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jeudi 19 avril 2007

Saoul-FifreLe don

Y en a qu'ont du cul. Bof fait partie de cette engeance dont le seul plaisir est de rendre jaloux ses contemporains en gagnant des sommes folles aux jeux de hasard. Bon, moins que les Byalpels, Femme et Mari, qui l'ont un peu ridiculisé au Casino du Mont-Dore où tous les bandits-manchots joueurs de poker leur sortaient à peu près les cartes dont ils avaient besoin. À la demande, quoi ?

Bof, toujours classe, a prétendu a posteriori que laisser gagner ses hôtes faisait partie de l'antique politesse limousine, mais ne nous a toujours pas expliqué comment il avait réussi ce tour de force.

Toujours est-il que nos enfants étant partis en vadrouille avec le fils de Bof, ils ont pu constater que le fiston a apparemment hérité du don paternel puisqu'il a trouvé par terre des euros tristement abandonnés à leur sort. Dès que le père l'a su, il ne s'est plus tenu de joie : la chair de son sang lui avait fait honneur et reprenait le flambeau de la chance pétrie de quotidien. Tout émoustillé, il nous envoyait ce mail. Tout le monde sait que je ne suis pas le genre à publier des correspondances privées sur ce blog, surtout sans avoir demandé leur avis aux intéressés, mais il s'agit là d'une urgence, puisque nous partons en congés et qu'il faudrait quand même que je prépare quelques mails d'avance, comme ont fait mes associés. Donc, exceptionnellement, voici ce que nous écrivit ce cher Bof :

Alors oui, il y a un don. Mais le don ne fait pas tout: en bon père de famille, j'ai aussi dû leur expliquer qu'il ne fallait pas se baisser trop vite pour ramasser ses trouvailles. Je m'explique: une fois de temps en temps, se baisser très vite sans faire attention à sa colonne vertébrale, ça ne laisse pas trop de traces, normalement. Mais devant la multiplicité de ce mouvement, il convient de prendre des précautions: se baisser en pliant bien les genoux et en gardant le dos bien droit, voilà la recette pour s'enrichir en ne creusant pas plus le trou de la sécu. Préférer la liasse de billets à un sac de menue monnaie, bien évidemment, cette leçon a été assimilée rapidement. De plus, une certaine nonchalance mâtinée de décontraction et de cette classe que nous avons naturellement, ne mange pas de pain, si j'ose m'exprimer ainsi, bien entendu, mais cependant pas question pour autant de faire semblant, par exemple, de relacer ses chaussures.. Il me semble entendre des rires narquois accompagnés de réflexions du genre " ça ne marche qu'en ville, nous on est des écolos ". Non. On trouve du fric aussi en campagne, et j'en prends pour preuve la fois que le fiston a trouvé un billet de 50 Euros en sortant de la gare de Saint Priez-pour-Lyon, qui est, vous l'avouerez sans doute sans trop de réticences une gare peu fréquentée. Moi-même, il m'est arrivé de sortir du train à Saint Priez en revenant de Paris et de trouver des billets de 20 Euros sur le trottoir et donc - signe quasi divin - de pouvoir aller boire l'apéro au bar en attendant la venue d'Anne mandée pour me quérir ( t'as vu cette phrase, d'une élégance rare ) et de gratter en sirotant un ou deux jeux de hasard qui m'ont donné bien des satisfactions. Non, vraiment, en vérité je vous le dis, ne soyez ni admiratifs, ni étonnés, ni jaloux: je suis un extra-terrestre qui malgré tout assume: c'est le printemps, demain, j'attaque le jardin, avec quand même, rivé en moi à fleur de peau, l'espoir de trouver un trésor en bêchant.

Salut, les maladroits.

Bof

mercredi 18 avril 2007

ManouL'ENVIE - Jacqueline HARPMAN -





L'émoi m'envahit si vite que je fus comme une ville assaillie, après que les remparts ont cédé et que la soldatesque se rue dans tous les sens, saccageant au hasard, brisant l'ordonnance tranquille des rues et des parcs, l'incendie éclate partout, les maisons sont éventrées, les objets précieux sont brisés et les jeunes filles affolées courent sans trouver d'asile pendant qu'on tue leur père et leurs frères. J'étais sur le lit, ouverte. Gustave triomphant me regardait céder, il recevait les premiers gémissements de la reddition quand, dans un effort terrible, je repris le gouvernement de mes sens.

Jacqueline HARPMAN (La plage d'Ostende)

mardi 17 avril 2007

Tant-BourrinRêver une impassible chêvre

Les lecteurs culturés auront reconnu dans le titre de ce billet un des vers immortels de "la biquête" de Jacques Brelle.

Pourquoi cette citation ? Eh bien parce je voulais juste profiter de ce billet pour signifier au Souf' qu'il arrête de nous les brouter avec ses biquettes, à nous regarder de haut alors qu'il habite en bas de la France, parce que nous aussi, à Paris, on en a des biquettes, na !

Voici quelques clichés, shootés par votre serviteur au Jardin d'acclimatation de Paris.


Non mais, admirez-moi ce port de tête !
Et l'élégance des boucles d'oreille, créées par les plus grands stylistes parisiens !


Une sublime robe noire, toute en sobriété et en élégance.
C'est autre chose que les tenues tape-à-l'oeil des biques du Souf' !


Non mais, franchement, on le voit que l'on est à Paris !
Admirez le style aux biques !

Bref, tout ça pour dire au Souf' que ce n'est pas la peine de la ramener avec ses boucs nubiens monocornes ! Gros frimeur, va !





Rappel : je serai toujours en vadrouille à l'heure où vous lirez ce billet et, oui, il s'agit encore d'un billet de remplissage. Même pas honte !

lundi 16 avril 2007

Saoul-FifreMaja Neskovic

Nous n'avons toujours pas la télé, mais des bienfaiteurs de l'humanité s'appliquent à envoyer à Dailymotion ou Youtube des images qui leur ont plu. C'est comme ça que j'ai connu "Arrêt sur images". Et Maja.

Si vous ne connaissez pas, vous avez la dénonciation de mensonges , vous avez la mesure de l'intérêt des différentes chaînes en fonction des sujets , ou bien la mise en évidence, a minima, de l'incompétence , la légèreté, pour ne pas dire moins, de la vérification des sources ou un reportage bidon et puis ma préférée, mais c'est subjectif : la difficulté à agir concrètement contre les dérives du football

Je suis sous son charme. Cette fille s'amuse, c'est palpable à l'écran. Elle est libre, elle est à cent lieues des lèche-boules carriéristes et brandit bien haut l'honneur de la profession de journaliste. Ado, journaliste a été un des métiers que j'ai envisagé de faire. J'avais même la possibilité de me faire pistonner, mais j'ai vite compris que leur style et leurs idées intéressaient leur rédacteur en chef dans la mesure où ils ne remettaient pas en question le système ni les intérêts des annonceurs. Restait la presse libre, sans publicité, Le Canard, Charlie-Hebdo, Que Choisir, on a vite fait le tour et les places sont rares. De toutes façons, je ne voulais pas me spécialiser.

Et puis il y a ces îlots de fraîcheur au milieu du système. Je ne connais pas France 5, mais j'imagine qu'ils vivent de la pub ? Tant que l'émission de Daniel Schneidermann fera de l'audience, lui et ses reporters pourront continuer de faire grincer des dents. Avec cette épée de Damoclès suspendue au dessus de leur contrat, qui leur donne cet air réveillé, fier, brillant, car ils ne se bousculent pas pour aller à la soupe et se contentent de nous parler des faits, cachés, occultés par les images floues que l'on nous tend.

Ces décryptages iconoclastes me ravissent, ces mises au point, ces retours vers le passé, à la recherche des contradictions si révélatrices de la duplicité de nos politiques, c'est de la belle ouvrage !

Les caméras sont partout, selon la main qui les tient, elles nous bourrent le mou, ne nous montrent que le bon côté, mais si l'on change l'angle d'attaque, si on filme les instants "off", ceux où la garde est baissée, où la maîtrise de soi craque, le spectateur, qui n'est pas l'imbécile heureux que tous les médias semblent persuadés qu'il est, se met à comprendre les évidences. Il suffit de les lui montrer.

vous avez tout un Arrêt sur images. Bon, si vous voulez Maja, il faut attendre un peu la fin de l'émission, c'est toujours comme ça que ça se passe, Maja, c'est un peu l'apothéose de l'émission. Et celui qui a dit "...de l'émission de sperme", il sort, on est correct avec Maja, s'il vous plaît ?

Les autres intervenants attitrés, Perrine Dutreil, David Abiker, Sébastien Bohler etc... sont également passionnants, mais la star, rayonnante, époustouflante, c'est Maja.

Mais certains préfèrent quand même Ioulia Kapoustina et je crois deviner leurs raisons profondes.

dimanche 15 avril 2007

ManouL'ORGUEIL - Antonin ARTAUD -




L'anarchiste dit :

Ni Dieu ni maître, moi tout seul.

Héliogabale, une fois sur le trône, n'accepte aucune loi; et il est le maître. Sa propre loi personnelle sera donc la loi de tous. Il impose sa tyrannie. Tout tyran n'est au fond qu'un anarchiste qui a pris la couronne et qui met le monde à son pas.

Antonin ARTAUD (Héliogabale ou l'anarchiste couronné)

samedi 14 avril 2007

Tant-BourrinLes grosses têtes

Qui a osé dire que les Blogbos avaient chopé la grosse tête, hein ?





Photos shootées le 7 avril 2008
à "Incredible India", au Jardin d'acclimatation à Paris.
Et ça dure jusqu'au 8 mai 2007.





Deux petites précisions :

  • à l'heure où vous lirez ce billet, je serai en goguette dans mon Sud-Ouest natal. Je ne pourrai donc pas réagir à vos commentaires avant quelques jours. Patience !
  • oui, c'est un billet de remplissage, ET ALORS ?

vendredi 13 avril 2007

Saoul-FifreLe Dedans et le Dehors

Il s'agit d'un concept inventé par Lanza del Vasto, et en usage au sein de la Communauté de l'Arche. Le Dedans de quelqu'un, c'est sa personnalité intérieure, ce qu'il a dans le ventre, ce qu'il croit, ses valeurs... Son Dehors, c'est son look, son apparence. Selon Lanza, il convient que le Dehors soit l'expression du Dedans, qu'à une force de caractère corresponde une tenue impeccable.

À une soirée autour du feu, où Lanza nous avait régalé de sa "Légende de Saint Christophe", long poème déclamé et rythmé au tambourin, une jeune stagiaire s'avança au centre du cercle et nous dit un poème de son cru qui parlait des liens passionnés qui l'unissaient au barbu stigmatisé. À la fin, un des Compagnons de l'Arche se pencha vers un de ses collègues et lui murmura : "Son dedans vaut mieux que son dehors", et je me fis in petto la réflexion que tous les goûts étaient dans la nature, et que cela était bel et bon, car ainsi tout le monde avait une chance de trouver chaussure à son vié.

Moi, la petite brunette poétesse, je la trouvais bien gironde avec son jean moulant et son tee-shirt laissant deviner ses œufs d'autruche au plat. Son Dehors, j'y serais bien rentré dedans, mais je préférais qu'elle me laisse en dehors de son Dedans, ne me sentant pas de taille devant la grosse épine charismatique du qui a cru s'y fier.

Mon dehors, je ne crains pas de le dire, je m'en suis toujours désintéressé. Jusqu'à l'adolescence, ma mère ayant la haute main sur mon aspect extérieur, j'arborais un look classique, simple mais digne : chemise, pull ras de cou, pantalon à pli, et elle m'envoyait à rythme fixe me faire raccourcir les tifs chez un professionnel du ciseau. Ce jour là, j'avais environ 14/15 ans et je bavais devant la vitrine d'Au Vieux Campeur, à Bordeaux, dans l'uniforme sus-décrit. Pour ceux qui ne connaissent pas, le trottoir ne fait pas plus de 40 centimètres, devant le Vieux Campeur. Arrive en face de moi un prolo, l'archétype, le prolo-mannequin de base, la gapette vissée sur le crâne, petit, rond, voûté, toute la fatigue du monde sur le visage, et, cerise sur le gâteau, tenant à la main un tout petit sac de sport, du genre qui se ferme en tirant sur une ficelle qui coulisse dans des œillets, qui devait contenir sa gamelle de midi.

Le trottoir étant trop étroit, la politesse eut voulu que j'en descende pour laisser le "haut du pavé" à plus âgé que moi, oui, je n'ai pas reçu une éducation de racaille, moaaa, mais il fut plus rapide, sauta dans la rue, et en me croisant m'asséna un coup moral d'une force extraordinaire. Sans élever la voix, sans agressivité, d'un ton plutôt plein de regret, de déception, il me lança distinctement : "Fils de bourgeois".

Et il fila sans se retourner.

Je trouve qu'il est bon que quelqu'un d'extérieur vous renvoie votre image ainsi. Sur le moment, j'ai été knocked out : j'étais fils de paysan récemment débarqué à la ville, ma veuve de mère faisait des ménages pour nous nourrir, je ne me voyais pas trop dans la peau d'un bourge ? J'étais hyper vexé, en plus, car nous avions "Les bourgeois" de Brel dans nos vinyles, et je me retrouvais associé à ces notaires ridicules ! Mais ce gars a eu, sans le savoir, une influence énorme sur mon avenir. J'ai entamé une réflexion sur le paraître et l'embourgeoisement. Compris que ce n'était pas une question d'argent mais plutôt de sclérose intellectuelle, de posture méprisante, d'acceptation de l'existence de classes. Autant dire tout de suite que je n'ai pas adopté l'attitude de mon prolo déclencheur de prise de conscience. Mais mon premier boulot a été l'usine, j'ai connu le paiement au rendement, le travail a la chaîne, et, moi qui ne connaissais pas les ouvriers, je me suis régalé. J'étais plus à l'aise à beugler des chansons à boire avec eux dans un bal popu qu'à un apéritif dînatoire pincé entre cadres supérieurs grignotant les 2/3 canapés par convive, pas plus, car ils viennent du traiteur le plus cher de la ville...

Bien plus tard, j'ai connu un peu la même expérience. J'aime les vêtements en coton, agréables à porter, et on m'avait donné une chemisette kaki que j'avais adoptée et que je portais quasi en permanence. Elle avait des poches de poitrine, c'était pratique. J'habitais en Ariège à la grand époque où les hippies l'avaient envahie et y vivaient dans des tipis, des huttes gauloises ou les premières maisons solaires et un soir, pour un anniversaire, je fus invité dans une communauté voisine. Plutôt timide, je regarde plus que je ne parle, et cette attitude réservée, sans doute interprétée comme une critique de leur mode de vie, fit qu'une des nanas s'en prit à ma chemise, qu'elle qualifia de "militaire", et qui voulait que je l'enlève, et tout... Pour l'insoumis au service national que j'étais, ça fout un choc, aussi, mais surtout de voir de soi-disant libertaires voulant m'empêcher de porter ce que je veux !

Je n'ai vraiment pas de succès, et dans tous les milieux, avec ma façon de m'habiller.

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