Blogborygmes

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mercredi 26 juillet 2006

Saoul-FifreMorgue pleine

La mort joue lentement une marche funèbre,
Les os des doigts cliquettent sur les touches de l'orgue,
Pour donner le tempo, se choquent les vertèbres
Et son corps sous le drap s'agite, plein de morgue.
La sombre mélodie sonne lugubrement
Le long des longs couloirs de faïence bleuâtre,
Jointe aux âpres odeurs de ce froid bâtiment :
L'institut Médico-légal numéro quatre...

lundi 24 juillet 2006

EpicteteReflexion du 24 Juillet 2006


La pensée ne peut NI concevoir NI formuler la nature de l’espace. Tout ce qu’elle formule contient les limitations de ses propres frontières.
La pensée a toujours un horizon.
La pensée ne peut concevoir que sa propre projection, et lorsqu’elle la reconnaît, elle trace sa propre frontière.

samedi 22 juillet 2006

Saoul-FifreL'angoisse de la page blanche

L'angoisse de la page blanche

, par laminage-aiguisage-torsion-fonte-moulure-découpe-ratissage-sculpture-frappe-érosion-tassement à travers les circonvolutions cervicales de Monsieur Bof...etc, et bien ça nous donne :

La souffrance de la page rouge !

Il s'agit d'un porte-plume et de son encrier sur lequel est écrit
" Vous parliez ? "
" Hé bien, écrivez, maintenant "

J'ai pris ce cadeau sybillin et si piquant surtout comme un encouragement à me servir de mon clavier !

jeudi 20 juillet 2006

Saoul-FifreÀ la demande expresse de Mamasha d'oc

Bonne journée : j'ai tordu le cou non à des idées préconçues (je ne vous en parlerais même pas), mais à 2 innocents . Niark niark, mais ce n'est pas de leur plumage mal peigné ni de leur insupportable ramage dont je voulais vous entretenir.

Non, c'est de ces 17 extraordinaires petits canards. Oui, dans un com' j'avais dit 18, mais quand je les ai compté, il devait y en avoir un qui en couvait un autre, et je l'ai pas vu. Faut dire qu'ils sont vifs, ils courent dans tous les sens, en zig-zags, après les moustiques, et dès que l'un d'eux donne l'impression de se baffrer quelque chose de chouette en cachette, les autres rappliquent pour en avoir un peu aussi. Ce côté "troupeau" leur permet d'impressionner les plus gros volatiles de la basse-cour. Le vieux mâle canard a bien des velléités d'écarter ces petits avortons de son casse-croûte, mais devant leur nombre et leur air décidé, leur appétit de vivre, il se sent légèrement dépassé par les événements. 2, 3 coups de bec peu convaincus, et il leur abandonne la victoire, le champ de bataille, et s'en va chercher sa pitance un peu plus loin...

Et ces résidus d'œufs de se goinfrer en coincouinant à tue-tête La jeune garde . Nom d'un croûton, ils lisent "Le caneton enchaîné" ? ! La jeunesse ne respecte rien, même plus les vieilles plumes blanchies par le grand âge...

Ils prennent possession de leur monde par arpentage et quadrillage systèmatique. Et toujours en courant. J'en entends qui se moquent : "Comme ils sont patauds", "Ils avancent en canard"... Ouais, ben, sur le 100 m, ils sont impressionnants ! Il est vrai que leur monde d'origine, c'est l'élément eau. C'est dans le courant des ondes pures qu'ils mettent en scène la puissance de leur élégance naturelle. Je suis sidéré des a-priori scellés au béton armé dans l'inconscient collectif : de la même manière que la poule est con, le canard est ridicule... La preuve ? Il est difficile de trouver plus loser que Donald. Et plus frustrée sexuellement que Daisy ?

Dès qu'il voit l'eau, le caneton qui sort de l'œuf pousse des cris de joie. Il la connaît de toute éternité et retrouve et reconnaît de tout son instinct cette vieille amie, cette sœur, cette mer... Il plonge dedans, en confiance, c'est son pays du sucre candi et des 4 jeudis. Et c'est en observant sa nage que l'on comprend ce que son allure maladroite sur la terre ferme recèle de grâce pure, une fois sur l'eau. Il marche comme il nage. Disparus, les genoux cagneux et les pattes en dedans. En équilibre absolu sur l'eau, le menton fièrement à l'horizontale, ses pattes palmées lui servent de quille et de moteur. Il nage une sorte de brasse alternée très fluide, très rapide, à la beauté bouleversante. Il lance sa palme au centre et pousse l'eau vers l'extérieur, tandis que l'autre a déjà attaqué son mouvement identique et symétrique. Le cap est conservé rectiligne, mais les changements de bord sont hyper-réactifs si besoin est.

Le grand architecte qui a mis la palme au point est un génie. Il parait que son nom est "seul le plus adapté survit". Je veux bien. Mais c'est divinement beau quand même. En pleine action, les peaux interdigitales se gonflent comme des spis, un peu sur le principe des éventails, la patte se transforme en rame, et ça pagaye dur, je peux vous le dire. En fin de mouvement vers l'arrière, et aussi lors de la remontée de la patte vers l'avant, pour ne pas freiner le glissement du canard sur son aire, la palme se transforme en une petite chose pliée, fragile. Abandonnées à la traîne du courant, les armatures si fines des doigts n'opposent plus aucune force à l'eau, et le voile de peau si puissant, si propulsif tout à l'heure, dans sa phase active, ressemble maintenant à une diaphane dentelle de Cholet qui frémit et se plisse passivement au gré du souffle des filets d'eau...

Et le cycle de la nage en canard se perpétue : action, relaxation, action...

L'Homme essaye piteusement d'imiter la Nature : après avoir observé le palmipède, tout fier de lui, il a inventé les palmes (et le touriste au Grau du roi, par la même occasion). Mais pour s'en servir, l'Homme est obligé de laisser traîner ses jambes derrière lui et de trouver quelque chose à faire avec ses mains par devant (s'accrocher à sa bouée à tête de canard), sinon il coule ? Le canard, avec sa vraie palme (méfiez-vous des imitations), la ramène à l'avant SANS QUE ÇA FREINE SON MOUVEMENT et ne la rerigidifie que lorsqu'il se propulse en s'appuyant sur l'eau ! Allez faire ça avec des palmes du commerce ? L'Homme a du mal avec les trucs à 2 fins, 2 consistances, surtout très rapprochés dans le temps : ou c'est dur, ou c'est mou ? Mais : c'est dur, puis c'est mou, puis c'est dur, à la suite, sans débander, il ne sait pas fabriquer... En fait on a jamais fabriqué quelque chose qui ressemble à un muscle ?

Et un canard qui décolle de l'eau quasiment à la verticale, à la seule énergie dégagée par les moucherons et les limaçons, on sait faire ça ? L'hélicoptère, il a son hélice sur la tête, c'est facile, mais à force d'ailes, et sans consommer de kérozène ? Ça, c'est une technique que la maman leur apprend très jeune : 1,2, vous vous dressez bien droit, comme les humains, 3,4, vous battez des ailes, très vite et très fort, 5,6, vous appuyez sur le sol avec vos pattes et vous tendez le bec vers le ciel pour avoir une forme aérodynamique. Le jeune, il fait ça sans trop comprendre à quoi ça va lui servir, mais je peux vous dire qu'il s'entraîne sec, souvent, et tout seul dans son coin, sans qu'on l'oblige.

Et puis un jour, on est au bord d'un marais, le paysage est magnifique, le soleil rouge plonge derrière l'horizon et un colvert FAIT EXACTEMENT LE MÊME GESTE que mes cons de canetons. Là où il faut plusieurs centaines de mètres à un hydravion pour décoller, le colvert s'élève de l'eau comme par magie, avec aisance, comme la vapeur au dessus de la casserole, comme un feu de saint-Elme de la vase en décomposition, comme une fumerolle islandaise, il dit à l'air "Envole-moi", il bat des ailes pour applaudir le miracle et il repousse l'eau d'un même mouvement de ses 2 palmes, ces merveilles, pour peaufiner son essor, pour confirmer son désir d'évasion, son souci de liberté...

Naturellement...

mardi 18 juillet 2006

EpicteteRéflexion du 18 Juillet 2006

L’esprit méditatif voit, observe, écoute sans le mot, sans commentaires, sans opinion, attentif au mouvement de la vie dans tous ses rapports, tout au long de la journée.

dimanche 16 juillet 2006

Saoul-FifreProse et lithes

En bon français, cela se traduit par "boules de geisha en marbre dans le cul". Il s'agit du commentaire accompagnant le retour d'Epictete, sur le dernier billet de Manou. On peut aussi entendre "prose élite", qui évoque bien les textes philosophiques de haut niveau qui accompagnaient ses si émouvantes photos de tombes. Ou tout simplement "prosélyte" , qui renvoie au goût prononcé de Blogborygmes pour le ratissage le plus large autour du dénominateur commun le plus flou possible.

Blogbo recrute.
Blogbo recherche des adeptes afin de leur laver le cerveau, de leur bourrer le mou, enfin : leur bourrer le crâne avec du mou.
Blogbo en fait, se barre en congé et est à la recherche de stagiaires formés à la sauvette pour publier de la prose le plus régulièrement possible afin d'éviter un mouvement de grève généralisée de la part du Grand Lectorat. Une menace de dépose de préavis aurait été évoquée par Badibuh , le charismatique leader de la Critilecture pour la Gestion du Timing, notre plus redoutable et âpre partenaire (mon cul) social. Cette stratégie, mise en place en catastrophe pour éviter d'en arriver au blocage des négociations, n'est évidemment pas la meilleure et je me garderais bien d'en garantir le résultat.

En l'absence de tous les membres de la secte, j'ai accepté À L'ESSAI l'offre d'Epictete qui veut bien nous faire partager quelques unes de ses photos glanées dans les cimetières de France et de Navarre. Epi dont le métier l'oblige à être toujours sur les routes et qui, pour se désennuyer entre deux rendez-vous professionnels, rend visite à nos défunts et photographie leur dernière demeure.

C'est notre point commun. Placé devant le même cas de figure, je ferais exactement comme lui. La diversité de ces décors, de ces architectures mortuaires me fascine. Quand je fais du tourisme, je pousse toujours la porte du cimetière. L'âme du village y est plus compacte, plus sincère et l'on y sent mieux l'appel à la communion des cœurs.

Perso, j'ai aucune idée de ce que j'ai envie que mon corps devienne après ma mort, je m'en fous un peu beaucoup à vrai dire, cabane en planches, en contact direct avec la terre pour pas freiner l'attaque des vers, coulé dans du ciment (mais je le mérite pas, j'le jure), ou au Panthéon, à part une légère préférence pour la dernière solution, mais ma veuve fera ce qu'elle voudra. Je me répète, mais si elle choisit le Panthéon, il faudra respecter son choix ! Donc, je m'en moque, mais j'ai eu l'occasion d'acquérir une urne funéraire, et je n'ai pas dit non.

vendredi 14 juillet 2006

ManouLa séguedille carcérale





Après Tee Bee, je tire momentanément ma révérence pour environ 5 semaines. Une dernière danse ?

Ingrédients :

- 1 cuisine de 7m2 avec fenêtre

- 1 voisine hypocondriaque

- 2 sabots d’époque

- 4 nains de jardin

- 1 bouteille d’oxygène

- 1 paire de boules de geisha

- 2 déclaration d’impôts



Déroulement :

Il fait 32° dans la cuisine exposée plein sud. Votre voisine s’accoude à la fenêtre et vous narre sa nuit d’insomnie. Avide de prouver votre sympathie, décidez d’établir un contact plus corporel : invitez-la à danser.

Demandez-lui de ramener ses 4 nains de jardin et disposez-les respectivement dans l’évier, sur la plaque chauffante, au-dessus du réfrigérateur, dans la panière à pain. Enfilez chacune un sabot d’époque, puis placez une boule de geisha entre vos dents. La séguedille carcérale consiste à effectuer une bonne dizaine de fois le tour de chaque nain de jardin à cloche-pied et en sens inverse.

Entre chaque nain de jardin, il est d’usage d’échanger sabot et boules de geisha. C’est moins risqué que le contournable mélange de sang. Par contre, je déconseille le sabot à la bouche.

Malgré l’apparente simplicité de la chose, il n’est pas rare d’avoir à ranimer un voire deux nains de jardin. La bouteille d’oxygène est là pour ça. N’en abusez pas. Les nains risquent alors de devenir agressifs ou euphoriques. La voisine, en général, tient la route. En fin de séguedille, remplissez ensemble votre déclaration d’impôts. Rien de tel pour créer des liens.

Suggestions :

- Si vous tenez aux nains de jardin, ne remplacez pas votre voisine pas Z. Zidane.
- Les boules de geisha peuvent éventuellement servir à menacer les nains de jardin trop entreprenants.
- En y mettant un peu de bonne volonté, cette danse se pratique aussi à plusieurs et au bureau.

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