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vendredi 12 septembre 2008

Tant-BourrinComme dans un film d'error

Autant vous prévenir tout de suite : si vous continuez la lecture de ce billet, vous ne regarderez plus jamais, comme moi, votre ordinateur du même oeil. Il est donc encore temps pour vous de rebroussez chemin...

Vous persistez ? Eh bien, soit ! Tant pis pour vous, vous l'aurez voulu, je vais vous racontez ce qu'il m'est arrivé l'autre soir...

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mercredi 10 septembre 2008

Saoul-FifreLes vieilles baraques

Elles sont pleines à craquer, en général. Jeter était un crime, à une époque. "Ça pourra servir un jour, ce bout de fil de fer, mets-le dans cette boite".

Il y avait la boite à fil de fer, celle à bouts de ficelles, celle à clous tordus que l'on redressait soigneusement.

Il y avait le sac avec les restes de pelotons de laine avec lesquels on faisait des carrés au point mousse, qui, assemblés, finissaient en couvertures.

Il y avait la trousse avec les boutons dépareillés, ébréchés, ça allait tant que 2 ou 3 trous étaient encore utilisables. Celle avec les pressions, les fermetures éclairs. La grosse boite à gâteaux secs en fer blanc avec les aiguilles de toutes tailles, jusqu'à la grosse à matelas, les épingles piquées dans leur pelote, je me souviens d'en avoir bricolé une en liège pour ma mère, décorée d'un pompon rouge. Il y avait les lacets, les fins pour les chaussures du Dimanche, les plats et longs pour les gros croquenots de travail.

Il y avait les tiroirs, des palanquées de tiroirs avec chacun son contenu précis. Dans les années cinquante, ils commençaient à se remplir de gadgets qui étaient encore foncièrement utiles, représentant un vrai progrès, et de fabrication solide : l'anti-monte-lait en verre, les épluches-légumes, les poches à douilles, le presse-purée, la clef à boite à sardines, le dénoyauteur, les ciseaux à découper le poulet (maintenant un simple couteau de plastique suffit), l'allume-gaz à pierres, qui revenaient moins cher que les allumettes. L'ouvre-boites était d'une simplicité et d'une solidité diabolique. On pouvait même le réaiguiser avec une lime. Ceux électriques ou sophistiqués n'ont jamais réussi à le détrôner.

Il y avait la pharmacie avec ses préparations magistrales et ses "spécialités" qui avaient fait leurs preuves, souvent inventées par un petit pharmacien, et devenues célèbres par le bouche à oreilles. Si ça ne guérissait pas, ça ne faisait pas de mal.

Et puis il y avait l'arrivée en force des lessives, portées par la vague de l'hygiénisme. Un slogan comme "Génie sans frotter", ça ne donnait pas envie d'en acheter, à ces femmes qui allaient il n'y a pas si longtemps que ça, laver de lourdes brouettes de linge dans l'eau glacée du lavoir communal ?

Et ce parti-pris d'esthétique, de qualité, de durabilité, ce choix de matériaux nobles, la faïence, le bois, le cuivre, l'acier. Ce goût et cette fierté de faire du bon boulot dont on n'ait pas à rougir, quel que soit le niveau de la société où l'on s'active.

De vieilles lunes couvertes de poussière et de toiles d'araignées, confites au fond de sales bicoques.

lundi 8 septembre 2008

AndiamoLa jettatura


Hue ! Le vieux cheval s'arc-boute, bande ses pauvres muscles, ses flancs maigres se soulèvent au rythme de sa respiration rapide, les naseaux fument. L'homme près de lui, c'est Mattéo. Il est également attelé à la verdine, un harnais de cuir passé en travers de la poitrine, il tire de toutes ses pauvres forces, la côte n'est pas bien raide, mais homme et bête sont épuisés.

Ils n'ont pas mangé grand-chose depuis deux jours, les paniers se vendent mal, et puis la petite Sarah ne peut plus danser au son du tambourin tenu par sa mère.

Ça ne rapporte pas grand-chose, le soir sur les places de villages, quelques sous, parfois certains apportent un peu d'avoine pour le cheval Rossinante, Mattéo lui a appris à remercier en pliant la jambe antérieure droite, et en inclinant la tête, ça fait rire l'assistance, et rapporte des pièces supplémentaires.

Il a appelé son cheval Rossinante, comme celui de Don Quichotte. Mattéo sait lire, chose rare pour un Rom, c'est un instituteur autrefois qui lui a appris, ils étaient restés lui et ses parents plusieurs semaines au même endroit, en peu de temps il lisait couramment.

C'est bien dommage que tu partes aussi vite, mon petit, avait déclaré l'instit : tu es doué !

Mattéo sourit, ils sont un peu comme Don Quichotte : toujours sur les routes. Le soir avant de coucher la petite, il lui lisait un passage, elle riait, Sancho Pança l'amusait beaucoup, Conchita la maman, écoutait aussi, et souriait devant le bonheur de sa fillette.

Depuis trois jours Sarah est malade, son front est brûlant de fièvre, les tisanes préparées par sa mère n'y ont rien fait, le mal est trop grave, la nourriture peu abondante, la fillette est très faible.

Peut-être dans ce village ? Perché à flanc de côteau, dominé par les sommets de la Chartreuse, cerné par les vignes, le chasselas qui, avec d'autres cépages, servira à élaborer le vin de Savoie.

Peut-être trouveront-ils de l'aide ? Un médecin, une pièce chauffée pour la petite, en ce jour de veille de Noël. Il fait froid, un froid humide et pénétrant. En altitude, il neige déjà depuis plusieurs jours. En bas dans la vallée, c'est une pluie glacée qui tombe, transperçant les vêtements, glaçant les os.

Dans la verdine, il fait à peine moins froid, Matéo entend la petite quand elle tousse, chaque quinte déchire les poumons de l'enfant et le coeur de l'homme.

Après un ultime effort, ils arrivent enfin sur la place du village, quelques curieux écartent les rideaux, regardent l'étrange et dérangeant attelage avec une moue de dégoût.

Matéo a retiré le harnais qui l'entravait, puis se dirige vers le bistrot du village.

La porte à peine poussée, une douce chaleur l'envahit, un gros poêle ronronne doucement au milieu de la grande salle. On prépare le réveillon, une bonne odeur de volailles rôties flotte dans la pièce, peu de buveurs sont attablés, chacun est "chez soi", en famille. Derrière le comptoir, un gros homme, large béret, mouchoir à carreaux noué autour de son cou de taureau, essuie les verres, souffle dessus, puis les fait briller en lustrant la buée.

D'un oeil méfiant, il regarde l'homme au visage basané s'approcher de lui. Il pose le verre, serre les poings le long de ses cuisses, prêt à envoyer un pain au moindre geste suspect de la part du métèque !

Bonsoir Monsieur, articule lentement Mattéo, s'il vous plaît, pourriez-vous m'indiquer l'adresse d'un médecin ? Ma fillette est très malade, il nous faut de l'aide.

Ah ben ça ! Tu t'crois où mon gars ? C'est pas Chambéry ici ! Y'a pas d'toubib, on l'appelle quand on a besoin de lui, c'est pas comme toi : personne t'a appelé, et pourtant t'es là ! Les trois clients présents dans la salle se marrent.

Et puis même s' il montait, faudrait aller chercher les médicaments, en bas, au bourg, et avec ton carrosse, il me semble que tu n'irais pas bien loin !

Allez, casse-toi Cendrillon, avant que ta charrette ne redevienne citrouille ! Les abrutis attablés se marrent à nouveau.

Sans se démonter Mattéo insiste : "ne pourriez-vous pas garder ma petite Sarah pour la nuit dans votre salle ? Il fait très froid, un peu de chaleur lui fera du bien, on ne vous dérangera pas, ma femme restera auprès d'elle, moi je dormirai dans la roulotte pour ne pas déranger".

Et puis quoi encore (la voix est montée d'un ton), tu veux pas que j't'invite à mon réveillon des fois ? Allez, ça suffit, casse-toi, j'veux pas d'emmerdes.

S'adressant aux trois ventouses : "il s'rait capable de m'chourrer le perco, ce gniaque" !

Mattéo est sortit. Cueilli par le froid, il relève le col de sa veste. A cinq ou six pas de la verdine, il entend la petite tousser, une toux effroyable, propre à lui "arracher" les poumons.

La nuit est tombée, le froid s'insinue partout, Matéo est allé cogner à la porte du presbytère, Adèle la vieille bonne a entrouvert la porte.

- C'est pour quoi ?

- Bonsoir Madame, pourriez-vous héberger ma petite Sarah et ma femme pour la nuit ? Il fait très froid, la petite est malade, un peu de chaleur...

- Non, non, pas ce soir, Monsieur le curé doit dire sa messe de minuit, c'est Noël vous savez, enfin vous les mécréants, vous ignorez les choses de la religion.

- Pas du tout Madame, mon peuple est très croyant, au contraire, je suis baptisé, et nous vénérons par-dessus tout la vierge Marie, ainsi que Sainte Sarah.

- Oui, bon, peut-être, mais Monsieur le curé a autre chose à faire ce soir, passez votre chemin, et dites vos prières, si toutefois vous les connaissez !

Mattéo a encore frappé à deux ou trois portes, toujours le même refus, l'une ne s'est pas ouverte, pourtant l'homme a entendu des chuchotements à l'intérieur de la maison.

Les cloches ont sonné appelant les fidèles pour la messe de minuit : en cette nuit de Noël et de partage, nous allons célébrer la naissance de l'enfant Jésus.

IN NOMINE PATRIS,ET FILIS, ET SPIRITUS SANCTIS... AMEN.

Rossinante est resté debout, une pauvre couverture jetée sur ses côtes saillantes, Mattéo a rejoint Conchita et sa petite Sarah, ils ont essayé de lui faire avaler le reste de soupe aux pois cassés, elle a hoché la tête en signe de refus, une horrible quinte, un petit filet de sang entre ses lèvres serrées, puis le calme, le grand silence.

KYRIE ELEISON.

Conchita a pleuré en silence. Mattéo, le regard vide, a regardé la petite.

ET IN TERRA PAX HOMINIBUS BONAE VOLUNTATIS.

Le sermon rappelant combien les habitants de Bethléem furent cruels et sans coeur, pensez donc : refuser l'hospitalité à celle qui portait l'enfant Jésus, le rédempteur, le sauveur... Honte à eux !

AGNUS DEI QUI TOLLIS PECCATA MUNDI, MISERERE NOBIS.

Puis en pleine nuit, la roulotte s'est remise en route, redescendant le chemin qu'elle avait eu tant de mal à gravir.

A l'abri d'un petit bois, l'homme a creusé un grand trou, puis Conchita a cousu son plus beau drap, celui qu'elle avait brodé pour sa nuit de noces, elle en a fait un linceul, tous deux y ont glissé Sarah, ils ont embrassé une dernière fois l'enfant, la femme a surfilé le drap, le fermant à jamais.

La dernière pelletée de terre jetée, ils se sont signés, puis recueillis.

ITE MISSA EST.

DEO GRACIAS !

Avant de repartir, tous deux se sont tournés vers le village, noyé là haut dans le brouillard, ils ont tendu leur bras gauche, écarté l'index et le majeur, pour former une fourche : "la jettatura" comme l'appellent les Italiens. Ils ont marmonné quelques mots, et sont repartis.

Ce geste venu de l'antiquité, ce geste qui veut dire "je vous maudis", ce geste qui appelle à la punition divine.

Quand les "fidèles" sont sortis de l'église, la neige avait remplacé la pluie et tombait en abondance. Chacun est rentré chez soi afin de ripailler, en passant sur le pont, quelques uns ont bien remarqué que le torrent ne coulait guère, étonnant avec toute cette pluie qui est tombée, et maintenant la neige, mais bon...

La pluie, la neige ont détrempé les flancs de la montagne, un glissement de terrain s'est produit, barrant le torrent en amont, un lac artificiel s'est formé suite à l'éboulis.

Sous la terrible poussée de l'eau, le barrage formé par la terre, les arbres, les rochers, s'est soudain rompu, libérant des tonnes d'eau et de boue, le terrifiant torrent a dévalé à une vitesse folle.

Quand les habitants encore attablés ont entendu le grondement, il était trop tard. Le vieux pont est parti, emporté comme une tuile par la bourrasque, les maisons ont éclaté, l'église s'est couchée, on a entendu la cloche lorsque le clocher a basculé.

Plus bas, beaucoup plus loin, une pauvre verdine, tirée par un cheval maigre, a fait halte au bord d'un chemin.

Plus tard, bien plus tard, ils apprendront au hasard d'un village que Dieu n'est pas bien juste : faire mourir de si cruelle façon de si bons chrétiens, qui avaient assisté à la messe de minuit !


samedi 6 septembre 2008

Tant-BourrinComme des bêtes...

J'ai eu envie, ces derniers jours, de rendre un petit hommage timide à quelques artistes... Alors je me suis installé devant mon Photoshop, et voici le résultat (pour lequel je réclame votre indulgence : je ne suis pas graphiste de métier !)...

En espérant juste que cela vous donnera envie de chanter comme des bêtes ! :~)


J'étais vraiment vraiment bien plus heureux
Bien plus heureux avant quand j'étais cheval

(Jacques Brel)


Je suis une mouche
Posée sur sa bouche
Elle était nue
On aurait cru le paradis
Tant elle était jolie

(Michel Polnareff)


Dans la jungle, terrible jungle
Le lion est mort ce soir
Et les hommes tranquille s'endorment
Le lion est mort ce soir

(Henri Salvador)


I am the eggman
They are the eggmen
I am the walrus
Goo goo g' joob

(John Lennon)


C'est à travers de larges grilles
Que les femelles du canton
Contemplaient un puissant gorille
Sans souci du qu'en-dira-t-on ;
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que rigoureusement ma mère
M'a défendu dénommer ici...
Gare au gorille !

(Georges Brassens)

jeudi 4 septembre 2008

Saoul-FifrePutain de blog

Je n'aime pas porter des plinthes, même pour un pro c'est dur, surtout que les gifs erraient.

Je suis rarement de bon poil quand je suis "de" billet. À chaque coup je me sens l'intérieur du crâne récuré à L'Ajax WC, je sue à grosses gouttes, pas la queue d'une idée, l'heure fatidique tourne, minuit, l'heure de l'ice-cream approche, et avec, une grosse envie de rafraîchir le premier venu avec mon cornet 2 boules je dirais chocolat, à la couleur.

Notre vie de blogueurs de renom, certains diront "mythiques" (60 visiteurs uniques/mois, quand même, là on rigole plus, hein ?) n'a pas que des bons côtés, c'est moi qui vous le dis et pas un autre. Je n'aime pas médire mais se faire poursuivre par d'aucunes pour obtenir ses mensurations, ce n'est pas du harcèlement dimensionnel, par hasard ? Puni par le Gode Pinal ? Bon je vous les donne, mais vous arrêtez de me persécuter avec ça. 60-120-60, elles me rappellent les formes aux rondeurs évocatrices d'un ballon de volley que j'ai beaucoup aimé.

Manou, elle a craqué. C'est pas qu'elle refusait de les communiquer, ses chiffres, et même de montrer les preuves, mais ça commençait à lui coûter chèrot en papier. Alors voilà. Quand donc arrêterez-vous de nous torturer dans les commentaires dans le vil but de nous arracher des détails de notre vie intime ?

Manou en a eu marre. J'aurais pu laisser Tant-Bourrin vous l'annoncer avec de magnifiques polices manuscrites de couleur en XHTML mais ça le fera aussi bien avec mon wiki simpliste. Elle démissionne, elle prend du recul, ses distances, elle n'interviendra plus qu'épizootiquement. C'est bien fait pour vous, mais pour nous, pour nous..., c'est la mousson qui se crashe sur la banquise de la poésie, c'est le délire qui amorce un cycle de refroidissement global, c'est le rire qui se tord en grimace.

Et la longue attente commence, les yeux rivés sur l'entrée du terrier pour ne pas rater la sortie en déboulé de son prochain billet.

mardi 2 septembre 2008

AndiamoLes personnages de Bédés ont-ils une vie sexuelle ?

Etant gamin, je ne me posais même pas la question, j'étais loin, mais alors très loin d'imaginer que TINTIN, LUCKY-LUKE ou encore SPIROU puissent avoir ne serait-ce qu'un petit béguin (petit béguin : formule désuète mais combien charmante !).

Dans un précédent billet, j'ai commencé à envisager que Pinocchio aurait pu être sexué (voir dessin). Timide approche, mais elle m'a ouvert des horizons disons... infinis.

Ne voulant pas tomber dans la pornographie, j'ai essayé, tout en restant dans la tradition "gaudriolesque" chère à Blogbo, de vous faire sourire (peut-être), en cette rentrée un peu tristoune, aujourd'hui à l'heure où j'écris ce billet : il pleut !

Et puis soyons positifs, avec toutes les médailles z'en bronze que nos athlètes nous ont rapportées, on va pouvoir fondre une cloche !

Avec toutes celles qui nous gouvernent, ça fera un chouette carillon !

Petite remise en mémoire, tout d'abord PINOCCHIO.


Ensuite, je me suis attaqué à la vénérable grand'mère qu'est Bécassine. Pinchon l'avait dessinée sans bouche, forcément ça limite déjà les possibilités lors des ébats amoureux.

Quant au reste : impossible de savoir, l'épaisse robe de bure verte interdit toute spéCULation.


Et le pauvre cow-boy solitaire ? Ormis son vieux (tant) bourrin, et l'aut'con de Rantanplan, je ne vois pas bien qui pourrait apaiser ses ardeurs ?

Alors disciple d'Onan ? Qui n'y allait pas de main morte comme le disent les définitions de mots croisés.

J'ai osé, eh oui, tant pis pour vos illusions d'enfant innocent !


M'sieur GASTOOOOON ! M'Z'ELLE JEAAAAAANE ! En voilà deux qui m'ont bien fait marrer, plus tard toutefois, lorsque MONSIEUR FRANQUIN a abandonné SPIROU pour se consacrer uniquement à Gaston.

J'aimais bien Spirou dessiné par FRANQUIN, il avait su lui donner une âme, j'achetais le journal de Spirou chaque semaine, suivant les aventures du Marsupilami (quelle trouvaille) que lui et Fantasio venaient de découvrir.

Hergé avait accusé Jijé (repreneur de Spirou après Robert Velter, le créateur) de plagiat, alors, Jijé avait dessiné Bécassine, puis lui avait ajouté une toute petite bouche ainsi qu'une houpette, et avait renvoyé le dessin ainsi corrigé à Hergé... Il n'y eût jamais de réponse !

Alors cédant aux démons de la gaudriole et de la galégade réunis, je me suis laissé aller, crayon et pinceaux ont courus sur le papier, j'ai tout fait pour les en empêcher, mais à deux ils étaient beaucoup plus costauds que moi.


Je ne pouvais pas résister à l'envie de vous présenter celui que j'ai découvert à l'âge de dix ans, les albums coûtaient chers, nous en avions pas à la maison, mais j'ai eu la chance d'avoir un petit voisin, Daniel, qui lui recevait des albums, Tintin, Mickey (que je n'aimais et n'aime toujours pas). J'ai souvent remercié ce petit voisin dans mes billets, je le fais encore aujourd'hui, car il m'a permis de lire et relire tous les albums de Tintin, que nous ne pouvions nous offrir.

Ah, SPIROU, avec TINTIN, quel bonheur, et pourtant à part SECOTINE (en référence à une marque de colle de l'époque, je rappelle ceci pour les plus jeunes), point de gente féminine, dans Spirou, Fantasio ? Impensable, nous sommes dans les années quarante (déjà !), homosexualité ? On ne parlait même pas d'homophobie, on ne parlait PAS de ces CHOSES-là, c'est tout !

Pour vous faire marrer, du moins je le souhaite, j'ai descendu mon idole de son pied d'estale, et je l'ai affligée d'une sexualité... Finie pour lui la paix du pantalon, j'aime bien cette expression : "la paix du pantalon" je l'ai lu dans un billet de Françoise.


NON ! Il n'a tout de même pas osé ! S'attaquer au super héros (EROS), pas à LUI tout de même !

Si, "il" a osé ! HERGE en rêvait, je l'ai fait !

AH ! Le traître, l'indécent, le blasphèmateur, l'ordure, le fumier, il lui a décoiffé la roupette, pardon la houpette, décidément le démon la bite, re-pardon l'habite.

Je ne m'en sors pas, je suis tiraillé, comme Milou dans "Tintin au Tibet", dois-je porter la lettre, ou prendre le gros nonosse ? Vous revoyez la vignette ? D'un côté l'ange-chien blanc, et de l'autre, le démon-chien rouge.

Ouais, ben moi je n'hésite pas longtemps, je vous jette en pâture ce petit dessin...


Mesdames, Mesdemoiselles, vous avez sans doute aimé YOKO TSUNO, ma fille qui est aujourd'hui maman de mes petits enfants, chez nous le hasard a bien fait les choses : ses enfants sont également mes petits enfants, c'est très pratique lors des réunions de famille.

Yoko disais-je, était l'héroïne préférée de ma fillotte, elle en sniffait à tout moment, j'aimais bien les dessins de Leloup, quoique... Un peu figés à mon sens, mais tout le monde ne s'appelle pas Hugo Pratt, Hoggarth ou... Serpieri avez-vous dit ? Coquins va !

Je me suis laissé aller, une fois de plus, je l'ai imaginée ayant une aventure avec Vick.

Vick, son amoureux transi, courageux, téméraire, mais d'une timidité...

Alors je me suis dévoué (carrément) je m'y suis collé, je n'allais tout de même pas le laisser mourir puceau !


A l'heure où j'écris ce billet, il pleut, pour faire de l'aquarelle c'est au poil, il n'y a qu'à tendre le verre dehors, il se remplit tout seul !

Il y a bien d'autres héros, qui dorment bien sagement dans les "illustrés" de ma jeunesse... Peut-être, peut-être que je les réveillerai un jour...

Mais dites voir : quand ils ont la trique, est-ce-qu'on peut refermer l'album ?

dimanche 31 août 2008

CassandrePetite histoire Zen

« Je suis la pierre au milieu du jardin »
Pense le moine.
Rien ne bouge.
Le monde est vivant tout autour.

Le moine regarde la pierre,
Et le sable autour,
Et le mur autour.

Cela fait des années qu'il attend cet instant.
Il n'a plus rien dedans.
Il regarde la pierre
Et devient la pierre.

Bien installé dans son non-moi,
Il n'est plus qu'une abstraction.
Il sourit heureux d'être arrivé à cet état de perfection.
Il a finalement réussi à maîtriser l'animal.
A rejeter le bien et le mal.

« Je suis la pierre »
Répète le moine, en souriant.

L'air est léger,
Le printemps doit être là,
Mais il ne s'en soucie pas.

Quand tout à coup,
Descendant du ciel,
Une fragile petite merveille.
Un minuscule papillon blanc
Volette de-ci, de-là.

« Je suis la pierre »
Répète le moine.

Le papillon innocent
Frôle le moine,
Mais il ne s'en soucie pas.
Il cherche sans doute une fleur.
Volette encore quelques instants.
Hésite entre pierre et sable.

Puis se pose sur la pierre.

« Je suis la pierre »
Dit le moine
Et il sent le papillon sur lui

« Pourquoi est-il là ? »
Pense le moine.

Et le moine regarde fixement le papillon.

Et le papillon est là.

« Pourquoi est-elle là ? »
Pense le moine.

Et le papillon transforme ses jolies ailes,
En un délicat kimono de soie
Qui glisse doucement sur le sable du jardin.

« Je suis la p... »
N'arrive plus à penser le moine,
En regardant désespérément cette charmante jeune fille nue,
Qui se tient, debout, dans le soleil
Sur la pierre du jardin.

Plus rien n'arrive au cerveau du moine

Lorsqu'il entend la jeune fille lui dire :
« Mon tendre amour, tu ne te souviens pas de moi ? »

Ce matin-là,
L'on vit sortir du monastère Zen
Un moine qui arrachait ses vêtements
En hurlant :

« Je ne suis pas la Pierre,
Je ne suis pas la Pierre »

Nul ne sait ce qu'il advint du papillon.


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