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samedi 13 janvier 2018

AndiamoPatte croche.

Brassens l'a chanté la "patte croche" dans sa magnifique chanson "Entre la rue Didot, et la rue de Vanves".

Passait une belle Gretchen au carr'four du château

Entre la rue Didot et la rue de Vanves

Callypige à prétendre

Jouer les Vénus chez les Hottentots

Entre la rue de Vanves et la rue Didot

En signe d'irrespect je balance aussitôt

Entre la rue Didot et la rue de Vanves

En geste de revanche

Une patte croche au bas de son dos.

Ah bien sûr, entre porter la main sur les rotondités de la gent féminine, et leur sussurer un petit compliment, il y a un monde, un gouffre que je n'ai jamais franchi.

Michèle Morgan elle même z'et en personne, a déclaré un jour que le plus joli compliment qu'on lui avait adressé, était le petit et discret sifflement sur son passage, bien entendu pas le sifflet tonitruant du supporter de foot après la dixième canette de bibine ! Mais la légère modulation admirative.

Catherine Deneuve et quelques autres viennent de prendre le contrepied de "balance ton porc", pourquoi ? A l'évidence depuis l'affaire Weinstein, il y a un déchaînement médiatique sur ce genre de comportement ignoble, et c'est bien normal, il est inadmissible qu'un homme (ou une femme pourquoi pas ?) profite de sa position hiérarchique afin d'obtenir de son ou de sa subalterne une prestation sexuelle.

Je viens d'entendre et je n'en croyais pas mes oreilles, petites, jolies au demeurant, que Brigitte Lahaie la femme qui tire plus vite que son "hombre" a déclaré, je cite : "une femme peut jouir durant un viol" ! On croit rêver, dans les films pornos aux scenari sordides sans doute, mais dans l'horreur de la réalité j'en doute fortement.

Mais de là à condamner comme une agression le fait de porter une main à l'épaule, ou de faire un compliment à une Dame, je pense qu'il y a "abus".

Les anglo-saxons notamment les Américains se sont insurgés contre ce manifeste porté entre autres par Catherine Deneuve, alors que depuis une paire d'années il est autorisé aux femmes Newyorkaises de se promener torse nu dans les rues ! Et ce au nom de l'égalité des sexes : ce à quoi un homme a droit, une femme doit avoir droit également.

Personnellement je m'en fou, rappelons que ces mêmes Ricains il y a trois décennies étaient choqués par la mode seins nus sur nos plages, alors qu'en France il était parfaitement interdit à ces mêmes femmes de se promener en ville dans cette tenue.

Hypocrites les Américains ? Tiens donc... J'ai un copain qui lorsqu'il était encore en activité se rendait très souvent aux Etats Unis pour son boulot, Un jour alors qu'il résidait dans un hôtel, on le transfère dans une autre chambre pour une raison que j'ignore, le soir au moment de se coucher il se rend compte que son pyjama était resté dans la chambre qu'il occupait précédemment. Il compose sur le bigophone de l'hôtel le numéro de la dite chambre, et il tombe sur une Dame, il demande à cette brave Dame de bien vouloir vérifier si son pyjama se trouvait dans la salle de bains.

Quelques minutes plus tard c'est le préposé à l'accueil qui le rappelle en lui disant qu'une femme affolée venait de l'appeler car un Monsieur lui faisait des avances !!!

Bien sûr l'employé a rassuré la Dame, et lui a assuré que le Monsieur en question ne connaissait pas les usages américains, et que gna gna gna...

Je pense que n'importe quelle femme Française serait allée vérifier la présence ou non du dit pyjama, puis en cas de réponse positive aurait prié le personnel de l'hôtel de rapporter l'objet au propriétaire.

Enfin doit on toujours choisir les extrêmes ? Plus aucune paroles gentilles à l'égard des femmes, ainsi je n'appellerai plus Françoise "ma Princesse", et Célestine "belles châsses" ? Ne pouvons nous pas être modérés avant tout ? Le bon sens aurait il disparu ?

Tout ça pour dire que nous sommes peut-être en train de virer "Ricains", c'est à dire faux derches, et procéduriers, il faut bien que tout le monde bouffe... Même les avocats !

lundi 8 janvier 2018

AndiamoMonsieur Hergé.

Trente cinq ans bientôt que Monsieur Hergé nous a quitté...

Tintin, a bercé mon enfance... Ouais je sais c'était il y a fort longtemps, je vous entends d'ici mauvaises petites langues, il n'empêche que j'ai lu et relu tous les albums, je les connaissais par cœur et ce grâce à mon petit voisin Daniel.

Mes parents ne pouvaient pas nous offrir ces albums beaucoup trop chers, mais mon petit voisin, fils unique mais pas du tout dans la mentalité de l'enfant seul, me prêtait volontiers ses albums. Le soir en rentrant de l'école, goûter d'une main, quel goûter ? Une solide casse dalle fait d'un bon morceau de pain de deux livres, avec du chocolat ou une banane écrasée, voire du beurre étalé et saupoudré de sucre , vachetement bon !

Et là assis en tailleur sur le tapis du salon, je relisais pour la ènième fois, le crabe aux pinces d'or, et son Karaboudjan, ou bien les sept boules de cristal, et son cauchemardesque Rascar Kapak ! Boum! Quand vot'moteur fait Boum ! Chantaient les Dupont, Dupond, avant que n'explose leur moteur dans "Au pays de l'or noir" !

Quand j'ai eu la trentaine, j'ai acheté toute la collection des Tintin, avec en premier "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune" Waouh quelle aventure!

Mon préféré ? Sans doute Tintin au Thibet, qui raconte une formidable histoire d'amitié !

Une petite anecdote concernant Tintin : j'avais un copain dessinateur de son état, Pascal Massonnat pour ne pas le nommer, ce Pascal ayant eu besoin d'un album Tintin, sans doute afin d'illustrer l'un de ses propres albums (à l'époque il n'y avait pas internet), achète l'album.

C'est lui qui raconte : "j'ouvre le bouquin et aussitôt j'ai eu envie de manger une biscotte tartinée de confiture ! Comme lorsque rentrant de l'école avant de faire mes devoirs, je mangeais une ou plusieurs biscottes à la confiture, tout en relisant un Tintin" ! Sa petite madeleine en quelque sorte.

Je vous ai fait deux petits crobards, un modeste hommage au Monsieur qui a enchanté mon enfance.

(ch'tiots crobards Andiamo, pour Blogbo)

dimanche 31 décembre 2017

AndiamoComment j'ai vendu des appareils de massage.

J'ai des potes qui ont vendu des machines à laver, c'était dans les années 60, l'âge d'or de l'électroménager ! Vous n'imaginez pas tout ce qu'on pouvait fourguer à l'époque, il suffisait de frapper et on vous ouvrait ! Incroyable, comme dans les évangiles : "Frappe et on t'ouvrira".

Ces copains devaient d'abord faire une démonstration chez la ménagère, tant qu'ils vendaient des aspirateurs, c'était parfait, mais pour placer une machine à laver ! Il fallait être deux, et ça n'était pas trop, car il fallait monter la machine à laver dans l'appartement ! Se coltiner parfois 6 étages sans ascenseur, se brancher sur le robinet de l'évier pour l'arrivée d'eau, une canne en équilibre sur le bord du même évier pour l'écoulement, et ... En voiture Simone, c'était parti pour une bonne heure de lessive !

Ils en ont démerdé des slips douteux, des draps innomables, des soutifs craspouilles, puis repartis la lessive faite, sans avoir fourgué le lave linge censé apporter la sérénité dans les foyers prolétariens !

Et puis parfois le miracle, un bon de commande dûment paraphé ...

Votre serviteur, qui à une époque en a eu marre de pousser la lime, tourner ou fraiser de la ferraille qui ne lui avait rien fait, a décidé de changer radicalement de profession.

Suite à la lecture d'une petite annonce parue dans "Le Parisien libéré" publiée par un laboratoire (ils n'avaient pas peur des qualificatifs) , cette annonce disait vouloir recruter des "collaborateurs" afin de faire bénéficier les populations affligées de maux en tous genres, des bienfaits de la technique moderne, et de la recherche médicale... Amen !

Car il s'agissait de fourguer des appareils de massage par impulsions électriques, de basse tension of course. L'appareil se présentait sous la forme d'une mallette en simili cuir noire, avec dedans des petites plaques en zinc reliées par câbles électriques à la machine infernale. Au préalable on disposait ces plaques que l'on avait pris soin de gainer à l'aide de sortes d'éponges trempées dans de l'eau salée, afin d'obtenir une meilleure conductibilité, sur les zones à traiter , généralement pour de l' arthrose, arthrite, douleurs musculaires, etc...

Bien sûr l'engin disposait d'un potentiomètre afin de régler la fréquence des impulsions, rien de bien dangereux, cela procurait des massages assez doux, rien de violent .

Rencard pris pour une formation, enfin un baratin de trois plombes dans un local miteux du XVIII ème arrondissement, un mec assez jeune nous a expliqué à moi, et à trois ou quatre jeunes requins aux dents longues, l'art de pénétrer chez les gens sans y avoir été invités !

Facile kinoudilemonsieur, vous sonnez (ben tiens) on vous ouvre, et là les deux pieds sur le paillasson après avoir dit bonjour à la Dame ou au Monsieur, vous faites "le cheval" ...

Ah ah ! C'est quoi kiraconte Doyen ? Et bien voilà : faire le cheval, consiste à s'essuyer les pieds comme si vous alliez pénétrer dans l'appartement, et immanquablement (ou presque) la personne s'efface afin de vous laisser entrer !

Bon je ne sais pas si cette méthode fonctionnerait encore de nos jours !

Dès le lendemain me voilà parti sur les routes de ma chère banlieue nord, qui venait tout juste d'être baptisée neuf cube, en lieu et place du plus prestigieux 75 ! J'en ai sillonné des rues au volant de ma R8, j'en ai grimpé des étages, sapé façon Milord, chemise bleue, cravate, pardessus croisé, pompes noires. Jean-baskets que nenni ! La sape ça en jette quand tu veux inspirer confiance ! Et là croyez moi, je rentrais là où je voulais, une tronche qui inspire la sympathie ça ne s'explique pas.

Ce qui est toujours d'actualité dans le porte à porte, il faut d'abord se rencarder auprès de la bignole. :

- Bonjour Madame Bigoudi, les laboratoires Duchmol m'envoie afin de contacter une Dame qui habite cet immeuble, nous sommes bien au 12 de la rue Brise-miches ?

- Si fait, qu'elle répond la mère Bigoudi, toute jouasse à l'annonce qu'un laboratoire s'intéresse à son immeub' .

- Mais voilà Madame, j'ai oublié ma fiche... Suis je distrait ! Et je ne me souviens plus du nom de cette Dame, ce dont je suis sûr par contre, c'est qu'elle souffre d'arthrite.

- Ah mais c'est bien sûr (tiens voilà Bourrel) il s'agit de Madame Mouchabœuf, la pauv' elle peut plus arquer, c'est moi que je lui ramène ses commissions. C'est au troisième droite, et pis y'a pas d'ascenseur, hein ?

- Chère Madame vous me sauvez !

- Alors essuyez bien vos ribouis avant d'emprunter l'escalier, j'viens de l'faire reluir', et j'ai pas k'ça à fout' !

Et voilà l'turbin, restait plus qu'à monter les étages, tirer la bobinette, et attendre que la chevillette choit !

Alors j'y allais de mon petit baratin :

- Bonjour Madame Mouchabœuf ! (appeler les gens par leur nom, alors qu'ils ne te connaissent pas, ça impressionne), c'est gentil chez vous, les petits sur la photo ce sont vos enfants ?

- Non mes petits enfants !

- Déjà grand mère ? Incroyable ! Vous êtes une très jeune Mamie alors !

Voilà, les rassurer, leur donner le sourire, leur parler d'eux, de leur arthrite qui les fait souffrir, mais souffrir, et vous, avec dans la petite mallette, le remède à leurs maux...

- Mais combien ça coûte ?

- Allons Madame Mouchabœuf, je vais d'abord vous démontrer les bienfaits que cet appareil peut vous apporter, où sévit cette méchante arthrite ?

- Là dans l'épaule droite Docteur...

- Ah non Madame, je ne suis pas médecin, pas du tout, ne m'appelez pas Docteur !

La Dame baissait la manche de sa robe et je lui appliquais les électrodes, une séance de 10 minutes pas plus.

- Vous sentez le massage doux et bienfaisant Madame ?

- Oh oui, je sens déjà que ça me fait du bien.

Passées les dix minutes j'arrêtais la machine. Et là commençait la partie la moins facile pour moi : la vente ! C'était tout de même un appareil un peu cher, j'avais beau argumenter que le prix de l'appareil représentait le montant d'un paquet de gitanes par jour, durant X mois (je ne me souviens plus du prix, il y a si longtemps) Forcément on touchait une clientèle assez démunie, et c'était très difficile. J'en ai vendu un seulement, en un peu plus d'un mois ! Je ne sais pas si ça a suffit à couvrir mes frais d'essence, alors j'ai arrêté, et je me suis lancé dans l'assurance vie, sympa l'assurance vie, mais je n'ai pas fait un rond !

Point d'histoires salaces, j'en vois qui sont déçus ! Ils s'attendaient à des histoires de mec qui se retrouve dans la penderie à poil, biscotte l'arrivée impromptue du mari, catcheur à ses moments perdus salle Wagram !

J'avais 25 ou 26 ans, les Dames que je visitais avaient dépassé largement l'âge de ma mère, tout est relatif disait ce cher Albert, aujourd'hui je les trouverais bien jeunettes !

Bon la prochaine fois je vous raconterai comment j'ai vendu des enclumes à la sauvette, à la sortie du métro de la porte de Pantin.

Nous sommes le 31, je vous souhaite à toutes et tous un joyeux réveillon, et une bonne année.

mardi 26 décembre 2017

BlutchLa Petite Elfe

Merde alors, ça aurait du être Noël et ce n'est pas spécialement un conte très adapté pour ce jour-là, alors je laisse un jour de plus au billet de Célestoche et ça augmentera ainsi sa fréquentation de la rédaction...:-). Mais attention, le thon (au mère cure) va changer, ce qui vous indiquera que je sais aussi faire autres choses que de déconner.

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mercredi 20 décembre 2017

celestineLa fente de timidité

Sommée, enfin non, disons pressentie, par notre cher doyen, de bien vouloir bouger mon auguste fion, afin que de commettre un bifton sur cette non moins auguste plate-forme à haute teneur intellectuelle, que le monde entier et ses environs nous envient avec des regards cupides et néanmoins jaloux, je ne puis qu’obtempérer à une requête exprimée de façon si élégante et spontanée par le susdit.

Me voilà donc dans l’obligation morale de trouver dard-dard un sujet de thèse, vaguement inquiète d’être obligée d’y passer la nuit, quand vlatipa qu’à force de traîner mes guêtres dans les bas-fonds mal famés du darknet, ledit sujet m’est tombé tout droit dessus telle la misère médiévale sur le clergé de la basse Lorraine, au temps de la grande famine, clergé qui comme chacun sait, n’avait plus, à cette époque-là, une seule quiche au lard à se mettre sous le chicot noir et branlant.

Ah ! Quelle félicité que cet heureux et opportun hasard qui m’a fait connaître un phénomène absolument prodigieux et totalement inconnu du quidam moyen (si tant est que l’expression ne soit pas pléonastique (Pléon qui est, comme, vous le savez le frère de Gymn et le cousin de Schol.)) Un phénomène dont je me demande comment il a pu échapper à ma légendaire sargassité d’anguille en bout de course ?

Mais de quoi parle-t-elle, vous direz-vous sans doute, en pratiquant pour cela une salutaire inversion du sujet et du verbe, comme il est de bon thon chez les sardines... Et pourquoi autant de circonvolutions oratoires et de contours sémantiques à consonances maritimes et piscicoles ? Au fait, allons, au fait !

Alors voilà. Foin du suspense insupportable, qui risque de finir par vous donner des poussées d’urticaire géant, selon le bon principe qu’il ne faut jamais abuser de la patience de ses lecteurs favoris, sous peine de réactions cutanées totalement anarchiques.

Je vais donc vous parler d’un fait scientifique avéré concernant nos amis les arbres, et que l’on appelle « la fente de timidité ».

Je vois d’ici s’allumer dans vos yeux égrillards et passablement lubriques une lueur lascive et concupiscente à l’idée que je puisse évoquer en toute impunité un truc vaguement sexuel.

Eh bien non. Au risque d’essuyer votre déception presque palpable dans l’atmosphère moite et chaude de ce blog, la réponse est non. Enfin, pas vraiment. Attendez que je vous explique.

Prenez donc deux ou trois arbres lambda poussant tranquillou bilou dans leur forêt de Gastine, les uns à côté des autres comme de juste. Le profane ne verra que des arbres poussant les uns à côté des autres comme de juste. Mais un œil aigu et avisé remarquera, en observant la ramure desdits arbres en contre-plongée, que les feuilles des uns respectent une sorte d’espace vide afin de ne pas toucher les feuilles des autres, que les professeurs Nimbus de la botanique appellent poétiquement « la fente de timidité ».

Chacun garde en quelque sorte son quant-à-soi. Son cercle vital, par une espèce de pudeur toute arbustive (pudeur qui est, je vous le rappelle, tout le contraire de l’escartefiguerie).

-Dites donc, vous ! bas les feuilles, malappris ! Nous n’avons pas gardé les écureuils ensemble, que je sache, alors prenez vos distances !

-Oh, désolé, je ne voulais pas vous causer de mélèze !

La fente de timidité, non mais, c’est-y pas émouvant ? Et d’une mignonnitude absolument fondante, de la part de ces grands échalas, chênes, érables, frênes centenaires, pudiques comme des pensionnaires du couvent des oiseaux.

Ah…la nature ne cessera jamais de m’étonner.

Et vous, sauf votre respect, ça vous la coupe aussi, ce truc, non ?

vendredi 15 décembre 2017

AndiamoTourner les pages.

Castelniquon, féodal château qui se dresse fièrement sur son piton rocheux, dominant la campagne Périgourdine.

Le seigneur Acelin de Castelniquon preux chevalier , qui eût l'honneur de participer à la quatrième croisade , en l'an de grâce 1202, et ne revînt que deux années plus tard. Le Pape Innocent III avait ordonné cette croisade afin de reprendre le Saint sépulcre tombé aux mains des impies... Des Musulmans ! Elle fut placée sous le commandement de Boniface de Montserrat, Baudoin de Flandre, sans oublier Geoffroy de Villehardouin. (merci wiki... etc)

Une fois Acelin avait aperçu le noble visage de Boniface de Montserrat, son âme en avait été transfigurée, d'autant que la rencontre s'était faite alors que le Seigneur Boniface besognait allègrement une robuste gardeuse d'oies, Acelin n'avait eu à ce jour nulle pensée lubrique d'aucune sorte, cela avait été une révélation, ni plus ni moins.

Rentré en son domaine, le jeune Acelin de Castelniquon se mit en devoir de quérir noble et légitime épouse, il rentra aux vendanges, aux moissons ce fut chose faite.

Le chapelain unit le seigneur de Castelniquon et la douce Mahaut , fille du Seigneur de la Troussette son lointain cousin. ( ouais ben ça s'faisait beaucoup à l'époque... Hein ? )

Dès la nuit des épousailles le Seigneur se rendit compte que la douce Mahaut n'était plus encombrée par sa capsule de garantie, une luronne cette Mahaut, qui en moins de temps qu'il en faut à un tire-laine pour te goupiller la bourse, lui avait appris en une seule nuit, le joyeux laboureur et son araire diabolique, le curage des douves, les machicoulis magiques, et le pont levis Teuton !

Flapi, retourné comme une vieille poulaine, le pourpoint en loques, Castelniquon n'avait point fière allure dès matines. De ces assauts sauvages naquirent deux beaux marmots... Des jumeaux, une Damoiselle, un Damoiseau, La Damoiselle fut prénommée Gersinde (vous marrez pas) et le Damoiseau Hildebran (repos vous pouvez fumer).

Ils grandirent, le chapelain s'occupait de les instruire, leur apprenant l'écriture, le latin et le grec, quelques saints cantiques, et autres prières. Puis vînt l'adolescence, hormones, testostérone, et poussée d'acné commencèrent à les tourmenter.

Un beau jour de Printemps, le chapelain tout estransiné fit irruption dans la grande salle dans laquelle Messire Acelin, et sa juste épouse Mahaut se reposaient

- Messire, Messire, le chapelain tout estransiné fit irruption dans la grande salle dans laquelle Messire Acelin, et sa juste épouse Mahaut se reposaient.

- Parle chapelain, ordonna le Seigneur.

- Ah Messire je suis en grande confusion, je viens de surprendre le jeune Hildebran votre fils, louchant sous la jupaille retroussée de sa sœur Gersinde !

- Ne te trouble point chapelain, ordonne à mes enfants de venir céans ! Il est temps qu'on les instruise des choses de la vie.

- Certes sire .

Gersinde et Hildebran se tiennent droit, la tête légèrement inclinée en signe de respect devant leurs parents.

- Ma descendance oyez moi attentivement et prestement, nous avons à notre dépendance des pages qui sont là afin de satisfaire nos besoins coutumiers. Vous ma fille afin de parfaire votre instruction, vous irez de page en page, et vous mon fils, vous tournerez les pages !

dimanche 10 décembre 2017

AndiamoL'effet papillon.

Préambule : Ce billet je l'avais écrit en 2008 ! Une pure fiction à l'époque, et voilà qu'aujourd'hui il est d'une brûlante actualité, dans la première version il s'agissait du Président du Kamtchatka, je l'ai remplacé par le bouillant Kim Jong Un ! Pour les voyages dans le passé il faudra attendre encore un peu.

Depuis quinze jours les chaînes de télévision, les stations radios, les journaux, internet, tout ce qui touchait de près ou de loin à l'information, suivaient, minute par minute, l'actualité brûlante en ce début de juillet 2030.

Aurons nous la guerre ? La Corée du nord indépendante depuis 1953 suite aux accords de Panmunjon, reprenait ses hostilités à l'encontre du monde occidental, déjà en 2017 son président Kim Jong Un, plus jeune alors avait défié les Etats Unis, le président Trump avait failli suite aux provocations de ce truglion, déclencher une troisième guerre mondiale. La tension avait baissée, la Chine ayant réussi à calmer ce petit Coréen un peu trop nerveux.

Et puis, fin Août, le président de la Corée du nord, toujours Kim Jong Un, (réélu avec 98,5% des voix) ! Avait fait brusquement volte-face, on murmurait à titre officieux que la Chine aurait menacé le président Kim Jong Un, des pires sévices, si ce dernier ne se calmait pas.

Le calme était revenu, et pour longtemps. Un matin, on avait retrouvé le bouillant et très démocratique président de la Corée du nord, pendue dans sa résidence secondaire, située dans la banlieue de Pyongyang la capitale !

Rodolphe Mézières, planté devant l'affiche en 3D 4x3, lisait la pub de la très sérieuse agence "RETRO-TEMPO" : de la reine Margot à Mao, rien n'est impossible pour RETRO-TEMPO ! Un peu débile, leur slogan qui proposait pour 2000 "Mondos" seulement un voyage dans le passé (le Mondo était devenu la monnaie internationale officielle en 2019, après le crack de Wall Street, tous les pays l'avaient adopté, sauf bien sûr ceux en voie de développement qui avaient été écartés, trop pauvres pour partager le gâteau, comme d'habitude !). Quant aux Suisses : ils n'étaient ni pour ni contre, bien au contraire !

Deux mois plus tôt, Rodolphe avait gagné 2000 Mondos au grand jeu Internet-Bol, l'animateur demandait le nom de la capitale du Kamtchatka et, bizarrement, il venait tout juste de l'écrire à l'ancienne sur une feuille de papier, aussi avait-il été le premier à faire courir ses doigts sur le clavier : Petropavslovsk-Kamcatskij, et avait gagné, devançant de deux centièmes de seconde son plus proche concurrent.

Ayant pris rendez-vous via Internet, Rodolphe se rendit dans l'immeuble cossu de l'avenue d'Iena, qui abritait les luxueux bureaux et laboratoires de Rétro-Tempo. Là, une hôtesse genre "top-modèle", tailleur bleu pétrole, escarpins assortis, décolleté vertigineux, l'accueillit, sourire "Ultra-Brite" sur ses dents carnassières.

- Bonjour Monsieur, vous désirez ?

- Euh...Bonjour Mademoiselle, je suis Monsieur Mézières, j'ai rendez-vous aujourd'hui avec Monsieur Dampierre.

L'hôtesse coiffée de son casque-micro, manipula un minuscule interrupteur placé à son poignet.

- Monsieur Dampierre ? Pouvez-vous venir un instant, votre rendez-vous vient d'arriver, merci.

Un homme d'une quarantaine d'années s'avança, main tendue, sourire éclatant sur un visage légèrement hâlé, poignée de main virile : Monsieur Mézières ?

- Oui

- Si vous voulez bien me suivre...

Après s'être calé dans un profond fauteuil, Rodolphe, un peu gêné, expliqua à son interlocuteur que son fantasme absolu serait de voir Marilyn Monroe, pouvoir respirer son parfum, juste humer le numéro 5 de Chanel laissé dans son sillage !

Dampierre sourit : je vous comprends parfaitement Monsieur Mézières, moi-même, voyez-vous...

- Ah bon vous aussi ? Et les voilà partis à se rappeler : 7 ans de réflexion, Bus-Stop, Comment épouser un millionnaire, The misfits, etc, etc.

Monsieur Mézières, rien de plus facile, nous pouvons parfaitement satisfaire votre désir, toutefois, vous devrez nous laisser un petit délai : juste le temps de nous assurer que votre petit séjour dans le passé, ne risque pas, et ce en aucune manière, d'influer sur l'avenir. Le fameux "effet papillon".

L'effet papillon ? interrogea Rodolphe. Dampierre lui sourit, puis calmement lui expliqua : un battement d'aile de papillon au Chili, peut-il provoquer une tornade au Texas ? Cela vous fait sourire Monsieur Mézières, mais écoutez ceci :

A cause d'un embouteillage, une voiture dut s'arrêter.

A cause du passager qui se trouvait à bord, un homme s'approcha.

A cause de sa haine pour l'homme qui se trouvait à bord, l'homme sortit un pistolet de sa poche, et tira.

A cause de la mort du passager, un pays entra en guerre contre un autre pays.

A cause des alliances internationales de ces deux pays, le continent s'embrasa.

A cause de l'importance du continent sur la scène mondiale, la terre entière bascula dans la guerre.

Tout cela au départ, à cause d'un embouteillage !

Comme vous l'avez compris Monsieur Mézières, ça s'est passé le 28 Juin 1914 à Sarajevo, Gravilo Princip venait d'assassiner François-Ferdinand, héritier de l'empire Austro-Hongrois, cet assassinat a déclenché la guerre de 14-18.

Un embouteillage, Monsieur Mézières, un simple embouteillage, vous comprenez maintenant notre prudence, il nous FAUT prendre toutes les précautions possibles et imaginables avant votre "télé-portation".

Deux semaines plus tard, Rodolphe reçut dans sa boîte à mails, un message lui donnant rendez-vous pour le lendemain. Munissez-vous de votre carte de crédit, était-il mentionné à la fin du message !

Même accueil que précédemment, sauf que l'hôtesse avait troqué son tailleur bleu pétrole, pour une tenue hyper sexy : pull jersey beige moulant, ne cachant pas grand-chose de son anatomie, micro-jupe brun de madère, et enfin bottes cuissardes en box-calf, assorties au pull complétaient la tenue de la jeune femme.

Rodolphe, après avoir acquitté la totalité de son "transfert", fut conduit dans la partie laboratoire de l'établissement, cette pièce était située au sixième et dernier sous-sol de l'immeuble. Serré contre l'hôtesse dans l'étroit ascenseur, il louchait sans vergogne sur les courbes généreuses de la bimbo.

L'ascenseur s'immobilisa, la jeune femme sortit la première, large sourire à l'adresse de Rodolphe, puis elle s'engouffra dans l'étroite cabine et disparut.

Dans la grande salle aux murs en inox "brossés", étaient présents : Monsieur Dampierre, portant une blouse blanche, ainsi qu'un assistant habillé de blanc également, le long du mur une rangée d'ordinateurs, au centre de la pièce un grand fauteuil métallique.

L'assistant conduisit Mézières jusqu'à une cabine d'essayage placée dans un des coins de la pièce : "Monsieur Mézières, je vous prie de vous changer, vous trouverez dans cette cabine les vêtements que nous vous avons préparés, quand vous serez prêt, venez nous rejoindre s'il vous plaît".

Voilà un "machino" plus vrai que nature ! s'écria Dampierre en voyant arriver Rodolphe dans sa combinaison grise, avec dans le dos écrit en lettres rouges : 20th Century Fox.

Vous allez être heureux, Monsieur Mézières ! Nous allons vous transporter à Hollywood, dans les studios de la 20th Century Fox, sur le tournage de "Sept ans de réflexion" ! Vous assisterez à la "mise en boîte" de la scène culte sur la bouche de métro !

Alors Monsieur Mézières, heureux ?

- Ah oui alors, plus que ça même, c'est comment dire... WAOUH !

Mais je vous rappelle que vous ne devrez toucher à rien, ne pas vous faire remarquer, on vous a habillé en "machino", vous passerez inaperçu, votre séjour sera bref, cinq minutes à peine, mais de grâce pas d'incidents, l'effet "papillon" n'oubliez pas !

Dites voir, s'il se produisait une panne de courant interroge le futur "voyageur" ? Aucun risque, cher Monsieur, nous sommes alimentés par deux groupes électrogènes, eux-mêmes fonctionnant grâce à une pile à combustible, autonomie totale, allons détendez-vous, tout ira bien. Et puis une fois le processus enclenché, tout est automatiquement géré par notre batterie de supers ordinateurs, connectés entre eux. Si, par le plus grand des hasards, l'un d'eux tombait en panne, les autres le relairaient, et puis que voulez-vous qui arrive de fâcheux ? Nous sommes bien protégés au sixième sous-sol. Allez, keep cool, comme on dit en Auvergne, ah ah ah !

Rodolphe n'en mène pas large, malgré les efforts de Dampierre pour détendre l'atmosphère. Ce dernier s'affaire sur le clavier, l'assistant, lui, est aux manettes.

Léger bourdonnement, une petite sensation d'apesanteur, l'odeur d'ozone qui lui pique légèrement les narines, sensation de vertige...

Soudain, Rodolphe plisse les yeux, un énorme projecteur l'aveugle, il porte la main à son front, pour en faire une visière. Et là, au milieu du plateau, il aperçoit son idole, elle est debout sur une grille, un énorme ventilo est placé dessous, le courant d'air soulève sa jolie robe blanche. Marilyn a beaucoup de mal à retenir le tissu qui virevolte dans tous les sens, elle rit de bon coeur : "Oh my God" ! lâche-t-elle à tout instant.

Calé dans un fauteuil de toile, Billy Wilder observe la scène. A coté de la belle Marilyn, Tom Ewell sourit, l'air goguenard, les caméras ne tournent pas encore, une répétition en somme. La jolie blonde sort de son décolleté un Kleenex et s'essuie les yeux, le courant d'air lui a fait couler une petite larme.

Action ! hurle Wilder. Marilyn lâche le petit mouchoir, celui-ci, porté par le courant d'air, atterrit aux pieds de Rodolphe, il hésite un instant, puis n'y tenant plus, il se baisse, le ramasse et le glisse rapidement dans sa poche.

Le parfum de Marilyn, porté par l'air brassé grâce au ventilo, vient réjouir l'odorat du faux machino, il s'en gave les fosses nasales, quel spectacle ! La robe blanche se soulevant, découvrant les jambes de Norma Jean, le numéro 5 lui parvenant en pleine face,et puis ce plus qu'il serre dans sa main, le petit mouchoir de papier qui a essuyé une larme de Marilyn, peut-être sera-t-il imprégné de SON parfum ?

Sans transition, l'ôdeur d'ozone remplace le numéro 5, la désagréable sensation d'apesanteur, les légers picotements, puis Rodolphe se retrouve dans le labo, il est vide, personne pour l'accueillir, il descend du fauteuil métallique, appelle : oh ! il y a quelqu'un ? Personne, sa voix résonne contre les murs en inox.

Il se dirige vers le petit ascenseur, appuie sur le bouton d'appel, rien ne se produit. Alors il emprunte l'escalier. Merde, songe-t-il, 2000 Mondos, bonjour la technique !

Il traverse le hall, vide lui aussi, l'hôtesse n'y est plus, pourtant mon "voyage" n'a duré que cinq minutes, songe-t-il, que s'est-il passé ?

Il se retrouve sur l'avenue... Le chaos, des immeubles en ruines, les voitures enchevêtrées, des cadavres jonchent les trottoirs, façades noircies... Rodolphe se dirige vers la place de l'Etoile, même spectacle de désolation.

Puis il commence à descendre les Champs Elysées, un homme hagard surgit du Drugstore Publicis, des boîtes de conserves plein les bras, putain de Kim Jong Un, grommelle-t-il !

Il l'a fait, songe Rodolphe, il l'a fait, comment est-ce-possible ? Pourtant il est mort : PENDU !

Alors, il plonge la main dans la poche de la combinaison grise, sort le petit Kleenex, le porte à son visage, identifie immédiatement la fragance : Numéro 5 de CHANEL.

(ch'tiot crobard Andiamo)

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