productivité, contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre. En d'autres termes : "L'informatique se voit partout, sauf dans les statistiques".

Le paradoxe aurait semble-t-il été finalement mis à mal vers le milieu des années 90 aux Etats-Unis. Et si je dis "semble-t-il", c'est que je me méfie comme de la gale des statistiques macroéconomiques, qui mesurent de gros bousins et à qui certains s'escriment à faire dire la dive vérité. A ce propos, j'aime beaucoup cette citation, dont je ne connais malheureusement pas l'auteur : "à la fin du 20e siècle, les économistes étaient divisés entre les macroéconomistes, qui observaient ce qui ne pouvait pas être expliqué, et les microéconomistes, qui expliquaient ce qui ne pouvait pas être observé". De fait, le paradoxe de Solow est la parfaite illustration de cette incapacité des économistes à réconcilier une vision micro et une vision macro.

Mais je m'égare de nouveau. Le paradoxe de Solow, donc, semble encore être plus ou moins vérifié partout ailleurs dans le monde. Plus d'ordinateurs, mais pas plus de productivité pour autant. Pourquoi ? Comment dieu est-ce possible ?

Je n'ai bien évidemment pas la réponse (sinon je serais moi aussi prix Nobel d'économie), mais je peux, par le tout petit bout de la lorgnette, apporter mon humble contribution à la compréhension du phénomène, à l'aune de ma très modeste expérience professionnelle en matière de messagerie électronique.

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mardi 11 octobre 2005

Saoul-FifreMoi fier votre très confiance

Je viens de recevoir ça, et comme je suis partageux (inscrit au parti et tout) je veux que le plus de monde possible soit au courant et puisse en profiter. J'adore. J'en ai déjà reçu un en Anglais que Tant-Bourrin m'avait traduit. Il parait que ya des gens qui répondent. Pour avoir les 15 %, il faut "bien entendu" envoyer un chèque pour le billet d'avion puisque dans le coffre, il n'y a que des pépites d'or...

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